Après Les Chroniques de Corum, adaptation d’une série de romans de Michael Moorcock, Delcourt nous propose de découvrir le personnage phare de l’auteur, Elric de Melniboné.
L'album se compose de l’adaptation de la première nouvelle d’Elric, nous montrant notamment un évènement qui le marquera à vie. Cette série a été publiée initialement chez Marvel, avant de finir chez Titan Comics, version que traduit Delcourt. Le scénario, adapté du roman de Moorcock, est de Roy Thomas, ancien éditeur en chef de Marvel qui s’est déjà fait remarqué par ses adaptations de Conan. D’ailleurs, si Conan n’est sans nul doute le personnage d’heroic fantasy le plus populaire, Elric n’est pas loin derrière.
Pourtant, les deux personnages sont assez éloignés. Conan est un homme fort, beau, bien dans sa peau, et sur de lui. Elric est un sorcier albinos, qui peut paraître inquiétant, et avec une mauvaise santé. Certains de ses sorts, plutôt impressionnants, peuvent grandement l’affaiblir. Dans cette histoire, s'étant fait voler le trône de Melniboné, il décide de s’emparer d’Imrryr, la ville capitale de l’île. Son but est de tuer son cousin, qui s’est emparé du pouvoir, et de récupérer sa cousine, dont il est amoureux, quitte à détruire la ville.
Elric est un monument de l’héroic fantasy, et cette adaptation en comics est réussie et un bon moyen de découvrir cet univers. Comme il s’agit du premier récit sur le personnage, elle donne une bonne idée de ce que les romans peuvent offrir. D’ailleurs, il est facile de voir l’influence qu’a pu avoir le personnage sur le genre aujourd’hui. L’album contient quelques batailles, mais ce n’est pas le cœur de l’histoire. Il se dégage du récit une certaine mélancolie, ainsi qu’un souffle épique d’une mythologie semblant riche.
Le dessin et la couleur sont de P. Craig Russell. L’artiste est parfaitement choisi pour raconter cette histoire. Elric fait plus penser à Dream de Sandman qu’à Conan, et ce n’est pas étonnant puisque le dessinateur travaillera sur Sandman par la suite. Le travail sur l’univers d’Elric est très intéressant, avec notamment l’architecture incroyable de la ville d’Imrryr. La magie du sorcier permet toutes sortes de possibilités, et l’inventivité du dessin suit. Les couleurs sont aussi assez folles et psychédéliques. Delcourt a eu d’ailleurs la bonne idée de publier l’histoire sur papier mat, évitant de les rendre trop flashy.
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