Top 10 Superman: 10 - Last Son

Top 10 Superman: 10 - Last Son

Régulièrement, DC tente de relancer les ventes de ses séries sinistrées avec une nouvelle équipe artistique. Et, quand c’est une icône qu’il faut rajeunir, la Distinguée Concurrence fait appel à Geoff Johns. Il faut dire que le bonhomme n’a pas son pareil pour ramener au sommet les héros au fond du gouffre. Après avoir mis le turbo avec Flash dans un run culte, il a redonné des couleurs au bien spectral Green Lantern . Mais, pour Superman , l’icône ultime, DC a frappé un grand coup en l’associant à Richer Donner (oui LE Richard Donner qui a réalisé le mythique film Superman (il est non crédité pour Superman II) et à Adam Kubert. C’était alors le premier travail de la superstar depuis son départ avec son frère Andy de l‘écurie Marvel. Autant dire que le cocktail s’annonçait explosif.





Si le choix d’un metteur en scène comme coscénariste peut de prime abord surprendre, il faut savoir que Donner connaît bien Geoff Johns, celui-ci ayant jadis été son assistant. Leur collaboration s’avère fructueuse puisqu’elle nous offre le meilleur de leurs talents respectifs. Dès les premières pages, on retrouve l’ambiance et l’univers des films de Donner, mais cette fois le récit est intégré dans la continuité du DC Universe. Loin d’être une redite, l’histoire explore de nouvelles pistes et approfondit certaines intrigues abordées sur le grand écran. Et, cerise sur le gâteau, il n’est nul besoin de connaître les films ou les comics pour se lancer dans la lecture. L’introduction a un furieux air de déjà-vu : une navette d’un autre monde atterri sur Terre et contient un enfant à l’apparence humaine. Sauf que, cette fois, l’enfant n’est pas Superman , ni Supergirl mais un jeune kryptonien inconnu et la personne qui le recueille n’est autre que Clark Kent . Partant de ce qui pourrait n’être qu’une variation sur le même thème, les auteurs multiplient les rebondissements et placent Lex Luthor et le général Zod (les deux vilains des films de Donner) dans des rôles pour le moins inattendus. Toutes les conditions sont réunies pour obtenir un blockbuster. Et c’est bien ce à quoi nous avons droit : les scènes d’action sont impressionnantes, les personnages plus iconiques que jamais, le rythme endiablé, les répliques font souvent mouche, le tout assaisonné d’une touche d’humour.



Même si tous les ingrédients contribuent au succès, la force de ce récit vient avant tout de sa surprenante intensité émotionnelle. Johns et Donner cherchent à créer une tension dramatique en donnant au dernier des kryptoniens un fils. Le concept n’a en soit rien d’original et le terrain est plutôt glissant : les super-rejetons trouvent rarement grâce aux yeux du public (pour un Damian , combien de Daken ou de Skaar ?). Or, force est de constater qu’on s’attache dès la première image à ce jeune enfant nu, complètement sans défense mais souriant et le regard plein d’espoir. Le garçon nommé Christopher (faut-il y voir hommage à Christopher Reeves, l’inoubliable interprète des films de Donner ?) s’intègre le plus naturellement du monde dans le casting et l‘alchimie opère tout le long du récit. Malheureusement, la conclusion laisse un goût d’inachevé. Quelques facilités scénaristiques et un regrettable manque d’audace viennent gâcher ce qui aurait pu être un récit fondateur du mythe de Superman . À défaut d’un chef-d’œuvre, les auteurs accouchent d’une œuvre d’un excellent niveau.





