Une fin de mois qui marque également la fin pour plusieurs séries et mini-séries : les deux dernières mini-séries liées à
Forever Evil, Rogues Rebellion et
A.R.G.U.S. ainsi que deux séries :
Talon et
Batman : the Dark Knight. Pas de quoi donc crier au scandale puisqu'on peut trouver pour ces deux dernières de bonnes raisons pour justifier leur arrêt, à l'heure où nous aurions dû nous préparer à rentrer dans la phase 2 des New 52. Encore aurait-il fallu que la semaine prochaine soit publié le dernier épisode de Forever Evil, reporté...à fin mai. Difficile de nier les quelques problèmes chez l'éditeur après ces dernières annonces. Les titres de cette semaine n'étaient pas non plus exemptes d'incohérence. Vous comprendrez ce que je veux dire en regardant plus bas mon commentaire sur Worlds' Finest.
Mais pour y arriver, une longue lecture vous attend. Sans oublier celle du Zap'MArvel de Susano.
Bonnes lectures (qui récompenseront pour certain undevoir citoyen accompli aujourd'hui, n'est-ce pas...) et à la semaine prochaine !
ROGUES REBELLION 6

Surement la mini-série la plus aboutie et excitante à lire d’une traite. Une lecture vivement conseillée, on en ressort encore plus à bout de souffle par l’ascenseur émotionnel que nous fait prendre Buccellato. Et surtout, encore plus attendri par cette aventure vécue par des
Rogues plus que jamais émouvants, en témoigne cette dernière page où les morts et les absents ne sont pas oubliés. Dès le premier épisode s’était imposée l’évidence que le scénariste respecterait le travail de ses prédécesseurs sur ce groupe de
Lascars qu’on ne peut pas vraiment détester. Malgré des périodes de creux dans son récit, les protagonistes sont restés fidèles à l’image qu’on a d’eux : soudés malgré les coups de gueule, toujours prêts à veiller sur les autres tant qu’ils partagent le même objectif. Et avec toujours le même code d’honneur : on ne tue pas. Ce qui les distingue notamment des autres vilains psychopathes. A tel point que dans cette mini-série ce sont eux qui sont devenus les super-héros protecteurs des Gem Cities, au point de faire oublier le véritable justicier alors disparu, Flash. Dont l’absence ne manque pas une seule fois. Et pour conclure cette belle histoire, voire cette leçon d’amitié dans l’adversité, Buccellato continue de jouer sur la double casquette des
Rogues en exploitant un
Ancien membre reconverti qui apporte parfaitement sa pierre à l’édifice pour le dénouement. Une question se pose tout de même au sujet de l’après
Rogues Rebellion : comment le groupe pourra-t-il perpétuer de nouveaux délits en ayant cette image de sauveur de Central City qui lui colle à la peau ? Surtout sans Buccellato pour nous le raconter.
A.R.G.U.S. 6

Oh la jolie couverture mensongère. Sur laquelle figure Super-Woman, le seul attrait que pouvait encore proposer cette mini-série. Au risque de me répéter depuis le premier numéro d’A.R.G.U.S., accordons au moins au Sterling Gates le mérite d’avoir été constant dans la qualité moyenne du récit. Loin d’être incontournable pour saisir toute l’intrigue principale de
Forever Evil, A.R.G.U.S. aura permis de rajouter un peu de profondeur à l’existence de cette organisation gouvernementale sans qu’on ne s’y attende. On aurait pu s’attendre à suivre les derniers soldats dont Steve Trevor dans leur recherche des super-héros disparus. Mais le scénariste aura su surprendre en proposant toute une histoire derrière la création de l’organisation. Un dessein qui a certes mis un peu de temps à apparaître. Trop tard même ? Car entretemps, le duo Killer Frost-Trevor malgré quelques répliques percutantes aura ramené l’ambiance générale au niveau des sitcoms, sans crever l’écran puisque les deux personnages manquaient de charisme. La magie et la mythologie sont aussi venues mettre leur nez par ici, contribuant ainsi à accentuer le caractère fouillis de la mini-série. Mais que ce soit avec le Green Room ou la présence des Moires, Gates semble avoir été au bout de ses idées, en les amenant à des situations, dans cet épisode, qui serviront de tremplin à de nouvelles intrigues. Sans oublier la création du groupe des Crimson, qui permet également d’approfondir le passé des
New 52 en ajoutant une dose de conspirationnisme et de duplicité.
JUSTICE LEAGUE DARK 29

