En cette période compliquée de fin d'année 2020, MDCU vous propose une sélection des meilleures lectures comics de l'année, avec deux titres par personne du staff, pour vous assurer que vous n'avez rien raté des pépites parues en 2020 ! Si vous voulez accéder à la fiche sur le site, cliquez directement sur le nom du comics.
Après une édition incomplète du premier volet chez Panini, la parution du deuxième chez Glénat, la série est ressortie en 2020 dans trois magnifiques tomes chez Futuropolis, les deux premiers contenant en partie du matériel jamais publié en France et le troisième étant totalement inédit. Cette édition prestigieuse et pourtant abordable rend merveilleusement hommage au génie graphique de Darrow. Cet immense écrin permet d'admirer pleinement cet étourdissant délire visuel, quasi hypnotique tant il recèle de détails. Quand un maître au sommet de son art donne libre court à son imagination, on obtient un résultat visuellement inoubliable.
Titre initialement sorti dans la collection Epic chez Marvel dans les années 80 et réédité chez Vertigo avec un épilogue des années plus tard, Moonshadow n'avait jamais connu les honneurs d'une publication française jusqu'à présent. Heureusement, Akileos a eu l'excellente idée (et le courage) de sortir ce chef-d'œuvre dans la langue de Molière. Oui, chef-d'œuvre n'est pas galvaudé. Il suffit de feuilleter quelques pages pour être envoûté par le graphisme enchanteur de John J. Muth. Ce maître quasi-inconnu en France (avec quelques épisodes du Silver Surfer et un de Sandman, l'obscur Mistery Play avec Grant Morisson, quelques livres pour enfants et une adaptation de M. le Maudit, il n'a sans doute pas marqué beaucoup d'esprits) conjugue des aquarelles d'une rare beauté avec la narration d'une bande dessinée. Le rendu était spectaculaire dans les années 80 où les comics peints ne touchaient pas encore le grand public (c'était bien avant Alex Ross). Des décennies plus tard, le travail de Muth, s'il surprend moins, n'a en revanche pas pris une ride. Mais si la beauté des planches vous incite à acquérir cet ouvrage, celle du texte risque fort de vous conquérir. JM de Matteis, au sommet de son inspiration, narre le voyage initiatique d'un garçon qui va quitter le monde de l'enfance pour explorer celui des adultes, de ses délices à ses pires affres. Naviguant entre poésie et émerveillement d'un côté, et crudité et cruauté de l'autre, Moonshadow est une œuvre mature, profondément touchante. Indispensable. Parce que ce n'est pas tous les jours qu'un comic book aborde intelligemment ces thèmes. Parce que ce n'est pas tous les jours que des planches flattent ainsi l'oeil. Parce que ce n'est pas tous les jours que vous lirez un comic book de cette qualité.
En 2020, le paysage du comics français a vu le retour d'un de ses héros : Fox-Boy. Sa sortie a eu le malheur d'arriver juste avant le premier confinement, mais l'évènement reste assez majeur en ce qui me concerne. Pour ceux qui ne connaissent pas bien le personnage, il s'agit de la création de Laurent Lefeuvre, un amoureux des comics à l'ancienne, à l'époque des Strange, Kiwi, Rodéo, Zembla et compagnie. Il a créé un site avec des couvertures de fausses séries, et donc un univers entier avec divers personnages dont Fox-Boy. Celui-ci a eu le droit à sa vraie série, chez Delcourt notamment où deux tomes sont sortis. Troisième Souffle, le tome sorti en 2020, en est la suite, mais aussi un nouveau départ. Laurent Lefeuvre a récupéré les droits de son personnage, et contrôle à 100% cette nouvelle édition financée de manière participative.
Dans cet album, nous trouvons plusieurs histoires courtes, certaines déjà vues, mais retapées, d'autres nouvelles. C'est avec grand plaisir que l'on retrouve ce super-héros français, avec des magnifiques planches, et une histoire très bien racontée, et intelligente. La fin de l'album ne donne qu'une envie : avoir la suite. Et elle arrive en 2021 avec la réédition retravaillée et augmentée des tomes parus chez Delcourt. Fox-Boy, c'est les aventures d'un petit super-héros, mais pas que, puisque tous les récits de Laurent Lefeuvre sont connectés, créant un univers inattendu, énorme et épique. Lisez Fox-Boy !
