Samedi 2 décembre. 10 heures. Il fait sacrément froid et l’accès jusqu’au parc des expositions de Toulouse n’est pas facile compte tenu des grèves et des embouteillages aux alentours. Cependant, il en faut plus pour décourager le public venu se frotter à cette nouvelle édition du Toulouse Game Show dédié à la culture geek (manga, comics, jeux vidéo) à grands renforts d’invités prestigieux et de cosplayers de tous poils…
Mais disons-le tout net : force est de constater que ce cru 2018 s’est avéré un poil en deçà des années précédentes et ce, pour plusieurs raisons. Des raisons à la fois structurelles comme le départ inopiné quelques semaines avant l’ouverture du salon de l’un des fondateurs et piliers du TGS, l’annulation de dernière minute d’invités prestigieux comme Alexis Denisof ou Jonathan Frakes (ou de Sean Bean de Game of Thrones quelques mois plus tôt) qui ont causé du retard dans la communication officielle (les affiches ont tardé à être placardées sur les murs de la ville rose), mais aussi des raisons conjoncturelles comme les grèves des gilets jaunes qui ont bloqué des accès aux voies de circulation ou bien des embouteillages causés par un manque de places sur le parking du parc des expositions du fait de la programmation d’un match de foot au stadium de Toulouse !
Du coup, l’organisation du TGS a dû s’adapter en vitesse (parfois même précipitamment) à tous ces événements incongrus et composer en temps réel avec tous ces désagréments. Au final, même si les bénévoles ont su faire preuve de professionnalisme et recevoir le public du mieux qu’ils le pouvaient, il faut bien avouer que la dynamique intrinsèque au TGS en a pâti.
Ainsi, contrairement aux éditions précédentes, aucune cérémonie d’ouverture n’a eu lieu pour présenter les invités (acteurs, YouTubers, artistes…) et indiquer les différents points forts du salon (le stand Airbus avec l'équipe League Of Legends). Il en sera de même en clôture de salon où aucune conférence n’a été faite comme à l’habitude pour faire le bilan de cette édition 2018 et annoncer le cap du TGS pour le futur. De fait cette année, le public est un peu resté livré à lui-même, au cœur d’une manifestation paradoxalement plutôt axée sur la convivialité…
Mais trêve de considérations purement organisationnelles, et venons-en au fait : malgré une fréquentation un peu en baisse et des stands parfois vides (compte tenu des évènements cités plus haut), le TGS a encore une fois tenu toutes ses promesses en termes de diversité et d’entertainment. En effet, en plus d’une multitude de cosplayers venus pour le championnat de France, d’espaces dédiés à la culture geek (effets spéciaux, créations artistiques…), aux jeux vidéo (du retro gaming sur console Dreamcast, PlayStation 1 jusqu’aux consoles de dernière génération en passant les bons vieux PC et les jeux en réseau), à la culture asiatique et aux comics, il faut bien avouer que le chaland en a eu pour son argent et s’en est pris plein les mirettes.
Il faut dire que les invités internationaux proposés (Charisma Carpenter, Nicholas Brendon, Alyson Hannigan, Manu Bennet…) ont fait venir pas mal de monde en plus des éternels Youtubers, (Joueur du Grenier, Bob Lennon, Farod ou Sora fédèrent toujours autant les fans) et que l’ami Francis Lalanne – botté jusqu’aux genoux comme à l’accoutumée –, invité dans le cadre du jeu InCarnatis auquel il a prêté sa voix a su aussi régaler les fans. Il y avait donc du beau monde !
Côté comics, le TGS avait misé cette année sur la venue d’éditeurs indépendants comme Valiant ou AfterShock représentés par des artistes comme Trevor Hairsine (lire l’interview), Barry Kitson (lire l’interview), Leïla Leïz (lire l’interview), Roberta Ingranata (lire l’interview), Paolo Villanelli (lire l’interview) et Fernando Blanco (lire l’interview). Du côté de la BD un peu plus traditionnelle, c’est ce vieux briscard de Don Rosa (La Jeunesse de Picsou, Picsous, Donald Duck…) qui a remporté tous les suffrages, vu le nombre de personnes qui ont fait la queue juste pour avoir un autographe du maître !
Malgré l’absence de représentants formels de Marvel et DC, le stand dédié aux comics a su trouver son public et mettre en avant des facettes intéressantes de l’industrie des comics hors de la mainmise des mastodontes précités.
