Comme chaque samedi, voici la sélection des titres DC sortis mercredi. Une semaine particulière entre le début de l'arc Zero Year de Snyder sur Batman et une nouvelle série sur l'homme d'acier, deux épisodes qui ont eu droit à leur propre review dont vous trouverez les liens plus bas.
Comme d'habitude, vos commentaires sont plus que bienvenus.
Et le Zap'Marvel de Susano est également disponible ici.
Bonne lecture.

Gare à toi si tu loupes ça !

Nightwing 21 (5/5)

Nightwing à Chicago, c’est un véritable régal ! Higgins parvient à faire de la ville plus qu’un décor, une entité qui pourrait se révéler être la véritable ennemi du super-héros. Le scénariste nous plonge même un peu plus dans son histoire de ces dernières années pour nous montrer à quel point les justiciers masqués n’y ont jamais été les bienvenus. Une trame de fond se construit, une nouvelle intrigue qui prouve que Nightwing aura fort à faire dans ce Chicago qui se substitue de plus en plus à Blüdhaven. De son côté, le traitement de la raison qui a poussé Dick Grayson à venir dans cette ville, à savoir retrouver Tony Zucco , le responsable de la mort de ses parents, entraîne de plus en plus le lecteur dans un cruel dilemme. Higgins nous manipule en caractérisant de sa très bonne plume celui qui est censé être le grand méchant. Il n’hésite pas à nous présenter Zucco avec sa petite famille, effrayé par la présence de Nightwing mais non pas comme un criminel pourrait être effrayé de se faire arrêter. Plutôt comme une proie traquée par un chasseur. Les rôles s’inversent donc ici, et même Nightwing se met à douter quand il se demande si cette fois la fin justifie vraiment les moyens après avoir pénétré par effraction dans la maison familiale de Zucco. D’autant que pour la trouver, il a demandé l’aide de Prankster, ce justicier peu scrupuleux qui était prêt à le tuer dans l’épisode précédent. Une petite crise de conscience s’opère ici, Nightwing se retrouvera vite face à un choix qui pourra changer le cours de sa vie. Le tout enrobé dans des dessins qui ne baissent pas en qualité et magnifiquement mis en valeurs grâce à une palette de couleurs extrêmement large. A ne pas rater. Et pour ceux qui en veulent encore plus, Nightwing s’offre même le luxe d’apparaître dans l’épisode de cette semaine de Batgirl.




Constantine 4 (3,5/5)

Bienvenue dans une journée typique de Constantine. Et encore, dans cet épisode il est censé avoir pris du temps libre. Entre l’achat d’un paquet de cigarettes (toujours des Silk Cut, ouf, Lemire et Fawkes n’ont pas détruit ce détail du personnage Vertigo), un petit règlement de compte entre amis, de la magie évidemment mais très peu, Constantine n’a jamais été un adepte des grands tours lumineux, et surtout une assez bonne introduction à l’event de l’été (Trinity War pour ceux qui vivent dans une grotte), dont l’épisode de juillet servira de tie-in, et le tour est joué. On aurait presque la sensation d’être de retour dans la série Vertigo si les dessins trop propres de Neves ne devaient pas subir les vives couleurs de Maiolo. Si Papa Midnite qui fait une entrée fracassante ici ne se voyait pas affubler d’un costume outrageusement ridicule qui lui donne plus des allures de danseur dans un cabaret colonialiste que de grand sorcier vaudou. Et si, comme depuis le début de cette série, Constantine n’était pas aussi sage. Toujours aucune vulgarité dans sa bouche. Mais si on cesse un instant d’être nostalgique, on appréciera le tour de passe-passe de Constantine pour se sortir d’une situation compliquée (comme il en avait l’habitude avant dans…non, c’est bon, j’arrête !). L’humour est au rendez-vous et l’histoire, quelque peu linéaire et sans grande surprise, nous permet d’en apprendre un peu plus sur ce personnage. Un moment divertissant qui nous ferait oublier la ridicule première scène qui aguiche le lecteur avant de le plonger dans un flashback.

Euh... c'est presque ça

Demon Knight 21 (2,5/5)

Une série médiévale dont la qualité scénaristique est immuable depuis le depuis. Ce qui ne l’empêchera pas d’être annulée en août. Nous assistons donc ici aux dernières heures de ce groupe hétéroclite qui fut même la première équipe de Stormwatch. Dans cet épisode, la quête du Graal avance très rapidement car Jason Blood semble l’avoir trouvé et Lucifer et Vandal se prennent une petite déculottée au passage, tout pour plaire. Vraiment, côté scénario, cette issue est irréprochable. Mais pourquoi, me direz-vous, ne mettre que la moyenne à cet épisode ? Tout simplement car il est moche. Plus précisément, c’est à se demander si les dessins ont été terminés. Une page sur deux est encore brouillon et même la colorisation ne cache pas tous les traits esquissés par Chad Hardin. Non seulement c’est imprécis mais aussi très perturbant, les personnages ont parfois des allures de poupées de cire, leur visage sont hachurés. Une grande déception et beaucoup d’incompréhension. Pourquoi l’éditeur n’a-t-il pas décalé d’une semaine la parution du titre, le temps d’effacer les premières épreuves et de terminer la colorisation ? Sûrement car le titre étant déjà annoncé comme annulé, les préoccupations de DC se portent ailleurs. Mais c’est une bonne histoire qui en pâtit et même le baiser saphique ne peut nous faire oublier le côté inachevé de l’épisode.




