[Dossier] Justice League : Des New 52 à leur Mort : Période New 52/Geoff Johns

[Dossier] Justice League : Des New 52 à leur Mort : Période New 52/Geoff Johns

Nombre de numéros : Justice League #1-52, Divergence #1, Justice League feat. Secret Society #23.4, Justice League of America feat. Black Adam #7.4, Justice League: Darkseid War Special #1, Justice League: Darkseid War: Batman #1, Justice League: Darkseid War: The Flash #1, Justice League: Darkseid War: Green Lantern #1, Justice League: Darkseid War: Lex Luthor #1, Justice League: Darkseid War: Shazam #1, et Justice League: Darkseid War: Superman #1, Justice League Dark #22-23, Justice League of America #6-7, Aquaman #14-16 et Free Comic Book Day 2012: DC Comics. the New 52 #1.
Membres importants : Batman, Green Lantern (Hal Jordan), Superman, Wonder Woman, Flash (Barry Allen), Cyborg, Aquaman, Lex Luthor, Power Ring (Jessica Cruz) et Shazam.
Auteurs: Geoff Johns et Jeff Lemire.
Dessinateurs Principaux : Jim Lee, Ivan Reis, et Jason Fabok
Durée: Août 2011-Mai 2016 (4 ans et 8 mois)

Où trouver en VF : Justice League Intégrale en 4 tomes.

Justice League Intégrale tome 1 :

Lorsque la série démarre au numéro un, elle a un statut particulier. En plus d’être la porte d'entrée à l’univers DC des New 52, elle va devoir raconter les nouvelles origines de l’équipe. Parmi les périodes qu’on va voir c’est sûrement la version que tout le monde retiendra, pour plusieurs raisons. La première est qu’elle est extrêmement accessible, notamment avec le 1er arc qui introduit l’univers des New 52. Pour un lecteur qui débute avec l’univers DC, ce titre est presque parfait. La deuxième c’est que c’est un des titres qui fut le plus suivis par les lecteurs.

C’est Geoff Johns, encore maître architecte de l’univers DC, qui aura proposé le run le plus long de ceux que nous allons étudier. Avec 50 numéros, plus quelques numéros spéciaux, il aura fait du titre le fer de lance de l’univers DC. Si on voulait suivre les évènements les plus importants, c'était sur ce titre qu’il fallait se tourner. C’était le porte- étendard de l’univers DC, ainsi que son fil conducteur.

Ce n'est pas pour rien que cet arc servira d’inspiration pour le film de Zack Snyder's Justice League et le film animé Justice League War. Le pitch de base est accessible et facilement adaptable au cinéma. D'ailleurs Qui de mieux que LE grand Big Bad de l’univers DC à savoir Darkseid pour être la menace à l'origine de la Justice League (désolé Starro, mais une étoile de mer géante ça a moins de classe qu’un dictateur galactique). L'ennui dans ce premier arc ainsi que dans ses autres apparitions, ce sera le portrait d’un simple dictateur galactique très fort, alors que c’est un méchant avec plus de finesse. Final Crisis est l’event qui a su montrer en quoi il est un vilain terrifiant.

Cette scène, cette scène !

Cette scène, cette scène !

Aussi avec ce premier arc, il montre l’importance du titre Justice League en servant de fil conducteur à l’univers DC que ça soit en racontant l’origine de son équipe, mais aussi en faisant références à d’autres éléments de cet univers. On retrouve dans le 1er arc des mentions de personnages connus par les fans (Ray Palmer, Professor Ivo). Il lance aussi plusieurs fils rouges qui seront explorés dans son run (que ce soit la recherche de la fille de Darkseid, la raison de sa venue sur Terre, ou les graines distillées par l’auteur qui amèneront à Forever Evil).

