La review du jour est un titre d'Urban Comics : Justice League Tome 3 : Intemporel. Le numéro est écrit par Bryan Hitch et est dessiné par Fernando Pasarin. Il est sorti le 9 mars pour 15,50 euros et contient Justice League Rebirth #14-19.

Une armée d'extraterrestres vient d'attaquer la Terre.
Seule la Ligue de Justice , dernier rempart de l'humanité, semble être en mesure de les arrêter, mais ses membres ont été disséminés dans le temps, à des moments clés de leur histoire. Ainsi, Wonder Woman est transportée lors de la naissance des dieux de l'Olympe, tandis que Cyborg est envoyé au XXXIe siècle, et tous ont un âpre combat à livrer, car s'ils échouent, les super-héros pourraient bien n'avoir jamais existé... 

L'opus se divise en réalité en deux parties. D'un côté, vous avez le premier numéro qui est un stand-alone. De l'autre, vous avez la véritable histoire soit ce qui concerne réellement les Intemporels.

Concernant le numéro seul, il est plutôt bon. La construction est intéressante, les clins d'oeil très nombreux et il y a un certain intérêt. Après, les critiques que l'on fait d'habitude lorsque Hitch est au scénario sont toujours valables, même pour si peu de pages. Par exemple, on peut penser à son habitude des scénarios catastrophes. Cette fois, les super-héros ont carrément le Canada sur la tête, rien que ça. Le développement du manque de confiance dans l'équipe est intéressant bien qu'il y ait tout de même une grosse redite avec l'histoire développée dans La Tour de Babel. Les dialogues sont bons malgré un gros point négatif qui sera expliqué un peu plus bas. Dans l'ensemble, ce numéro se lit tout de même très bien. Passons au gros morceau.

De manière générale, ce troisième volume est déjà meilleur que les deux premiers. Hitch maîtrise un peu mieux son récit et cela s'en ressent. La construction est pensée, les idées plutôt nombreuses et parfois novatrices, les liens avec ce qui a été fait par le passé omniprésents (New 52, Justice League Vs Suicide Squad, Superman Requiem...). Plusieurs références à la culture populaire sont dispersées ci et là et sont toujours sympa à voir (il y a une référence à Star Wars qui est juste mythique) et plusieurs scènes sont clairement bonnes. Le genre de scènes assez courtes qui laissent un peu rêveur et qui nous fait nous dire, par exemple, que Jon a un sacré potentiel, c'est indéniable. C'est d'autant plus dommage pour la série Super Sons. Mais revenons à nos moutons.

Malgré les apparences, l'idée de base est plutôt bien pensée. Le principe des Intemporels, un mouvement religieux qui pense que les pouvoirs (qu'ils viennent des super-héros ou des super-vilains) est une bonne idée, bien amenée et qui mériterait débat. Les personnages qui sont envoyés au quatre coins du temps est également un principe sympa. Dommage que le scénariste semble s'en ficher complètement. Ce qui semblait prometteur n'est finalement qu'un prétexte pour séparer tout le monde. Pour le reste, Hitch se concentre sur Alexis, Jane et Vincent. Une décision légitime lorsque l'on sait ce qui arrive, mais qui fait passer ce troisième volume pour un prologue un peu maladroit.

Pour en revenir aux dialogues, ils sont bons dans l'ensemble. Maintenant, il est clair qu'il y a tout de même de grosses lacunes. Tout d'abord, l'équipe a beau en être à ses débuts (plus ou moins), il y a beaucoup trop de naïveté, de doutes, de remises en questions. Certes, les membres ne se connaissent pas sur le bout des doigts et certains débutent, mais il s'agit de la Justice League tout de même. C'est supposé être une grosse équipe. Au bout d'un moment, il faut bien calmer le jeu avec les hésitations. C'est d'autant plus vrai lorsqu'il y a non pas un membre qui doute mais quatre ou cinq soit la moitié de l'équipe. Si les plus grands super-héros de la Terre ne gardent pas leur sang-froid, que vont donner les Teen Titans ? Du coup, on a des Green Lantern qui, après trois volumes, continuent de faire amateurs, un Superman franchement pénible tant les ma famille, ma famille, ma femme, mon enfant où sont-ils sont omniprésents. Ajoutez à cela une bonne dose de lamentations (notamment dans le premier chapitre), énormément de phrases pour expliquer que les ennemis sont puissants et vous avez une équipe qui n'est pas à la hauteur. Lorsque cela arrive une fois, ça passe. En plus, cela donne de l'importance aux méchants. Lorsque cela se passe ainsi depuis des mois, cela devient franchement gênant. Le tout est d'ailleurs assez difficile à imaginer dans le sens où les personnages sont tous plus pros dans leurs titres respectifs (de manière générale).

Concernant les dessins, le travail de Pasarin est plutôt bon. Plusieurs planches sont assez impressionnantes tout comme certaines cases qui doit représenter pas mal de boulot vu le nombre de personnages présents (des membres des Intemporels). Les covers sont également plutôt convainquantes, la principale en tête. A peu de choses près, le tout est donc plutôt bon. On remarquera quelques ratés concernant les visages mais cela reste anecdotique.

En bonus, vous avez la classique et incontournable galerie de covers.