[Review VF] Rencontres Maléfiques

[Review VF] Rencontres Maléfiques

Le célèbre créateur d’Hellboy, Mike Mignola, n’en finit plus d’étendre l’univers fantastique et horrifique qu’il a créé sur la série d’origine, ou en tout cas d’y reprendre le genre et l’ambiance. Cette nouvelle série, Rencontres Maléfiques, ne se situe pas officiellement dans l’univers d’Hellboy mais en a toutes les caractéristiques et ne perdra pas les lecteurs ayant apprécié les autres oeuvres de l’auteur. Il s’accompagne ici du dessinateur et scénariste Warwick Johnson-Cadwell, dans ce premier tome qui contient deux numéros US rassemblant quatre histoires différentes, publié chez Delcourt.

Mike Mignola lance cette nouvelle série en écrivant lui-même son premier numéro, qui nous présente les deux chasseurs de vampires que sont le professeur Meinhardt et son assistant M. (patate) Knox. Deux individus, qui, au premier abord, semblent plus comiques et maladroits que vraiment dangereux. Ce soupçon va se confirmer et c’est ce qui va faire tout le second degré et l’humour de ce titre. Mignola et Johnson-Cadwell nous plongent directement dans les carpates (ou pas très loin) à la recherche d’un maître Vampire que les deux chasseurs ont pour objectif d’éliminer. Oui, il est littéralement impossible de ne pas faire le parallèle avec le Dracula de Bram Stoker, et ce n’est pas étonnant, Mignola ne s’en cache pas, on est face à un vrai hommage à cette grande oeuvre de la littérature fantastique. Tout, des personnages, à l’ambiance, au cheminement des évènements, fait penser à Dracula. Le scénariste continue de s’attaquer à ces classiques après le très bon Frankenstein Underground, et plus globalement tout l’ensemble de son oeuvre. On pourrait se dire que c’est vu et revu, et on n’aurait pas tort, surtout compte tenu du nombre d’adaptations déjà existantes, mais Mignola ne fait qu’y rendre hommage et s’amuse à détourner l’histoire avec beaucoup d’humour et de dérision. C’est là toute la force de ce petit récit qui s’avère au final très inspiré et divertissant. Il appuie aussi le statut de nos p’tits chasseurs qui semblent avoir plus de chance que de talent, ce qui sera confirmé par les histoires suivantes.

L’aspect comédie fantastique et le ton assez léger du récit de Mignola est totalement appuyé par les dessins de Warwick Johnson-Cadwell, qui a un style très particulier, voir assez déroutant au premier abord. Étant anglais, il nous propose une sorte d’amalgame entre un style très européen et le trait de Mignola. C’est assez cubique et déformé, voir grossier par moment. D’où ma référence à une pomme de terre pour le pauvre M. Knox, dont le visage en a clairement la forme. Mais c’est aussi ce qui le rend très drôle et expressif sur toutes les cases où il apparaît, alors qu’il n’a finalement que très peu de texte. Et c’est un argument positif qui peut être souligné pour de nombreux autres éléments et personnages. Son style apporte finalement un côté assez surréaliste à l’univers, exactement ce qu’il fallait. On pourrait trouver que les dessins ne sont pas à la hauteur, mais une fois plongée dans ces histoires, on comprend vraiment tout leur potentiel.

Les trois histoires suivantes sont signées par Johnson-Cadwell au scénario et au dessin. Il prend donc la suite de Mignola avec ces personnages et s’avère aussi doué pour les écrire et les envoyer dans des missions rocambolesques, qui se terminent toujours de manière inattendues. Ces petites histoires ont toutes leurs touches d’originalité, tout en étant fidèle aux grands classiques du genre. Et leur point fort réside dans leurs conclusions, qui savent faire preuve de dérision et garder la touche d’humour de la série. De même, ils continuent à faire passer nos chasseurs pour d’adorables bons à rien que le sort a décidément choisi de protéger. Johnson-Cadwell introduit même l’air de rien un troisième partenaire avec un personnage féminin fort, qui prend tout de suite de la place et contraste totalement avec les deux autres. Je ne sais pas si c’est une inspiration, mais elle fait beaucoup penser à Adèle Blanc-Sec, l’aventurière au fort caractère de Tardi. Et il y a pire comme comparaison ! La dynamique entre les trois fonctionne très bien et la fin du tome ouvre une intrigue pour la suite, que l’on aurait envie de lire avec grand plaisir pour les retrouver.

En Résumé

 

LES POINTS FORTS

- L'ambiance
- L'humour et la dérision
- L'hommage aux classiques du genre

LES POINTS FAIBLES

- Un peu léger sur l'ensemble
- Des dessins qu'il faut apprivoiser

 

3.5

Van Helsing peut rester chez lui

Conclusion

Mike Mignola continue son hommage et son immersion dans les grands classiques du fantastique avec cette nouvelle série de chasseurs de vampires. L’ensemble est un peu léger mais la dérision permanente et l’ambiance très loufoque, aidées par le style de Johnson-Cadwell, en font une lecture très sympathique et divertissante.

 

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