La composition de l’équipe marque le retour du Big Seven qui avait disparu ces dernières années au profit de super-héros disons moins connus (désolé Congorilla, mais tu étais vraiment un super-héros oublié). Là, on retrouve les plus grands héros de l’univers DC et surtout la composition originale de l’équipe. La seule différence est le remplacement de Martian Manhunter par Cyborg en tant que membre fondateur de l’équipe. Une des justifications derrière son intégration serait que la Justice League ait besoin d’un tech guy pour se moderniser à une époque où la technologie prend une part importante dans notre monde. Même si on peut suposer que c’était pour permettre de donner un peu plus de diversité à l’équipe (Car les aliens ça ne vaut pas un homme de couleur, et l’équipe restait très blanche). Autre hypothèse serait tout simplement que l’auteur est fan du personnage. Dans ses runs sur Flash et les Teen Titans, il a déjà souvent écrit sur le personnage. Pour l'anecdote, ce n'est pas la première fois que Cyborg rejoint l’équipe, puisque dans la continuité pré-Flashpoint, il en est un membre dans Justice League of America Vol 2 41... pour la quitter 2 numéros plus tard. BREF, c’était court. Une idée maligne sera de lier la création de Cyborg aux origines (à l’époque) de l’équipe tout en donnant un rôle plus important au personnage. Ses origines étant ici liées à une boîte mère source de technologie des New Gods lui permettant, en plus des capacités de son ancienne version, de pouvoir téléporter d’autres personnes grâce aux boom tubes.

God Bless Cyborg !

Toutefois après un bon arc, très blockbuster, la qualité se gâte dès les numéros suivants puisqu’on a un saut dans le temps de 5 ans pour coller à la continuité des autres titres du DCU, mais c’est surement là que le bât blesse ! Cela ne marche pas puisque l’auteur nous dépeint une équipe… qui ne s’entend pas (Green Lantern cherche des noises à Batman, ils connaissent très peu la vie privée de chacun...). Et c’est l’un des premiers gros problème. Si on avait fait un saut dans le temps de quelques mois (d’ailleurs ça me semble beaucoup plus cohérent), on comprendrait que l’équipe n'est pas une superbe cohésion ou qu’ils aient fondé très peu de liens d’amitié ensemble. Mais non, ça fait 5 ans, et j’ai du mal à croire qu’en 5 ans l’équipe ne s’entende pas plus.

L’autre problème un peu bâtard, propre au New 52, c’est d’avoir rebooté la continuité, mais de faire références à des évènements de l’ancienne continuité (Sinestro War, Final Crisis...). L’équipe semble avoir du vécu qui n’est pas montré ce qui mène à des questions qui ne trouveront pas de réponse. Par exemple, Martian Manhunter est plus froid que celui qu’on connaît et a quitté l'équipe violemment, sans raison apparente. Mis à part un sous-entendu comme quoi, c’était pour rendre le groupe plus forte. On n'aura jamais de véritable résolution et le run possédera plein de moments comme ça.

Dans cette volonté de moderniser l’univers DC, la politique gouvernementale a de l’importance dans l’arc puisque les gouvernements doutent du statut de protecteur désintéressé de la Ligue et d'avoir peu de contrôle sur le groupe. On essaye d’appliquer le filtre Marvel Ultimate dans l’aspect politique, mais sans que ça colle car les personnages DC ne sont pas assez cyniques et restent malgré tout bons. D’ailleurs c’est pas le seul aspect que le reboot a repris de l’univers Marvel, on pensera notamment à l’organisation l’ARGUS servant d’équivalent DC au SHIELD. Le vilain de l’arc David Graves (qui apparaît pour la première fois sous forme de caméo dans Justice League #6) est un écrivain dont sa famille a attrapé une maladie inconnue après l’invasion de Darkseid. Ils ont tous succombé sauf lui et porte la Justice League comme responsable. Le vilain peut marcher, mais la menace est vite expédiée, la victoire contre lui est d’une facilité et on n'entendra plus parler de lui malgré un background touchant. 
Quelque chose qui surprend à la sortie de cet arc, c’est de voir Johns rapidement changer la composition de l’équipe, puisque Hal Jordan décide de quitter ses coequipiers pour qu’une partie des reproches faite à l’équipe disparaisse (ce qui est un peu idiot comme plan mais passons). Il est assez marrant de le voir partir, sachant qu’il est un fan-favorite de l'auteur, ayant fait un run entier sur le personnage pour en refaire le plus grand et la tête d’affiche des Green Lanterns. Batman change d’ailleurs directement  de fusil d’épaule puisque d’un coup, il se dit qu’il devrait rester alors qu’il ne fait que se chamailler avec lui dans les numéros précédents.

