La review du jour est un titre proposé par Delcourt. Il s'agit de Duck and cover, écrit par Scott Snyder, et dessiné par Rafael Albuquerque. Il est sorti le 14 mai pour 17,50 euros.
Scott Snyder (Clear, La Nuit de la goule) retrouve son compère d'American Vampire, Rafael Albuquerque, pour un récit complet influencé par les mangas postapocalyptiques, qui se déroule dans une étrange Amérique uchronique.
Dans les années 1950, la menace nucléaire nourrit les peurs issues de la guerre froide. On enseigne aux élèves de se cacher sous leur bureau en cas d'attaque ("duck and cover" en anglais). Mais quand une bombe atomique détruit bel et bien les États-Unis en 1955, seuls ceux qui ont suivi ces consignes sont épargnés. Ces adolescents doivent désormais tenter de survivre dans une Amérique post-apocalyque, étrange et sauvage.
Avant d’être l’auteur réputé qu’il est aujourd’hui, Scott Snyder a percé dans le monde du comics en réalisant une très bonne série intitulée American Vampire, peut-être l’un de ses meilleurs travaux. Il s’agissait d’une collaboration avec le dessinateur Rafael Albuquerque, qu’il retrouve maintenant pour Duck and cover. Du coup, les noms sur la couverture font envie, et rendent curieux.
Le titre de l’album fait référence à des films américains diffusés pendant la Guerre Froide pour apprendre aux écoliers comment réagir en cas d’attaque nucléaire : il fallait plonger (duck) et se protéger (cover) sous le bureau. Snyder démarre donc avec cette idée, et… part un peu en vrille après ! En effet, si l’introduction maladroite est plutôt réaliste, l’histoire va rapidement partir vers du fantastique, voire de la science-fiction, avec une touche d’horreur.
Le début de l’album est un peu raté, car inutilement complexe. La présentation des personnages et de l’univers manque de fluidité. Puis, après l'explosion, les choses deviennent plus intéressantes. Des évènements étranges se produisent, et c’est un nouveau monde qui nous est présenté. L’ambiance rappelle The Mist par exemple, avec des créatures étranges qui apparaissent, sans qu’on sache vraiment ce qu’il se passe.
Il ne faut cependant pas s’attendre à un récit sérieux. Il va falloir accepter beaucoup d’idées peu crédibles pour l’apprécier. En fait, l’album fait sûrement référence aux histoires complètement loufoques de cette période, où les comics pouvaient être au niveau des films de série Z. D’ailleurs, certains éléments en font des références directes, et d’autres sont assez kitsch.
L’album est assez amusant à lire, et fourmille d’idées. Le problème avec Snyder, c’est que c’est parfois un peu lourd. Certaines idées ne sont pas très subtiles, d’autres pas très originales, et d’autres encore pas très utiles à l’histoire. Le texte de la narration est aussi un peu trop omniprésent. Bref, c’est un récit assez fun, mais qui manque malheureusement de rythme.
L’histoire propose tout de même une allégorie plutôt bien fichue de l’adolescence. De plus, la partie entre l’explosion et la découverte de la vérité, l’aventure est captivante. Enfin, les dessins d’Albuquerque sont toujours très réussis. L’album est donc un peu un ovni qui a certes des qualités à nous proposer, mais qui parait un peu trop bancal pour devenir un incontournable.
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