Depuis l'arrivée de DC Rebirth, les aventures de la Justice League sont un peu moribondes. Jusqu'à ce Scott Snyder reprenne les rennes. On peut ne pas aimer le scénariste, mais après son run discutable sur Batman, il ose faire bouger un peu les choses. Au lieu de partir de rien, il s'inspire de son Batman Metal pour l'étendre encore un peu plus. Et force est de constater que ça fonctionne plutôt bien. Tellement bien qu'arrivé à Doom War, c'est une véritable crise à l'ancienne qui s'installe. Et juste pour ça, je prends mon pied à la lecture. Bien sûr, tout n'est pas sans reproche, mais alors que DC multiplie les events, avec DCeased, Heroes in Crisis et Doomsday Clock, finalement, le plus inscrit dans la continuité est ce Doom War. A partir de New Justice, la Justice League nous offre une saga palpitante, qui renoue avec une équipe de super-héros étendue. Et avec l'aide Batman/Superman et Death Metal, l'histoire s'enrichit, et Snyder met un place un truc très convenable, pas trop prise de tête, avec son lot d'action et de rebondissement. Une bonne lecture grand spectacle comme on aimerait en voir plus souvent !
Après Injustice et Earth-2, Tom Taylor continue avec les univers parallèles et nous présente DCeased, DC mais avec des zombies. Pour être plus précis, Darkseid réussit enfin à utiliser l'équation d'anti-vie contre la Terre et ses héros. Le virus, se propageant via les écrans, réussit à propager son emprise sur une grande partie de la planète. Face à cette catastrophe soudaine et dévastatrice, nos protagonistes devront faire de leur mieux pour pouvoir sauver ce qui peut encore l'être.
La continuité alternative permet à Taylor de pouvoir faire des choix assez drastiques. Attendez-vous donc à un nombre de morts bien plus élevé qu'à l’accoutumée. Mais les tragédies peuvent amener les opposés à s'allier (et les lecteurs à s'attacher). Si le nombre de morts peut paraître (trop) bouleversant au début, cet effet choc ne fera que renforcer l'attachement aux héros restants. En bref, rien n'est interdit dans ce récit, qui vous met un (ou plusieurs) coups de poing au ventre pour mieux vous apprendre à encaisser.
Le récit ne s'arrête pas là. Je recommande vivement tous les spin-off. En plus d'étoffer l'univers et les personnages, certains d'entre eux sont des suites au récit de base. De plus, pour ceux allergique aux fins douce-amères, Dead Planet pourrait vous réconcilier avec la continuité de DCeased.
Avec cet avis, j'évoque les conséquences de Batman – White Knight donc attention aux spoilers !
On continue avec les continuités alternatives mais cette fois-ci selon Sean Murphy. Faisant directement suite à Batman - White Knight, Curse of the White Knight, suit cette fois deux histoires. La suite du récit de Bruce Wayne, qui doit faire face aux conséquences des actions de Jack Napier, ayant décrédibilisé l'image de Batman dans Gotham City. Nous découvrons aussi l'histoire du premier Wayne à Gotham, Edmond, qui repris la ville des mains de Lafayette Arkham. Ces deux histoires rentreront en collision changeant à jamais Batman et Gotham City !
Si vous avez déjà apprécié White Knight, vous retrouverez ici tous les ingrédients qui ont fait le succès du premier ouvrage. Une histoire qui captive rapidement avec une approche originale de l’univers de Batman, des dessins de toute beauté (mention spéciale au design de Batman qui a l'air vraiment brutal voire même bestial), et des versions des personnages intéressantes à suivre. Un Batman à la limite de la folie obsessionnelle, un Joker schizophrène, une Harley Quinn rédemptrice, ces personnages évoluent et réussissent à garder leur grain de sel de White Knight. Niveau personnages, ne considérez rien comme acquis. Comme dit précédemment, c'est une continuité alternative, donc ici l’argument de « il est trop important » ou « il sera ressuscité » jouera en votre défaveur.
