C'est l'heure de la Dernière Séance !
Tous les mois, la rédaction vous propose un film résumé et illustré ainsi que les commentaires de l'équipe. Les chroniques sont à retrouver dans la section Films.
Aujourd'hui c'est le mois du canard, après le "D'autres Questions" consacré à Don Rosa :
HOWARD THE DUCK
HOWARD THE DUCK est un film américain réalisé par Willard Huyck, sorti en 1986, avec :
Lea Thompson (VF : Elisabeth Wiener) : Beverly Switzler ; Jeffrey Jones : Docteur Walter Jenning ; Tim Robbins : Phil Blumburtt ; Ed Gale (VF : Michel Caccia) : Howard T. Duck ; Chip Zien : Howard T. Duck (voix)
Dans un univers parallèle, la nuit tombe sur une grande métropole et Howard, un canard humanoïde, rentre chez lui après une longue journée de travail. Il s’installe devant sa télé, une bière à la main et un cigare dans le bec.

Ne trouvant aucun programme intéressant, il ouvre son playduck quand souvent son appartement se met à trembler. Son fauteuil est alors aspiré. Howard traverse tout l’immeuble et disparaît dans l’espace à travers un trou noir.

Une voix-off nous explique que le cosmos abrite de nombreuses vies différentes, tandis que Howard poursuite son périple. Il finit par s’écraser sur Terre, à Cleveland.

Choqué, il est entouré d’une bande de punk qui le kidnappe pour le traîner dans un club. Personne n’a l’air choqué de voir un canard géant… Le pauvre Howard parvient à s’échapper mais tombe sans cesse sur de nouveaux humains qui le chasse. Dans le club, une chanteuse de rock poursuit son numéro…

La chanteuse rentre chez elle et se fait malmener par des voyous. Howard qui se cachait dans les parades intervient. Les voyous sont (enfin) surpris de voir un canard qui parle. Howard les tabasse à coups de prise de karaté.

La chanteuse explique à Howard qu’il est à Cleveland, sur Terre et reprend son chemin. Devant l’air dépité d’Howard, elle l’invite chez elle.

La jeune femme s’appelle Beverly Switzler. Howard lui demande une bière. Alors qu’il s’assoit dans le fauteuil, le sol se remet à trembler et Howard tombe. Mais il s’agissait juste d’un camion. Il ne comprend pas ce qui lui est arrivé.

Howard explique sa vie. Il a abandonné ses études de médecines pour vivre sa vie. Mais il est à présent concepteur de pub. Beverly cherche qui pourrait lui fournir de l’aide. Howard s’endort. Elle le couvre d’un drap et regarde son porte-feuille rempli de photo, cartes de crédit.

Le lendemain, Howard et Beverly se rendent voir Phil Blumburtt. Le canard est caché dans un sac poubelle. Le savant n’en revient pas. Mais son attitude désespère Howard qui s’en va. Phil tente de le convaincre mais il s’avère qu’il n’est qu’aide laborantin. Il promet d’essayer de l’aider.

Howard et Beverly finissent par s’engueuler. Howard décide de trouver un job. Son assistance sociale lui propose un poste de porteur de serviette dans un club échangiste. L’expérience tourne mal et Howard démissionne.

Devant une vitrine de télé, il regarde le humains pratiquer la chasse aux canards. Il s’enfuit et se retrouve devant le club de Beverly qui est sur scène. Howard s’adresse à son manager pour lui dire ce qu’il pense de lui et récupérer l’argent du groupe. Une bagarre débute et Howard se déchaîne sur ses agresseurs. Il fait démissionner le malfrat.

Howard retrouve les filles et s’excuse. Phil arrive et donne sa théorie complètement loufoque. Howard rend l’argent aux filles. Phil prélève une plume à Howard et s’enfuit.

Howard fait un peu de musique. Beverly lui propose d’être leur nouveau manager. Beverly en petite tenue se glisse avec lui sous la couette. Le canard la drague ouvertement et la jeune femme accepte. Elle commence à le déshabiller mais le canard panique. Elle l’embrasse tout de même sur le bec.

