[Review] Falcon et le Soldat de l'Hiver

[Review] Falcon et le Soldat de l'Hiver

En début d’année, le Marvel Cinematic Universe sur petit écran version Disney+ accouchait de sa première création : WandaVision. Pourtant, cette série ne devait pas servir de lancement aux produits télévisuels Marvel Studios sur la plateforme de streaming. L’honneur devait être réservé à The Falcon & The Winter soldier (ou Falcon et le Soldat de l’Hiver dans la langue de Molière) mais COVID oblige, le calendrier chamboulé décalait le show en seconde position sur le planning. Alors que vaut cette série dédiée au duo Sam Wilson & Bucky Barnes ?

Après visionnage, on peut comprendre pourquoi Falcon et le Soldat de l’hiver devait être la première série Disney+ du MCU tant celle-ci s’empare de la question d’héritage après la disparition de Steve Rogers dans Endgame et de ce nouveau monde après la fameuse Éclipse. Comparé à WandaVision, le show est intrinsèquement lié à la continuité du MCU et l’impact qu’a pu avoir Captain America . On a le droit à de nombreux discours sur la valeur du bouclier et ce qu’il incarne en fonction des personnages, des discours qui évoluent au fil des épisodes (pour le meilleur) pour finir sur un beau moment de bravoure de Sam Wilson qui retrouve là l’essence de ce que représente le bouclier.

À la fin d’Endgame, un Steve Rogers vieillissant confiait son bouclier à un Sam Wilson qu’on retrouve hésitant au début de la série. On pouvait s’en douter, cette série sert de transition puisqu’il ne pouvait accepter le rôle de Captain America sans s’en montrer digne. Cette question d’héritage s’est donc vite mêlée à celle des injustices sociales aux Etats-Unis envers les Afro-Américains notamment (ou même les Éclipsés réfugiés), qu’un Captain America noir ne pourrait ignorer. Le showrunner Malcolm Spellman a bien navigué entre ses personnages et leur façon de percevoir le bouclier et sa signification. Des discours desquels Sam Wilson s’est nourri pour finalement embrasser sa destinée.

Continuons par ailleurs sur les personnages. J’ai beaucoup aimé Carl Lumbly dans son rôle d’Isaiah Bradley avec une interprétation géniale et remplie d’émotions en particulier lors de sa première scène. Ce personnage marqué par ses traumatismes était très touchant et était un parfait prétexte à Sam pour qu’il montre qu’on peut encore croire en Captain America , que le monde pouvait changer. Autre point positif, le Baron Zemo qui a entamé un chemin d’anti-héros mais toujours guidé par son objectif. Daniel Bruhl est excellent dans ce rôle et apporte ce côté arrogant et sûr de lui qui sied parfaitement au personnage. Même si la scène est un peu kitsch, il aura aussi offert à Internet l’une des séquences les plus remarquées de la série.

Malheureusement, je ne pourrais pas en dire autant de Sharon Carter qui m’a laissé indifférent tout au long de la série. Même, la révélation sur son personnage ne m’a rien provoqué de plus qu’un « oh pas cool ». Dans la même veine, les Flag Smashers manquaient énormément de charisme et de profondeur à mon sens et parlaient beaucoup. Le tout mené par Karli Morgenthau qui a l’air de changer de personnalité en un claquement de doigt.

Si l’introduction de John Walker m’a fait soupirer et grogner au début tant le personnage m’agaçait, il s’est nuancé dans la seconde partie de saison et devenait autre chose qu’un gars un peu bizarre mais athlétique à qui on a confié le bouclier. Hâte de le voir évoluer dans son rôle d’US Agent qui lui a été confié par la fraîchement débarquée Comtesse Valentina Allegra de Fontaine, future fauteuse de troubles dans le MCU sous les traits de Julia Louis-Dreyfus.

