[Review VF] Dans l'antre de la pénitence

[Review VF] Dans l'antre de la pénitence

La review du jour sera un titre proposé par Glénat Comics  : Dans l'antre de la pénitence. Il est sorti le 18 octobre pour 19.95€.

1905, San José en Californie. Suite à la perte de son mari et de sa fille, Sarah Winchester se lance dans la construction compulsive de la « Winchester House » : une demeure aussi étrange que démesurée. Un chantier perpétuellement troublé par les lubies de sa commanditaire, qui réveille ses domestiques en pleine nuit, ou ordonne à ses ouvriers de construire des portes et des escaliers ne menant nulle part. On la prétend folle, hantée par les esprits de ses proches disparus. Mais le jour où un étranger fait son apparition sur le pas de sa porte, les démons de Sarah pourraient bien devenir réels…

À la fois maison hantée et curiosité architecturale célèbre dans tous les États-Unis, la « Winchester House » forme le point de départ de ce graphic novel qui combine la fiction, l’histoire et l’horreur. Un récit macabre et envoûtant de Peter J. Tomasi magistralement habité par le trait précis au psychédélisme torturé de Ian Beltram, qui se pose en héritier direct du Mœbius de Metal Hurlant.

Comme le précise la description ci-dessus, il s'agit avant tout d'un récit tiré d'une histoire vraie, celle de la mystérieuse Winchester House. Dès lors, il n'y a pas grand-chose à dire sur le scénario. Le tout est plutôt convenu dans le sens où l'histoire avec un petit H doit suivre l'histoire avec un grand H. Il n'y a donc pas de grosse révélation lorsque l'on connait ladite maison. Bien sûr, convenu ne veut pas dire ennuyeux.

Nous suivons donc Sarah Winchester, une femme détruite à qui il manque deux ou trois cases et qui donne différentes directives pour la construction de sa maison. Des directives qu'elle donnera jusqu'à sa mort soit durant 38 ans. Tomasi se concentre énormément sur cette femme afin de faire avancer le récit. Plutôt que de contourner le problème de la folie du personnage, Tomasi le prend de front et n'hésite pas à passer plusieurs pages à montrer l'état de Sarah, sa force, sa volonté mais également ses hallucinations, ses caprices. Pour cela, l'auteur passera par deux moyens : le regard des autres notamment celui de Warren Peck, un personnage qui rejoint la maison afin d'expier ses péchés, mais également les directives de la jeune femme. Tantôt logiques et rationnelles, tantôt loufoques et complètement décallées, les hommes présents suivent toutes ses demandes sans broncher quitte à mettre une porte qui mène sur le vide, un escalier qui mène au plafond, une fenêtre sur le sol, voire à détruire des morceaux de la maison qui ont pourtant été mis en place la semaine d'avant. Ceci est vraiment le fondement de l'oeuvre. On se concentre vraiment sur la folie de Sarah qui est totalement ingérable et qui donne rapidement une dimension très horrifique au titre. Il s'agit d'un récit difficile à suivre car l'auteur mêle un côté très loufoque, très désordonné et anarchique à des émotions plus terre-à-terre, plus humaines et particulièrement fortes et négatives telles que le remord, l'impuissance, le deuil. Pour ceux qui parviennent à s'accrocher, le voyage devrait valoir le coup.

 

Côté dessin, le style de Beltram est particulier. On ne va pas se mentir, cela ne va pas plaire à tout le monde. Il s'agit du genre de livre qu'il faut feuilleter avant d'acheter pour être sûr de pouvoir en venir à bout. C'est pourtant ce style si particulier de Beltram qui est pour beaucoup quant à la force de l'oeuvre. Nombreuses sont les planches qui sortent du lot grâce à lui et à son trait déformé presque psychédélique. Il s'agit d'un trait qui n'est pas orthodoxe pour une histoire qui est tout sauf orthodoxe. Le tout donne fréquemment lieu à des scènes horrifiques certes, mais également attirantes. Une sorte de réalisation aux allures d'Alice au pays des monstruosités qui ne laisse personne de marbre.

En somme, un comics incroyable mais uniquement pour les amateurs du genre ou pour un public averti qui a jeté un œil au comics avant de l'acheter ou encore qui sait de quoi il retourne.

 

En Résumé

 

LES POINTS FORTS

- Tiré d'une histoire vraie
- Le traitement de la folie
- Les dessins...

LES POINTS FAIBLES

- Les dessins...
- Difficilement accessible

 

4

Pour les amateurs du genre, il ne faut pas hésiter !

 
 

Conclusion

Un comics incroyable mais uniquement pour les amateurs du genre. Des dessins qui collent parfaitement au récit, mais qui rendent l'oeuvre également difficilement accessible.

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