Dans la veine du premier, Curse of the White Knight est doté de quelques rebondissements très sympas qui apporteront une nouvelle vision de l'univers de Batman et qui au-delà de ça saura utiliser ce nouveau regard afin d'aborder des nouvelles thématiques. C'est pour tout cela que je recommande Batman – Curse of the White Knight, qui en plus de proposer une histoire intéressante avec des angles rafraîchissants, servie par un aspect graphique plus qu'agréable. Comme son prédécesseur, Curse of the White Knight laisse la porte ouverte à une suite, que j'ai hâte de découvrir !
Un livre "tranche de vie" (on peut même dire que l'on est dans l'autobiographique puisque l'auteur nous livre ici sa jeunesse) dont le point fort réside dans le fait que chaque page transpire la douceur et la sincérité. Vous prendrez de plein fouet la naïveté de l'enfant et la froideur de l'adolescent. Tout ceci est possible grâce à plusieurs points. Tout d'abord, bien évidemment, le narrateur est l'auteur du livre. Il utilise donc constamment le "je", ce qui créé un lien évident avec le lecteur. Ensuite, les anecdotes sont extrêmement parlantes. Lorsque Jarrett parle de ses grands-parents, il parle de la guerre, de la séparation, des mariages de l'époque, de l'argent... Le genre d'anecdote qui refait de temps en temps surface lors des repas de famille. L'autre point fort majeur est le fait que l'auteur décrit les personnes qui l'entourent comme elles le sont / comme elles l'étaient. Il ne semble y avoir ni édulcoration, ni diabolisation. Il faut prendre les personnages comme ils viennent avec leur complexité, leurs nombreuses qualités et leurs nombreux défauts; Vous pouvez très bien adorer un personnage et le détester la page d'après. En somme... comme dans la réalité donc. Ce n'est pas tant le personnage que vous aimez mais plus une facette de ce dernier. Un récit sincère et bourré d'émotions.
Un tome 2 qui reprend toutes les qualités du premier qui était, d'ailleurs, déjà dans le top de 2019. Pour rappel, vous avez ici les premiers numéros de la série originelle autour des Tortues par Kevin Eastman et Peter Laird. Pour la première fois, le public français découvre donc les toutes premières histoires autour des tortues mutantes. Non seulement cet opus a donc une dimension historique, mais en plus, il est foutrement bon. Comme pour le premier volume, les dessins en noirs et blancs sont clairement de l'ancienne école mais ils passent tout de même très bien. Il n'y a rien d'insurmontable (bien qu'il serait malin d'y jeter un oeil auparavant tout de même, d'autant plus qu'il s'agit d'un beau pavé ce qui sous-entend un prix tout aussi... beau). Enfin, l'édition est à couper le souffle et permet de se mettre pas mal d'anecdotes sous la dent. Pour ceux qui apprécient de connaître l'envers du décor, c'est tout bonnement une mine d'or.
Geoff Johns livre sa plus grande et plus belle lettre d’amour à l’univers DC, et dieu sait qu’il en a déjà livrées d’autres par le passé. Ce Doomsday Clock est une oeuvre magistrale, qui réussit la prouesse de mettre en scène la confrontation improbable entre deux univers aux antipodes dans une intrigue menée de mains de maître, de redonner toutes ses lettres de noblesse au plus grand des super-héros de tous les temps, et de remettre de l’ordre dans les derniers reboots et relaunchs de l’éditeur. Ceux-là même qui ont testé mon amour pour DC comme jamais. Mais Johns est là pour nous rendre tout cet héritage si précieux, replacer Superman à sa juste place, et continuer à partager son amour pour la JSA et la Legion. Tout amoureux de DC ne peut que prendre un pied monstrueux avec ce récit. Et les fans de Watchmen aussi, parce que c’est une continuation très respectueuse de cette oeuvre monstre, avec une très belle évolution de certains de ses personnages. Je ressors de ce récit dingue avec des étoiles pleins les yeux et un brin d’espoir, cette "étoile polaire", dont on a tellement besoin. Et bordel, Gary F*ckin’ Frank, quoi.
