[Review VO] Forever Evil 1

[Review VO] Forever Evil 1
Une semaine à peine après le dernier épisode du crossover estival Trinity War, changement radical d'ambiance et de décor avec ce premier chapitre de Forever Evil. LA série qui aura détrôné Trinity War sur un point de vue marketing car elle signe le lancement du Villains Month. C'est donc parti pour un mois de folie pure et machiavélique pour fêter d'une bien vilaine façon les deux ans des New52.



Dès la première scène le ton est donné. Exit les bons sentiments, les actes vertueux, les chemins pavés de bonnes intentions qu'empruntent tous les super-héros pour vaincre leurs ennemis. Ici ce sont bien ces derniers qui ont pris le pouvoirs comme nous le prouve ce Lex Luthor qui use du chantage pour parvenir à ses fins. Nous offrant même au passage l'apparition de Thomas Kord, le père de Ted Kord alias l'ancien Blue Beetle.
Dès lors, si les pages s'enchaînent ce n'est que pour plonger le lecteur dans les tréfonds de l'univers DC où les méchants semblent bien avoir définitivement pris le dessus, sans que l'on ne sache vraiment ce qu'il est advenu des Justice League depuis la fin de Trinity War.



Geoff Johns se paie donc le luxe d'inscrire une ellipse temporelle entre les deux crossovers qui fait craindre le pire pour tous les super-héros en faisant miroiter naïvement des retournements héroïques. Mais ces quiproquos ne trompent personne. Impossible de croire un seul instant en voyant une ombre survoler Metropolis qu'il puisse s'agir de Superman . Mais plutôt que de vouloir induire le lecteur en erreur, la volonté du scénariste est tout autre, plus cathartique. Juste le mettre à la place des quelques spectateurs qui voient débarquer la grande menace dans leur ville et se demander où ont pu bien passer les super-héros, en semant au passage confusion et déception. Et si cela ne suffisait pas à instaurer ce climat de crainte qui fera sans nul doute la force de cette mini-série, l'un de ces rares héros présentés ici se fait littéralement massacrer par ceux qui sont en voie d'instaurer un nouvel ordre mondial. Ce personnage largement ovationné risque même de vivre ses dernières heures de gloire. D'autant qu'il vit ce que tout justicier masqué à toujours redouté, de quoi donner des frissons tellement cela paraît impossible à imaginer.



Cette péripétie ainsi que cette fabuleuse scène représentant tous les ennemis réunis en un seul endroit ne peut qu'évoquer les précédents crises qui ont touché l'univers DC. Déjà dans Crisis on Infinite Earths, une multitude de personnages, bons comme perfides cette fois-là, s'unissait pour affronter l'Anti-Monitor. On ne compte plus le nombres de fois où le récit bénéficiait d'une double-page pour tous les représenter. Puis plus tard, lors d'Infinite Crisis, ce même héros mis à mal ici avait failli périr sous les coups des éditeurs de DC. Mais Johns s'y était alors opposé. Aurait-il changé d'avis ici ? Et comment ne pas penser à Final Crisis où plusieurs grands ennemis s'étaient dressés derrière Libra pour détruire les super-héros. Autrement dit, si le terme n'apparaît pas dans son nom, ce crossover risque d'être bel et bien la première crise des New52.



Si une nouvelle dimension s'est ouverte à l'issue d'un Trinity War, c'est ici tout un pan sombre de l'univers partagé qui est mis en lumière ici. Ou plutôt qui éclipse celle qu'apportaient les super-héros. A aucun moment la Justice League ne point le bout de son nez pourtant elle règne sur tout le chapitre. De par cette ellipse qui finalement amène plus à s'interroger sur ce que Johns ne nous montre pas (encore). Sur ce défilé de super-vilains qui nous ramènent tous à eux : les prisonniers d'Arkham nous rappellent Batman , Luthor, devenu ici le personnage principal, pour Superman , Black Manta pour Aquaman , Cheetah pour Wonder Woman , etc. Dans cette trentaine de page, le scénariste passe du côté obscur, allant même jusqu'à créer un sentiment de malaise tellement il manque plusieurs présences bienveillantes. Et on peut dire qu'à ce jeu il aura su bénéficier de l'aide involontaire de David Finch qui lui aussi s'amuse à jouer avec nos nerfs. Si les premières pages promettaient du grand spectacle pour nos rétines, une fois la scène de réunion, moment climax de l'épisode, passée, les dessins faiblissent, les visages deviennent difforment, y compris ceux des principaux antagonistes. Finch n'a pas sombré dans le côté obscur de la force, il y est juste retourné.