Voilà,
Blight, le crossover Dark dans le crossover
Forever Evil, c’est fini ! Oui oui, même si à la lecture de cet épisode ce n’est pas forcément évident mais dès la semaine prochaine les séries
Pandora, Constantine, Phantom Stranger et donc
Justice League Dark retournent chacune dans leur quartier pour compter leurs morts et panser les blessures. Et qui s’occupera de celles des lecteurs ? Telle une vilaine plaie qui ne cessait de cicatriser puis de se rouvrir sous les coups des scénaristes Fawkes et DeMatteis, la lecture de
Blight ne laissa pas indemnes les plus braves. Après une première partie mettant en scène une incarnation du Mal absolu introduite bien maladroit s’ensuivait alors un combat en boucle. L’issue enfin heureuse du conflit ne laissa aucune conséquence dans la suite du crossover. Les derniers épisodes ne font plus du tout référence au combat magico-titanesque qui opposa une nouvelle
Justice League Dark à un vilain pas assez exploité. Seul deux détails pourront servir de piqûre de rappel, si bien réutilisés : l’évolution de Pandora en déesse disco et le nouveau statut de Chris, ado ressuscité devenu l’esprit de la Rédemption (et occasionnellement god-dog-sitter). Un autre élément passé sous
Silence malgré l’attrait qu’il pouvait susciter en apportant avec lui un élan de fraîcheur : le lien très mystérieux qui unit Phantom Stranger à Cassandra Craft, créé justement par Chris 2.0. Mais tous ces possibles débuts d’intrigue ont laissé leur place dans les derniers épisodes à une triangulaire minimaliste pour un crossover de cette ampleur : le cas Constantine-Nick Nekro-Zatanna. Aux allures de
Feux de l’Amour à la sauce fanstastique, DeMatteis a osé replacer la force de l’amour-plus-fort-que-tout pour amener à la conclusion de son intrigue. Un concept trop désuet qui ne peut être que le signe d’une panne d’inspiration et d’idées peu cohérentes avec l’ambiance dark du titre. L’épilogue ici aurait pu sauver les derniers meubles si l’intention n’avait trop été portée sur une amourette ridicule et une sur-caractérisation du personnage de Constantine pour essayer d’amadouer les anciens fans d’Hellblazer. Oui, on aime John en gros salaud cynique mais sans la mesure des auteurs britanniques, on obtient cette parodie aux gros muscles, aussi peu excitante que les planches décevantes du dessinateur Cifuentes.
RED LANTERNS 29

Il est tellement rare de voir un épisode de cette série plutôt ignorée atteindre être aussi réussi qu'il méritait de figurer ici. Surtout depuis l'arrivée de Charles Soule qui parvient tout de même ici à rendre très réaliste la colère de
Supergirl alors qu'elle découvre l'irréversibilité de son état. De quoi voir rouge pour l'héroïque qui continue de pleurnicher. Et malgré sa grosse moustache c'est bel et bien
Guy Gardner qui tire l'épisode vers le haut. Il faut dire qu'en tant qu'unique représant des humains, encore heureux que le salut vienne de lui. Et c'est justement un Guy très humain que l'on retrouve, autant dans sa démarche que dans ses dialogues. Et même si les traits d'Alessandro Vitti restent toujours aussi sales,
en proposant un mini crossover autour de cette série, scénariste et éditeurs l'ont un peu plus rapprochée de l'univers partagé, lui conférant tout de suite une plus grande aura. Et ce n'est pas le super-héros qui apparaît ici qui dira le contraire. En fait il ne le pourrait même pas après ce magnifique coup de bateau qu'il se prend. L'autre surprise se retrouve à la toute fin de l'épisode, avec une menace qui semble enfin être de retour pour les Red Lanterns et surtout
Guy Gardner . Une dernière case qui pour le coup est réussie par le dessinateur tellement la crainte se lit dans les yeux du rouquin. Juste ce qu'il fallait pour redonner un peu d'intérêt à cette série parent pauvre de la franchise
Green Lantern.
THE DARK KNIGHT 29

