Je pensais copier le texte d'introduction de Susano pour me débarasser de cette dernière corvée mais finalement vous méritez mieux que ça.
Il aura toutefois raison de dire que toutes les bonnes choses ont une fin, puisqu'avec ce
numéro #52, le
Zap'DC prend fin. Non, ce n'est pas une tentative de lancer un concept pour séduire les éditeurs de DC Comics, il s'avère juste que cela fait un tout petit peu plus d'un an que Susano et moi, ainsi que
Bart qui m'a dépanné plus d'une fois, vous proposons cette rubrique portée exclusivement sur les titres VO des deux grands éditeurs.
Chaque semaine nous vous proposions une sélection de 5 ou 6 titres à ne pas rater ou à fuir comme la peste, en tentant le plus possible d'argumenter nos avis pour ne pas paraître trop subjectif. Mais il ne faut pas se leurrer. On aura beau utliser le plus possible la troisième personne du singulier dans nos textes, le fond de chaque critique repose sur un sentiment qu'on aura éprouvé lors de la lecture, une impression, un souvenir qu'on ne peut pas mettre de côté. Et puis à la longue se pose la question de l'intérêt d'une review. Surtout lorsqu'il en fleurit chaque jour des dizaines sur Internet.

Quelle plus belle fin que celle qui sait arriver à point ? Dans notre désir de nous renouveler pour continuer de prendre autant de plaisir à parler comics, on cherche aussi à fuir le dicton qui dit que de l'habitude naît l'ennui. Donc, plutôt que de confronter dans ces chroniques-reviews nos avis à celui des autres chroniqueurs d'ici et d'ailleurs (en majorité bénévoles, je le rappelle, donc ils méritent tous le plus grand respect) nous reviendrons Susano et moi et peut-être même quelques nouveaux avec
une nouvelle formule. Toujours centrée sur la VO, toujours avec pour acteurs principaux les titres DC et Marvel. Mais pour aller au-delà de l'éternelle juxtaposition des deux grands, on fera un petit peu de place aux
Indés qui ont enfin trouvé le moyen, plus que jamais, de traverser l'océan pour être publiés en France, grâce à des éditeurs français innovants.
Chaque semaine vous étiez nombreux, au-delà même de nos attentes, à être au rendez-vous. Certains d'entre vous ont même eux le courage de s'indigner ici ou dans le Zap'Marvel. Vous nous manquerez. Un grand merci pour votre soutien, de nous avoir lus et à très bientôt. Et n'oubliez pas que l'aventure est
accessible à tous, vous tous pouvez contribuer à rendre MDCU encore plus incontournable sur la scène comics en France.
Maintenant vous pouvez lire les adieux de Susano dans son dernier Zap'Marvel.
Bonnes lectures, et à très vite !
ETERNAL #2

Triple dose de
Chevalier Noir dans ce Zap, Si je ne peux pas vous promettre que tous les épisodes de cette maxi-série seront chroniqués, je peux déjà me justifier en prétextant que juger 52 épisodes toutes les semaines risque d’être rébarbatif, pour vous comme pour le chroniqueur. D’autant plus, et ce deuxième chapitre en est un parfait exemple, puisque c’est Snyder et sa bande qui pilotent les intrigues, le rythme et l’ambiance ne pourra pas être au top toutes les semaines. Et qui oserait le reprocher. Après les éléments perturbateurs déjà bien dévoilés la semaine dernière, il est venu le temps de la réflexion, de l’analyse, des directions à prendre. Pour les personnages de la série tout comme pour le lecteur à vrai dire. Surtout, le lecteur acceptera-t-il d’être guidé aveuglement, sans chercher à tout comprendre d’emblée ? Parce qu’ici les intrigues vont s’étaler sur 52 épisodes. A côté,
Zero Year c’est un one-shot. On pourrait même être en droit de trouver qu’à la fin de ce deuxième épisode, tout en gradation et dans un ton mature très prometteur, les révélations arrivent un peu trop vite.
Mais peut-être plutôt que de juger de tout cela il serait plus intéressant de citer quelques références du DC Universe encore utilisées ici. Comme ce nom hurlé par Dr. Phosphorus, Blackfire, qui rappelle le diacre-shaman et créateur du culte qui a su conquérir Gotham dans
The Cult (1988,
Enfer Blanc en VF). Ou rappeler que Jason Bard, le nouveau policier avait déjà été flic avant les
New 52 puis un détective aveugle, engagé par
Batman pour enquêter pendant la journée après avoir déjà cotoyé les Birds of Prey. Et comme il est beaucoup question des policiers de Gotham, guère étonnant de voir un Jim Corrigan trainé « en civil » dans le coin. Car c’est dans ces clins d’œil et caméos que sera donc la vraie richesse de cette série-événement : faire s’allier les anciens et les nouveaux lecteurs autour d’un même récit, que chacun ne lira pas de la même façon. Et tant pis si c’est un peu mou, en tout cas, c’est beau grâce à Fabok.
BATMAN #30

