La review du jour est un titre proposé par Urban Comics. Il s'agit de Trois Jokers, écrit par Geoff Johns et dessiné par Jason Fabok. Il est sorti le 1er octobre pour 18 euros. Il contient les titres US Batman: The Three Jokers #1-3.
Le secret du pire ennemi de Batman est enfin révélé : il n'existe pas un mais trois Jokers. Le Clown, le Comique, le Criminel : chacun à sa manière, ces malfaiteurs au sourire carnassier ont infligé à Batman et à ses alliés des blessures tant physiques que psychologiques. Au moment où l'on retrouve des cadavres rappelant la première affaire du Chevalier Noir contre sa nemesis, Batman, Batgirl et Red Hood mènent l'enquête pour découvrir lequel des Trois Jokers est l'original... ou s'il existe vraiment. Mais le temps est loin d'avoir guéri toutes les blessures et la confiance entre les trois justiciers est, elle, passablement entamée...
S'il y a bien une oeuvre qui aura été attendue de pied ferme par de nombreux fans durant de nombreuses années, c'est bien Three Jokers. Un fait d'ailleurs largement confirmé par les pré-ventes du premier numéro qui ont tout bonnement explosé. Il faut dire aussi que le titre est alléchant. Pour rappel, l'idée des trois Joker a débuté en 2015 (ouais ! déjà sept ans). Dans Justice League #42, en plein Darkseid War (déjà par Geoff Johns et Jason Fabok), Batman devient un temps omniscient après avoir pris la place de Metron. À ce moment-là, le Chevalier Noir en profite pour demander "Qui est le Joker" ? Et après une attente de huit numéros, la réponse tombe enfin. Et elle n'est clairement pas celle attendue par Batman. En effet, à ce moment-là, nous apprenons qu'il n'est pas possible de donner l'identité du Joker car il n'y en a pas un... mais trois !
Les fans se réveillent et Johns ne manque pas d'affirmer que le tout est parfaitement sérieux. Que ce n'est pas pour "la déconnade". Dès lors, on nous promet deux choses : un principe (trois Joker liés à l'univers de Batman) et du véridique (entendez par là qu'il ne devrait pas y avoir de pirouette scénaristique foireuse pour expliquer la chose). Si le premier point est bien maintenu, le deuxième bat aujourd'hui de l'aile puisque le titre se retrouve du côté du Black Label.
Il est plus fin, je dirais. Je ne sais pas. On n'a jamais su son vrai nom, ni d'où il venait... alors comment être sûr que c'est lui ? Si ça se trouve, il y en a toujours eu plusieurs.
Trois Jokers est assez difficile à cerner du point de vue du scénario pur. D'un côté, on a un titre bien écrit, intelligent et qui rend hommage à plusieurs récits de l'univers de Batman notamment dans le premier numéro. D'un autre côté, on a un scénario qui joue avec une bonne partie du passé de l'univers de DC Comics tout en y ajoutant quelques éléments incohérents avec, en tête, le rôle de Batman. Après tout, si on explique bel et bien qu'il y a trois Jokers qui tourmentent Batman depuis quelques temps déjà, on sous-entend également que le Chevalier Noir, l'un des plus grands détectives du monde, n'a pas été foutu de deviner qu'ils étaient plusieurs depuis plusieurs mois/années. Et ce n'est là qu'un exemple. Plusieurs idées remettent en question la mythologie du Batverse et il vaut mieux avoir un esprit ouvert mais ce n'est pas supposé être un problème lorsque l'on est un fan de comics.
Néanmoins, ces quelques éléments négatifs sont vite balayés par les points positifs. On peut même dire que ee n'est qu'un faible prix à payer par rapport au nombre incroyable de bonnes idées. Ces pistes permettent également d'avoir une fin relativement ouverte ou, tout du moins, une fin qui permet de partir sur quelque chose de totalement nouveau. Est-ce que ces pistes seront utilisées ? Difficile à dire. En tout cas, elles existent bien, et elles sont intriguantes au possible. Et dans le sens où le récit a commencé à donner un coup de pied dans le Batverse, ce n'est pas plus mal qu'il se termine également de la sorte, plutôt que de terminer avec une fin plus convenue, fermée et qui ferait de ce superbe titre une simple parenthèse dans l'univers du personnage.
Au final, nous nous retrouvons face à un titre qui n'est pas parfait mais qui n'en reste pas moins un récit très bien écrit, foutrement original, avec des personnages parfaitement cernés et travaillés et avec de réels atouts.
Faut que je te dise un secret à propos du Joker, mon garçon... Cela fait mal quand je rigole.
Vous l'aurez compris, au final, on a un scénario qui ne devrait pas forcément plaire à tout le monde. Par contre, la partie graphique, quant à elle, devrait mettre tout le monde d'accord. Le travail proposé par Jason Fabok est tout bonnement incroyable et ce, de la première à la dernière planche. Dessins, colorisation, mise en scène... Rien n'est laissé au hasard.
En bonus, vous trouverez les (excellentes) covers de Trois Jokers ainsi que les biographies des auteurs (en plus d'une petite introduction d'Urban afin de réexpliquer un peu le contexte de création du titre).
Ce récit est un pétard mouillé qui n'arrive pas à être à la hauteur dans les hommages des récits auxquels il fait référence.
Vous êtes bien généreux
Pétard mouillé ? Oui clairement, on pouvait s'attendre à de vraies implications, et pourquoi pas un bouleversement du status quo.... ce qu'on a pas vraiment.
Mais cela n'empêche pas le titre d'être un excellent récit.
"Si le premier point est bien maintenu, le deuxième bat aujourd'hui de l'aile puisque le titre se retrouve du côté du Black Label."
-> Ah ? Donc on peut lire sans avoir lu tout les titres batman depuis rebirth ? Sans m'arrangerait. JE n'ai toujours pas commencé car j'ai eu à rattrapper mon retard sur marvel pre "Marvel Now" et surtout à decouvrir vertigo.
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