Ils sont surpris par Phil et ses collègues. C’est une force inconnue qui a dérouté le rayon d’un spectroscope qui a aspiré Howard. Les scientifiques ont récupéré une plume d’Howard après l'accident. Ils pensent pouvoir inversé le processus.

Beverly est triste de le voir partir. Howard a lui aussi des sentiments. Les scientifiques entrent illégalement dans les labos. Une alarme hurle dans le bâtiment. Une expérience a mal tourné. Le professeur Walter Jenning a disparu.

La police est arrivé sur les lieux, Howard est en garde à vue. Les flics tentent de lui enlever son « costume ». Howard et Beverly parviennent à s’évader après avoir agressé un gardien.

Jenning réapparaît et s’enfuit avec eux. Il est pris de migraine atroces. Les trois partent avec sa voiture poursuivit par la police. Jenning est persuadé qu’un démon est arrivé sur Terre lors de la 2e expérience. Il fait le lien avec ses crises. Le monstres est à l’intérieur de lui…

La voiture finit par s’arrêter face à un resto. Jenning parle curieusement et dit venir d’un autre monde. Beverly et Howard n’y prête pas attention et rentre dans le restaurant.
Jenning promet à la serveuse la fin du monde, mais tout le monde est blasé. Howard l’engueule, il veut rentrer chez lui. Mais le prof est devenu un grand souverain noir de l’univers. Il va utiliser le laser pour amener ses démons. Ses yeux commencent à briller et il fait exploser le ketchup. Il a avec lui le code d’activation du laser.

De nouveaux beaufs s’en prend à Beverly. Howard devient à nouveau belliqueux et une bagarre de plus démarre. Howard est attaché sur le plan de travail pour le découper. Jenning finit par intervenir pour récupérer la clé à l’aide ses nouveaux pouvoirs. Il détruit le resto.

Howard et Bevery s’enfuit avec la clé du code mais jenning les piège dans la salle. Jenning fait léviter le canard et reprend la clé. Il s’en va avec Beverly…
Jenning a besoin de corps humains pour amener ses démons. A l’aide de sa langue, il recharge son énergie dans la radio de son véhicule.

Phil a été arrêté aussi. Howard le libère et lui propose une coopération. Les deux s’enfuit à bord d’un ULM.

Jenning a conduit jusqu’à une centrale nucléaire. Il visite avec un groupe tandis que Beverly est ligotée dans le camion. Jenning accède au réacteur et prend l’énergie.

Dans leur fuite, Howard et Phil s’en prennent aux chasseurs de canards.

Jenning commence à tout détruire sur son passage. De retour au labo, il emmène Beverly vers le laser. Howard et Phil ont fini par arriver aussi. Ils recherchent une arme pour combattre Jenning. Devant une porte verrouillé, Howard défonce la serrure. Le désintégrateur à neutrons pourrait convenir mais n’a jamais été testé.

Le laser est presque activé. Howard fait rentrer le canon sur un chariot à pleine vitesse. Jenning s’approche d’eux et commence à tirer sur eux. Phil arrête les rayons à l’aide d’une parabole.

Howard passe à l’action et fait feu sur le monstre. La salle explose. Howard et Jenning ont disparu.
Le canard finit par sortir des décombres. Jenning est redevenu lui –même, mais le grand souverain noir est toujours dans le labo.


Un monstre surgit du sol. Howard remarque que le canon est toujours en place. Le monstre tente de l’avaler et active le laser dans le même temps. Il reste 4 minutes avant l’arrivée des monstres.
Grâce à Jenning, Howard se libère. Il remonte sur son chariot et fait de nouveau feu sur le monstre qui cette fois explose.


Beverly et Phil réapparaissent. Howard décide de détruire le laser pour sauver la Terre, choisissant ainsi de rester. Les monstres disparaissent dans le vortex.


Beverly retrouve Howard inconscient dans les décombres. Le canard finit par se réveiller pourtant…
Howard est devenu le manager du groupe de Beverly qui joue sur une grande scène. Elle interprète une chanson intitulée « Howard the Duck ». Phil est devenu le régisseur. Tombé accidentellement sur scène, Howard se lance dans un solo de guitare.


Ce film est l'adaptation de la série de comics créée par Steve Gerber et Val Mayerik. Le personnage d'Howard est apparu dans Adventure into Fear #19 en décembre 1973 éditée par Marvel. Officiellement il fait bien partie de la continuité de l'Univers Marvel à l'instar de Spider-Man , les Avengers et les X-Men.

