Ne perdez pas espoir, tel est le titre que j'aurais pu donner à ce Zap'DC. Car en-dehors des épisodes liées aux crossovers et autres concepts éditoriaux en cours que je chronique chaque semaine, vous pouvez retrouver une petite sélection (tu m'étonnes, y'en a que deux) de titres qu'il ne fallait vraiment pas manquer cette semaine. J'aurais pu aussi rajouter l'Action Comics #29 qui satisfera les amateurs du genre, ou l'Earth 2 #21 qui continue d'envoyer du lourd...mais je n'avais pas envie.
Alors ne perdez pas espoir, il y a encore du bon chez DC !
Et ne croyez pas Susano qui tentera de vous faire croire que l'herbe est plus verte chez la Maison des Idées avec son Zap'Marvel...même si au fond, il n'aura pas forcément tort.
Bonnes lectures et à la semaine prochaine !
Batman-Superman Annual 1
Un
annual fracassant pour une série qui dépote ! Quoi, l’accroche ne vous donne pas envie ? Attendez de lire la suite. Parce que si le précédent arc de Pak et Booth vous a un peu refroidi, ce drame en trois actes (parce qu’une structure en trois actes, c’est juste la base) propose un nouveau regard sur la relation souvent conflictuelle entre la Batfamily et la Superfamily. Chaque chef de clan se voit alors attribuer une reine et un valet pour officiellement prendre le commandement de WarWorld, la planète de guerre de Mongul, dirigée par son fils depuis que son père a été capturé par
Superman , et ainsi éviter un génocide d’humain. Mais en réalité, en reprenant le concept de tournoi mortel (on avait dit plus de tournoi depuis
The Culling et
Threshold…) Pak offre l’occasion de mettre en exergue les caractéristiques propres à chacun des deux super-héros. Et le plus intelligent dans tout ça : sans jugement ni prise de parti car à la fin (attention, phrase-cliché en approche) les deux gagnent, les deux perdent. D’où le drame, les opinions des partisans sont respectés, aucun bouleversement en soi, Superman reste
Superman et
Batman reste
Batman . Mais si le duo décrit par Pak ici fonctionne si bien c’est parce qu’il traite deux personnalités bien distinctes où chacune est tout de même influencée par l’autre. Et c’est en faisant se rencontrer les membres des familles respectives qu’il symbolise cette union façon yin et yang. Pak gagne définitivement ses lettres de noblesse et proposant un travail d’écriture abouti. Dommage toutefois de ne pas avoir Jae Lee officier sur toutes les pages, même si Rocafort et Tan apportent avec eux des ambiances bien distinctes.
Green Lantern 29
Venditti plus fort que Johns ? Oulah, que n’ai-je pas dit ? Non s’il vous plaît pas (encore) le pilori. Ce nouvel épisode est une preuve flagrante que le niveau de caractérisation d’Hal Jordan et de toute sa clique émeraude est plusieurs crans au-dessus de ce que pouvait proposer Geoff Johns. Il fait même revenir le
Green Lantern sur le terrain créé par son prédécesseur pour se jouer un peu de lui en envoyant Hal dire au revoir à son frère à Coast City. Mais l’épisode est encore une fois très bavard, car il ne faut pas non plus chercher à renverser le roi trop vite, Johns n’était peut-être pas aussi fin dans les évolutions des traits de caractères mais il savait rendre ses récits dynamiques. Ce qui manque un peu ici. Le Corps des
Green Lantern est tout de même sur le point de rentrer en guerre contre les Durlan Durlan, Saint Walker vit la plus grosse crise de fois de tout l’univers et
Simon Baz a enfin droit à un caméo dans cet épisode ! Ce n’est pas rien. Mais pourtant le rythme est encore un peu lent, trop ancré par les longues tirades d’un chef de guerre qui ose encore citer Jesus après tous les malheurs qu’il a vécus et vus (même Saint Walker n’y croit plus…). Mais malgré ce petit problème, on est tout de même en train d’assister à un gros gros conflit qui n’est pas forcément facile à appréhender avec tous ces noms de planètes, de peuples, de nouveaux Lanterns qui vont et viennent. Mais Venditti parvient tout de même à rendre le tout cohérent et on a fichtrement (oui, fichtrement) hâte d’en voir plus.
