[Review VF] Silver Surfer : Démons Intérieurs

[Review VF] Silver Surfer : Démons Intérieurs

Malgré quelques très bonnes séries récentes, le Silver Surfer n’est pas le personnage le plus prolifique en termes de publications, alors qu’il est souvent très apprécié des lecteurs. Et c’est donc un plaisir de découvrir ou redécouvrir un run marquant des années 90, celui de J.M. DeMatteis et Ron Garney, précédemment publié dans le magazine Marvel Select. Les dix premiers numéros forment ce « Démons Intérieurs », proposé par Panini Comics dans la jolie collection Best Of Marvel.

Le scénariste J.M. DeMatteis s’est fait une réputation sur l’approche très psychologique de ses personnages, sonder leurs psychés, mettre en avant leurs introspections et conflits intérieurs. C’est avec une certaine logique que le scénariste croise la route du Silver Surfer, permettant de revenir aux racines du personnage : les réflexions et tourments d’un être évoluant seul au milieu du cosmos. La grosse différence, c’est qu’ici on oublie le vide absolu de l’espace pour se recentrer sur Terre, la planète qui a permis à Norrin Radd de retrouver, jadis, sa part d’humanité. Coupé de ses émotions en raison d’évènements antérieurs, les pensées et réflexions du Silver Surfer n’en deviennent que plus intéressantes alors qu’il cherche à comprendre ce qui lui arrive, et qu’il court après tout ce qui pourrait lui faire à nouveau ressentir quelque chose. DeMatteis possède, en effet, une superbe plume capable d’être très juste dans son approche des personnages, mais qui est également d’une grande beauté dans la forme, le style, dégageant beaucoup de poésie dans ses descriptions notamment. Si on ose encore vous sortir que les BDs, et notamment celles de super-héros, ne sont pas de la littérature à proprement parlé, sortez-leur ce comics.

S’il y a quelques passages importants dans l’espace, et notamment sur la planète d’origine de Norrin Radd, les évènements se déroulent donc principalement sur notre planète. Ce n’est pas pour autant qu’il faut s’attendre à voir tous les héros Marvel participer à la fête, Quatres Fantastiques en tête. En effet, l’histoire se déroule au moment du grand event Onslaught, et la plupart des héros ont disparu, on les pense d’ailleurs tous morts au combat. Ceci permet d’entrée d’offrir de jolies scènes, avec notamment le Surfer qui se rend dans un Baxter Building vide et dévasté, et est incapable de ressentir la moindre peine. On croise malgré tout quelques héros, comme ses anciens compères des Defenders, Hulk et le Doctor Strange, et également d’autres résidents de New York que la couverture de l’album aura révélés. Mais c’est plutôt bien mené puisqu’ils ne prennent pas trop de place, ils sont simplement présents pour faire avancer l’intrigue, ou pour rappeler que l’on se situe bien dans l’univers Marvel et que s’il y a du grabuge dans la grande pomme, il y a de fortes chances de voir Spider-Man intervenir. Mais la vraie star de l’histoire chez les humains, l’autre personnage central de l’intrigue, c’est Alicia Masters. Elle est la première à avoir caresser les racines humaines du Surfer, il est donc tout à fait logique qu’il se tourne vers elle pour trouver des réponses. Elle qui est en deuil après la perte supposée de Ben et des 4 Fantastiques. C’est un réel plaisir de voir ce chouette personnage un peu plus développé, et surtout avoir une intrigue pour elle-même, et ne pas être simplement le faire-valoir du Surfer.

Le rythme de l’histoire est très bon, les numéros oscillent avec fluidité entre les différentes intrigues, personnages et évènements importants, tout en y incorporant les moments plus calmes de réflexions et de jolies descriptions. La lecture s’avère assez passionnante et vous allez avoir du mal à lâcher l’album avant la dernière page. Cette fin qui peut être un peu frustrante puisque si elle règle quelques intrigues lancées dans l’album, il en reste encore de nombreuses ouvertes pour la suite. Il est donc difficile de considérer ce Démons Intérieurs comme un one-shot, ce n’est que la moitié du run de DeMatteis, et on espère vraiment avoir la suite !

Ron Garney signe la plupart des dessins de la série et c’est un vrai bénéfice tellement son trait fait des miracles. Aux allures cubiques et assez épurées, Garney offre des dessins et des planches extrêmement dynamiques, faisant exploser l’action quand il faut et étant également très expressifs sur les personnages. Si on cherchait la petite bête, on pourrait dire que ses découpages sont parfois un peu trop alambiqués pour leurs propres bien. Mais on évite totalement l’écueil des styles très discutables des années 90, et pour s’en rendre compte, il suffit de lire le numéro 124 (le deuxième de l’album), dessiné par Ed Benes, qui représente lui tous les défauts de l’exagération graphique de l’époque. (Ce vilain atroce !)

En Résumé

 

LES POINTS FORTS

- L'écriture de DeMatteis
- L'équilibre dans le rythme
- Le dynamisme et l'expressivité des dessins
- Le rôle d'Alicia Masters

LES POINTS FAIBLES

- Des intrigues restées ouvertes... il nous faut la suite !

 

4.5

Du Silver Surfer passionnant !

Conclusion

DeMatteis et Garney reviennent aux racines introspectives du personnage, proposant une histoire rythmée et pleine de rebondissements, qui revient sur des évènements clés de son passé, et offre par la même occasion un joli rôle à Alicia Masters. Un très bon album pour un Silver Surfer toujours fascinant.

 

Partagez cet article !
Ça peut vous intéresser
Panini annonce ses Marvel Poche de l'année

Panini annonce ses Marvel Poche de l'année

05 Avril 2024

Avec quelques nouvelles séries

Récap des annonces Panini issues de leurs Big News

Récap des annonces Panini issues de leurs Big News

06 Mars 2024

Beaucoup de choses

Rom et les Micronautes reviennent chez Panini

Rom et les Micronautes reviennent chez Panini

26 Décembre 2023

Encore des omnibus !

Pas d'avis pour le moment.