Le dernier numéro de l’arc se finit sur un autre élément qui a fait couler de l’encre, le baiser entre Superman et Wonder Woman. Lançant une romance légèrement polémique qui durera jusqu’à la fin des New 52. Si elle n'est pas très populaire, elle fait plus ou moins sens dans le contexte des personnages de ce moment-là. Toutefois, à part une ou deux bonnes scènes, cela ne sera pas super intéressants à suivre, c’est très plat à lire et pas des plus passionnants. Même dans le run de Johns, on n’en entendra presque plus parler après Forever Evil. C’est limite s’il sont redevenus amis, ce qui rentrera un peu en contradiction avec les autres titres de l’époque. Mais de toute façon on s'en fiche puisque cette idée finira par être complètement oubliée dans les relaunchs suivants.

Le baiser interdit

Le baiser interdit

Vient ensuite un arc en deux numéros qui introduit la Cheetah des New 52 (Brian Azzarello était plus occupé par ses intrigues sur les dieux qu’à réintroduire les ennemis classiques de l’amazone), on la retrouve symbolisant certaines obsessions de l’auteur comme la continuité en lui faisant porter le nom d’anciennes versions de Cheetah de la continuité pré-Flashpoint. L’arc sert aussi à consolider la relation entre Superman et Wonder Woman.
On arrive enfin au 1er crossover du titre avec la série Aquaman, écrite aussi par Geoff Johns. Le pitch est très efficace et les péripéties sont captivantes. C’est un très bon scénario blockbuster catastrophe, particulièrement bien réalisé qui met en valeur le personnage d'Aquaman. C'est un bon arc où l'équipe fonctionne, les rebondissements sont efficaces ainsi que les éléments plus terre-à-terre comme la peur de la population envers Justice League, plus justifié après cet arc, fonctionnent mieux car plus crédibles que dans l’arc avec Graves. Ce qui amènera à la création d’un titre spin-off Justice League of America.

Justice League Intégrale tome 2 :

Après le crossover, on aura un numéro dédié au recrutement de nouveaux membres, chose que j'adore et qui est très bien réalisée. Puis un court arc permettant de mettre en valeur les 3 nouvelles recrues qui ont rejoint le roster de l’équipe :

- Firestrom: Super-héros nucléaire, ici composé du duo Ronnie Raymond et Jason Rusch. On peut considérer cela comme un choix personnel de l’auteur. Le personnage apparait souvent en guest-stars dans ses comics.

- Element Woman: Personnage dont on ne sait pas grand chose au final. C’est une version féminine de Metamorpho qui apparaît une première fois durant Flashpoint aussi écrit par Geoff Johns. Au final, elle n’aura pas un impact si important que cela, mis à part jouer un rôle mineur quoique crucial pour la résolution de l'intrigue durant Trinity War.

- Atomica: Là aussi une création de Johns. Sachant que Ray Palmer, l'Atom original existe quand même dans les New 52. Elle a les mêmes pouvoirs qu’Atom sauf qu'elle va rapidement montrer un autre visage.

 

Qui est l'intrus ?

Ces 3 nouveaux membres joueront un rôle dans les numéros à venir pour être ensuite oubliés. L’un ne revenant plus dans l’équipe sans raison particulière. L'autre rejoignant une autre équipe et la dernière finira par se faire tuer.

Pour revenir à l'histoire, après un arc de transition permettant de développer les nouveaux membres, d'aborder le trouple Batman/Wonder Woman/Superman... (avouez que vous y avez pensé aussi quand on lit la relation développée entre les personnages), ainsi que de préparer la suite, arrive le 1er crossover d’envergure pour l’univers DC. Depuis son reboot en 2011, DC n’a jamais eu de réel gros event mêlant l’univers DC, seulement des crossovers entre des titres de la même famille, mais cela va changer deux ans plus tard avec le crossover Trinity War. C'est un crossover entre les 3 Ligues de l’époque, à savoir la Justice League; la Justice League of America, une équipe contrôlée par l’ARGUS et servant d’opposition si jamais l’équipe principale tourne mal; et la Justice League Dark, une ligue tournée vers les menaces magiques. C’est aussi le retour du mystérieux personnage de Pandora servant de catalyseur au crossover et devant aussi répondre à des mystères lancés par l'auteur au début du titre (Quelle est la fonction de la boîte de Pandore ? Qui sont Pandora et la Trinity of Sin , composée d'elle, de Phantom Stranger et de La Question ? Qui est le traître de la Justice League ?).

