Auteurs : Ellis, Granov
Redécouvrez l'emblématique saga qui a relancé Iron Man en 2005, l'imposant comme le héros idéal pour lancer l'univers cinématographique Marvel. Une épopée qui sert également de base au film Iron Man 3 ! (Contient les épisodes US Venom: Iron Man (2005) 1-6, précédemment publiés dans MARVEL GRAPHIC NOVEL : IRON MAN - EXTREMIS)

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    AfA Staff MDCU

    il y a 3 ans

    Warren Ellis et Adi Granov propulsent Iron Man dans le XXIe siècle après des années de vaches maigres. Un récit qui révolutionne le personnage aussi bien scénaristiquement que graphiquement. Granov est devenu une star suite à cette prestation et Ellis a livré un de ses meilleurs travaux pour Marvel. Un Must Have qui porte bien son nom. Foncez ! 

On s’attaque à un classique du genre avec Iron Man : Extremis, qu’il n’est peut-être même plus utile de présenter, et que Panini Comics réédite dans sa nouvelle collection Must-Have. Et « must-have » il a tout pour l’être, que ce soit pour les fans d’Iron Man avec une histoire essentielle et fondatrice, ou pour tous les fans de comics.

 En 2004, le scénariste britannique Warren Ellis signe un contrat d’exclusivité avec Marvel, après avoir brillé notamment chez Vertigo et Wildstorm, avec des séries comme Transmetropolitan, The Authority ou encore Planetary. Il reprend ainsi la série Ultimate Fantastic Four, mais surtout relance le personnage d’Iron Man en 2005, avec un arc en six numéros intitulé Extremis. Au dessin, il est accompagné par l’artiste americano-bosniasque Adi Granov, pour l’un de ses rares travaux sur des planches intérieures d’une série. Ensemble, ils vont redéfinir le personnage et son armure pour les années à venir.

On retrouve comme très souvent un Tony Stark perdu, qui se remet en question, lui et son rôle en tant qu’entrepreneur et super-héros. Ce n’est pas forcément nouveau, mais c’est une approche qui n’est pas encore totalement éculée en 2005. Et c’est un statu quo qui va permette à Ellis de forger son nouvel Iron Man, le détruire pour le reconstruire, en somme. Une recette toujours efficace. Stark est toujours en quête de rédemption pour son rôle dans la fabrication d’armes, dont il ne maitrise pas toutes les conséquences, et cherche à devenir un meilleur héros, plus puissant, plus rapide, plus efficace. La clé va lui venir par l’intermédiaire d’un personnage introduit dans cette histoire et venant directement de son passé, Maya Hansen. Dans le fait de définir la mythologie du personnage, il y a également l’apport de nouveaux éléments de son passé et de nouveaux personnages. Maya restera une figure importante de la franchise par la suite, on la verra notamment au cinéma, interprétée par Rebecca Hall, dont un Iron Man 3 qui s’inspire clairement de cet arc narratif Extremis. Pour redéfinir un personnage, on touche aussi souvent à ses origines, et les auteurs vont le faire de manière intelligente ici, avec un retcon plutôt habile. Quelques éléments des origines vont être changés pour servir le récit actuel, mais rien de trop exagéré ou polémique, qui pourrait faire grincer des dents les fans. Tout un numéro revient justement sur ces origines, ce qui permet de rendre ce récit totalement accessible aux nouveaux lecteurs, et sans doute de toucher la corde nostalgique des plus anciens. C’est une histoire qui redéfinit le personnage et ses origines, sans le faire de manière trop violente, ne donnant pas l’impression qu’il s’agit d’un reboot, ou même d’un relaunch.

La technologie est une thématique qu’apprécie beaucoup Warren Ellis, et quoi de mieux qu’Iron Man pour laisser libre cours à son imagination et s’amuser un peu sur le sujet. Le début de l’histoire est très axé là-dessus, alors que Tony doit gérer les inventions de Stark Industries, et on voit passer quelques concepts novateurs et intéressants. Qu’il est d’ailleurs assez drôle de lire quinze ans après, tellement les choses évoluent vite. Mais le plus gros ajout technologique, et assez novateur d’Ellis, c’est bien sûr le virus Extremis lui-même. Le récit a également des portées politiques, ce que l’on n’attendait pas autrement avec Ellis. Le capitalisme et le terrorisme sont des sujets qui sont plutôt finement abordés par le scénariste, et qui donnent un peu plus de consistance et de pertinence à son histoire. Si on analyse la construction du récit, elle est extrêmement classique. Le héros se cherche, un nouveau vilain débarque, il gagne la première manche, le héros bat en retraite pour s’améliorer et revient battre le vilain. Mais c’est exactement ce qui fait les grands classiques et rend cette histoire très efficace et aussi agréable à lire. Le rythme est très bon entre les différents numéros et les différentes phases de l’histoire, entre les scènes d’action dignes d’un blockbuster, les flashbacks et les moments de dialogues et construction de l’intrigue. On pourrait peut-être regretter que le vilain ne soit pas plus approfondi ou exploité, mais l’on pourrait argumenter que le vrai vilain de l’histoire, c’est Extremis lui-même, et que le personnage qui le porte n’est qu’un outil.

Extremis est également un récit référence parce qu’il est signé par l’artiste Adi Granov, qui aura fait très peu de dessins intérieurs, surtout sur six numéros (il y avait d'ailleurs eu de gros délais entre les numéros à l'époque). Il a d’ailleurs tellement impressionné qu’il a été embauché sur le film Iron Man de 2008, et d’autres projets Marvel Studios. Son style très réaliste apporte une vraie bouffée d’air frais dans l’industrie du comic book. Ce n’est pas forcément des dessins qui vont plaire à tout le monde, je trouve personnellement ces dessins réalistes toujours un peu trop statiques, et on pourrait se plaindre des décors et arrière-plans très sommaires. Mais qu’est-ce que c’est beau ! Et épique ! Les scènes d’action sont assez folles et plus grandes que nature. Granov est aussi impressionnant dans le character design, notamment sur cette nouvelle armure d’Iron Man.

Enfin, cette édition « must-have » contient quelques bonus très intéressants à la fin du bouquin, permettant de remettre en contexte cette œuvre fondatrice, que ce soit d’un point de vue éditorial ou chronologique dans la mythologie du personnage. Une collection vraiment très appréciable si l'on possède pas encore ces récits référence.

En Résumé

 

LES POINTS FORTS

- Retour malin sur les origines
- Excellent rythme
- Novateur
- Des dessins dignent d'un blockbuster

LES POINTS FAIBLES

- Un vilain qui aurait pu être plus exploité

 

4.5

Un récit référence pour Iron Man !

Conclusion

Ellis et Granov signent un récit référence qui a projeté le personnage d’Iron Man vers une nouvelle ère et posé des bases encore existantes aujourd'hui. Même quinze ans après, c’est un bonheur de découvrir ou redécouvrir cette œuvre qui se classe sans discussion dans les « must-have ».