Les 11 comics Delcourt immanquables de 2023

Les 11 comics Delcourt immanquables de 2023

L’année 2023 s’achève, et elle a encore une fois été riche en sorties comics. En face de Panini et Urban, et leurs grosses licences, se tient Delcourt, avec une ligne éditoriale intéressante, et un catalogue truffé de plusieurs pépites. Sur MDCU, une part importante des sorties de l’éditeur est critiquée, et en cette fin d’année, il est temps de faire le bilan. Au final, je retiens 11 albums coup de cœur pour cette année 2023, mais certains font partie d’une même série. Il y a aussi deux conclusions de séries, qui ne pourraient exister dans les tomes précédents. Du coup, je regroupe le tout en 9 titres immanquables que vous trouverez ci-dessous.

BRZRKR tome 1 et 2

BRZRKR, à prononcer Berserker, est la grosse nouveauté de Delcourt de 2023, portée par le nom de Keanu Reeves qui en est le créateur. Et pour être honnête, j’avais peur que la série se vende plus sur le nom de l’acteur que sur sa qualité, mais le premier tome m’a beaucoup rassuré. Le récit brasse des thèmes assez familiers, mais arrive à le faire de manière assez originale. Le personnage principal, immortel, échange ses services contre la promesse de lui trouver un moyen de mourir. Le truc, c’est que Reeves n’est pas tout seul et il s’entoure de très bons auteurs, avec de l’expérience : Matt Kindt et Ron Garney. Du coup, l’écriture évite les clichés, et les dessins font ressortir la brutalité du personnage. J’inclus le tome 2, très intéressant, car changeant un peu le rythme de la série. Vivement la conclusion dans le tome 3 qui arrive en janvier !

Critique tome 1

Critique tome 2

Kroma

Kroma est un récit complet que je n’ai pas vu venir. Entièrement conçu par Lorenzo de Felici, le dessinateur d’Oblivion Song, je ne savais pas trop à quoi m’attendre. Et quelle heureuse surprise ! En plus d’être super beau, le récit nous emporte dans un monde assez original, où la couleur représente un danger. Les humains survivants d’une apocalypse sont regroupés dans une cité en noir et blanc, entourée par les couleurs de la nature. L’album traite de sujets intéressants, comme les superstitions et les croyances. Il s’agit d’une petite bouffée d’air frais, sur une histoire d’émancipation d’un enfant. De Felici prouve par ce travail qu’il peut aussi être un très bon scénariste, et j’espère qu’il reproduira l’expérience avec un autre album ou même série !

Critique

Arrowsmith tome 1

Imaginez la Première Guerre Mondiale, mais dans un univers de fantasy. C’est le pari que nous propose Arrowsmith, et les auteurs ont vu grand. Kurt Busiek, le scénariste, a fait appel à un auteur pour l’aider à créer un univers cohérent. Nous avons donc dans l’album un monde riche et intéressant qui aurait suffi à nous distraire, mais l’auteur ne s’en contente pas, puisqu’il écrit une bonne histoire sur un jeune soldat qui part au front et découvre les horreurs de la guerre. L’univers sert donc aussi à appuyer le récit, et à permettre de prendre des libertés par rapport à l’Histoire. La précision des dessins de Carlos Pacheco rendent crédible ce monde, et sa narration nous fait dévorer le livre. Le prochain tome, inédit en France, se fait du coup très désirer !

Critique

Reckless - Ce Fantôme en toi + Reckless - Descente Aux Enfers

Reckless n’est pas une nouveauté dans la catalogue de Delcourt, mais la totalité des cinq albums est de très bonne qualité. Je regroupe ces deux derniers tomes, car ils sont liés. Dans Ce Fantôme en toi, le protagoniste change puisqu’il s’agit d’Anna qui enquête sur une histoire de manoir hanté, alors qu’Ethan Reckless est à San Francisco sur une autre affaire. Ce changement de ton est bienvenu et permet de redynamiser la série. Dans l’autre tome, Descente aux enfers, nous suivons tout simplement l’enquête d’Ethan à San Francisco. Cette fois, c’est le changement de lieu qui donne un autre souffle au récit. Malgré cette connexion, les deux albums peuvent se lire indépendamment, et la série continue à proposer des polars d’excellente facture par le spécialiste Ed Brubaker, et est toujours impeccablement accompagné au dessin par Sean Phillips.