Je ne sais pas si on peut faire beaucoup mieux en terme de comic book, franchement, c'est un bijou absolu. Après avoir réinventé le personnage et sa mythologie dans le premier tome, Alan Moore envoie cette fois Swamp Thing dans différentes aventures à travers les États-Unis, chacune dans des genres différents, sur des mythes différents, avec des tons différents. On plonge clairement dans le fantastique et l'horreur, les idées sont géniales, la mise en scène est dingue, et tout fait mouche. Les amateurs du genre vont se régaler. Mais ce ne sont pas que des one-shots, tout est bien sûr lié dans la grande fresque construite par l'auteur, qu'il a intitulée "American Gothic". N'oublions pas non plus qu'il s'agit de l'introduction d'un petit personnage qui ne fera pas trop de bruit par la suite... John Constantine. Coup de chapeaux aux dessinateurs qui accompagnent Moore, Stephen Bissette en tête, dont la préface est super intéressante. Merci à Urban Comics ne nous proposer ce chef-d'oeuvre dans une si belle édition.
Supergirl où la super-héroïne qui mérite de sortir de l’ombre de son cousin Superman, parce que sincèrement elle est tout aussi capable (si ce n’est plus) que de sauver le monde 7 jours sur 7, et en plus elle est bien plus complexe que lui. On pourrait croire que je suis biaisée, mais pas du tout. Une jeune femme drôle, incarnant l’espoir, tourmentée par la destruction de sa planète d’origine et la mort de ses parents biologiques, attachante, et badass ? Que demander de plus. Voici donc un récit complet pour la connaître un peu mieux, ou bien pour l’adorer encore plus fort. Le scénario est signé Mariko Tamaki, et nul besoin de savoir 10'000 choses sur DC et ses héros. On suit Kara Danvers vivant à Midvale, une ado normale ou presque qui essaye de consciller de paraitre comme toute adolescente de 16 ans de son âge et de cacher ses pouvoirs. Adoptée par les Danvers, elle aime ses amies et passer du temps avec elle au petit café-resto du coin à mangers des hamburgers. Mais sa ie va changer après un terrible tramblement de terre qui va la voir devoir affronter le deuil. Hantée par cet évènement, la voilà également ratrapper par les souvenirs de son peuple et la destruction de sa planète Krypton. Mariko Tamaki aborde plusieurs sujets importants. Les changements physiques, notamment, dont la condition super-héroïque de Kara met bien en évidence ce que peut ressentir un adolescent normal. Le deuil est aussi exploré. La puissance que l’on peut vivre face à la disparition d’un proche, et la culpabilité ne pas avoir pu le sauver. La personnalité de Kara est en accord avec ce que je connais d’elle, et je ne pouvais en être plus ravie. Il est important de savoir respecter les points les plus caractéristiques d’un personnage, tout en sachant l’exploiter au mieux et intégrer de sa propre vision ici et là. La partie graphique est assurée par Joëlle Jones. Le trait de Jones colle parfaitement avec le scénario de Mariko Tamaki. C’est précis et sublime à regarder. Jones soigne aussi les expressions des personnages et les émotions qu’ils véhiculent. Kara nous parait très mature, et que les évènements tragique l'ont marqué physiquement.La colorisation est signée Jones et Kelly Fitzpatrick (Gotham City Garage, Archie) sont la cerise sur le gâteau. En conclusion, Supergirl : Being Super est la meilleure porte d’entrée pour ceux qui souhaitent se familiariser avec le personnage de Kara Zor-El. On réalise aussi que l’adolescente est bien plus que la simple cousine de Superman/Clark Kent.