Mais il est peut-être temps d’en venir à ceux qui sont au cœur du show : Sam Wilson et Bucky Barnes. L’évolution de leur relation fait plaisir à voir, passer de frères ennemis à véritables amis. Chacun ayant leurs propres problèmes au début de la série qui les confrontaient, ils se sont réunis et s’offrent une bromance qui devrait inspirer bon nombre de fanfictions (clairement la scène en salle d’interrogatoire était faite pour ça, ce n’est pas possible autrement). Cette série offre un beau parcours à Sam Wilson qui passe de second couteau sans background à véritable héros avec des idéaux et qui défend sa famille. Une évolution qui se fait un peu au détriment de Bucky sur la deuxième moitié de la série. Sur un pied d’égalité au début, il se retrouve finalement dans l’ombre du nouveau Captain. Une impression renforcée par la puissance du personnage qui a l’air d’être revue à la baisse lors des scènes de combat, ce que j’ai trouvé plutôt regrettable.

D’ailleurs, les scènes d’action spectaculaires, marque de fabrique Marvel Studios, sont bien là. Malcolm Spellman le confiait en interview, il voulait utiliser le budget à disposition pour des scènes peut-être moins nombreuses mais au moins aussi folles que celles au cinéma. Qu’il s’agisse de la première scène en plein vol ou celle du dernier épisode, on en a pris plein les yeux, d’autant que les capacités de vol de Faucon ont été bien utilisées. Certains visuels étaient aussi bien travaillés comme le combat avec Walker face à Wilson et Barnes qui a offert de très beaux plans. Cependant, les épisodes sont assez inégaux en terme de narration. Les changements d’intensité sont quelques fois trop marqués et laissent le spectateur un peu déboussolé. Les premières scènes dans la famille de Sam Wilson m’ont paru un peu longues alors que celles dans les derniers épisodes étaient plus intéressantes.

Falcon et le Soldat de l’Hiver souffre également de la comparaison avec sa grande sœur WandaVision. Là où les aventures de la Sorcière à Westview étaient originales avec une saveur particulière, cette série était évidemment plus convenue et dans le canon habituel de ce que propose Marvel Studios. Moins de surprise et de créativité narrative et esthétique mais plus d’action et un retour pur à la continuité du MCU.

Enfin, comme tout produit estampillé Marvel Studios, il se doit de penser à l’après et ainsi laisser quelques pistes que de futurs projets viendront explorer. Symbolisé par le panneau de fin de l’épisode 6, Captain America est de retour dans le MCU et sera déjà la star d’un nouvel opus de la franchise cinématographique. Dans cette série, les premières graines pour de futures intrigues ne sont pas semées dans des scènes post-générique (sauf une) mais bien au cœur du récit. Avec Falcon et le Soldat de l’Hiver, Kevin Feige continue d’étendre son roster déjà tentaculaire de personnages et attise le feu des rumeurs sur les films qui ne sont pas encore annoncés (Young Avengers, Thunderbolts/Dark Avengers…) – alors qu’on en connaît déjà une dizaine… Il y a 10 ans, on découvrait Chris Evans dans la peau du Captain America qui affrontera Thanos. Mais pour ces prochains projets MCU, ce sera dorénavant Anthony Mackie qui brandira le bouclier.

 

En Résumé

 

LES POINTS FORTS

- Un duo Faucon & Soldat de l'Hiver qui fonctionne parfaitement
- Le parcours de Sam Wilson...
- Isaiah Bradley
- Un excellent Baron Zemo
- Des thématiques abordées avec justesse
- Des scènes d'action spectaculaires

LES POINTS FAIBLES

- Les Flag Smashers
- ...mais un Bucky délaissé
- Un rythme assez inégal
- Un démarrage un peu poussif
- Une série trop dans le moule MCU après WandaVision

 

3.5

Captain America est mort, vive Captain America

Conclusion

Une série particulièrement ancrée dans le monde post-Endgame qui a ses défauts mais a le mérite d'aborder de vraies questions sociales et politiques. Mais surtout un très bel arc de transition pour Sam Wilson, qui laisse Bucky Barnes dans l'ombre.

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