Critique Ce Fantôme en toi

Critique Descente aux enfers

Night Fever

Le duo Brubaker/Phillips est prolifique, puisque 2023 aura vu, en plus de deux Reckless, la publication d’un récit complet intitulé Night Fever. Ils s’éloignent du polar pour nous raconter l’histoire d’un agent littéraire rempli de doute qui, lors d’un voyage en Europe, va s’imaginer une nouvelle vie. Cette vie fantasmée va alors échapper à son contrôle. Ce récit est plus à ranger au côté de Kill or be killed des mêmes auteurs par exemple. Comme toujours, l’histoire nous captive, est très bien écrite, et très bien mise en scène et en image. Elle nous fait plonger dans les pensées d’un personnage qui va se perdre le temps d’une nuit. On ne se lasse pas des trouvailles de ces auteurs !

Critique

Lodger

Lodger est un récit complet qui permet de découvrir le travail de David Lapham, si vous avez peur de la longueur des Stray Bullets. La narration de l’auteur est très organique, et nous suivons dans cet album la métamorphose d'une jeune femme suite à un traumatisme. La dureté et la violence du récit participent à l'ambiance réussie de l'histoire. L’album est vraiment bon, bien écrit, dans un style assez inclassable. L’auteur va au bout de son idée, sans concession, flirtant même avec le fantastique pour servir son histoire, et avec des dessins en noir et blanc efficace. La narration ne nous prend pas par la main, dans le sens où tout est confus au début, et petit à petit les choses s’éclaircissent. La lecture est vraiment gratifiante, et donne envie de mieux connaître le travail de l’auteur.

Critique

La Nuit de la Goule

Comme vous le savez peut-être, Delcourt publie le catalogue de Best Jacket Press, le label de Scott Snyder. Trois nouveautés ont été publiées dans ce cadre en 2023 : Après un Démons un peu décevant, un Clear mieux réussi mais avec des défauts, Snyder convainc bien plus avec La Nuit de la Goule. L’auteur retourne dans son genre de prédilection, et nous narre deux histoires d’horreur : celle racontée par un film, et celle autour de ce film. Cette pirouette permet de nous offrir un bel hommage aux vieux films de monstres que l’on aime tant. Il arrive aussi à laisser planner le mystères autour d’évènement étranges pendant une bonne partie de l’album. L’ambiance est de plus particulièrement réussie, grâce aux superbes dessins raccords de Francesco Francavilla.

Critique

Oblivion Song tome 6

Oblivion Song est l’une des dernières séries de Robert Kirkman. Moins marquante que Walking Dead ou Invincible, elle n’en reste pas moins de bonne facture. Le premier tome était particulièrement réussi, et le dernier l’est tout autant. Les thèmes présents dans ces deux albums finissent par se rejoindre, et si je trouvais la série très agréable à lire, cette conclusion me fait encore plus l’apprécier. Sans rentrer dans les détails, la série nous raconte l’histoire d’un affrontement entre deux mondes, mais avec un aspect humain prononcé, puisqu’à la base, elle s’intéresse à deux frères qui veulent se retrouver. Les dessins de De Felici sont top, mais ça, vous le savez (voir Kroma).

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Solo 6. La fin d'un cercle infini

Deuxième tome 6 et deuxième conclusion de série pour cette liste ! Solo est une grande saga dans un monde post-apocalyptique, avec des humains et des personnages anthropomorphes. Après un premier cycle de 3 tomes, ce sixième tome marque la fin du deuxième cycle. Malgré les dimensions épiques qu’a pu prendre la série, cette conclusion ne déçoit pas, et répond parfaitement aux attentes qu’on aurait pu avoir. Oscar Martin offre une fin magistrale à son récit, et, comme pour Oblivion Song, se s’arrête pas aux combats. Il propose quelque chose de plus subtil, ce qui permet à la fois d’en prendre plein les yeux (les planches de batailles sont incroyables), mais aussi d’offrir de la profondeur.

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