Forever Evil 6
Le voici enfin le coup de fouet qui fait sortir la série de sa torpeur. A deux épisodes de la fin, comme on pouvait s’y attendre. Et le moins qu’on puisse dire c’est que Geoff Johns se joue de nous, pauvre lecteur comme Luthor se moque d’un
Batman en position d’infériorité, juste avant de lancer les hostilités. J’en veux pour preuve le regard rempli de malice que Luthor lance non pas à sa bande de vilains prêt à affronter le Syndicat mais plutôt à l’innocent qui se tient devant ces pages sans savoir ce qui l’attend.
Et en guise de mise en garde qu'on n'a pas su voir, des premières pages encore timides, où la tension qui avait déjà bien grimpé à la fin de l’épisode précédent est redescendue pour pouvoir s’offrir une escalade incroyable ici dès la moitié de l’issue. Où le scénariste continue de présenter les derniers super-héros encore debout sous leur plus mauvais jour. Où John ressuscite encore le concept scénaristique du récit de la Tour de Babel, pour rappeler évidemment qu’il n’existe pas, dans ce groupe, de figures héroïques positives. Et en réponse à la longue frustration qu’il a su créer (il suffit de regarder en arrière après avoir lu ce numéro pour s’apercevoir combien il ne se passait pas grand-chose jusqu’ici), se retrouver confronté à tant de violence, déjà introduite par l’incroyable coup de force de
Sinestro , ne tend qu’à rendre cet épisode plus passionnant.
Ca souffre, ça palpite, ça surprend dans l’horreur et surtout ça innove. Car Johns va encore plus loin dans le concept de
Syndicat du Crime , en offrant par son effet miroir un nouveau regard sur l’un des membres de la
Justice League. Puisque son
alter ego est grandement menaçant, alors la version super-héroïque doit l’être tout autant en puissance bénéfique. Et même s’il n’est pas apparu depuis le début de
Forever Evil, il impose dès à présent son absence par son cri de guerre inversé. Nos personnages ont encore beaucoup d’ennemis à affronter mais le scénariste peut déjà être sûr d’avoir battu celui du fiasco narratif. Même si le combat aura duré cinq épisodes : on le savait d’entrée de jeu, c’est du Geoff Johns tout craché.
Phantom Stranger 17
L’avantage avec ce titre et donc cet épisode c’est qu’il sort des terrains bien connus des comics. Ici il n’est ni questions de super-héros encapés (quoique, oui, Phantom Stranger a une cape mais elle ne lui sert pas à voler) ni de cosmique avec des batailles spatiales et pleins d’étoiles en fond pour bien montrer qu’on n’est plus sur Terre. Ici on est au-délà de tout cela et on fricotte avec les grands de l’univers. A lire cette série on a un peu la même sensation que lorsqu’on traîne avec les plus forts de l’école : on est là où ça bouge. Et ce n’est pas la présence de ce cher canin Dieu ou encore de l’enragé Spectre qui dira le contraire. Même l’énigmatique Cassandra Craft qui avait déjà eu droit à une première apparition dans
Justice League Dark 25 pour appâter le chaland (toujours dans cette même cour de récré, on est toujours attiré par cette figure mystérieuse et taciturne qui point trop ne veut en dire sur elle) et qui se révèle être surpuissante et même, à présent, liée au Stranger. On peut se moquer au passage de cette fascination américaine pour manichéisme. DeMatteis le prouve bien encore un fois, si on ne trouve pas de l’aide du côté du Bien, on n’a plus qu’à se tourner vers le Mal. Tu peux aussi te démerder tout seul ! Parce qu’avec ce schéma de toujours chercher de l’aide pour sortir d’une situation a priori inextricable, on a tout de même tendance à tourner en rond dans ce crossover Blight. Mais l’avantage, encore une fois de tourner en rond, c’est qu’on rencontre toujours une nouvelle entité capable de changer la face du monde en un tour de main. Mais pas aujourd’hui, car par exemple le dernier démiurge doit quitter la cour de récré pour aller en classe. Dommage en effet que tous ces êtres surnaturels soient trop souvent humanisés.
