Créé durant l'été de 1972, Ghost Rider fait partie de ces succès immédiats qu'a su produire la Maison des Idées entre les années 1960 et 1970. Apparu dans l'anthologie Marvel Spotlight, le personnage a eu droit à deux séries régulières de respectivement 81 et 93 épisodes, mettant en scène deux avatars de l'Esprit de Vengeance.
En 2005, c'est au tour du britannique Garth Ennis de s'attaquer au motard enflammé. Fort de six années passées à écrire sa série Preacher publiée par Vertigo, conclue cinq années auparavant, Ennis a trouvé en
Ghost Rider l'outil parfait pour proposer aux lecteurs de comics Marvel une recette semblable à sa série à succès.
Les thèmes sont en effet identiques, le motard se retrouve pris dans une machination opposant démons, anges et archanges. Malheureusement, autant dire que la sauce prend difficilement et on se retrouve ainsi avec un ersatz de Preacher.
Les personnages sont plutôt bavards, en particuliers les deux anges qui s'efforcent à nous expliquer la situation de leur Après-Vie. S'ils restent plutôt efficaces, autant dire que les dialogues tirent parfois en longueur et se révèlent souvent inconsistants. Si l'ensemble du casting se révèle plutôt charismatique, on peine à s'attacher à un personnage en particulier. Johnny
Blaze a une personnalité que l'auteur ne fera qu'esquisser dans ce récit, difficile donc de s'inquiéter pour lui. Le gros problème vient sans doute du fait qu'Ennis a voulu nous montrer que l'ennemi n'est pas celui qu'il parait, que la frontière entre Bien et Mal est mince. Il nous propose deux-trois scènes choc historie d'essayer de nous émoustiller, mais la sauce ne prend pas. Le déroulement de son histoire est plutôt classique et le manque de surprise finira par nous achever.
C'est l'américain Clayton Crain qui s'occupe des dessins, et l'on sait donc à quoi s'attendre. Nous avons en effet droit à du dessin numérique plutôt réaliste, mais ce réalisme est justement un problème lorsque l'on a une histoire qui fait intervenir majoritairement de l'extraordinaire. Certaines planches sont franchement inspirées et la vision que propose cet artiste de
Ghost Rider est intéressante. Malheureusement, les procédés graphiques diffèrent d'un comic book habituel et l'on aura bien du mal à se faire à cet effet de flou qui veut instaurer une certaine profondeur à l'image. Bien sûr, il aurait été difficile de représenter la profondeur avec un procédé différent, mais à de nombreuses reprises on se demande s'il s'agit d'un problème de scan du matériel original.
De nombreuses planches sont aussi extrêmement chargées et donc carrément illisibles. On voit qu'il s'y passe quelque chose, mais il faut un certain temps avant de savoir exactement quoi.
Bref, tant au niveau scénaristique que visuel, cet ouvrage est plombé par des tares manifestes. Il est tout simplement impensable de vous conseiller de découvrir
Ghost Rider avec ce récit. Pour les lecteurs qui ont du mal avec les comics old school, on vous conseillerait même de débuter par une histoire comme Circle Of Four, un crossover récent dans lequel le motard engflammé faisait équipe avec d'autres héros pour contrer une invasion tout droit venue des tréfonds de l'Enfer.
On finira tout de même par saluer le travail de Panini qui offre à cette histoire un joli écrin dont elle n'est pas vraiment digne. Cette édition peut bien entendu être considéré comme la plus belle à laquelle cette histoire aura droit.
En Résumé
LES POINT FORTS
- La qualité de l'édition
- Quelques superbes planches
LES POINT FAIBLES
- Trop de blabla
- Pas de fond
Conclusion
La maquette Marvel Dark offre à ce récit un joli écrin qu'elle ne mérite franchement pas. Entre un Johnny Blaze sous-utilisé, des personnages qui parlent énormément pour ne pas dire grand-chose, et des dessins trop irréguliers, difficile de trouver un intérêt à ce récit. il risque même de décevoir les adeptes du personnage.
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