Ligues en crise

La relecture du crossover est très sympathique, des années après sa publication. L'histoire comporte des éléments typiques de la recette Geoff Johns : moments chocs pour pousser à la lecture, menace de l’ombre d’envergure, des personnages à la voix distincte, cliffhangers réussis et poussant à lire la suite, moments de bravoures qui fonctionnent. Les dessins surtout servis par Ivan Reis, Mikel Janin et Doug Mahnke proposaient des pages épiques à souhait !
Le crossover comporte des bonnes idées comme le fait de jouer sur la véritable signification du mot Trinity qui pouvait renvoyer à plusieurs termes que ce soit la Trinity of Sin , les trois Justice League ou la Trinity Superman, Wonder Woman et Batman qui dirigeront chacun d'entre eux une faction durant l'histoire. Finalement, Trinity renvoie à Terre-3, terre d'origine du Syndicat du Crime, une version parallèle de la Justice League qui sont ici des super-vilains. Les véritables ennemis de l'ombre qui sortiront au grand jour pour envahir la Terre dans Forever Evil.

Le récit sait rester intelligent, les super-héros ne se querellent pas inutilement (pas comme dans Civil War, hop tacle gratuit ;) ) et quand ils se battent, c'est justifié. Chaque personnage a son petit moment et certains personnages trouvent leur utilité pour la fin, on comprend qu'ils ont servi à teaser la vérité sur les véritables méchants de l'histoire. Toutefois, quand un personnage remplit sa fonction avec l'auteur, il finit par pratiquement disparaître. C’est le cas pour Aquaman, après son arc qui lui est dédié, il n’aura plus de moments importants, il servira juste de background. Il faut noter aussi que tous les personnages n'ont pas un développement et font souvent de la figuration. Par exemple, la Justice League Dark, si elle a son utilité, ne sert pas à grand chose à part rajouter des super-héros au crossover. On pourra aussi se sentir floué par le manque de présence de certains membres de la Trinity of Sin où la promo les vendait avec un rôle important alors qu'au final, Pandora s'est surtout faite avoir comme une bleue. D'aileurs l'auteur partira rapidement sur autre chose dans son run pour oublier cette trinité.

Un trouple en crise

Ce qui est aussi décevant avec ce crossover, c'est de ne pas avoir de véritable conclusion, Trinity War servant à mener au véritable event qui touchera l'univers DC : Forever Evil. Toutefois, Trinity War fait aussi office de très bon prologue à Forever Evil car, au dernier numéro de ce crossover, les 3 ligues sont affaiblies et leur destin est incertain face au Syndicat du Crime.

Justice League Intégrale tome 3 :

Ce qui nous amène à Forever Evil qui marquera la fin de la première phase de cette ère de l'univers DC. Pour le scénario, c'est assez simple. Toujours dans cette volonté de reboot de l'univers DC, on a ici un événement déjà vu dans la précédente continuité, mais à plus grande échelle. Suite à Trinity War, la Terre est envahie par un Syndicat du Crime réactualisé, c'est-à-dire beaucoup plus violent et maléfique qu’avaient pu être les précédentes incarnations. N'ayant plus de Justice League pour les stopper, ils libérent les vilains, coupent l'électricité des plus grandes villes d'Amérique et dévoilent l'identité secrète de Nightwing . Si leur prise de controle est éclair, rapidement tous les super-vilains vont se révéler ne pas partager la vision du Syndicat du Crime, ce qui va surtout permettre à l'auteur de pouvoir utiliser ses vilains favoris (Black Adam , Captain Cold, Sinestro...) pour s'opposer à cette ligue maléfique.