Après le final explosif et catastrophique pour
Gotham City que nous avaient offert Snyder et Capullo dans le précédent épisode, la tension redescend subitement d’un cran. Non seulement on aperçoit enfin le bout de ce long arc mais surtout les couleurs utilisées ici pour encore plus mettre en valeur le talent de Capullo dépeignent un univers radieux, sauvage mais lumieux. Deux bonnes raisons pour affirmer qu’on a droit ici à une petite pièce de maître. Et il serait trop injuste de ne pas mentionner le jeu scénaristique de Snyder. Fidèle à son habitude, il parvient à semer quelques références pour s’acheter le vote des fans de la première heure et donner en même l’illusion qu’il développe un univers bien concret et propre aux
New 52. Un exemple ? Cette Julie Madison de la première page qui restera à jamais le premier amour du
Bruce Wayne de l’Âge d’Or. Cette ville ravagée qui évoque la saga
No Man’s Land et le dernier film de
Batman ,
The Dark Knight Rises, un
Sphinx qui retrouve enfin le goût des énigmes à tel point qu’il attend toujours qu’on lui en présente une qu’il ne saurait deviner. Mais en plus de cela, Snyder a déjà précisé que cette situation catastrophique que connaît Gotham évoquait l’apparition du super-héros qui telle une vague défigurera à jamais la ville qu’il a promis de défendre. Les conséquences s’en font donc ressentir dans le premier épisode de ce dernier chapitre, qui débute après une ellipse temporelle de plusieurs mois. S’il reste évidemment encore beaucoup de questions sans réponse, il est amusant de voir comment le scénariste installe le lecteur au même niveau que le personnage principal : tous les deux découvrent en même temps les changements, avec les mêmes premières explications laconiques d’Alfred. Avec un avantage pour le lecteur qui comprend enfin d’où sort ce titre « Zero Year ». Donc cette fois, et surement aussi parce que certains détails et personnages font écho avec le tout premier épisode de l’arc, on conçoit enfin que Snyder, finalement, sait peut-être où il va.
SUPERGIRL #30

Lassé des gros événements éditoriaux survendus ? Sans forcément tourner le dos aux titres DC, voici un exemple que dans l’ombre des plus grands il reste encore un peu d’espoir.
Red Daughter of Krypton est l’un de ses petits crossovers dont personne ne parle mais qui envoie du lourd. Ici c’est au tour de Tony Bedard de décrire l’état d’esprit enragé de
Supergirl devenue une Red Lantern. A la fois grâce à des scènes d’action très énergique et des dialogues pertinents qui ne sonnent pas faux ou trop édulcorés pour cet événement teinté de rouge sang. Plus que jamais, l’héroïne est avide de
Justice , mais cet anneau rouge lui donne enfin l’occasion de sortir de l’ombre de son cousin. Car s’ils partagent finalement le même objectif, les moyens pour l’atteindre diffèrent totalement, pour le plus grand plaisir du lecteur. Car
Supergirl ne va pas se retenir en assenant quelques coups sur ceux qui sont nuisibles à ses yeux. En échange, Supergirl permet aux Red Lanterns de sortir de leur petit coin d’espace où ils étaient confinés. Du gagnant-gagnant pour les deux séries qui ont enfin leur petit quart d’heure de gloire. Mais comme tout ne peut pas être non plus parfait, notons que cet épisode aura nécessité trois artistes, dont Yildiray Cinar et le changement de coloriste par rapport à l’épisode précédent est visible notamment avec la représentation des Diasporans qui ont un peu changé depuis
Supergirl #29. Mais heureusement, Kenneth Rocafort vient rappeler à tous qui est le patron avec sa magnifique couverture.
JUSTICE LEAGUE #29

C’en est presque risible de retrouver au beau milieu de ce mois d’avril un vilain qu’on avait presque oublié : Grid. Et qui avec
Cyborg , reste le méchant le moins charismatique de l'événement. Un rappel s’impose pour cette série : après avoir dévoilé rapidement les origines des membres du Syndicat, les épisodes de
Justice League liés à
Forever Evil se sont concentré sur l’un des seuls héros survivants, Cyborg, et sur sa quête de nouveaux alliés, les Metal Men. Si ces créatures fabriquées par le Dr. Magnus tirent indiscutablement l’épisode vers le haut avec leur esprit d’équipe et leurs dialogues aussi riches et fleuris qu’avant le relaunch, le passage introspectif entre
Cyborg et Grid le plombe en beauté. Du jargon cybernétique, de la psychologie de comptoir et une chute de rythme, un final sous forme de pétard mouillé. Et ce ne sera ni la jonction avec la mini-série
A.R.G.U.S. ni les scènes grandiloquentes marquant l’arrivée de super-villains inconnus qui rentra le tout plus spectaculaire et excitant. Franchement, il fallait oser recaser les méchants Black Mass, l’Electrocuteur, Plasmus et j’en passe au rayon des ennemis de seconds voire de troisième rang dans cette série. Mais cela paraît tellement improbable que le choix de faire apparaître ces deux groupes d’ennemis, les Fearsome Five et Cadre, n’est peut-être pas anodin. Surtout avec la nouvelle Doom Patrol qui se prépare. Et ça confirmerait encore une fois que les éditeurs ont plus la tête tournée vers l’après Forever Evil que sur le crossover en lui-même qui commence légèrement à agoniser.
BATMAN AND Wonder Woman #30

