Amis lecteurs, bonsoir ! Je vais aujourd'hui vous causez d'une magnifique série (devenue maxi-série). NEXTWAVE est le fruit de l'esprit dérangé de Warren Ellis et des dessins de Stuart Immonen (le gars qui fait Fear Itself en ce moment). On sait tous que Marvel a du mal a être originale. Sérieux, la Maison des Idées a un credo : donner aux fans ce qu'ils veulent jusqu'à l'overdose. Alors, quand on voit cette série, on se dit qu'ils ont fumé un truc périmé. NEXTWAVE, ce sont 12 numéros complètement décalés. On part dans des délires assumés, les personnages sortent des conneries toute les 2 secondes, les scènes les plus improbables se succèdent. Cerise sur le gâteau, faut avoir rien lu avant, tout est expliqué et facile d'accès. Allez, c'est parti pour une folle aventure et, n'oubliez pas, on vous attends pas sur le forum mais c'est pas grave, y'a de la place !!!




NEXTWAVE : AUCUN RESPECT


Nextwave, une belle manière de claquer votre fric depuis 2006

De mars 2006 à Février 2007, une incroyable série a secoué l'univers des comics. En 12 épisodes, NEXTWAVE reprends des personnages secondaires voir plutôt tertiaires de Marvel pour en faire une équipe de bras cassés affrontant des menaces toutes plus loufoques les unes que les autres. Le picth est simple : un groupe d'agents quittent une organisation pour la combattre, sauf que cette organisation n'est pas comme les autres. En effet, ici, pas de SHIELD, HYDRA ou AIM. Non, ici, on a une nouvelle organisation appelée HAINE qui travail en fait pour les vilains. Ainsi, hormis les héros et une des menaces rencontrés, tout est issu de l'imagination fertile (et dérangée) de Warren Ellis. Ce gars est fou. Il a créé Authority en donnant une certaine morale à des héros qui ouvraient les yeux sur les vrais menaces au lieu de se battre entre eux. Dans Nextwave, le but est simple : rigoler, rigoler et encore rigoler. Alors oui bien sûr il y a des petites critiques cachées mais c'est fait juste pour rigoler, ne pas se prendre la tête. L'auteur veut mettre en avant les conneries qui pullulent dans le folklore des super-héros (et de Marvel) tout en faisant un vibrant hommage à cette culture.



Ici, rien n'est pris au sérieux. Ça chambre, ça chante, ça matte, ça pète, ça pleurniche....Pas besoin d'avoir lu autre chose avant, on comprend tout. D'ailleurs, Marvel semble avoir érigé une bulle autour de cette oeuvre. La série a pris fin pour cause de ventes faibles. Heureusement, on a une vraie fin mais les fans demandent constamment de nouveaux épisodes. Ellis ne veut pas reprendre la série sans le dessinateur, Stuart Immonen, qui avait à l'époque eu une promotion en passant sur Ultimate Spider-Man puis plus tard sur New Avengers. Désormais, il s'occupe du crossover Fear Itself. Au final, 12 épisodes c'est peu mais c'est assez quand on voit la densité de chaque épisode. Les blagues foisonnent, les situations loufoques ne laissent aucun temps mort et les deux albums (disponible en 100% Marvel chez Panini pour 12 euros chacun) en font un must-have pour tout fan de cartoon déjanté. En effet, le dessin de Immonen colle parfaitement avec cet esprit « no limits ». Cependant, ici on va pas dans le gore, le violent ou vulgaire (c'est grossier par contre) comme on peut voir chez certains. Non, on a affaire à une parodie décapante qui commence par le choix d'un casting aux petits oignons alors que, sur le papier, c'était pas gagné.



Nextwave. L'histoire de 5 pirates confrontés à une organisation terroriste qui teste des armes de destruction massive à travers les USA

Les personnages de Nextwave ne sont pas des stars. Au nombre de 5, ils ont tous eu une existence avant cette série mais pas vraiment sur le devant de la scène. C'est aussi l'un des succès de cette histoire : si on avait pris Cap, Spidey, Thor, Iron Man et Wolverine , on aurait pas pu avoir ce coté décalé. Bendis essaye bien de le faire dans ses dialogues, mais il peut pas dire « Non, Captain n'est pas mort, je l'ai entendu péter ». Ouais, Ellis a pu faire dire et faire faire ce qu'il veut car il a choisi des gars dont Marvel s'en fout. On peut les buter (bon c'est pas le but, ici on rigole et on a jamais peur pour les personnages) mais on peut surtout les humilier. En effet, le scénariste va prendre un malin plaisir à raconter les pires horreurs sur ses personnages et les mettre dans des situations déplaisantes voir dégoutantes.