Effectivement, le mal c'est relatif. Comme se prendre un coup de couteau ou une balle, c'est relatif.

Si les événements principaux sont racontés dans la mini-série événementielle, le titre Justice League ne sera pas en reste puisqu'il servira de tie-in à l'event (logique me direz-vous vu que c'est le même auteur qui écrit les titres). Les tie-ins du titre peuvent être séparés en 2 arcs :
- Un premier arc qui sert à raconter les origines de chaque membre du Syndicat du Crime qui sont tous des miroirs complètement déformés et malfaisants de la Justice League. Par exemple: Ultraman ne croit qu'en la force et à la soumission des plus faibles, il tire ses pouvoirs de la Kryptonite (vu qu'il est méchant, il aime bien la sniffer), mais au contraire de Superman, il craint le pouvoir du soleil. Raison pour laquelle il ira créer une éclipse solaire permanente sur Terre.
- Le second arc sera centré sur Cyborg qui prépare la contre-attaque contre le Syndicat après avoir été l'un des rares survivants avec Batman et Catwoman. Cela permettra d'avoir de jolies scènes avec son père et un relooking pour Victor Stone , mais au final, le déroulé des scènes et le combat contre Grid sont mécaniques et attendus. Grid, au-delà de sa scène de révélation dantesque, est assez basique et n'a pas une écriture mémorable. En plus, ça revient encore sur la dualité humaine et machine de Cyborg comme si c'était le seul sujet du personnage. Enfin, il faut ajouter à cet arc l'introduction des Metal Men, déjà teasée dans Justice League #18, que l'auteur réussit en leur donnant un caractère enthousiaste qui contraste avec l'ambiance pessimiste de Forever Evil.

Cyborg 2.0

Justice League Intégrale tome 4 :

Après Forever Evil, l’équipe connaît des chamboulements dans sa composition qui sera traité dans l'arc Injustice League. Toutes les nouvelles recrues ajoutées dans Justice League #18 sont parties ou mortes, ce qui amène l'arrivée de nouveaux membres. Parmi les recrues, on retrouve des favoris de l’auteur que ce soit Shazam ou Captain Cold, ainsi que des choix surprenants, le plus étonnant étant Lex Luthor considéré comme un héros après avoir sauvé la Terre contre le Syndicat du Crime. Cette forte personnalité qui apportera des confrontations et moments fort intéressants, l’auteur présentant un Luthor toujours aussi arrogant, mais avec une bonne volonté, voulant sincèrement protéger le monde. L'auteur offrira aussi des confrontations avec Batman, Luthor ayant deviné son identité secrète, ça permettra de montre que Luthor reste lui-même, n'hésitant pas à employer des méthodes brutales pour arriver à ses fins. Cela fera partie des ajouts qui relèveront la qualité du titre jusqu’à sa fin.
L’autre ajout qui a son importance sera le personnage de Jessica Cruz. Souffrante d'anxiété suite à un accident traumatisant, elle sera la cible de Volthoom et deviendra la nouvelle Power Ring. Elle aura son rôle pendant l’arc final de la série pour finir par devenir une Green Lantern (encore un de plus). Là encore, Johns installera un personnage qui aura son impact notamment en apparaissant assez tôt dans des médias télévisuels.
C’est au final une force de l’auteur qui arrive à créer du lien entre les membres de l’équipe le temps d’une planche et sait gérer les titres d’équipes (preuve en est le temps de 2 pages, où l'auteur arrive à te pondre le début d'une amitié entre Cyborg et Shazam où tu y crois). Chaque personnage a sa propre voix et est facilement reconnaissable. Il sait proposer des moments marquants et rendre sa narration captivante pour donner envie de lire la suite.