Dans Harley Quinn: Breaking Glass, nous découvrons Harleen qui débarque à Gotham pour venir vivre avec sa grand-mère. Mais celle-ci étant décédée, elle est recueillie par Mama, une drag-queen au coeur d’or. Et croyez-moi vous allez l’adorer aussi ! Bref. Harleen intègre le lycée, devient la meilleure amie de Ivy, se retrouve confrontée aux conflits du monde, comme par exemple la corruption et le pouvoir, qui vont venir mettre en péril le cabaret de Mama. Face aux nombreuses injustices qui l’entourent, Harleen va laisser peu à peu sa rage s’exprimer… pour le bien ou le mal ? Dans Breaking Glass beaucoup de thèmes forts et très actuels se croisent pour donner vie à un récit de société. Il y est question de féminisme, de la notion de justice, d’indépendance et de la lutte contre les intolérances de toutes sortes. La narration se fait du point de vue de Harley qui raconte cela comme si c’était un conte de fées. Mariko Tamaki a très bien saisi le caractère de la jeune fille, sa manière de parler est vraiment en raccord avec l’idée qu’on peut avoir d’elle étant adolescente. Si on l’a déjà aperçu dans sa version adulte dans les comics ou sur le grand écran, nous sommes frappés à quel point tout concorde. Harley est très attachante. Sa vision du monde est unique, sa personnalité pétillante et imprévisible nous emporte, et l’innocence sous-jacente dans tout ce qu’elle est encore est extrêmement communicatif. Impossible de la détester, vraiment. Son caractère fait qu’elle ne laisse jamais tomber. Quand elle aime quelqu’un, elle est capable de déplacer des montagnes ou même de se mettre en danger. Ce roman graphique regroupe également des personnages LGBTQ et de différents horizons ethniques. Ivy en fait partie. Sa force et sa détermination à protéger son quartier et ses idéaux la place dans une position de maturité très impressionnante. Bien entendu, que serait une histoire DC Comics sans véritable méchant. Ici, il est incarné par la famille Kane, dont le fils John Kane fait partie des privilégiés. Le Joker est également de la fête, ce qui vient compliquer les choses. Son intérêt pour le chaos le rend aussi dangereux qu’imprévisible, et cela éveille la curiosité d’Harley. Le dessin de Steve Pugh est simplement sublime. Le trait est doux, l’utilisation des couleurs est intelligente car elle arrive à se calquer sur la narration et l’ambiance que la scénariste impose. On est souvent sur de la bichromie, chose plutôt rare à ce niveau. L’ensemble est d’une finesse rare qui force l’admiration et le respect. En conclusion, Breaking Glass a été un coup de cœur. Rafraîchissant, il permet de découvrir une Harley toute en jeunesse et pleine de vie, dont l’humour nous transporte aisément sans en faire des caisses. C’est naturellement bien écrit, Mariko Tamaki veillant à respecter les plus beaux récits du personnages paru à ce jour.
Quelques mois avant de reprendre la série principale Batman chez DC Comics, James Tynion IV lançait Something is Killing the Children, une série d'horreur chez BOOM Studios!, qui a battu des records pour l'éditeur avec des premiers numéros qui ont connu jusqu'à 6 réimpressions et des ventes qui ne font qu'augmenter au fil des chapitres. Urban Comics a eu la bonne idée de récupérer le titre et d'en proposer le premier tome cette année dans sa gamme Urban Link. Le pitch est assez simple : plusieurs enfants disparaissent mystérieusement dans la petite ville d'Archer's Peak avec certains d'eux retrouvés brutalement assassinés. Les locaux vivent dans l'incompréhension et la peur jusqu'à ce qu'une mystérieuse jeune femme débarque dans la ville pour tenter de résoudre le problème avec l'aide de James, seul enfant témoin d'un de ces massacres et de l'existence de terrifiantes créatures. Si le pitch semble relativement basique, Tynion IV réussit à rendre le tout captivant avec des personnages attachants et captivants dont les émotions sont parfaitement retranscrites. Au fil de l'album, le scénariste enrichit à petite dose la mythologie de son univers avant un dernier épisode qui vient ouvrir le champ des possibles et promet pour la suite. Erica Slaughter, l'intrigante chasseuse de monstres, est absolument badass et j'ai hâte de voirn comment Tynion IV étoffera ce personnage. Au dessin, j'ai découvert Werther Dell'Edera et son trait assez fin avec des découpages très dynamiques, parfaitement aidé par Miquel Muerto aux couleurs qui fait un travail fantastique notamment lors des scènes nocturnes. Une excellente lecture qui devrait plaire au plus grand nombre et surtout à tous les fans du genre horrifique contemporain.