L’écriture de Johns et Donner a beau être très cinématographique, elle ne prend son sens que sous le crayon inspiré de Kubert Junior. Signant l’une des meilleures prestations de sa carrière, l’artiste ne nous épargne rien : perspectives à couper le souffle, compositions s’étalant sur des doubles pages, encrage et colorisation différents pour les personnages et les décors afin d’apporter du relief… Certes, il privilégie quelques fois l’efficacité à la lisibilité mais on le lui pardonne bien volontiers tant il met du cœur à l’ouvrage. Et son tour de force ne s’arrête pas aux scènes d’action. Par exemple, la scène d’ouverture de l’épisode 1 est malicieusement détournée dans l’épisode 3. Quant à l’émotion qui se dégage du récit, elle doit énormément à ses traits expressifs. En excellent narrateur, il arrive brillamment à animer les scènes de dialogue en variant les angles de vue et la taille des cases. Enfin, il parvient si parfaitement à entrer en symbiose avec les scénaristes qu’il est difficile de savoir à qui attribuer le mérite de telle ou telle scène. Du grand art. Signalons que le recueil paru chez Urban contient également l’Action comics annual 10 inédit en français, scénarisé par Johns et Donner et dessiné par une équipe prestigieuse : Arthur Adams au sommet de sa forme, Gary Frank, Rags Morales… Cet annual est composé de courtes histoires éclairant chacune le passé d’un des protagonistes du Dernier Fils de Krypton . Elles sont judicieusement placées en interlude entre les différents chapitres, ce qui a l’avantage de nous fournir au moment opportun les informations utiles. En revanche, ces annexes interrompent le récit et l’unité graphique mais c‘est un moindre mal.



Avec une équipe artistique d'exception, Le Dernier Fils de Krypton s’impose comme un incontournable non seulement par ses ambitions et son impact sur la mythologie Superman (impact qui sera réduit à néant par le reboot) mais aussi par la qualité intrinsèque de l’œuvre. Cet arc présente en plus l’avantage d’être auto-contenu et on ne peut plus accessible. Et, pour ne rien gâcher, il se lit aussi bien épisode par épisode (avec d’excellents cliffhangers et un découpage judicieux de la trame) qu’en trade paperback. Hélas, les scénaristes se sont contenté d’une conclusion décevante et sans surprise, tombant dans les travers d’un Hollywood dont ils avaient pourtant jusque là su tirer le meilleur parti. On regrettera également que DC, en réinventant une nouvelle fois Zod , fasse du surplace au lieu d’inventer de nouveaux concepts.



Conclusion : En bref, si la trame sensible et intelligente et les dessins époustouflants combleront tous les fans de Superman , il manque à ce récit ce supplément d’âme qui aurait pu faire la différence.



Points forts : Un nouveau personnage très attachant - Superman placé dans une position inédite - Des planches de toute beauté



Points faibles : Un récit qui avait tout mais n’est pas allé jusqu’au bout



Note : 4,5/5


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  • alecs
    alecs

    il y a 11 ans

    J'ai vraiment adoré ce récit, je l'ai trouvé très très bon, une de meilleure histoire de Superman pour ma part également.

  • Kit_Fisto
    Kit_Fisto

    il y a 11 ans

    Synopsis Un vaisseau spatial s'écrase en plein Metropolis : à l'intérieur, un jeune enfant. Superman prend sous son aile le rescapé et découvre qu'il vient, comme lui, de Krypton. Mais quel est le secret de ce « Dernier Fils » ? (contient Action Comics #844-846, 851 & Annual #10-11) Mon avis Le chef créatif de DC retrouve le réalisateur ciné de Superman I et Superman II (director's cut) pour un formidable recueil pleins d'aventure et d'action Kryptonienne en plein Metropolis. L'Homme D'acier s'allie à son meilleur ennemi et son escouade anti-Superman pour contrer Zod, Ursa, Nön et les évadés de la Zone Fantôme. C'est beau, direct et très facile à lire car proche de la mythologie et des films de Donner. Un DC signature de Urban à avoir dans sa bibliothèque 5/5 pour moi

  • Leto
    Leto

    il y a 11 ans

    Magnifique cette histoire

  • CypherXII
    CypherXII

    il y a 11 ans

    Triste à dire, mais pour lire du très bon Superman à leur actuelle, il faut lire du pré-reboot. Comme quoi, le New52 réussi pas à tout le monde.