World’s Finest 13 (2/5)

Sûrement pour faire écho avec le titre de cet épisode, le scénario un peu plus creux que d’habitude joue à cache-cache avec le lecteur. Beaucoup de castagnes, surtout contre un gros chien-chien démoniaque qui n’est pas sans rappeler celui qu’affrontait Orion dans sa série éponyme réalisée par Simonson. Un canidé aux ordres de Desaad et qui tente de béqueter nos deux jeunes héroïnes, l’occasion pour Rocha de nous servir de belles planches d’action mais un peu au détriment de l’histoire que n’avance pas beaucoup et des deux femmes qui héritent de formes grossières. Le temps sûrement que le lecteur s’habitue à un Desaad encore plus vicieux qu’avant reboot. On peut s’attendre à le voir envoyer plusieurs de ses sbires affronter Power Girl et Huntress avant de les combattre lui-même sûrement en septembre lors du Villains month. Toujours avec une petite pointe d’humour, Levitz fait de son mieux pour faire durer le suspense, en nous offrant des moments de paix et de contraste comme ce petit instant dînette des deux jeunes femmes entre deux gros combats mais il nous a tellement habitué à mieux qu’on ne saurait s’en contenter. D’autant qu’on s’éloigne de plus en plus de l’influence de Earth-2, dommage.

A toi de voir... mais je t'aurai prévenu !

Superboy 21 (1/5)

Deuxième épisode écrit par Justin Jordan. Heureusement que son nom apparaît sur la cover, on aurait pu croire qu’il s’agissait encore de Lobdell. Ca ne décolle pas côté scénario. On sent (et on sait grâce aux sollicitations) qu’il se prépare quelque chose de gros autour de l’organisation H.I.V.E. et cet épisode est censé servir d’introduction. Mais force est de constater qu’on n’est pas appâté comme il le faudrait. Un récit décousu, une histoire ici pas du tout originale. Le chien Krypto qui surgit de nulle part, un Superboy dénué de tout charisme qui se fait voler la vedette par Doctor Psycho, une introduction qui comme dans l’épisode précédent ne s’intègre pas du tout au récit principal et dont on ne comprend pas l’intérêt (on voit Krypto en Arctique, près de la Forteresse de Solitude en train de chasser des ours blancs). Superboy, la série comme le personnage, apparaît de plus en plus comme un poids mort dont les éditeurs ne savent plus quoi en faire. Même parmi les Teen Titans le personnage ne brille pas. Il reste donc un clone à tout point de vue, c'est-à-dire une pâle imitation du personnage d’avant reboot. Côté dessin, c’est la même donne. Deux artistes se complètent, Silva et Salazar, ce qui rend donc inégal la qualité des pages. Les traits sont classiques, ni moches ni flamboyants. Mais comme la série, ils sont surtout sans vie.




Katana 5 (0,5/5)

Ce qui devait être la plus japonisante des séries se révèle de mois en mois n’être qu’une japoniaiserie de plus. Tout est tellement bâclé, du scénario de Nocenti aux dessins de Sanchez et Richards que l’histoire ne devient rien d’autre qu’un gros cliché de la culture nippone. Même les fameux cerisiers en fleur sont maltraités, à l’instar des combats entre Katana et la nouvelle venue, Swagger qui n’a de swag que le nom. Je trouve les dessins tellement peu réussis que je ne saurais dire si cette chef de clan, blonde aux yeux claires est japonaise ou non. Mais si tel n’est pas le cas, lui attribuer ce statut serait ridicule. Ici Katana arrive donc dans son pays d’origine pour faire réparer son arme fracassée par Killer Croc . Premier arrêt, une convention d’armes, où là, au milieu de la foule, un homme se fait tuer sans crier gare. Mais cela a l’air de ne perturber personne. Puis nous assistons à la résurrection de Jack Ryder , toujours posséder par le Creeper , qui en plus se trouve être en Japon. Mais pour en savoir plus sur ce retour surprise (on l’avait vu mourir dans la série Phantom Stranger, il faudra patienter en septembre avec le Villains month. D’ici là, faites semblant de comprendre. Et sans oublier cette scène finale où les deus ex-machina s’enchaînent sans cohérence. Côté dessin, le plus marquant ce sont les visages surdétaillés qui transforment les personnages en des créatures de Frankeinstein. On a droit à des double-pages qui ne servent à rien puisqu’elles ne mettent pas un avant une scène plus qu’une autre. Une petite touche d’optimisme, on espère toujours qu’un lien sera fait avec la série Green Arrow , autour de ces mystérieux clans des Outsiders. Autrement, cet épisode continue de prouver que Katana ne méritait pas une série à part.

Et aussi

Batman 21 : ce titre méritait une review classique que vous pouvez retrouver ici.

Superman Unchained 1 : cet épisode a également droit à sa review ici.

Green Lantern Corps 21 : Venditti nous ressert la même recette que Dave Gibbons en 2006 avec un nouveau départ et de nouvelles recrues pour le corps. C’est toujours plaisant de suivre de nouveaux venus donc c’est une parfaite porte d’entrée pour les nouveaux lecteurs. Un titre à lire en parallèle de Green Lantern , aussi écrit par Venditti.

Suicide Squad 21 : Un titre bien confus à la première lecture. Un invité mystère s’incruste dans la prison, Waller se retrouve en mauvaise position mais la richesse de l’épisode est le dialogue entre celle-ci et Harley Quinn .

Batgirl 21 : Ah bah c’est déjà fini… ? Une fin quelque peu expédiée alors qu’on avait droit à une méchante vraiment méchante. Une belle création cette Ventriloque que l’on retrouvera en septembre durant le Villains month. En nous laissant seul face à une Batgirl en pleine crise de conscience.