A la vue de ce premier épisode, la stratégie de DC prend tout son sens. Si Trinity War a offert quelques moments de plaisir après des débuts lents, Forever Evil plonge tête première dans le côté maléfique de l'univers DC. Les vilains sont maîtres et la Justice League a tout simplement disparu. Geoff Johns a trouvé la pirouette scénaristique simple mais efficace de l'ellipse pour suggérer le malaise, perturber par l'absence de toute information réconfortante sur la situation des super-héros. Allant même jusqu'à détruire les quelques rares encore présents. Au détour d'une scène il offre tout de même l'ombre d'un espoir que la relève pourrait être assurée. Mais cela ne suffit plus car le mal a définitivement pris le dessus dans ce monde en abattant les murs des prisons et autres asiles qui empêchaient les plus grands ennemis de revenir. C'est aussi l'image de tout un pan des New52 jusqu'ici un peu trop bon-enfant qui est détruit ici avec ce premier chapitre d'une mini-série qui tient totalement ses promesses.


[conclusion=4][/conclusion][onaime]
- Une ambiance maléfique et malsaine
- Le côté "Who's who des super-vilains DC"
- L'ellipse temporelle qui fait redouter le pire pour les super-héros
- La stratégie payante de DC de favoriser Forever Evil[/onaime][onaimepas]- Les dessins trop inégaux de David Finch[/onaimepas]
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Avec un premier aperçu

  • Lucas cage
    Lucas cage

    il y a 11 ans

    Je suis TOTALEMENT conquis par ce 1er numeros toute en puissance(le syndicat du crime) et en subtilité( ce que nous cache johns)on sent vraiment qu on rentre dans une periode sombre. C est purement un massacre qui se profile pour les heros dc ,curieux de voir la suite et surtout la reponse de ses derniers. Points faibles de se 1er numeros; les dessins de finch qui passe de excellent a completement loupé Point fort;l abiamce retranscrite pa ce meme finch...sombre et inquietante Geoff johns a carrement reussis son coup et meme on au dela,cet event tient carrement la comparaison avec infiniti de marvel et intrigue beaucoup plus...Vivement la suite

  • Kit_Fisto
    Kit_Fisto

    il y a 11 ans

    Trop hate de lire cela ce weekend pour ma part

  • Kit_Fisto
    Kit_Fisto

    il y a 11 ans

    La fin de l’event Trinity War et la mystérieuse Société Secrète ont entraîné un bouleversement dans l’univers classique DC du New 52. La Justice League a disparu et cédé sa place aux membres du Crime Syndicate venu d’un univers parallèle par le biais de la boîte de Pandore. Ce groupe mystérieux libère tous les bad guys de toutes les super prisons de la Terre dans le but d’en prendre possession. Les membres de ce “Syndicat”, Ultraman, Superwoman, Owlman, Power Ring, Johnny Quick, Deathstorm, Atomica sont déterminés et le prouvent en s’attaquant au jeune héros Nightwing. La fin de ce premier volet ne laissera pas la Bat-family et l’univers DC intacts. Que sont devenus les membres de la Ligue des Justiciers. Que décideront les vilains de DC comics face à l’arrivée de ces nouveaux super méchants. Un excellent premier titre faisant place net pour le Villain’s Month. On apprécie de retrouver le Crime Syndicate, déjà connu dans le passé de DC dans le New 52. Johns avait préparé son coup. On apprécie les planches de Finch même si certains dessins sont irréguliers. 4,5/5

  • DavIds
    DavIds - Rédacteur de l'article

    il y a 11 ans

    Kit_Fisto a écrit:
    La fin de l’event Trinity War et la mystérieuse Société Secrète ont entraîné un bouleversement dans l’univers classique DC du New 52. La Justice League a disparu et cédé sa place aux membres du Crime Syndicate venu d’un univers parallèle par le biais de la boîte de Pandore. Ce groupe mystérieux libère tous les bad guys de toutes les super prisons de la Terre dans le but d’en prendre possession. Les membres de ce “Syndicat”, Ultraman, Superwoman, Owlman, Power Ring, Johnny Quick, Deathstorm, Atomica sont déterminés et le prouvent en s’attaquant au jeune héros Nightwing. La fin de ce premier volet ne laissera pas la Bat-family et l’univers DC intacts. Que sont devenus les membres de la Ligue des Justiciers. Que décideront les vilains de DC comics face à l’arrivée de ces nouveaux super méchants. Un excellent premier titre faisant place net pour le Villain’s Month. On apprécie de retrouver le Crime Syndicate, déjà connu dans le passé de DC dans le New 52. Johns avait préparé son coup. On apprécie les planches de Finch même si certains dessins sont irréguliers. 4,5/5
    Ahahah, Kit, tu sais que j'apprécie toujours autant que tu commentes mes reviews et aussi mes zap. Je ne sais pas ce qu'en pense les autres lecteurs mais par contre veille à ne pas trop spoiler parce que justement je certifie mes reviews 100% sans spoil. Mais franchement, merci à toi de participer autant sur toutes nos critiques VO ;)