La review du jour est un titre proposé par Urban Comics. Il s'agit de Batman Catwiman, écrit par Tom King, et dessiné par Clay Mann, Liam Sharp, John Paul Leon, Bernard Chang, Mitch Gerads, Lee Weeks, Michael Lark, Mikel Janin et Walter Simonson. Il est sorti le 25 novembre pour 35 euros. Il contient le titre US Batman/Catwoman #1-12 + Batman/Catwoman Special #1 + Batman Annual #2 + Detective Comics #1027 et Catwoman 80th Anniversary 100-Page Super Spectacular #1.
Batman et Catwoman se sont rencontrés, sont tombés amoureux et ont eu une vie heureuse. À la mort de Batman, Catwoman règle les derniers comptes d'une vie passée à évoluer entre les ombres. Son compagnon disparu, elle a désormais toute latitude pour rendre visite, une dernière fois, à une vieille connaissance à l'humour douteux...
Voilà l’arrivée d’une sortie attendue puisqu’elle offre la fin du travail de Tom King sur Batman, notamment sur l'élément central de son run : la relation entre Batman et Catwoman (Bat et Cat pour les intimes). Une conclusion donc attendue qui aura pris son temps pour sortir en VO. Alors que vaut cette conclusion ? Eh bien, on retrouve les mêmes qualités et défauts propres à l’auteur déjà présents dans son run sur Batman.
Le premier défaut serait la structure de l’histoire qui peut-être complexe à suivre au début. On y suit trois intrigues se déroulant à trois époques différentes (qu’on va appeler : le passé, le présent et le futur) dont l'enchaînement entre chaque intrigue reste mal fichu par moment, on finit surtout par se perdre, mais à force d’avancer dans le récit l'enchaînement devient plus fluide et plus distinct pour la lecture. Preuve en est le chapitre 10, où la mise en scène joue très bien avec ces 3 intrigues pour qu’elles se répondent presque simultanément. Comme pour son run sur Batman ou ses autres maxi-séries, l’histoire est très décompressé dans sa narration, mais ça ne gêne pas tant que ça quand on lit tout d’un coup. Si dans les premiers chapitres, on a du mal à voir l’intérêt des 3 périodes à la lecture. Il est intéressant de relire l’histoire une seconde fois quand on à mieux compris le cheminement de l’histoire.
Sans surprise la partie la plus réussie de l’histoire où l’auteur met le plus d’efforts, c’est la relation entre Bat et Cat. Enfin surtout dans l’annual et dans quelques moments de la maxi-série, car au final, l’auteur se concentre sur autres choses. En effet, parmi les surprises, c’est que l’histoire est plus centrée sur Catwoman que sur le couple. Batman y fait presque de la figuration, il faut dire qu’il est mort dans le futur et dans les 2 autres époques, il a surtout un petit rôle tant l’accent est mis sur Catwoman. C’est à elle que l’auteur lui écrit un dilemme qui la pourchassera pendant l’histoire. L’auteur lui offre une bonne caractérisation qui donne envie de la suivre dans ses péripéties, même si l’auteur la dépeint assez proche de certaines femmes qu’il a l’habitude écrit, à savoir jurer très souvent ou bien aimer boir.
Toujours dans les surprises, c’est la présence importante du Joker qu’on pourrait renommer le titre par : Batman/Catwoman/Joker car oui, le clown du crime occupe une place centrale dans les 3 temporalités du récit, ce qui offre des idées étranges. L’auteur propose notamment une amitié entre Catwoman et Joker plutôt incongrue et improbable à bien y réfléchir, mais sert surtout au développement de Catwoman, à définir ce qu’elle veut être et qui se répond dans les 3 époques malgré une répétition de thématiques entre le passé et le présent. Un joker qui soit dit en passant est merveilleusement écrit, on a un Joker imprévisible et très manipulateur comme on les aime, l’auteur arrive bien à cerner le personnage et c’était déjà une force dans son run sur Batman.
L’autre gros ajout d’importance, c'est l'intégration du Fantôme masqué (The Phantasm en VO), connu pour le film Batman: Mask of the Phantasm. Un ajout dont on a du mal à voir l’intérêt au final. Certes, vers la fin, on comprend mieux son histoire qui est touchante, sauf qu’à la lecture ça ne sert pas réellement l’intrigue. On pourrait l’enlever du scénario si on veut et la remplacer par n’importe quel autre personnage du même genre ça serait la même chose.
Ce tome compte aussi plusieurs récits bonus qui servent à cimenter la cohérence du travail de l’auteur autour du futur de Batman qu’il a imaginé, que ce soit le Batman Annual #2 servant d’intro à ce futur, la grossesse de Catwoman, l’histoire de sa vie entière et comment est mort Batman.
Une histoire, deux ambiances
Pour les dessins, ils sont immanquablement un point fort de ce final, Tom King s'entoure souvent de dessinateurs aux styles de qualités. Toutefois, ça s’accompagne de quelques problèmes. Tout d’abord, Clay Mann le dessinateur principal de l’histoire à un style sexualisant les personnages féminins, ce qui donne des poses des fois très…suggestives ? Ou sexy au choix. Ainsi que des choix de design un peu douteux, preuve en est celui de Batwoman (Helena Wayne) qui porte un bas de costume très moulant avec un haut de costume en armure (Dont je ne serais pas étonné que ce soit un clin d'œil au costume de Batman Beyond). Néanmoins, à part cette question de style, ça n'empêche pas Clay Mann de proposer des dessins somptueux quand il met en valeur les personnages ainsi que dans la mise en scène, mais là qui doit profiter du script de King. L’autre problème, c’est que Clay Mann n'assure pas les dessins de tous les épisodes et sera remplacé de l’épisode 7 jusqu’au 9 par Liam Sharp. Ce qui offre un décalage graphique énorme et change l’ambiance du récit où les personnages sont plus difformes et plus horrifiques dans certaines scènes. Un contraste qui n’enlève pas la qualité graphique des dessins de Liam Sharp. Les dessinateurs des histoires bonus sont tous excellents dans les pages qui leur sont accordées.
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