Lobster Johnson arrive au quatrième tome, et permet d’étoffer l’univers de Hellboy. Même si les liens sont beaucoup subtils qu'avec d’autres séries dérivées, elle n’en reste pas moins intéressante.
L’album se déroule à New York en 1934. Lobster Johnson, dit le Homard, est un justicier de la ville. Lors d’un combat de catch, les bagarreurs vont faire une tuerie dans le public, puis dans les rues, lançant une affaire avec des ramifications bien plus complexes. Le tome contient une histoire complète, qui peut être lue indépendamment, mais plusieurs éléments s’inscrivent plus dans la longueur. Lobster ne bosse pas seul, et il ne faut pas compter sur une présentation de ses compagnons ici. Il y a aussi quelques intrigues, notamment un certain Arnold Wald que l’on voit régulièrement, mais dont la présence n’apporte rien à l’histoire. De la même manière, un début de mythologie autour du Homard semble pointer le bout de son nez, sans rentrer dans les détails.
Cependant, tous ces éléments n’empiètent pas sur le récit complet que l’on peut savourer dans cet album. L’histoire mélange délicieusement les ingrédients des pulps de l’époque. On est dans la lignée du Fantôme, du Shadow ou même de Batman, avec un justicier qui fait régner la justice, tout en proposant une pointe de science-fiction, avec un ennemi qui arrive à manipuler des hommes par ondes radio. C’est vraiment un régal de lire ce style, mais remis au goût du jour, avec un travail sur les éléments historiques, et un grand soin sur l’ambiance générale qui se dégage du titre. La série, bien que dérivée de Hellboy, n’en est pas moins singulière, et finalement assez différente de ses soeurs partageant l'univers.
Le Homard en lui-même est un personnage très mystérieux, sur lequel Mike Mignola et John Arcudi, les scénaristes, s’attardent finalement peu. Ce sont les autres personnages qui gravitent autour de lui qui sont le véritable intérêt de la série. Il y a notamment un personnage féminin fort dans cet album, une reporter, qui n’est pas loin de lui voler la vedette. Dans ce tome se trouve tout ce qu’il faut pour passer un bon moment. Le Homard est la cible de la police, mais doit empêcher un groupe de gangsters de sévir. Les scènes d’action sont nombreuses, et le rythme de l’album très bien construit.
Ce tome doit aussi beaucoup aux dessins de Tonci Zonjic. Son trait est assez simple, avec une construction de planche plutôt classique, ce qui se rapproche des anciennes BD. Il incorpore tout de même plusieurs éléments plus modernes, afin de donner le dynamisme qu’il faut. Sa reconstitution de l’époque semble inspirée, et il porte un soin particulier aux personnages, très expressifs. Les dessins sont donc une réussite, confirmée par les bonus de fin d’album qui s’y attardent. C’est toujours un plaisir de découvrir les coulisses et le processus créatif des artistes.
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