Lucasfilm, sous l'impulsion de Georges Lucas, décide de produire un film espérant engranger facilement des recettes (suite au coûteux divorce de Georges en 1983). Le tournage s'est déroulé à Black Point, Cleveland, Modesto, Nicasio, Novato, Oakland, Petaluma, Rancho Seco, Rio Vista et Sacramento. Manque de chance, leurs deux productions de 1986 (Howard et Labyrinthe) seront des échecs commerciaux. Il se rattraperont l'année suivante avec Willow.
Howard est l'un des plus grands bides de l'histoire du cinéma. Concrètement, le film n'a pas pu trouver son public ; il est fondé sur une bande dessinée peu/mal connue, a un thème principal qui semble en faire un film pour les enfants (canard anthropomorphe...) mais introduit plusieurs éléments pour un public plus âgé (les références sexuelles notamment...).
Le vrai problème de ce film, je vais me répéter, c'est qu'on ne sait pas à qui il est destiné. Le scénario est extrêmement basique, mais le cheminement idiot le rend franchement inintéressant.
Les faux raccords sont là, à la pelle. Et très souvent, on a droit à de longs passages inutiles (la course poursuite, les jobs d'Howard...).
Au milieu de tout ça, on essaye de glisser des gags qui tourne autour du fait qu'un canard géant se promène sur Terre. Tout d'abord, ça ne gène pas grand monde... Les seuls à s’inquiéter sont les policiers. Ensuite, ce canard est un pervers fini... sympa pour un film enfantin... sauf que sa copine l'est autant d'où un nombre de scènes graveleuses ahurissante sur les relations incestueuses entre un canard et la gente féminine terrestre. Le dernier plan du film sous-entend qu'il a conclu d'ailleurs... On ne comprend pas la quête du héros, qui veut repartir mais prend le temps de s'installer. On ne comprend pas la quête du méchant qui met 30 minutes à expliquer son plan. On ne comprend pas pourquoi personne ne s'étonne de voir un canard géant !!
Au milieu de ce script maladroit, les acteurs font ce qu'il peuvent mais n'arrivent pas à positionner étant un coup sérieux, un coup déjanté. Le seul à avoir compris que ce film est débile, c'est Tim Robbins qui y va à fond. Ça ne rattrape rien, mais le pauvre a du avoir du mal à assumer sa prestation vu que l’ensemble ne fonctionne pas.
Les effets spéciaux sont d'époques, c'est Lucasfilm, c'est bien fait mais ça a vieillit. Mais là encore, on en fait trop. Faudra m'expliquer à quoi sert le le coup de la langue et de l'autoradio pour faire avancer l'histoire...
La musique est signée John Barry... très quelconque... la BO est entre-coupée de séquences musicales rock/pop interprétées par Lea Thompson, dont le final.
Tout ça est bien plat, bien commercial...
Mais le gros défaut du film, c'est sa vulgarité... Howard est un personnage grossier, bon... ça... on a l'habitude... Mais dans le bec d'un personnage comme ça, dans un film tout public, on ne s'attend à le voir vulgaire. Les exemples sont très nombreux, plutôt que de vous en faire le listing, voici un petit résumé vidéo plutôt bien fait :
Les tétons des cannes, le préservatif pour canard (si si, y a ça aussi...), les scènes dans le sauna échangistes, les répliques du genre : « On a repéré le canard et le connard »... C'est pas drôle, ça frôle le minable... J'imagine les parents découvrant ça avec leurs gosses de 10 ans à Noël. Du budget pour les effets et les miettes pour le scénario et les dialogues.


