[Review VF] Invincible - Intégrale tomes 7 et 8

[Review VF] Invincible - Intégrale tomes 7 et 8

Outre Walking Dead, l’autre série phare de Robert Kirkman se nomme Invincible. Delcourt a publié la série jusqu’à sa fin, en 2019, avec le tome 25. L’éditeur a alors décidé de proposer une version en 12 intégrales qui débute dès 2020. En 2022 sont sortis quatre tomes, et à la veille de la sortie du tome 9, nous allons nous intéresser aux deux plus récents : les volumes 7 et 8.

 

D’abord, un petit paragraphe pour ceux qui ne connaissent pas Invincible. La série propose une histoire de super-héros très classique à première vue. Mark Grayson est un adolescent comme les autres, excepté que son père est le plus grand super-héros de la Terre. Du coup, des changements se produisent en lui, et il va acquérir des super-pouvoirs. Il va alors devenir le super-héros Invincible. Cependant, la série va bien plus loin, et propose notamment des rebondissements assez choquants, et des passages très violents. C’est une série bien écrite, un univers cohérent et l’une des meilleures séries de super-héros.

Je vais maintenant me concentrer sur les volumes 7 et 8, donc avec son lot de spoilers sur les tomes précédents. Invincible reprend son Ancien costume, et aspire à un retour à la simplicité. Son père et Allen débarque alors pour l’enrôler dans la guerre contre les Viltrumites. Le volume 7 est donc très important pour l’histoire globale de la série. A noter aussi la présence de Tech Jacket. Sur le trajet, ils se font attaquer par trois viltrumites. Le combat est très violent, et plutôt inattendu, ce qui est au final la marque de fabrique de la série. Bien qu’on ait dépassé la moitié de la série, certaines scènes arrivent encore à nous marquer, ce qui est une bonne chose.

Ce constat est à l’image de la guerre entre la coalition des planètes et Viltum. Les combats sont violents et à grande échelle, mais aussi très rapides. La série a cette qualité de ne pas faire trainer l’action, mais de plutôt développer ses personnages. Du coup, les combats et l’action sont rapides, brutaux et violents, mais aussi imprévisibles. La mort d’un personnage peut survenir à tout moment. L’issue de la guerre est d’ailleurs une bonne trouvaille, qui permet de partir sur un nouveau statu quo très intéressant pour la suite.

A la fin du volume 7, Invincible a un désir d’avoir une approche plus mature de son rôle de super-héros, qui va l’amener à prendre des décisions critiquables, avec des conséquences qui se feront notamment sentir dans le volume 8. Ce dernier va permettre à Kirkman d’avoir de nouveau une réflexion sur le manichéisme. Les rôles sont en effet inversés par rapport au début de la série : Mark est un hors-la-loi recherché alors que son père est de retour en protecteur de l’humanité. La force du scénariste est d’arriver à rendre crédible les changements de camps des personnages, prouvant qu’au final, il n’y a pas vraiment de camp du bien ou du mal.

S’en suit un passage un peu obligé de tous les super-héros à pouvoir, et qui va mettre un peu invincible de côté. Une bonne partie du tome 8 s’intéresse aux Flaxiens, et à ce qu’ont vécu Robot et Monster Girl sur leur planète. Les Flaxiens sont un peuple que l’on rencontre dès le premier volume de la série, un peu comme une blague, et il est assez amusant de voir Kirkman les approfondir. La série s’éloigne du coup un peu du récit super-héroïque pour nous proposer du space opera de bonne facture, qui n’oublie pas ses thèmes de prédilection, notamment sur le meilleur moyen d’aider un peuple.

Le retrait du personnage principal ne se fait donc pas trop sentir, et la série arrive à se renouveler de manière inattendu. Ce récit de Robot et Monster Girl propose de beaux retournements de situation. Le ton de la série est conservé, tout en proposant autre chose. D’ailleurs, ce passage permet aussi de calmer un peu le rythme de la série. Cet alternance, que l’on trouve aussi chez Walking Dead, permet rendre plus intense les moments marquants. Au final, ces tomes 7 et 8 sont donc une réussite comme le reste de la série. Kirkman ose explorer de nouveau territoire, sans jamais trahir l’esprit d’Invincible.

Au niveau des dessins, Invincible a une excellente régularité, l’entièreté de la série étant gérée par principalement deux dessinateurs : Cory Walker et Ryan Ottley. Pourtant, une lente montée en puissance se fait tout le long de la série. Les dessins sont de mieux en mieux réussi, et de plus en plus beau. Dans ces tomes 7 et 9, ils sont vraiment très bien, et collent toujours aussi bien à cet univers. Cette nouvelle édition de Delcourt est de plus une réussite, avec des albums de bonne qualité, des couvertures colorées, et son lot de bonus.

En Résumé

 

LES POINTS FORTS

- L'intelligence d'écriture
- Les rebondissements
- Les dessins

LES POINTS FAIBLES

- La nouvelle direction du tome 8 qui pourrait déplaire

 

4.5

 

Conclusion

Le tome 7 est très important pour la série, et le tome 8 part dans une direction originale, mais le tout reste d'excellente facture. Une série géniale de super-héros à lire absolument !

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Parc d'attraction et horreur

  • Victorim
    Victorim

    il y a 1 an

    J'adore Kirkman, ses histoires ainsi que son travail. Je ne suis cependant pas d'accord sur son idée de faire des personnages nuancés en toutes circonstances car oui, il y a des gens bons et des gens mauvais qui ne se rapprocheront jamais de la zone neutre, et oui, il y a des situations où le constat est sans appel : un camp a raison et l'autre a tort.

    En choisissant de s'en tenir à cette unique approche, il en résulte parfois un manque de constance et de cohérence dans la personnalité des personnages comme quand on voit l'un d'eux faire preuve d'une maturité exceptionnelle au moment où il est se retrouve sur le devant de la scène alors qu'en dehors, il est mauvais tout le temps, tandis qu'un autre, auparavant incorruptible, se radicalise soudainement.

    Je pense qu'un personnage peut être intéressant autrement qu'en faisant des aller et retours dans la zone grise : certains sont mémorables parce qu'ils étaient bons, mauvais, imparfaits ou originaux, mais c'est surtout parce qu'ils sont restés cohérents dans leurs personnalités, crédibles dans leurs évolutions et sont allés au bout de leur potentiel qu'ils ont été appréciés.

    • Jeff
      Jeff Staff MDCU

      En réponse à Victorim

      il y a 1 an

      Mmm... Intéressant. Je n'ai pas vraiment percuté sur ces allers-retours dans la zone grise. C'est peut-être parce que la lecture a été répartie sur plusieurs années. Peut-être que si j'avais enchainé la lecture, cela m'aurait plus facilement sauté aux yeux. Là, du coup, je le vois plus comme étant des personnages qui font des erreurs / s'égarent, tout simplement. Alors des erreurs qui sont poussées à l'extrême bien sûr mais bon, cela fait partie de la méthode Kirkman.
      A voir lors de ma deuxième lecture :).