A tout seigneur tout honneur, le leader de l'équipe, une certaine PHOTON. Membre....insignifiante des Vengeurs en son temps, elle dirige l'équipe uniquement par sa grande gueule et le fait que, les autres, ils s'en foutent un peu ou ce n'est pas leur caractère. Elle n'arrête pas de rappeler que, du temps des Vengeurs, c'était autre chose mais elle va lentement évoluer et s'attacher à ses camarades. Niveau puissance, bah comme le dit si bien l'un des personnages : « T'es sûre que tu veux porter ton nom de super-héroïne ? Évoquer le nom de PHOTON n'a jamais effrayé personne. « Attention, je suis une particule insignifiante. Lâchez vos armes ou je vous saute dessus sans vous faire le moindre mal ! » ». Bref, elle donne des ordres, peut voler et va montrer au final une certaine puissance en dégageant de l'énergie. Oui, un photon, y'a pas photo, ça peut faire très mal en fait.



Toujours à ses cotés, Aaron Stack, appelé aussi Machine Man. 51Ème robot assassin de sa génération, il déteste les humains (sa phrase favorite : « Ouais, ferme-la, sale tas de chair ») et se balade avec un tas d'armes dans le bide. Vous l'avez peut être vu dans les derniers épisodes de Marvel Zombies. C'est un obsédé sexuel et un gros con selon tout le monde qui n'hésite pas à fanfaronner. Expert en technologie du groupe, il a la blague facile et aime bien faire tourner en bourrique ses camardes. Deux petites citations pour vous montrer le personnage :

« (Taby) C'est ça qu'ils t'apprennent chez les Vengeurs ? Ça et méfiez-vous des nanas qui prétendent s'être fait engrosser par un robot ?
(Aaron) Ça n'a rien d'impossible.
(Taby) Ne t'approche pas de moi, playmobile.
(Aaron) T'inquiète, j'ai tout ce qu'il faut.
(Photon) Pourquoi je n'y ai-je pas pensé avant ?
(Aaron) Parce que tu es un peu trop vielle pour moi ».

Mais aussi : « Ok. Le robot qui arrête pas de nous coller et de mater mon décolleté sert vraiment à rien ».

Tabitha Smith, alias Meltdown, est une mutante qui a un temps côtoyé Cable dans X-Force. Elle utilise le feu pour se défaire de ses ennemis et peut bien sûr voler. Nymphomane, elle n'hésite pas à se jeter dans la gueule du loup (ou plutôt du dragon). Elle n'a pas froid aux yeux et a une moralité plus que douteuse, la preuve : « Je hais les flics. Y'a que les flics pour arrêter les pauvres nanas comme moi qui volent dans les magasins ! Comme si voler était un crime ! ». Sachez que juste après, Aaron se ramène, lui demande ce qu'elle fait et elle répond qu'elle tabasse un flic (c'est un ripoux). Bien sûr, Aaron l'aide immédiatement.



Dernière donzelle de l'équipe, Elsa Bloodstone. Comme tous les membres, elle a eu une enfance difficile (on a quelques explications hilarantes). Fille d'un célèbre chasseur de montre immortel, elle utilise des armes à feu et se bat comme une diablesse. Elle est solitaire et farouche, réfutant l'autorité de Photon de temps en temps. Une citation pour elle : « Hé, quand je te balance une voiture en pleine tête, tu pourrais au moins avoir l'obligeance de mourir sur le coup ».

L'autre mâle de l'équipe est un certain Captain. Ivrogne et limite sdf, il a écumé l'univers Marvel avec plusieurs noms (en fait tous les noms de Captain possibles). Voici pourquoi il est devenu un super-héros : « Qu'est-ce qui ta poussé à devenir super-héros ? Le masque, parce que ça me permettait de distribuer des châtaignes sans qu'on sache que c'était moi ». Vous découvrirez dans l'histoire ses origines, hilarantes, à base d'extraterrestres venus sur Terre conférer des pouvoirs à un humain. C'est l'occasion pour moi de dire que oui, NEXTWAVE n'est pas forcément originale dans le choix de ses parodies mais originale par le fait que ce soit Marvel qui le publie avec ses propres personnages. Pour en revenir à Captain, il est assez stupide mais n'aime pas qu'on le lui dise. Il est surpuissant et vole, ce qui est assez utile face aux menaces présentées. Parlons-en de ces menaces.