Chercher l'intrus

Après un numéro pour teaser certains événements ou de jouer sur l'intégration des nouveaux membres (comme une possible alliance entre Lex Luthor et Owlman évoqué, mais qui ne sera pas concrétisé dans la forme attendue), on s'attaque à un nouvel arc, The Amazon Virus, qui permettra de réactualiser le vilain Amazo sous une nouvelle forme plus organique. L’arc fera revenir Wonder Woman sur le devant de la scène notamment en tant que narratrice et elle le restera jusqu'à la fin du run puisque les monologues sont principalement réalisés par elle. L’arc possède de bons rebondissement et reste divertissant à lire. On continue de montrer que Lex Luthor est toujours aussi arrogant, étant la cause de la création du virus, l'auteur met en avant les capacités de Captain Cold et on a surtout l'arrivée de Jason Fabok pour les dessins. Son style réaliste permet d'avoir des planches détaillées et une superbe mise en scène, malgré des dessins statiques. La fin de l'arc permet aussi le retour d'Hal Jordan dans le titre après plus de 3 ans d'absence.

Après cet arc, Geoff Johns amènera doucement le titre vers son arc final avec 2 préludes pour faire monter la sauce. Le premier prélude sera Justice League #40 qui verra le retour de l’Anti-Monitor comme l’un des antagonistes final de cet arc, l'auteur en profitant pour teaser des secrets autour de lui promettant d'en apprendre plus sur cette nouvelle version du personnage (même si comme on le verra, le résultat sera confus). Le numéro fera aussi monter la sauce en faisant référence aux précédentes crises de l'éditeur promettant un arc important pour DC. On aura un second prélude sorti dans Divergence #1, introduisant l'amazone Myrina et la naissance de la fille de Darkseid, autre antagoniste de l'arc final. Ce numéro teasera aussi des événements du dernier arc qui n'arriveront pas dans leur majorité.

Les boss finaux du titre

Cela nous amène à l'arc final de Geoff Johns sur la Justice League qui servira à conclure son run avec panache : Darkseid War. On peut déjà dire que l'auteur ne perdra pas de temps car dès le premier numéro, l'équipe est mise à mal par les machinations de Darkseid et l'arrivée d'un nouveau personnage : Grail. Fille de Myrina et de Darkseid (ne me demandez pas comment ça c’est fait, j’ai pas envie d’imaginer), renvoyant au mystérieux "elle" prononcée par le Tyran dans le premier arc du titre. Rapidement, les enjeux sont plantés avec plusieurs groupes qui se forment, la ligue étant au final dépassée par les évènements. L'arc est séparé en 3 actes, un premier qui montre le conflit finalement éclair entre l’Anti-Monitor et Darkseid. Le second acte sert d’interlude permettant de lancer les numéros spin-offs, de faire le point et surtout de laisser le temps à Jason Fabok de dessiner la suite. Quant au dernier acte, il se concentre sur l’assaut final de l’équipe contre l’Anti-monitor et Grail. Chaque numéro donne le sentiment d’être important. Ils sont denses, remplis de moments épiques renforcés par le style de Jason Fabok qui donne vie à des pages cultes : ses super-héros sont iconiques et les personnages ont une apparence divines dans leur statut. Les derniers fils rouges lancés par l'auteur trouvent leur conclusion, et l’auteur boucle la boucle symboliquement en ramenant Darkseid pour l’arc final.
L'arc permet aussi de jouer sur la notion des divinités qu'incarne la Justice League, puisque divers événements élèvent les membres de l'équipe à un rang divin. Ça apporte des moments intéressants que ce soit un Lex Luthor avec le pouvoir de Darkseid ou un Superman libéré de son compas moral devenant terrifiant le temps de quelques pages. Le message final sera de montrer que malgré le statut qu'on accorde à l'équipe, ce ne sont pas des dieux et ils ne se sont jamais considérés comme tels.

Traduction : Je vais te faire pisser le sang

Sauf qu’au final, ces changements ne sont pas équitablement exploités pour tous (par exemple, Hal Jordan dont le passage en mode divin se passe dans un tie-in) et sont juste cosmétiques (le statut de Dieu des dieux de Shazam ne sert à rien au final) ou flous (Superman devient le Dieu de la force pour avoir plongé dans les feux d’Apokalips, sauf que cela n’a rien de “divin” comparé aux autres dieux).

