La review du jour est un titre proposé par Delcourt. Il s'agit de Là Où Gisait Le Corps, écrit par Ed Brubaker et dessiné par Sean Phillips. Il sortira mercredi, le 22 mai pour 17,95 euros. Son titre américain est Where The Body Was.
Cette nouvelle plongée dans les tréfonds de l'âme humaine vous est proposée par les spécialistes de la Crime Fiction, Ed Brubaker & Sean Phillips, les auteurs de Criminal, Reckless, Pulp et Fondu au Noir.
Une pension pleine de drogués ; une femme au foyer négligée ; une jeune fille qui se prend pour une super-héroïne ; un flic qui veut qu'on le laisse tranquille et un détective privé à la recherche d'une fugueuse. Ces récits et ces tranches de vie s'entremêlent au cours d'un été fatidique. LA OU GISAIT LE CORPS est une histoire d'amour et de meurtre, racontée du point de vue de tous les personnages. Mais qui dit vrai ?
Outre le titre, le début de l’album fait penser à un whodunit, car dès les premières pages sont donnés un plan du quartier et les principaux protagonistes de l’histoire, faisant penser à une partie de Cluedo. Mais non, finalement, il s’agit plutôt de l’histoire d’un quartier lors de l’été 1984. Tout part d’un affrontement entre jeunes stoppé par un flic qui n’était pas en service. De là, Brubaker fait défiler la vie des différents personnages qui ont assisté, de près ou de loin, à cette altercation. Toute une série d’évènements vont découler de cette bagarre, et finalement mener à une dernière scène marquant le quartier.
Toute la force du récit se trouve dans ses portraits de personnages, et leurs relations. L’album s’intéresse plus aux histoires d’amour qu’au mort sous-entendu dans le titre. Attention cependant, il ne s’agit pas d’histoires à l’eau de rose, Brubaker offre une vision très réaliste de la romance. Nous avons un couple d’amants qui trompe le mari de la femme, et un couple de jeunes avec un parcours accidenté. C’est aussi peut-être l’album de l’équipe Brubaker/Phillips qui montre aussi le plus crûment des scènes de sexe.
Brubaker utilise un procédé assez inédit dans cet album. Sa narration se fait un peu sur le ton du documentaire. Les personnages vont s’adresser directement à nous pour nous expliquer certains passages, et leur ressenti. Même si le cœur du récit est en 1984, ces témoignages viennent de tout temps. Cette démarche permet de bien travailler les personnages, mais aussi de donner l’impression d’une nostalgie de cette époque. L’écriture est vraiment bonne, et les dessins de Phillips sont toujours très bien fichus. L’album nous montre une tranche d’humanité finalement assez lucide.
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