A ce titre, la conférence intitulée Comics Indé : L'Alternative aux Super-Héros proposée le samedi à 13h15 sous la houlette du costaud Arnaud des copains de Comicsblog en compagnie de l’intégralité des invités – mis à part Don Rosa – s’est avérée fort enrichissante et a permis d’en savoir un peu plus sur la place des comic books indépendants face à l’écrasante mainmise du big two sur le marché US. Malgré de très nombreuses similitudes dans la façon de travailler avec les géants que sont Marvel et DC, on y a appris notamment que le côté indé reste un formidable vivier de nouveaux talents et de sujets ambitieux, à l’image de la série Alters sur le premier superhéros transgenre de Paul Jenkins et Leïla Leïz (vous pouvez d’ailleurs lire l’interview de l’artiste à ce sujet, ici). De même, le dimanche, nous avons eu droit à une toute nouvelle conférence intitulée Valiant Comics en France : le super-héros vu autrement sur le métier d’éditeur indépendant qui a été abordé avec un invité de marque : Florent Degletagne, le distributeur français de l’écurie Valiant. L’homme y a dévoilé les arcanes du métier et a apporté de nombreux éclaircissements très intéressants sur ses activités et son approche du monde des comics indépendants.
Dans les travées des différents halls du parc des expositions, c’est l’effervescence ! Ainsi, au travers des différents stands qui attirent les chalands de tous poils, cheminent des cosplayers (plus ou moins ambitieux) à la plus grande joie des photographes et des fans. Comme on pouvait s’y attendre l’ambiance est plutôt bonne : ça chahute pas mal dans le Hall réservé au gaming (ça se bouscule au portillon de l’espace PS4 pour tester Spider-Man et chez Nintendo pour les tournois de Super Smash Bros. ou Just Dance) et des stands comme Airbus remportent tous les suffrages, notamment grâce à ses jeux de réalité virtuelle et d'un espace hypersuit avec des simulateurs de vols. Du côté du hall consacré à la culture asiatique, l’ambiance est un poil plus feutré – notamment lors de la cérémonie du thé – mais se révèlera un peu plus festive au fil des karaokés et des différentes démonstrations d’arts martiaux… AaAAyyaaaaaaaa !.
En parlant de démonstration, le moins que l’on puisse c’est que Light Saber Compagnie a encore une fois réuni pas mal de monde autour de ses démos de combats et force est de constater que les visiteurs ont bien apprécié le show. Qui plus est, l’équipe a eu la bonne idée de faire des blind tests entre deux combats, histoire d’en rajouter une couche à la bonne ambiance.
Bref, même s’il est impossible de faire une liste exhaustive de tous les stands (les jeux de société, la voiture de Retour Vers Le Futur, l’univers Harry Potter…), chacun en a eu pour son argent et en a pris plein les yeux… et les papilles !
Du côté des conférences, il est à noter qu’il y en a eu un peu moins que lors des années précédentes et qu’il y avait à boire et à manger. Ainsi, si les rencontres avec les invités comme Charisma Carpenter, Nicholas Brendon, Alyson Hannigan, Manu Bennet ou Christophe Beck (le compositeur de Buffy contre les Vampires entre autres choses) sont toujours intéressantes, certaines conférences étaient un peu trop pointues pour le chaland (l’intérêt de la post-humanité dans les genres de l’imaginaire ou bien encore le transhumanisme en science-fiction...) et d’autres bien mal ficelées et même plutôt rébarbatives (les soucoupes volantes).
À l’inverse, les diffusions d’un épisode de Donjon Legacy ou bien du film de
En définitive, même si cette édition 2018 du Toulouse Game Show s’est avérée un peu bancale sur bien des aspects, il n’en reste pas moins que cet évènement reste l’un des points forts de la culture geek dans le grand sud. Le public a répondu encore une fois présent (bien que le nombre des entrées soit en baisse par rapport aux éditions précédentes) et a joué le jeu à fond dans une ambiance des plus sympathiques, à l’image de cette chenille géante dans le Hall 6.
Gageons que le galop d’essai de cette année, permettra d’affiner les nouvelles directions du Toulouse Game Show mouture 2019. En tout cas, c’est sûr : nous, nous y serons !
Un grand merci à Amélie, Guillaume ainsi qu’à toute l’équipe du Toulouse Game Show pour leur accueil et leur disponibilité !
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