Arkham War 6
Première des trois mini-séries tie-in à s’achever ce mois-ci et l’heure est au bilan. Avec des notes qui frôlaient toujours la moyenne, pas de surprise, l’élève gothamite n’a pas fait ses preuves. Malgré des dessins toujours satisfaisants de Scot Eaton, une coloration toujours au même ton (genre ambiance de couloir dans un gymnase fermé en pleine nuit) le scénario de Peter Tomasi (oui à moi aussi ça me fend le cœur de devoir avouer qu’il s’agit bien de lui) n’est pas convaincant. S’il aura fallu attendre plusieurs épisodes pour comprendre ou plutôt arrêter d’essayer de comprendre les motivations de
Bane , le véritable problème reste le manque de caractère de cette série. On a tout de même droit à un défilé des plus grands ennemis de
Batman , prêt à en découdre. Avec d’un côté les fous d’Arkham et de l’autre des prisonniers également un peu fou de
Blackgate . Et pour champ de bataille, une ville de Gotham divisée depuis la disparition des super-héros et où chaque pensionnaire d’Arkham s’est attribué un quartier. Mais dans les faits, ce contexte est plus présent dans l’autre série tie-in
Rogues Rebellion qu’ici. Par contre pour les combats, ça c’est bon, c’est bien présent, il n’y a même pas que ça en fait. Et la mini-série n’était pas encore fini qu’on savait déjà grâce à la sagacité du service marketing de DC qui remporterait la mise. Ainsi le seul attrait de cette conclusion est de soulever quelques questions et de faire trépigner d’impatience le lecteur qui n’aurait qu’une envie : voir
Batman remettre un peu d’ordre et faire oublier ce récit ô combien…bah juste pas passionnant. Et la cerise sur le gâteau : Bane qui fait du shopping. Car oui, monsieur muscle s’est offert un manteau moumoute comme…oui…comme dans le film. Et sur une pleine page sa position et sans équivoque : les éditeurs ont ressuscité le vilain du film pour l’intégrer dans ce comics sans teint.
Detective Comics 29
Bonjour tristesse, par trois fois je vais t’invoquer ici. Tout d’abord car avec cet épisode John Layman signe son grand départ. De la série. De la franchise. De chez DC. Certes son run ne restera pas gravé dans la roche de la
Batcave mais avec son acolyte Fabok il aura tout de même proposé de belles aventures du
Chevalier Noir , offrant alors un contrepoids au barbant Zero Year. Sans oublier les premiers épisodes de ce Gothtopia au concept qui semblait tellement original…car ici je te renomme tristesse. Qu’est-ce donc que cette conclusion digne des back-ups de la plus banale série des années 90, genre un Shadow of the Bat ? Aucune folie malgré le thème, aucun feu d’artifice illuminé par des révélations tonitruantes. Tout est téléphoné dès la première page, on apprécie tout de même l’effort du scénariste d’insuffler un peu de vie et de relief entre deux termes soporif….pardon, scientifiques. Et quelle tristesse enfin (ah oui, te revoilà) cet aveu non assumé de la part du scénaristique que l’événement Gothtopia était en fait un non-événement. Avec des tie-ins dans la majorité des séries de la franchise
Batman , cela donnait l’impression de reproduire le concept moyen de Zero Year. Mais pour finaler amener
Batman confesser à Catwoman que tout cela n’a rien changé, qu’il n’a le temps que pour gérer les problèmes de sa ville (oui bah tant pis pour le spoiler), alors qu’on ce sera farci des tie-in dans Batwing, Batgirl et le pire, Catwoman (je vous rappelle que j’attends toujours une explication à l’épisode de la semaine dernière). Une histoire et surtout un final plus que banal qui ne rend pas honneur au travail accompli par John Layman.
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