Si on m’avait dit que j’aurais un jour à écrire une critique de The Killing Joke ! Je pensais être tranquille, l’histoire étant sorti en 1988. Une critique 28 ans plus tard ? C’était sans compter la collection Eaglemoss sur DC Comics. Forcément, c’est un récit qui, malgré ses 48 pages, est devenu culte. Et puis voilà, c’est une œuvre du grand Alan Moore ! Qui suis-je pour oser donner mon avis sur ce genre de chose ? Du coup, on va faire simple : il faut lire The Killing Joke. Comment ça, il faut que je développe ?
L’histoire commence très simplement, avec le Joker qui s’échappe de l’Asile d’Akham. Sauf que cette fois, il est plus dément que jamais, et va aller encore plus loin que d’habitude. Le job d’Alan Moore est parfaitement accompli. Il nous propose une révision de cette lutte entre Batman et le Joker qui existe depuis le début de la série Batman. Il le modernise en l’ancrant dans l’Age Moderne des comics, une période très sombre, où de nombreux anti-héros voient le jour. L’histoire en elle-même n’est pas à se rouler par terre, même si ça reste efficace. Non, tout se situe dans les détails. Il y a par exemple les flashbacks montrant comment le Joker est devenu ce qu’il est – même si ce n’est pas à prendre à la lettre ; ou les situations comme- non, je vous laisse découvrir si vous ne l’avez jamais lu ! Avec cette histoire courte, Moore récupère ce qui fait l’essence de la relation entre Batman et le Joker, cet affrontement infini, et va la redéfinir de telle manière qu’on en ressent les impacts encore aujourd’hui.
Il m’arrive cependant d’apprendre encore des choses sur cette histoire, notamment le fait qu’elle serait de l’initiative de Brian Bolland, le dessinateur (on le sait grâce à l’éditorial de l’album). Ça se ressent dans le récit tant le dessin est maîtrisé, et semble prendre le contrôle de l’histoire. Dès les premières pages, on est happé par la mise en scène, sans une ligne de dialogue. Même si c’est probablement dû à une certaine censure, les sous-entendus des actions du Joker sont parfois même pires que si tout avait été montré. Et la nouvelle colorisation par le dessinateur rend l’œuvre très moderne, on a du mal à croire que l’histoire date de plus de 25 ans. Bref, je ne sais pas comment vous le dire autrement, mais vous devez lire cette histoire, l’une des meilleures de l’univers Batman. En revanche, Bolland parle dans sa postface d’une autre histoire, An Innocent Guy, qui est présente dans la version d’Urban Comics, mais absente ici. Dommage !
Cependant, il y a dans l’album d’Eaglemoss un récit qui se trouve lui dans un autre album d’Urban, il s’agit de Joker. C’est un graphic novel écrit par Brian Azzarello et dessiné par Lee Bermejo. Encore une fois, l’histoire débute par la sortie du Joker de l’Asile d’Arkham, à la différence qu’il sort car déclaré sain d’esprit. On va alors suivre son ascension dans Gotham, et sa tentative de reprendre le contrôle de la ville. Tout ça nous est raconté par un personnage extérieur, Jonny Frost, un inconnu qui veut devenir quelqu’un en aidant le Joker. Ce qui marque lorsque l’on lit les premières pages de l’histoire, c’est les similitudes au niveau du look du Joker avec la version cinéma incarnée par Heath Ledger dans The Dark Knight. Pourtant, l’album est sorti aux Etats-Unis la même année que le film, en 2008. Du coup, si vous avez aimé la version de Ledger, vous retrouverez ici un personnage très semblable.
Contrairement à d’habitude, Joker est plus un polar qu’un comics de super-héros. Même si on voit des personnages connus de l’univers Batman, la plupart sont relookés dans un style plus réaliste. Le Joker est violent et imprévisible, mais il est surtout moins extraverti. Lorsqu’il tue par exemple, il y a beaucoup moins de fantaisie. Finalement, ça ne serait pas le Joker, ça marcherait tout aussi bien, et c’est peut-être ce qui est un peu décevant. L’histoire reste tout de même captivante, et est plutôt bien écrite. Et heureusement, la présence du Joker finit par se justifier. Le dessin de Bermejo alterne entre de belles planches peintes, et des planches plus dures, avec un encrage plus grossier. Il arrive à donner une ambiance assez crade qui colle bien au récit. C’est finalement un excellent complément à The Killing Joke qui permet de voir deux aspects du Joker.
Que dire, Killing Joke c'est culte et Moore est toujours au top. Si vous avez raté les versions édité
par Panini et Urban, foncé sur celle d'Eaglemoss.
13 euros, l'histoire au complet, une bien bel édition qui n'a rien a envier à ceux d'Urban (l'album est cartonné, résistant et passe dans votre bibliothèque sans accro)
Bermejo dans une moindre mesure Qui ose critiquer Bermejo ?! Je demande des excuses publiques immédiatement ! è__é
On peut pas comparer Bolland à Bermejo ce sont des styles totalement opposés et surtout si on prend le travail de Bermejo sur "Joker", il n'a pas encore atteint son plein potentiel on peut s'en rendre compte en regardant les travaux qui ont suivi tel que "Batman Noël" et "Suiciders", on voit que Bermejo ne cesse d'évoluer
Bolland est à son top et de plus "The Killing Joke" à reçu des corrections aux niveaux des couleurs et un rien sur les dessins pour les éditions proposées par urban et eagelmoss
Cet ouvrage est juste trop top ! Tant dans l'histoire que dans le cinisme de ce pourri de Joker, à lire ! :)
Pour ma part j'ai une préference pour Bermejo, bolland il est simpa mais bon c'est pas le même niveau! ;)
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