Bref, je me ennuyé. Je fais peut-être mon vieux mais j'ai été choqué par l'approche vulgaire, idiote et maladroite, ce qui ne me donne même pas envie de le revoir pour une soirée nanar entre potes.
- C'est Georges Lucas qui a produit le film. Sur l'affiche, on peut lire : Le nouveau film d'humour et d'aventure de George Lucas.
- Le costume de Howard a coûté 2 millions de dollars.
- Même si Ed Gale est l'acteur qui a passé le plus de temps dans le costume, il y a en réalité 6 acteurs en tout pour Howard et tous les autres canards du film.
- George Lucas, alors lourdement endetté (il venait de dépenser 50 millions de dollars pour la construction du Skywalker Ranch) et appauvri par son divorce, comptait sur le succès du film pour se remettre à flot. Avec 21 millions de dollars de perte, il fut obligé de vendre à Steve Jobs, à très bas prix, sa nouvelle division spécialisée en animation d'images de synthèse, qui deviendra par la suite les studios d'Animation Pixar.
- Étant donné l'échec au box-office US, le titre du film fut changé en Howard, une nouvelle race de héros ("Howard: A New Breed of Hero") pour l'exploitation étrangère.
- Steve Gerber a évidemment renié l'adaptation de son œuvre.
- Chez Howard, on voit deux posters parodiés : Splashdance (Flashdance) et Bredders of the Lost Stork (Raiders of the lost ark)
- John Cusack et Martin Short ont auditionné pour la voix de Howard.
- Chip Zien n'a été retenu dans ce rôle qu'une fois le tournage fini
- Au lieu de lui faire porter une perruque année 80, la production a préféré imposer à Lea Thompson deux heures de coiffeur quotidiennes.
- Le grand méchant est inspiré par le personnage du comic qui amène Howard sur Terre. Son vrai nom est Thog the Nether-Spawn, Overmaster of Sominus.
- Georges Lucas avait demandé à John Landis de réaliser le film. Mais ne voulant pas refaire de la course poursuite après les Blues Brothers, il déclina.
- Lea Thompson interprète les chansons du film. Mais pendant le tournage, elle ne savait pas si elle serait doublée ou pas.
- Jay Leno a auditionné pour le rôle de Phil
- Tori Amos et Phoebe Cates ont auditionné pour le rôle de Beverly
- Peu de temps après la sortie du film, Frank Price, le PDG d'Universal a démissionné.
- Howard atterri sur Terre un 8 septembre, soit le même jour que la première diffusion de Star Trek.
- Un jeu vidéo « Howard the Duck: Adventure on Volcano Island » est sorti en 1986.
- Le film a été nommé dans les catégories : Pire réalisateur, pire chanson originale (Thomas Dolby, Allee Willis et George S. Clinton, pour Howard The Duck) et pire second rôle masculin pour Tim Robbins, lors des Razzie Awards 1986. Pire film de la décennie, lors des Razzie Awards 1989.
- Et il a reçu en récompense les prix : Pire film, pire scénario, pire révélation de l'année pour les six hommes et femmes en costume de canard et pires effets spéciaux, lors des Razzie Awards 1986.
Attention, ça pique les yeux...
Je ne saurais dire si ça rend hommage aux comics, si c'est le cas, je ne suis pas prêt d'en lire un.
Le problème de ce film, hormis son scénario convenu, c'est qu'il n'est pas assumé. On ne sait pas trop comment le regarder. S'agit-t-il d'un film familial ? Une comédie potache ? Un film pour adulte ou ado débile ? Étant donné le nombre de références graveleuses, on peut se poser la question.
Ce film n'apporte pas grand chose, on se fout un peu de savoir ce qui va arriver aux personnages. La réalisation est franchement moyenne (il faudra compter les faux raccords...). Ça n'est pas le nanar du siècle, mais un film bien nul devant lequel je n'ai même pas rigolé devant la déferlante d'absurdités grossières... Passez votre chemin...
Félicitations à PeterP pour avoir trouvé la réponse !
Dans le prochain numéro de la DERNIERE SEANCE...
ça sera semaine spéciale... donc SURPRISE !
Tchao tout le monde !
[conclusion=1][/conclusion]
[onaime]- Le côté nanar et rétro, si on est pas trop exigeant
- L'humour absurde (mais point trop quand même – là on frôle le minable)
- Tim Robbins qui galère pour assumer son rôle
[/onaime][onaimepas]- Le scénario bidon
- Les énormes incohérences (quitte à faire dans le débile, autant aller au bout)
- La grossièreté qui devient vulgarité
- Le montage pourri
- On ne comprend surtout pas ce qu'il ont voulu faire au final...[/onaimepas]
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