Après des débuts tonitruants chez Marvel, notamment sur la série Thanos, Donny Cates s'est vu confier le dernier relaunch en date de la série Venom et le moins que l'on puisse dire c'est que le personnage a pris des directions inattendues et inédites. Avec ce scénariste, Eddie Brock et son symbiote vont atterrir au centre de l'univers Marvel et les 2 tomes publiés en 2020 par Panini Comics introduisent aussi deux personnages majeurs de ce run : Knull, le nouveau grand vilain surpuissant de la Maison des Idées, et Dylan, un jeune garçon qui regorge de secrets. Alternant entre menaces cosmiques et moments intimistes, ces deux albums ne sont que le début d'une grande saga imaginée par l'esprit d'un auteur qui joue parfaitement avec la continuité et tous les concepts fous qu'il souhaite y introduire. Sans attache particulière pour les symbiotes de chez Marvel jusqu'ici, je prends un très grand plaisir à lire religieusement chaque épisode de ce run qui est en train d'atteindre son point culminant en ce moment outre-Atlantique. De plus, l'auteur est entouré par des artistes très talentueux avec, entre autres, un duo composé de Ryan Stegman au dessin et Frank Martin aux couleurs qui fait des merveilles et la confirmation du talent d'Iban Coello quand il prend le relais de Stegman. En conclusion, il s'agit là des débuts de Donny Cates sur Venom et d'un run génial qui semble bien parti pour marquer l'univers Marvel pendant quelques temps. Prochaine étape : l'événement Absolute Carnage, déjà paru en kiosque, toujours dans la même veine avec un Carnage plus menaçant que jamais.
La collection DC Confidential a permis de proposer de très bon récits inédits en France. Pour ma part, je les ai tous aimés. Mais si je devais en retenir qu’un ça serait celui de la Legion of Super Heroes The Great Darkness Saga . En plus de proposer un récit old-school mythique qui nous vient des US et sur une équipe très peu représentée en France, c’est une très bonne histoire. Le déroulé de l'intrigue est addictif. Le coté suspens et mystère donnent envie de s'investir pour découvrir l'identité de ce mystérieux ennemi. (Même si il est spoilé par la couverture du comics). Mais le chemin menant à sa révélation est captivant. D’ailleurs pour un vieux récit, j’ai été surpris par les séquences épiques qu’on a dans les derniers chapitres de la saga qui la rende grandiose. L'auteur utilise également intelligemment le passif de l'univers DC Comics et maîtrise le coté soap-opera du titre qui nous donne envie de suivre les personnages.
Pour le dessin rien à redire, c'était assez détaillé pour l'époque, avec un style assez proche de George Perez. De plus, la colorisation moderne rend super bien a l'œuvre.
Si je devais être objectif, je dirais que ce récit n’est pas pour tout le monde. La narration est lourde à certains moments et si vous êtes pas fan des castings avec beaucoup de personnages (sachant que la Legion of Super Heroes n’est pas beaucoup représentée en France et donc certains membres risque d’être obscures pour des néophytes). Cependant, Urban a eu l’intelligence de proposer un « Who’s Who » en fin de volume pour permettre d’en apprendre un peu plus sur chaque personnage présent.
Finalement, cette découverte a suscité ma curiosité pour lire davantage d'histoire sur l'équipe. J'espère qu'Urban Comics arrivera à trouver d'autres récits à publier sur l'équipe, et que le public sera au rendez-vous.
Le dernier tome de BPRD. Un Mal Bien Connu, n'est pas juste une fin de série, c'est aussi la fin de l’univers d’Hellboy ! Tout ce qu’à mis Mike Mignola en place au fil du temps se rejoint et se conclut ici. En effet, toutes les prophéties qui avaient été énonçaient au fil de la série Hellboy et B.P.R.D. se concrétisent. Rare sont les licences à proposer une fin définitive a leurs univers surtout quand il est encore populaire. Le dessin de Laurence Campbell donne un ton crépusculaire à l'histoire et pour boucler la boucle, Mignola revient aux dessins sur les dernières pages. Jamais une Apocalypse n'aurait mérité son nom, où rien ne semble pouvoir inverser la situation et tout ce qu'on peut faire est survivre et se battre jusqu'à la mort.
Même si Mignola n’en n’a pas fini avec l’univers qu’il a mis en place a travers diverses mini-séries se déroulant dans le passé, ce tome marque quand même la fin d'un univers qu'on aura suivi pendant près de 27 ans. Un moment très important dans l'histoire des comics.
