[Review VF] Monstress tome 5 - Guerrière

[Review VF] Monstress tome 5 - Guerrière

La série Monstress de Marjorie Liu et Sana Takeda est de retour avec un cinquième tome, intitulé Guerrière, comprenant les numéros 25 à 30 du comic book publié par Image Comics. Un tome toujours proposé par Delcourt Comics, avec une traduction d’Hélène Remaud.

Après quatre tomes d’exploration du personnage de Maika et de mise en place des différents camps et allégeances, ainsi que de leurs motivations et objectifs, la guerre est clairement déclarée dans ce tome 5. La série prend une ampleur encore plus grande alors que Marjorie Liu nous plonge en plein cœur du conflit, et nous fait suivre tous les personnages que l’on a découvert depuis le début de l’histoire, accordant un peu moins de temps au personnage principal qu’est Maika. Si sa quête que l’on suit depuis le début est clairement le cœur de la série, c’est un changement intéressant que de prendre un peu de hauteur et de voir cet univers et ce monde avec une perspective plus large. La série devient encore plus épique et assume pleinement ses racines d’heroic fantasy, ce qui devrait donc plaire d’autant plus aux amateurs du genre. Mais elle devient aussi extrêmement politique et stratégique, ce que l’on voyait se profiler dans les tomes précédents, et qui prend toute son ampleur ici. C’est un plaisir de voir les différents pions avancer et chacun passer à l’offensive, donnant un souffle nouveau à l’intrigue.

Mais si, en théorie, l’ampleur de l’histoire et le nombre de personnages impliqués est un aspect positif de la série, sa gestion laisse parfois à désirer. Que ce soit dans la narration ou dans l’écriture, on se retrouve parfois un peu paumés. De manière générale, il n’est jamais évident de se replonger dans un tome de Monstress, quasiment un an après avoir lu le précèdent. Il faudrait presque relire toute la série à chaque fois pour bien faire les choses. Mais ce n’est pas forcément un problème si les numéros, individuellement, réussissent à nous raccrocher et à nous permettre de reprendre le train en marche. Ce qui n’est pas forcément le cas pour Monstress. La scénariste ne nous laisse pas le temps de reprendre le fil et nous lance immédiatement dans le feu de l’action, dans les complots, les alliances, les trahisons, et ce n’est pas toujours évident à suivre. D’autant que la narration n’aide pas beaucoup, alternant rapidement les scènes, passant d’un personnage à un autre, d’un lieu à un autre. Tout ce qui est construit depuis le début de la série est passionnant, que ce soit sur le conflit global, ou plus intimement sur les personnages, jusqu’à la relation entre Maika et Zinn, et il est dommage ne pas pouvoir l’apprécier pleinement en se perdant en route parfois.

Si ce tome prend des enjeux et une perspective plus large, c’est peut-être paradoxalement, celui qui offre le plus de révélations sur le personnage de Maika et son passé. Tous les numéros commencent par quelques pages de flashbacks bienvenues, qui nous en dévoilent non seulement sur Maika et son rôle particulier, mais permettent également de développer Tuya, et de continuer à faire monter la sauce jusqu’à l’affrontement tant attendu entre les deux. On peut également saluer l’évolution de Maika au cours de la série, qui devient une vraie leader sur ce tome, et accepte pleinement qu’elle devra faire des dégâts pour atteindre son objectif. Il y a notamment une superbe planche où l’on voit son visage de gamine en pleure évoluer vers celui de sa version adulte, bien plus dur et fermé. En même temps que la demi-loup, c’est toute la série qui prend un ton bien plus sérieux, et les autrices n’hésitent pas à nous montrer toute l’horreur de la guerre. Il y a énormément de morts, énormément de scènes qui n’ont pas froid aux yeux et s’avèrent très graphiques. On nous montre bien que la guerre touche tout le monde, innocents ou non, tous sont impliqués et tous en payent le prix. Une double page de séquences montrant des personnages avant et après la bataille est très inspirée et touche en plein cœur.

Sana Takeda reste fidèle à elle-même au dessin et nous offre toujours de superbes planches pour illustrer cette série à l’ambiance si particulière. Il n’y a pas grand-chose à redire sur le rythme de la narration et sur le découpage des planches, qui sont toujours très efficaces. Les couleurs continuent d’être magnifiques et la partie graphique est toujours l’un des attraits principaux de la série.

Un petit mot sur la traduction, parce que je m’étais déjà fait la remarque sur le tome précèdent, et ça se confirme ici. Il y a régulièrement l’utilisation d’un langage assez vulgaire, qui dénote totalement avec l’ambiance et le ton de la série. Des « putain », « merde », « ta gueule », qui sonnent étrangement, d’autant plus dans la bouche de Maika. Si ça nous fait sortir plusieurs fois de la lecture, ce qu’il y a sans doute un problème d’adaptation du texte. Ce qui n’était pas le cas sur les trois premiers tomes traduits par Sophie Watine-Vievard.

En Résumé

 

LES POINTS FORTS

- L'histoire prend de l'ampleur
- L'horreur de la guerre montrée
- L'évolution de Maika
- La partie graphique

LES POINTS FAIBLES

- On s'y perd parfois un peu
- Une traduction aux accents trop vulgaires

 

4

Toujours très plaisant

Conclusion

Un cinquième tome qui donne de l’ampleur à l’histoire et prend un accent très épique et politique. Quand on ne se perd pas entre les personnages et leurs alliances, Monstress est toujours un régal à suivre.

 

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