Rien ne laisse apparaître que ce dernier épisode est le dernier de cette série. Sans final en grande pompe, on a juste droit à la conclusion de ce mini-arc en deux parties, centré encore une fois sur Man-Bat mais sous un nouvel angle. Pas suffisant pour rendre le récit palpitant. A l’image de ce que cette série a toujours été. Dès le départ, dur de trouver son créneau à côté de 11 autres séries de la franchise
Batman (
Harley Quinn et
Talon n’existaient pas encore), dont quatre racontent ses aventures (
Batman, Batman and Robin , Batman Incorporated, Detective Comics). Le ton est toutefois donné dès le premier arc mené par Finch : cette série mettra en scène un
Chevalier Noir aux prises avec les vilains les plus emblématiques et célèbres (Scarecrow, Clayface, Mad Hatter…) dans des scènes bien sombres et mouvementées. Un héros bien «
grim and gritty » comme on a eu l’habitude de le voir déjà dans les années 90 et 2000. Et preuve en est cet épisode qui évoque le film tout aussi sombre et gothique avant le mouvement
Nosferatu de Murnau. Un peu d’originalité qui a permis de faire un lien avec le Batunivers d’avant relaunch tout en proposant de revisiter les origines des vilains également plus machiavéliques qu’avant. A tel point que
Batman fut l’otage cobaye de l’Epouvantail, a été largement éprouvé par les plans tordus mais toujours autant réfléchis du
Chapelier Fou , qui se sont soldés par une mort et a failli plus d’une fois être désabusé par les métamorphoses de Gueule d’Argile. Pas assez captivant toutefois pour que les éditeurs décident de pousser encore plus loin cette série qui n’aura donc été qu’une succession d’arcs sans grand lien avec la continuité. A l’heure où DC lance
Eternal, série hebdomadaire dans la franchise des New 52 qui compte le plus d’
on-going (11 sans compter celle-ci et
Talon, également annulé ce mois-ci),
The Dark Knight a donc été celle à sacrifier pour ne pas inonder le nouvel univers avec des histoires liées au
Chevalier Noir . Choix qu’on ne regrettera pas vu que le scénariste Hurwitz n’a pas non plus fait dans l’émotionnel pour ce final plutôt banal.
AMANDA Waller 1

Si la matriarche
Waller ne s’est pas encore autant imposée dans ces
New 52 autant qu’avant, elle n’en reste pas moins un personnage majeur largement présent depuis le relaunch. On a pu en effet la croiser tout d’abord dans la série
Suicide Squad, puisque tout comme en 1986 elle est à l’origine de la création de cette équipe de criminels qui n’ont rien à perdre. Puis Justin Jordan nous a raconté comment elle avait rejoint l’équipe Team 7, cinq ans avant le point de départ du nouvel univers, aux côtés de
Black Canary , Grifter et
Deathstroke . Enfin, on a pu également la retrouver dans
Justice League of America, au moment même où ,avec Steve Trevor, elle lançait cette nouvelle équipe de super-héros pour contrer la
Justice League. Après la fille du
Joker et
Lois Lane , celle qui a déjà affronté le gros méchant Regulus et l’organisation Basilik a donc droit à un one-shot au moment même où l’arc tie-in à
Forever Evil venait de s’achever d’une étrange manière du côté de Suicide Squad. On aurait pu s’attendre à une conclusion musclé. On se contentera d’un récit flash-back qui se déroule justement avant Forever Evil. Une histoire très simpliste qui a pour unique but de faire pleurer dans les chaumières en montrant les sacrifices par lesquels passent au quotidien cette
Amanda Waller victorieuse du régime Dukan. Pour ceux qui ont connu les premières heures d’Amanda
Waller en 1986, ce récit les fera surement se tordre de rire tellement la dimension tragique est caricaturale. Pour les autres, écoutez les vieux c** vous dire encore une fois combien c’était mieux avant. Ce récit a en fait la même envergure que les épisodes de la série TV
Arrow. On nous sert un peu de psychologie pour faire avaler la pilule. DC devient un prestidigitateur en agitant un foulard dans la main droite pour qu’on ne voie pas le doigt qu’il nous fait de la main gauche.
WORLDS’ FINEST 21

Il aurait été logique d’avoir ici une chronique de cet épisode puisqu’il est lié au crossover
First Contact, avec l’autre série
Batman-Superman. Mais ne vous fiez pas à la couverture ici. Car même si le bandeau annonce qu’il s’agit de la 3e partie du crossover, il suffit d’arriver à la page des crédits pour s’apercevoir qu’il s’agit en fait de la 4e partie. La 3e figurant dans
Batman-Superman 9 qui sortira dans quelques jours avec du retard. Par souci de cohérence (et surtout pour éviter d’être spoiler), je n’ai donc pas lu cet épisode et propose de dresser un jour carton vermeil à l’éditeur pour cet erreur technique. Surtout pour avoir tenté de faire croire au lecteur qu’il s’agissait bien ici de la suite directe des derniers épisodes.
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