Récits courts de l'Homme Sans Peur
Le mois d’août dernier a été riche en sortie sur Daredevil chez Panini Comics. En effet, le héros fête ses 50 ans cette année. Et parmi ces sorties, nous avions un 100% Marvel consacré à la série Daredevil – Dark Nights. Il s’agit de la série la plus récente de tous les albums proposés puisqu’elle a été lancée pour accompagner la série principale de l’Homme Sans Peur écrite par Marc Waid. Aux Etats-Unis la série s’est terminée au numéro 8, et donc son intégralité est contenue dans l’album de Panini. La publication a eu lieu entre juin 2013 et janvier 2014, et trois équipes artistiques se sont succédé. Du coup, nous avons le droit à trois histoires complètes, et totalement indépendantes les unes des autres. J’adapterai donc ma critique en conséquence, avec un paragraphe par histoire, dans l’ordre de lecture. Je finirai par mon avis sur la série globale.
La première histoire est de Lee Weeks, qui gère à la fois le scénario et le dessin, et s’étend sur 3 épisodes. C’est une froide nuit d’hiver à New York sur laquelle s’abat une grosse tempête de neige. Daredevil se retrouve à l’hôpital, amnésique, suite à un mauvais coup reçu. Grâce à sa super-ouïe, le héros entend que l’hélicoptère amenant un cœur pour la greffe d’une petite fille s’est crashé. Il décide alors d’aller le chercher. Lee Weeks n’en est pas à ses débuts sur le personnage. En effet, il a dessiné la série principale Daredevil de 1990 à 1992, d’abord sur des scénarios d’Ann Nocenti, puis sur ceux de Dan G. Chichester. Cette fois-ci, il écrit lui-même l’histoire, et c’est plutôt réussi. C’est peut-être le récit le plus réussi d’ailleurs, c’est en tout cas celui qui ressemble le plus aux anciens Daredevil, avant la reprise de Mark Waid. Tout n’est pas clairement expliqué, et l’intrigue n’est pas simple, ce qui la rend parfois confuse. Mais globalement, c’est un joli conte, malgré quelques citations peu inspirées. On retrouve des thèmes chers à la série sur la misère urbaine. Le récit est très humain, et le seul super-vilain que Daredevil rencontre, c’est la tempête de neige. Au niveau du dessin, c’est très beau. Le trait de Weeks est précis et très fin, ça colle parfaitement avec le personnage. New York sous la neige est très bien rendue, avec les rafales de vent qui font voler les flocons. C’est un plaisir pour les yeux !
La deuxième histoire est la plus courte puisqu’elle ne fait que deux épisodes. Lorsqu’on homme miniature et glissant comme une savonnette vole une pièce à conviction,
Daredevil se lance à sa poursuite. Il croisera d’autres personnages sur sa route, dont le
Shocker et les
Avengers. Le récit est écrit et dessiné par
David Lapham. L’auteur s’est fait connaitre lorsqu’il a sorti la série
Stray Bullet qu’il a publié, scénarisée, dessinée et lettrée lui-même. Depuis, il a travaillé sur de nombreux comics, que ce soit chez des éditeurs indépendants ou chez
Marvel et
DC. Sur
Daredevil, il a sorti une mini-série
Daredevil vs Punisher en 2005 (qui sort le même jour que notre album chez
Panini). Mais revenons à l’histoire qui nous intéresse. C’est probablement celle qui ressemble le plus à la série régulière actuelle écrite par
Mark Waid. Au niveau de l’intrigue, elle n’est finalement pas aussi simple que ce qu’on aurait pu penser. Le nouveau personnage miniature créé pour l’occasion,
Buggit, est plutôt marrant, même si son histoire assez dramatique. De plus, pendant toute l’aventure, on suit en parallèle un combat entre les
Avengers et un gros monstre. C’est assez génial comme idée d’avoir ça en toile de fond. Les dessins de
Lapham sont plutôt simples, mais très efficace. Ça rappelle beaucoup le style de la série régulière. C’est très agréable de voir
Daredevil évoluer dans la ville. Si l’histoire ne restera pas gravée dans notre mémoire, le récit se lit d’une traite, avec grand plaisir.
La troisième et dernière histoire est probablement la moins bonne de toutes, mais aussi celle qui s’éloigne le plus de l’univers de Daredevil. Matt Murdock se retrouve à Miami pour accompagner un témoin sur une affaire qui implique un gros trafiquant de drogue. Bien sûr, ce dernier va se faire kidnapper, et Daredevil fera équipe avec Misty Knight pour le libérer. L’histoire fait 3 épisodes, et nous avons Jimmy Palmiotti au scénario et Thony Silas au dessin. Palmiotti est un scénariste qui a travaillé sur pas mal de comics, mais aussi sur des films, des séries TV et des jeux vidéo. Il est aussi encreur : c’est lui qui encrait Joe Quesada au début du volume 2 de la série régulière Daredevil scénarisée par Kevin Smith et David Mack. Du coup, il a tout de même déjà côtoyé un peu le héros. Silas est moins connu et n’est qu’au début de sa carrière. Il a pour le moment surtout travaillé sur Batman Beyond et Venom. Le récit est assez original pour du Daredevil puisque le héros se retrouve dans un nouvel environnement (il va même se retrouver à Cuba et participer à une révolte). Mais il ne l’est que pour Daredevil, parce que sinon c’est du déjà-vu. L’ambiance est très décontractée, mais peut-être trop. L’humour et les filles dénudées sont là pour faire oublier les lacunes du scénario au mâle primaire. Bref, c’est un peu limite, et certains sujets sérieux sont remplis de clichés. Les dessins sont assez simples, un peu cartoon et plutôt basiques, et collent plutôt bien au récit assez vulgaire.
Au final, l’album est globalement agréable à lire, mais on s’interroge sur l’utilité de la série (autant lire la série principale). Elle permet en fait d’avoir des histoires courtes pour ceux qui ne veulent pas forcément suivre une série continue. De plus, le début commençait bien avec le retour de Lee Weeks sur la série, mais aussi la vision très sympa de David Lapham. La dernière histoire nous rassure sur l’arrêt de la série qui risquait de ne plus être si intéressante. L’album s’adresse du coup à deux extrêmes : ceux qui sont fana de Daredevil et qui veulent toujours plus d’histoires, et ceux qui connaissent mal le héros, et veulent juste lire quelques histoires courtes. Pour ces derniers, si vous avez préféré la première histoire, lisez les Daredevil de Miller, Smith, Mack, Bendis et Brubaker. Si vous avez préféré la deuxième histoire, lisez le Daredevil de Mark Waid. En revanche, si vous avez aimé la dernière histoire, ne lisez pas du Daredevil, dirigez-vous peut-être plus vers du Deadpool par exemple. L’album de Panini est un 100% Marvel donc à couverture souple. C’est toujours un bel objet, avec du papier épais de qualité. L’intérieur est bien travaillé, et la traduction est bonne, de ce côté, pas de souci. On regrettera juste que dans les biographies, on ait que celles de Lee Weeks et David Lapham.
En Résumé
LES POINT FORTS
- Lee Weeks
- L’idée du combat des AvengersLES POINT FAIBLES
- l’ambiance de la dernière histoire
Conclusion
Dark Nights est un ensemble de 3 histoires plutôt irrégulières, mais globalement bonnes. Elles ont le mérite de proposer des aspects différents de Daredevil , un peu hors continuité. Mais on regrette que ce ne soit rien de plus que ça. On retiendra surtout le travail de Lee Weeks, le reste étant malheureusement anecdotique, malgré une lecture agréable.
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