Mais au final est-ce la conclusion idéale ? Pas tout à fait. Pour un arc final, ce n’est pas non plus la réussite totale, surtout à la relecture quelques années plus tard. A l'époque le titre a connu pas mal de retards ce qui perturbe la lecture de l’arc (pas grand chose non plus, seulement 1 mois maximum entre 2 numéros), mais c’est un problème qui ne se pose plus à la relecture en relié. Un problème qui reste par contre, c’est l’effet de surenchère dans les péripéties (souvent sans cohérence à part, ta gueule c'est magique !), surtout vers la seconde partie de l'arc où les retournements de situations deviennent ridicules et les cliffhangers deviennent un peu n'importe quoi (Steve Trevor possédé tue l'Anti-Monitor). On peut aussi mentionner certaines idées confuses, notamment le fait que l’Anti-Monitor veuille se débarrasser de sa malédiction qui l'oblige à tuer juste pour pouvoir redevenir un tueur… hheeeuuu… Le fait d’oublier certains éléments en cours de route, comme Aquaman qui est totalement oublié dans le dernier arc alors que son apparition était teasé dans Divergence #1. L'équipe n'y fait pas référence du tout. Même raisonnement pour Captain Cold, il apparaît dans le numéro 41 puis plus rien, on n'en parle plus du tout. Malgré sa fin où l'auteur ne peut s'empêcher de teaser des évènements à suivre, il y a un sentiment de finalité. Cet arc, c'est l'apothéose du run de Geoff Johns et son départ reste spectaculaire à lire.

Juste un peu exagéré

Conclusion :

Au final ce run est finalement loin d'être parfait, et on peut lui faire plusieurs reproches. 
Le premier qui vient en tête est la caractérisation des personnages. Elle n’est pas toujours bien écrite, que ça soit une Wonder Woman plus guerrière que diplomate, un Superman plus solitaire et loin de l'aspect boy scout pré-Flashpoint, un Green Lantern (Hal Jordan) vachement plus casse couille dans les premiers numéros (quoique cohérent avec son attitude de base)... Au niveau de l’histoire si elle est bien organisée, on peut lui reprocher des retournements de situations très alambiqués (mention pour les derniers retournements du final de Darkseid War) ou la surenchère dans l’épique qui perd en intérêt (toujours Darkseid War). On peut aussi noter une difficulté à gérer l’équipe dans ses premiers arcs due au contexte du saut des 5 ans qui ne fonctionne pas, ainsi que des choix scénaristiques qui ne sont pas des plus convaincants comme la relation Superman/Wonder Woman que même Johns finira par plus ou moins oublier post-Forever Evil. D’ailleurs c’est aussi un défaut qui arrive dans le run qui comporte pas mal de sous-intrigues ou d’idées oubliées rapidement. Que ça soit le début de sous-intrigue avec Captain Cold qui n’arrivera jamais (et qui est tout bonnement oublié pendant Darkseid War) ou la corruption de Shazam durant Trinity War sans grande conséquences.

Mais au final, ce run sera l’un des titres les plus marquants des New 52. Véritable fil rouge de la période, il aura remis en lumière l’importance de la Justice League en faisant LE titre à suivre pour connaître les événements de l’univers DC. Le titre a eu une direction et a su s’y tenir pour proposer un run cohérent et appréciable à relire malgré ses défauts. Surtout il aura été très accessible et l'est encore pour ceux qui veulent débuter sur l'univers DC.

À noter que le titre ne s’arrête toutefois pas au numéro 50, ultime numéro de Geoff Johns sur la série. Il durera encore 2 numéros, l’un servant de prélude au titre Titans de Dan Abnett (sous forme de flashback durant la première année de l'équipe) et l’autre de prélude au run d’Action Comics par Dan Jurgens traitant du nouveau rôle de Lex Luthor en tant que protecteur de Métropolis suite à la mort du Superman New 52.
En plus de marquer la fin du run de Johns, le numéro 50 marque aussi les prémices du one-shot DC Universe Rebirth qui lancera la période DC Rebirth. On verra par la même occasion une nouvelle équipe créative qui ira dans une direction similaire au run précédent mais sans atteindre le même niveau de qualité…

Partie 2 : Période DC Rebirth/Bryan Hitch & Priest

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