Nouvelle série chez Delcourt, Stillwater est écrite par Chip Zdarsky qui s’est d’abord fait remarqué comme dessinateur sur la série Sex Criminals, mais qui, depuis quelques années, s’est bâti une carrière de scénariste, notamment chez Marvel, sur Daredevil et l’excellent Spider-Man: Life Story. Il revient donc en scénariste chez Image Comics pour Stillwater.
L’album contient les six premiers chapitres de la série, et se focalise sur Dan West, un jeune homme d’apparence lambda qui se fait virer de son boulot. Il reçoit alors une lettre de l’avocat d’une grand-tante décédée qu’il ne connait pas, l’invitant à se rendre dans la ville de Stillwater. L’ambiance est plutôt décontractée, et il décide d'y aller avec son meilleur pote. Petit à petit, des choses étranges vont se passer. L'ambiance fait penser à Twin Peaks par exemple, où les habitants de la ville se connaissent bien, et semblent partager un secret. Clairement, l'introduction suggère une histoire d'horreur.
Difficile d’expliquer le coup de génie de la série, sans s’enfoncer plus loin dans le scénario, et de dévoiler le secret de cette ville. Le fait est, qu’à l’intérieur des limites de la commune, il est impossible pour les êtres vivants de mourir. Pour entrer plus dans le détail, les blessures se guérissent et personne ne vieillit. Parce que l’écriture est bien travaillée, le récit ne se repose pas uniquement sur cet élément : il n’est que le point de départ de tout le reste. En effet, Zdarsky s’attarde sur les conséquences de cet état.
Le scénario est très crédible, et ce qu’est devenu la ville depuis que ce changement est intervenu parait logique. Il y a une réelle réflexion sur ce qui se passerait si cela arrivait. Alors que la situation semble rêvée - qui ne rêve pas d’être immortel ? - la réalité est plutôt cauchemardesque. Je ne rentrerai pas dans les détails du fonctionnement de la ville pour laisser le plaisir de la découverte, mais c’est vraiment très bien fait. La série me rappelle par moment Walking Dead ou Dome de Stephen King, notamment en ce qui concerne la cohérence sur ce que devient la ville suite à un évènement surnaturel, et au travail sur les relations humaines.
Beaucoup de mystères entourent la ville et ses habitants, mais de nombreux flashbacks permettent de rattraper le retard, et de mieux comprendre certains éléments. Ce premier tome est un régal à lire. Les dessins de Ramón K. Pérez sont aussi à la hauteur : ils sont naturels, dynamiques et vivants. Les personnages sont nombreux, mais leur visage est toujours reconnaissable. La narration est terriblement efficace, et on reste accroché au livre. L’aspect général du récit est très cinématographique, et la fin de l’album ne donne envie que d’une chose : lire la suite !
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