La review du jour est un titre proposé par Urban Comics. Il s'agit de Dracula, écrit par James Tynion IV et dessiné par Martin Simmonds. Il est sorti le 18 octobre pour 20 euros. Il contient les titres US Dracula #1-4.
Un nouveau patient vient d'arriver au sein de l'asile du Dr John Seward. Répondant au nom de Renfield, celui-ci raconte d'étranges histoires à propos d'un démon qui se serait installé non loin de là. Tandis que Seward essaie de comprendre et d'appliquer une logique à ces récits sans cohérence, sa fille succombe à l'influence d'un homme étrange... un certain Dracula.
Avant d'entrer dans le vif du sujet, il serait de bon ton que j'explique mon lien avec l'univers de Dracula. Vu la quantité de produits réalisés autour du personnage, il est difficile de dire que je possède une vaste connaissance sur le sujet. Par contre, je connais mes classiques. J'ai lu Dracula de Bram Stoker et j'ai vu le film du même nom de Tod Browning (autrement dit, le tout premier film Dracula si on ne compte pas Nosferatu le vampire). Il s'agit de deux oeuvres que j'apprécie énormément et que je considère comme étant des incontournables. Or, dans sa préface, il est bien précisé que James Tynion IV s'inspire pour ce comics du film de Tod Browning, lui-même dérivé du roman de Bram Stoker. Autant dire que je suis donc "comme un poisson dans l'eau" avec cette nouvelle bande dessinée.
Votre sang ne me revient pas. Votre sang appartient au maître. Ce soir, il va se repaître de cette noire cité.
Il n'est clairement pas aisé de rendre hommage correctement à l'univers de Dracula. Déjà parce que c'est un univers complexe mais aussi parce que les adptations ont déjà été très nombreuses. Même chose pour les fans d'ailleurs qui sont, eux aussi, extrêmement nombreux et du genre à attendre de "pied ferme" chaque nouvelle version. Pour autant, ce Dracula version Tynion IV reste une bonne adaptation. On peut même dire que le scénariste s'en sort avec les honneurs. Ambiance, traitement des personnages, mise en scène, tout est exploité pour traiter au mieux l'un des monstres les plus connus du cinéma. Un monstre dont chacune des apparitions est d'ailleurs particulièrement remarquable.
A titre personnel, le seul reproche que je peux faire à ce titre concerne le choix des scènes utilisées. Nombre de chapitres oblige (ndlr : ils sont au nombre de quatre), l'auteur a choisi de faire l'impasse sur toutes les scènes hors Londres. Autrement dit, nous ne voyons pas les premières scènes dans le château de Dracula et nous ne voyons pas son arrivée à Londres non plus. Dans un sens, c'est un choix logique et intelligent. Quitte à enlever des scènes, autant enlever celles qui ne sont pas forcément en lien direct avec l'intrigue. Le problème, c'est que dans le roman, ces deux scènes sont parmi les plus inquiétantes de l'ouvrage. Il est donc dommage de devoir s'en passer. Clairement, l'arrivée du comte par bâteau avec les dessins de Simmonds, cela aurait envoyé du lourd. Après, Tynion IV a pris le parti de beaucoup miser sur Renfield et ceci, quitte à faire passer Mina pour un personnage bien plus secondaire. Ce choix risque de diviser également. Après, il est évident que les scènes de Renfield apportent beaucoup quant à l'aura que dégage son maître... Il est donc difficile d'en vouloir au scénariste.
Il y a si longtemps que la faim le consume. Qu'il attend de vous dévorer tous.
Concernant la partie graphique, elle est juste parfaite. L'approche de Martin Simmonds colle parfaitement à l'univers de Stoker. Chaque apparition du vampire est angoissante au possible grâce au rouge qui tourne tout autour du personnage notamment de son regard. Même chose pour Renfield dont chacune des apparitions permet également d'aller un peu plus loin dans le glauque et le dérangeant. Dans son cas, c'est le blanc et le gris qui dominent ses apparitions ce qui rappelle un peu son maître mais renforce également l'idée de maladie ou de mort imminente. Bref, un travail assez incroyable tant sur la mise en scène des planches que sur le travail sur les couleurs.
Pour finir, un petit mot sur l'édition d'Urban qui est, il faut bien l'avouer, assez dingue. Les dimensions du livre ont été revues à la hausse, la cover choisie pour le quatrième de couverture est magnifique, la tranche a de la gueule (cela rendra très bien avec tous les volumes mis côte à côte) et le tout est accompagné de nombreux bonus (vous trouverez la préface de James Tynion IV, un article de Maxime LE DAIN intitulé "cabinet de monstruosités, une galerie d'illustrations ainsi que les covers, régulières et variantes).
Comme dit en point faible bah c'est le svénario...l'auteur se repose tellement sur le fait que l'oeuvre est tellement adaptées et connue que finalement il rush la quasi totalité de l'oeuvre pour n'utiliser que quelque point clé et il en est tellement conscient que le livre te balance carrément dans l'édito de lire tout en regardant le Dracula de la universal (donc tod browning 1931) pour pouvoir constater que ça se cale plus comme des scènes manquantes du film....
du coup, je suis très mitigé sur la démarche du moins sur l'idée du scénario. Par contre, point de vue graphique, bah là, c'est carrément une oeuvre d'art! la façon de peindre ne serait-ce que Reinfield, est pleine de symbologie.Ce blanc, par moment tellement lumineux entaché par les yeux et la crasse pouvant illustré la folie mais aussi la damnation du personnage luttant pour l'engloutir, est juste fantastique!
et Dracula qui n'est jamais préqent totalement mais dont la malveillance imprègne toutes les planches exactement comme c'est le cas dans le roman où il est le seul personnage à ne jamais correspondre directement et est toujours évoqué par un autre intervenant.
ceci dit scénaristiquement j'ai préféré "l'étrange créature du lac noire" qui propose un récit neuf tout en se servant des éléments des 3 films où apparait la créature (3films mais que le 1 de traduit et un peu connu par ici, les suites sont toutefois trouvables en vost mais totalement inconnues de la majorité du public)
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