La chasse au
Robin c’est un peu la recherche du temps perdu pour
Batman . En arpentant ce concept qui ressemble un peu à celui de l’ancienne série
The Brave and the bold d’associer dans chaque épisode un héros à Batman, Tomasi et Gleason ouvre le Batunivers au DC Universe et la rencontre des deux est plutôt électrique. Certes le
Chevalier Noir ne cherche pas à retrouver son enfance, mais le corps de son enfant, en explorant tout ce qu’il a occulté jusqu’ici, un peu comme on enfouit ce qu’on ne veut pas voir dans son inconscient. Le voici donc sur l’île des Amazones. Attention, bataille d’hormones assurée. La preuve, Gleason a dépeint la plupart des femmes soldats aux épaules aussi larges que celles de
Batman . On savait le dessinateur peu enclin à la finesse et la grâce dans ses traits mais là il y va un peu fort, surtout avec ses énormes yeux globuleux mais cruellement vides d’expression de ses personnages. Mais une fois passé ce concours de celui qui a la plus grosse (et ce n’est pas forcément celui qui en a vraiment une qui gagne), on entre enfin dans le vif du sujet : où Batman découvre que la mythologie grecque n’est pas qu’un ensemble de légendes. Où l’univers réaliste rencontre celui irréel des contes. Si une phrase ou deux laissait poindre une réflexion très intéressante, ce moment où, pour le personnage principal, la fiction devient réalité est trop vite expédié. Oui, l’heure n’est pas à l’onanisme philo-littéraire, puisque
Batman court toujours après le corps de son fils. Place à l’action donc, avec au passage une nouvelle références aux événements de la série
Wonder Woman et surtout, chose tellement rare qu’elle mérite d’être souligné, un petit juron dans la bouche de
Batman . Un épisode trop rapide autour d’une rencontre inédite mais on reprend espoir en attendant le retour de Frankenstein. Avec un peu de chance il apportera des madeleines.
SINESTRO #1

Un début tout en douceur pour cette nouvelle série. La mise en bouche est délicieuse grâce aux planches d’Eaglesham. Un
Sinestro écrit par Cullen Bunn qui parvient tout de même à séduire malgré les craintes de ne plus rien avoir à apprendre sur ce personnage. Côté origines, les lecteurs assidus seront plus que calés et les nouveaux risquent d’être un peu déstabilisés ici avec toutes les allusions aux faits marquants de son parcours. Autre problème, la continuité dans laquelle s’inscrit cet épisode. Si l’on retrouve ici le
Green Lantern capturé par on-ne-savait-pas-qui-mais-maintenant-on-sait dans
Green Lantern Corps #28, impossible de situer l’action par rapport à
Forever Evil. Par déduction on imagine que cela se passe bien après puisque
Sinestro ne possède plus
Parallax , l’entité de la peur (rapport au costume). Mais Bunn fait croire qu’il fait du neuf, avec du vieux. Si le personnage principal se donne des allures d’ermite sexy (autant qu’un être à la peau rose, mal rasé et qui porte une sorte de couche en bandelettes puisse l’être) et connaît presque un retour aux sources, on retrouve sa groupie Lyssa Drake, puis son corps pas vraiment ravi de le revoir. Mais surtout, il est encore fait mention de cette guerre éternelle que se livrent les Lantern verts et jaunes. Et d’un conflit au sein même de ce corps qui rappelle évidemment la série en quête d’identité Red Lanterns. Pourquoi élargir alors la franchise
Green Lantern si c’est pour ne rien proposer de nouveau ? Parce que
Sinestro est un personnage-concept qui semble mériter sa série (attention, certains disaient la même chose de Larfleeze). Et grâce à Geoff Johns ce vilain s’est hissé au même niveau d’aboutissement que tous les autres super-héros (en dépassant même, hello Katana…). Alors pour rafraîchir un peu tout ça, le scénariste case un objectif à atteindre pour
Sinestro et une menace global qui pointe déjà son nez. Résultat, on se retrouve avec un récit classique qui, pour le moment, ne vaut le détour que pour les dessins.
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