Gideon Falls continue d'être une excellente série à suivre. Elle sera conclue par Urban Comics l'an prochain mais les 5 ou 6 tomes qui composeront l'entièreté de la série sera à lire et à relire. Jeff Lemire signe un scénario horrifique, thème sur lequel on n'a pas l'habitude de le voir mais cea ne l'empêche pas de bien mener sa barque. L'auteur nous peint des personnages attachants pour lesquels on a peur et c'est en général bon signe. On a énormément de retournement de situations notamment autour du mystère de la grange noire qui continue d'être développé dans les deux tomes parus cette année. Le quatrième tome est particulièrement important en marquant de grand chamboulements dans la série avec des séparations et réunion de personnages assez surprenantes. La partie graphique n'est évidemment pas à oublier. Andrea Sorrentino livre de très belles pages avec des mises en scène assez incroyable et souvent assez peu vues voire inédites. Bref, foncez lire cette série si vous n'avez pas commencer.
Sans doute pour coller à la diffusion TV de la série éponyme, Panini a décidé de republier en Marvel Deluxe les premiers épisodes de Runaways. Et bah, c'était une franchement bonne idée de la part de l'éditeur. On retrouve aux commande de cette série Brian K. Vaughn accompagne d'Adrian Alphona et de Takeshi Miyazawa pour les dessins. On suit une bande d'ado qui vont découvrir que leurs parents sont en fait des membres d'un culte pas très net. Ils vont alors décider de les faire tomber mais vont être déclarés fugitifs par leurs parents. Certains vont développer des pouvoirs et d'autres vont utiliser leur aptitudes intellectuelles et physiques pour s'entraider et s'en sortir. C'est bien écrit et surtout ça n'a pas trop mal vieilli pour une série datant du début des années 2000. On arrive facilement à s'attacher à certains personnages même si on ne peut pas adhérer à tous vu la multitude de personnages présents. Graphiquement, on a deux styles assez différents mais les deux correspondent bien à la série. Et si vous aimé, la suite arrive en début d'année.
La série s'est terminée cette année avec le tome 9, et quelle série ! Remender mène d'une main de maître ses protagonistes et offre la conclusion, qui de prime abord nous laisse sur notre faim mais au final s'inscrit parfaitement dans la continuité du comics. Les personnages ont été exploités à fond, donc inutile de continuer. Les dessins de Matteo Scalera sont magnifiques, j'avoue avoir un coup de coeur pour son trait. Pour résumer, Black Science est une réflexion sur l'homme et sa nature pessimiste, est-il programmé comme cela ou alors il peut se dégager de son environnement pour évoluer lui-même de son côté ? Et si cela ne vous a pas convaincu, l'histoire de base est une expérience qui tourne mal et entraine des scientifiques ainsi que les enfants du meneur dans des dimensions parallèles avec un compte à rebours avant le prochain déplacement. Ils doivent survivre en terrain hostile à chaque saut. Avec une colorisation qui sublime le trait de Scalera, si ce genre d'histoire vous attire, n'hésitez plus.
La nouvelle série Daredevil par Zdarsky. Après le run de Soule qui ne restera probablement pas dans les esprits, Zdarsky débarque et envoie le personnage dans une nouvelle direction tout en conservant ce qui a été fait avant et en maintenant cette aura pessimiste autour du personnage. On a donc là un run très prometteur de Daredevil qui démarre fort et on sent que Zdarsky sait où il veut aller. En plus de ça, c'est Checchetto et bingo vous obtenez le combo gagnant.
Cité par personne dans cette sélection mais absolument immanquable en 2020 ! Jonathan Hickman reprend une franchise X-Men en perdition et la retourne dans tous les sens pour la relancer vers une nouvelle ère à coup de retcons complètement dingues mais totalement géniaux. Les concepts sont inventifs, les personnages retrouvent leur place et leur charisme, la mise en scène est affutée et la construction de la nouvelle mythologie représente un travail d'orfèvre, dont Hickman a le secret. Si la qualité du Dawn of X qui suivra est plutôt variable, ces deux mini-séries House of X et Powers of X sont grandioses.
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