Vous venez de lire un épisode de Nextwave. Si vous l'avez volé, c'est pas bien

L'histoire de NEXTWAVE est très simple. Il existe une agence secrète appelée H.A.I.N.E. : Horde D'Agents Irréductibles contre les Néo-Extrémistes. Son directeur, Dirk Anger, a recruté nos héros pour en faire son équipe d'élite, Nextwave. Malheureusement pour lui, les héros ont piqué une navette volante et se sont fait la malle. Pourquoi ? Ils ont appris qu'une organisation criminelle, Beyond Corporation, finance la HAINE (appelée HATE en anglais) et cela ne dérange nullement Dirk. Ils ont donc décidé de contrecarrer les plans des vilains. C'est là que commence l'histoire, assez folle. Déjà, c'est pas un plan « d'attaque » qu'ils ont volé : « Nous avons mis la main sur le plan marketing de Beyond Corporation ». Ouais, on a affaire à une société qui veut détruire les USA de l'intérieur en utilisant pleins d'armes loufoques. On a des koalas en mode piranahs, une sorte de Parasite qui se transforme en robot Transformeur, des robots qui sont en faites des brocolis cultivés pour devenir des robots tueurs....Bref, on ne s'ennuie pas un instant en découvrant les conneries que nous réserve l'auteur.



Qui plus est, la forme est aussi décalée. Chaque numéro (dans la version anglaise malheureusement) commence par une page de questions-réponses totalement débiles par l'auteur. Après, outre d'excellentes covers, le scénariste nous interpelle constamment par des petits messages (les titres des sections de ce TPAMC sont des citations). La narration, loufoque, est remplis de petit messages comme « Depuis, sa mère est morte et croupit en enfer où elle sert de seau à des belettes habillées en pom-pom girls. Voilà ce qui arrive aux mère qui disent à leurs enfants de trouver un vrai boulot ». Sérieux, on tourne la page en se demandant qu'elle stupidité va nous sauter au nez. Les deux albums forment une histoire commune (deux arcs mais ils se complètent, c'est une seule quête au final) avec un final haletant où l'auteur se libère complètement (oui c'est possible). Je ne peux pas vous racontez les détails, ce serait vous gâchez la lecture, mais il va vraiment loin dans son délire avec encore plus de conneries, de personnages improbables, de situations et citations stupides...Mention spéciale pour les 6 doubles pages d'affilées présentant un combat dans des couloirs avec à chaque page un nouveau couloir remplis d'ennemis encore plus dingues.



Nextwave est une BD sur 5 super-héros qui n'ont plus que quelques minutes pour empêcher ce monstrueux lézard en slip mauve de dévorer toute la ville

Chaque épisode regorge donc d'éléments loufoques. Comme je l'ai dis, les personnages sont constamment humiliés à tour de rôle. Bien sûr, ça chambre comme pas possible et ça ne se prend pas au sérieux :

« Je viens d'être agressé par une bande de malades tout droit sortis de leur service des ressources humaines ».

« Ne discute même pas ou je te torture les tétons comme au Kenya »

« Bref, ce sont des robots d'origines végétales pilotés par un logiciel système. Ils n'en sont pas moins vivants, non ? Ca dépend ce que tu entends par vivant. Ils ont plus de points commun avec un brocoli qu'avec toi ».

Mais adversaires ont aussi toujours le bon mots pour décrire la situation. Par exemple, dès le début, ils affrontent le dragon Fin Fang Foom et se dernier lâche un mythique « Fin Fang Foom va te mettre dans sa culotte ! ».



Le plus désopilant est sans doute Dirk qui est un feignant, alcoolique, travesti, imbu de lui même, lâche....Notre premier contact avec lui donne le ton : « Justement, parlons-en de mon repas. Rien que de la viande crue. Le cuistot m'amène un animal que je combats et dépèce à mains nues. Et après avoir mangé les meilleurs morceaux, j'enterre le reste...dans le New Jersey ! Tout ça pour la H.A.I.N.E. ». Juste après, il va tenté de ramener à la raison les héros en les suppliant avec un « Allez, revenez.... » pas très convaincant.



Enfin, chaque nouvelle arme lancée aux fesses des héros est en fait est un sbire sorti de nulle part qui va repousser encore plus loin la limite de l'idiotie. Vous l'aurez compris, avec NEXTWAVE, on prend son pied à chaque bulle. C'est une histoire complète à petit prix : que demandez de plus ? Une suite.







Les autres numéros de "Touche pas à mes comics" :

Iron Man : Reboot en mode sans échec

Dark Reign : Allume la lumière

Young Avengers : Papa est en haut, maman est en bas

Wonder Woman : Autopsie d'une icône à l'abandon

Captain America : T'aurais pas vu mon bouclier ?

Mais qui est donc Booster Gold ?

Méritons-nous DC Comics en France ?

Sentry ou le syndrome Superman

Le retour des légionnaires

La relance de Superman

Atlas, leur univers impitoyable

Les chiffres des comics

Secret Six : Six fois plus de fun !

La fin des Second Features

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Un an de comics Batman Reborn

Blackest Night : la bonne formule ?

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Robinson et Loeb , c'est le mal...

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