[Review VF] La Maison des impies

[Review VF] La Maison des impies

La review du jour est un titre proposé par Delcourt. Il s'agit de l'album La Maison des impies, écrit par Ed Brubaker, et dessiné par Sean Phillips. Il est sorti le 23 octobre pour 18,50 euros. Il contient le titre US Houses of the Unholy.

Le duo diabolique formé par Brubaker et Phillips nous entraine ici dans un récit satanique noir, où deux agents du FBI, dont une femme liée à des pratiques sataniques dans les années 1980, doivent retrouver, coûte que coûte, un tueur fou...

La Maison des Impies se situe entre le récit d'horreur et le film noir déjanté, directement lié à l'engouement pour les cultes sataniques au cours des années 1980. La peur - qui était partout à l'époque - a clairement refait surface depuis quelques temps, et ce mélange entre noirceur et horreur m'a donné envie de replonger dans ces eaux troubles afin d'essayer d'en donner une version 'à la Brubaker-Phillips'.

La Maison des Impies est donc le dernier livre d’Ed Brubaker et Sean Phillips, le prolifique duo qui réussit à nous proposer souvent d’excellentes séries. Le principal point d’inspiration de cet album sont les évènements en lien avec ce que les américains appellent le Satanic Panic. En gros, dans les années 80, il y a eu une espèce de peur collective des rites sataniques. Du coup, beaucoup de témoignages ont émergé, d’abus sexuels ritualisés satanistes, finalement rarement avérés. Cette hystérie collective a persisté jusqu’à aujourd’hui, même si elle est peut-être moins visible. Du coup, dans le comics qui nous intéresse, nous suivons Natalie Burns qui a menti dans sa jeunesse, dans les années 80, en disant qu’elle avait subi des violences sexuelles dans le cadre de rituels satanistes.

Ce point de départ est donc très prometteur, et les auteurs arrivent à bien jouer avec. Le récit partage des similitudes avec Kill or be killed par exemple, notamment au niveau de l’ambiance. La construction de la narration est bonne, et nous capte assez vite. Au niveau des dessins, Phillips est toujours aussi bon, et fidèle à lui-même. Les couleurs de son fils Jacob sont aussi réussies, donnant un cachet à l’histoire. Les séquences dans le présent alternent avec des flashbacks, dont les teintes chaudes donnent une ambiance inquiétante. On s’attend à tout de la part des auteurs, et on se demande régulièrement si l’on va sombrer dans le fantastique. Bref, le début est une réussite, et on est captivé.

Le problème vient plus vers la fin de l’album. Du coup, il est difficile d’en parler sans spoiler, mais la conclusion semble précipitée. Certains retournements de situation paraissent un peu sortir de nulle part, et la fin est très ouverte, nous laissant un peu sur notre faim, mais elle est surtout sujette à interprétation. J’ai un peu l’impression que les auteurs avaient une idée derrière la tête, qui était de lier l’hystérie des années 80 aux fake news d’aujourd’hui. L’album veut traiter des croyances pour tenter de masquer les horreurs du monde, mais aussi de la volonté des gens de se retrouver autour de mêmes idées, comme les sectes ou les complotistes. Si l’intention est bonne, malheureusement les auteurs semblent assez bizarrement perdre le fil de leur histoire sur la fin.

En Résumé

 

LES POINTS FORTS

- les thématiques
- L'histoire prenante
- Les dessins

LES POINTS FAIBLES

- La conclusion décevante

 

3.5

 

Conclusion

Dans cet album, l’excellent duo Brubaker/Phillips nous offre une histoire et des thèmes passionnants qui aurait mérité une fin mieux travaillée.

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