[Review VF] Swamp Thing, la créature des marais

[Review VF] Swamp Thing, la créature des marais

La review du jour est un titre proposé par Urban Comics. Il s'agit de Swamp Thing, la créature des marais. Il est écrit par Len Wein et Tom King et est dessiné par Berni Wrightson, entre autre. Il est sorti le 28 juin pour 35€ et contient les titres US House of Secrets #92 + Swamp Thing #1-13 (1978) + Swamp Thing Winter Special #1 (2018).

Le docteur Alec Holland, chercheur sur les capacités bio-restauratrices, se retrouve isolé avec sa femme afin de poursuivre ses recherches au milieu d'un marais de Louisiane.
Ses découvertes attirent la convoitise d'une entreprise peu scrupuleuse, et lui et sa femme deviennent les victimes d'une bombe placée dans le laboratoire. Alec Holland gisant dans le marais où s'est déversé le résultat de ses recherches se trouve transformé en "la Créature du marais", Swamp Thing, du moins c'est ce que qu'il croit... 

Mû par une vitesse que je ne me connaissais pas, je projette en avant la masse putride qu'est devenu mon corps... et la griffe qui me tient lieu de main se referme sur le poignet de Damian ... elle le broie... Lentement... inexorablement... j'extirpe la vie hors du coeur noir de Damian ... une vie qu'il ne mérite nullement... Plusieurs courtes minutes durant, Damian Ridge lutte pour sauver sa misérable existence... Il rue, griffe, arrache des lambeaux pourrissants de ce qui fut jadis ma chair... jusqu'à ce qu'enfin il se fige... à jamais...

 

Avant d'entrer dans le vif du sujet, nous allons un petit peu parler du contenu. Finalement, le livre pourrait être divisé en trois parties : les origines, la première série et l'époque moderne. Dans la partie les origines se trouve un seul numéro : House of Secrets #92. Il s'agit du tout premier numéro des auteurs autour du personnage de Swamp Thing. Un numéro qui s'est suffi à lui-même durant un très long moment. Ce n'est qu'après une longue insistance de la part de DC Comics que les auteurs sont revenus à la charge avec la deuxième partie de cet opus à savoir la série régulière de 1978. Enfin, la dernière partie est un numéro datant de l'année dernière. Il est également la raison pour laquelle King est mentionné du côté des scénaristes. Autrement dit, 99% de l'oeuvre représente bien le travail de Len Wein (ce qui explique pourquoi le nom de King est eclipsé de la cover). Même chose du côté des dessinateurs, le gros du travail a bien été réalisé par Bernie Wrightson.

Ainsi, il est intéressant de noter que c'est bien l'équipe créative qui a créé le personnage qui est revenu à la charge quelques temps plus tard afin une série régulière. Par contre, on ne peut pas parler de réelle continuité entre les deux pour autant. Le premier numéro était un one shot et il le restera. En effet, les premiers numéros de la série vont faire office de reboot. Ainsi, ils vont reprendre les différents éléments du one shot, les modifier un petit peu et relancer la machine sans oublier de modifier la fin pour qu'il soit possible que l'histoire continue. En sachant cela, on comprend mieux pourquoi dans la première histoire le personnage principal se nomme Alex et pourquoi il se nomme Alec dans la série.

 

Concernant l'oeuvre à proprement parler, il s'agit d'une très bonne histoire. La qualité est plutôt égale du début à la fin malgré quelques changements de tons assez fréquents dans la narration. Une narration d'ailleurs extrêmement présente et qui s'explique, notamment, par le fait que vous avez trois types d'échanges. Vous avez les propos du narrateur qui contribuent grandement à l'ambiance générale tout en approfondissant le récit, vous avez les pensées du personnage principal, omniprésentes et indispensables puisque le personnage ne parle pas et enfin, vous avez les dialogues entre les différents personnages. Le tout donne un récit sombre, assez unique et qui, sur plusieurs points, tend clairement vers le roman. Les histoires sont courtes et les rebondissements sont parfois prévisibles mais le tout reste de qualité notamment grâce à l'ambiance générale, aux dialogues et à la partie graphique. Enfin, notons que l'on peut fréquemment trouver un personnage connu aux côtés de Swamp Thing. Sur ce point, cela va du loup-garou à Batman. Autant dire qu'il y en a pour tous les goûts. 

J'ai passé plus de nuits que je n'ose compter à contempler ce vieil édifice grisâtre... A me languir interminablement de la douce dame aux cheveux d'or qui y réside... Par trop conscient de l'avoir perdue à jamais... A me demander ce qu'elle fait en cet instant précis...

Du côté du dessin, c'est tout simplement superbe. Les planches sont toutes plus belles les unes que les autres et certaines images valent clairement le détour comme sur les pages 33 ou 39 pour ne citer qu'elles. Le jeu des ombres et la mise en scène sont impressionnants et le fait que l'opus soit en noir et blanc renforce le côté horrifique de l'oeuvre. Pour ceux qui n'ont pas peur de ne pas voir de couleur, il y a vraiment peu de chance pour que vous ne tombiez pas sous le charme du travail de Wrightson.

Pour le reste, on notera que l'édition est très belle, que l'introduction de Wein est tout simplement passionnante (il est toujours intéressant de connaître le contexte créatif d'un personnage ou l'envers du décor d'un titre et ici... vous avez les deux ! ) et que de nombreux bonus sont présents.

 

En Résumé

 

LES POINTS FORTS

- La narration
- La partie graphique
- L'introduction de Len Wein
- Les bonus

LES POINTS FAIBLES

- Une certaine prévisibilité

 

4.5

Des classiques de l'écurie DC

Conclusion

Une très belle édition pour un magnifique récit.

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  • Adam
    Adam

    il y a 5 ans

    J'ai lu l'edition de Delcourt et je confirme: le run de Len Wein etait trés satisfaisant quand bien même on saurait que les tentatives du héros pour redevenir humain seraient un échec.
     C'est pas du tout par esprit de contradiction puéril mais je prefere même cette partie qui verse dans l'horreur à celle d'Alan Moore vu que parfois je ne suis pas trés sensible à son onirisme (le passage un peu zarb où Abigail mange un fruit d'alec..)
    Et pour les planches étant fan du dessinateur sur creepy et eerie, je rejoins l'avis de Jeff.

  • mmat1986
    mmat1986

    il y a 5 ans

    Rien à dire de négatif de cette oeuvre l'écriture est clairement dans l'ambiance récit dépouvante/ fantastique entre une poésie maccabre à la Allan Poe et des décors, créatures décomposées inhumaine à la lovecraft ration de tentacule et aspect poissonneux en moins, c'est vraiment de la belle écriture.

    Et que dire des Bernie Wrightson, vous avez vu son Frankenstein pour l'adaptation du roman de Mary Shelley? ses travaux pour illustrer Stephen King? (l'année du loup, Creepshow) ses planches pour Eerie et Creepy? oui le gars maîtrise clairement ce genre d'ambiance (ça en ai d'ailleur un maitre et une légende dans le milieu) et Swamp Thing est le parfait titre pour se lacher visuellement avec des noir et blanc magnifique, c'est bien simple dans le noir et blanc personnelement pour moi il n' a que 3 voir 4 noms qui ressortent: Mark Schultz, Bernie Wrightson, Frank Miller, Charlie Adlard. 

    • Adam
      Adam

      En réponse à mmat1986

      il y a 5 ans

      Erreur de post. dslé