[Review] The Flash

[Review] The Flash

The Flash... une simple recherche sur internet suffit pour se rendre compte du développement chaotique qu’a rencontré le film. Un projet qui aura mis presque 10 ans à voir le jour, après divers changements de directions et de scénarios. Sans compter les multiples frasques judiciaires de l’acteur principal Ezra Miller, qui sont venus entacher encore un peu plus la notoriété du film. Autant dire qu'il relève du miracle si le film, finalement réalisé par Andrés Muschietti, à qui l’on doit les Ça et Mama, soit arrivé en salle ce 14 juin dernier. 

Rappelons que The Flash est le 13ème film qui fait partie des derniers relents du DCEU, initié par Man of Steel en 2013, avant que la nouvelle ère ne voie le jour avec DC Studios, sous la supervision de Peter Safran et James Gunn, après Aquaman 2. Il s’agit aussi du premier long métrage consacré « entièrement » au personnage de Flash, après ses courtes apparitions dans Batman V Superman , Suicide Squad et son rôle plus important dans Justice League.
Longtemps, il a été question que le film s’inspirerait de l’histoire de Flashpoint de Geoff Johns et Andy Kubert. Un incontournable sur la mythologie de Flash et de l’univers DC en comics, l’occasion de présenter dignement le personnage au grand public… et de proposer, pourquoi pas, à la manière du comics à son époque, le reboot d’un univers qui aura eu du mal à s’imposer au cinéma. C’est en tout cas ce que l’on peut espérer du film.

Mais qu’en est-il véritablement de cette adaptation ? Et qu’en est-il aussi de sa réalisation malgré le cas d’école de Development Hell que représente sa production ?  
Eh bien sans être le pire film de super-héros (n’oublions pas Thor 4, Ant-Man 3, Venom 2 ou Black Adam pour ne citer qu’eux), ce n’est pas non plus celui qui rendra hommage au bolide écarlate et qui adressera un élégant "au revoir" au suffoquent univers de DC au cinéma.  

 

 

Le film démarre pourtant sur une note plutôt agréable, laissant brièvement entrevoir ce qu’aurait pu être une Justice League un peu plus décomplexée et qui met surtout à l’honneur Flash, dans une séquence de sauvetage in-extremis assez loufoque. Une scène avec un humour décalé, une interprétation qui colle assez bien au personnage et ses incroyables capacités. La comparaison avec les scènes de Quicksilver dans les X-Men reste inévitable, mais tout de même, cette introduction a le mérite de laisser supposer des folies auxquelles on peut s’attendre avec un héros tel que Flash avec la promesse d’un film sympathique à suivre.

Malheureusement, c’était sans compter un aspect technique très appauvri avec lequel, il sera difficile de passer outre tout au long du film. On note un lifting CGI globalement très cheap, des modèles 3D très lisses sur lesquels la caméra s’attarde parfois curieusement, ainsi que des visages incrustés numériquement qui sautent vraiment aux yeux.
Sans oublier des choix artistiques très peu inspirés avec une succession de décors random. Le film n'offre que des étendues blanches enneigées ou des déserts de sables ocres sans reliefs, avec des intérieurs de bunkers. Un résultat insipide donc, qui témoigne de la pauvreté de la direction artistique.
Même si l’on pourra passer outre, le tout n’aide pas à rendre les scènes d’action véritablement crédibles, surtout celles de Supergirl. Mais le constat ne se limite pas seulement à ces aspects techniques !

 

 

Comme attendu, c’est du côté de Flashpoint que le scénario puise ses grandes lignes et même quelques scènes. Barry Allen, en voulant sauver la vie de sa mère et par la même occasion innocenter son père du meurtre de sa femme, cause involontairement des changements qui ont pour conséquence la création d'un univers alternatif. Piégé dans cette autre réalité, il n’a d’autres choix que de coopérer avec son double afin de réunir sa propre Justice League pour sauver cet univers et retourner dans le sien.

Le film évolue à ce moment-là sur un hommage un peu trop appuyé à Retour Vers le Futur, dans une comédie lourdingue, qui s’attarde à dépeindre l’image d’une adolescence totalement écervelée. C’est aussi le moment où le récit commence à piétiner.
Il faut toutefois admettre qu’Ezra Miller livre une prestation plutôt convaincante, dans la mesure où il-elle doit se donner la réplique, en passant d’un Barry Allen à l’autre. Un bon point donc, mais qui ne parvient pas à faire oublier la pauvreté du traitement du personnage, autant d'un côté comme de l’autre, tout au long de l’intrigue. Chacun se renvoyant la palme de la stupidité dans des scènes vraiment longues.

 

 

Pour ternir le tableau, on a l’impression que le personnage ne peut exister sans ses autres camarades de l’univers DC. On choisit en plus d’attirer les fans avec le Batman de Michael Keaton et d’attiser la curiosité avec une nouvelle Supergirl . Sur le papier, la promesse peut être alléchante mais dans l’exécution, elle est tout autre.

L’intrigue se repose un peu trop sur la présence de Batman , qui se pose en chef de meute, avec ses deux jeunes loups pas franchement dégourdis. Michael Keaton semble d’ailleurs ne pas être vraiment investi dans son rôle !
Quant à la Supergirl de Sasha Calle, elle peine terriblement à trouver sa place malgré son charisme, la faute à un espace qui lui est accordé trop restreint et d’un twist assez risible.

Pour finir, un point qui m’a particulièrement dérangé, c’est que le film ne puise pas assez dans la mythologie du personnage de Flash. Là où une première partie pouvait le suggérer, le film ne présente finalement aucun antagoniste phare du personnage et se contente d’une redite aux menaces de Man of Steel en guise de climax. Après Batman V Superman , était-il encore nécessaire de raconter ses évènements !? Une preuve que les studios n’ont pas su quoi faire de ce personnage et ce malgré toutes les réécritures du script. Ils ne se sont contentés que de raccrocher grossièrement le personnage au Snyderverse. Dommage, d’autant qu’il loupe l’occasion de clore intelligemment cet univers !

 

 

The Flash est finalement le parfait exemple de cette mode du multivers au cinéma ! Il surfe sur ce qu’a entrepris No Way Home mais de manière très maladroite. Si ce dernier pouvait se reposer sur son énorme fan-base et jouer la carte de la nostalgie, il faut avouer que le principe du multivers ne servait qu'à excuser à peu près tout. Autant les faiblesses d’écritures, que l’introduction d’un fan-service aux forceps. Là où d’autres (Across the Spider-verse dernièrement), nous dressent habilement un champ des possibles vertigineux avec du fond et un véritable propos, sans mettre de gros sabots dans ses caméos.

 

En Résumé

 

LES POINTS FORTS

- Un début assez engageant
- L'énergie d'Ezra Miller
- Flash enfin au cinéma, malgré son développement chaotique

LES POINTS FAIBLES

- La CGI qui pique
- Le piétinement du récit
- Un Batman trop important avec un Michael Keaton peu investi
- Une Supergirl trop étriquée
- Le Barry Allen alternatif tête à claque
- La redite à Man of Steel , rapiécer Flash au Snyderverse
- Un flow final de fan-service très douteux

 

2

DCeption

Conclusion

Dire que le film souffre de sa production chaotique tient du doux euphémisme. Le film se cherche, les accrocs du scénario s’en ressentent et la post production fait peine à voir. Les fans seront ravis de revoir Michael Keaton en Batman , mais Flash se fait finalement tout petit. C'est en définitive un énième film de super-héros, pas aussi désagréable à suivre qu'un Thor 4 ou Black Adam , mais qui tombera très vite dans l’oubli. 

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