Bienvenue à tous dans ce premier numéro de l'année 2013 de TOUCHE PAS A MES COMICS !!!! Hein, quoi ? C'est pas le TPAMC ici ??? Ah merde, je me suis gouré, c'est la rubrique de Fitz, les INDESpensables !!! Bon, je vais retourner glander moi....

Alex : euuuuh, Leto, y'a moyen que tu écrives un article ? Ce n’est pas pour être méchant mais bon, on te voit plus beaucoup sur le site...si tu veux rester staffeur et conserver tes privilèges (note de Leto : que dalle !), va falloir bosser un peu plus en 2013...

Leto : Ouais je comprends Alex mais tu sais, 2012, c'était une année riche en événements pour moi mais promis, 2013 je vais bosser plus sur MDCU. Si tu veux, je t'écris un truc mais Fitz ne va pas être gêné si je lui emprunte sa rubrique ?

Alex : Nan, t'inquiète, il est occupé avec Jeff à faire une parodie vidéo pour adultes de [i]Coté Comics.

Leto : Bon bah il ne me reste plus que le choix du sujet...Je vais regarder les sorties comics de janvier. Oh mon dieu, Delcourt sort Elephantmen ???? Ok, c'est obligé, je dois parler de cette série géniale ! [/i]

ELEPHANTMEN : LA PERVERSION DE LA SCIENCE

Le nom de « Elephant Man » évoque au plus grand nombre la légende d'un homme animal. Certains ont déjà vu le film de Lynch narrant la vie de Joseph Merrick, l'homme qui reçut ce surnom à la fin du XIXe siècle en Angleterre. Ce mythe symbolise le destin tragique d'un homme maudit par la nature, au corps difforme.



Ce n'est pas du tout le pitch de la série Elephantmen publiée aux USA par Image et en France par Delcourt. En effet, l'histoire nous entraîne dans un futur proche où un scientifique fou de l'organisation MAPPO a donné la vie à des hybrides homme/animal. Il a ensuite utilisé ceux qu'il appelait « ses enfants » sur les champs de bataille à travers le monde. Formidables combattants, ces Elephantmen (en référence au mythe alors que certains sont des hippopotames, crocodiles ou rhinocéros) ont, après leur libération, intégré la société. Nous suivons ainsi le destin d'une poignée de ces personnages devenus depuis détectives, criminels ou hommes d'affaires.



Hip Flask est le héros originel de cet univers. C’est un hybride homme/animal du type hippopotame. Sa mère était humaine et il a été éduqué avec « ses frères » pour devenir un soldat. Depuis qu’il a trouvé la liberté, il assiste les forces de l’ordre et démontre une nature sociale qui lui permet de parfaitement s’intégrer au reste de la société, à la différence de certains de ses congénères qui posent de nombreux problèmes. Ce qui est encore plus intéressant, c’est la création même du personnage de Hip Flask.



A l’origine, ce personnage n’est autre que la mascotte de Comicraft, une société spécialisée dans les services graphiques pour l’industrie des comics (lettrage, encrage, couleurs). Il apparaît ainsi sur de nombreuses publicités sous la forme d’un détective privé. Son créateur, Richard Starkings, n’a pas eu le droit d’utiliser des personnages Marvel ou DC pour la communication du studio Comicraft. Bien leur en a pris car le personnage, au fil des publicités, prend vie et va carrément avoir le droit à son propre comics. On est alors uniquement à l’étape de one-shots avec déjà l’apport d’autres artistes aussi bien au scénario qu'au dessin, notamment Joe Casey. Cette association d’artistes va devenir l’une des marques de fabrique de cet univers avec de nombreux artistes dont certains réputés (Joe Kelly et Chris Bachalo pour ne citer qu’eux).



Elephantmen est une série régulière (ou semi-régulière) spin-off qui raconte les origines de Hip Flask tout en recentrant l’histoire sur sa « famille ». Outre les humains gravitant autour de ce beau monde, il y a quelques personnages principaux :

Ebenezer « Ebony » Hide, un collègue de Hip
Tusk, devenu fou depuis des expériences de MAPPO
Casbah Joe, devenu restaurateur
Obadiah Horn, « homme » d’affaire puissant
Elijah Delaney, un voyou
Trench, policier
Jeremiah Granger, couturier

Tous ces personnages ont fait des choix déterminants depuis leur libération des griffes de MAPPO mais certaines relations sont basées sur leur terrible enfance commune.

COMMENT CA SE LIT

En termes de publication, la série Elephantmen débute par une mini-série et des épisodes liés décrivant l’enfance militaire des héros (c'est ce que publie Delcourt ce mois-ci) même si cette époque est abordée rapidement à travers des flashbacks dans la série principale.




Cette série est publiée depuis 2006 avec bientôt 45 épisodes à son compteur. Chaque épisode est découpé en deux parties. La première raconte une histoire centrée sur l'un des nombreux personnages alors que la seconde propose une enquête sur le long terme menée par Hip.



Comment vous décrire l’atmosphère atypique que dégage cette série ? Pour vous prendre un exemple, l’épisode 7 raconte les aventures d’un pirate sous les traits de Hip (l’hippopotame) qui tombe sous le charme d’une fée ! Rien à voir avec l’ambiance de base.



D’ailleurs, à ce sujet, si l’on suit le même groupe de personnages et que l’on découvre les secrets et objectifs de chacun, on ne lit pas Elephantmen comme une série régulière. On ne cherche pas ou on n’attend pas de cette série une histoire principale qui va nous tenir en haleine. Non, avant tout chose, c’est l’univers et ses personnages qui nous attire tel un phare dans la nuit.



Retrouver ces héros, comprendre certains détails de leur vie, lire un épisode sorti de nulle part…cette série est une véritable pépite qui n’est peut être pas accessible à tout le monde. Je suis clairement fan et je peux comprendre que certains seront rebutés soit par l'univers, soit par l'approche très "prenons le temps de raconter de belles histoires". Les artistes prennent leur temps et sont très généreux avec le lecteur. L’édition US est ainsi gargantuesque pour un prix habituel, avec des bonus de folie qui vont jusqu’au cours de culture comics (je n'ai pas eu entre les mains l'édition française mais connaissant le savoir-faire de Delcourt, je testerais les yeux fermés).



Elephantmen est une série qui se mérite. Elle se nourrit de la culture SF tout en piochant allègrement dans les contes pour enfants. La larme à l’œil, le sourire aux lèvres et le cœur parfois serré, on retrouve ceux qui deviennent rapidement des amis. Les personnages sont complexes, parfois simples mais tellement attachants. Si vous voulez connaître la plus grande histoire de super-héros, de combat entre le bien et le mal, de mystère ou d’enquête criminel, passez votre chemin. En revanche, si vous souhaitez vous détendre ou vous aérer l’esprit avec un univers différent du reste de la production US, vous serez comblés. Laissez-vous tenter par cette aventure. Vous découvrirez que ce ne sont pas des bêtes de foire mais des individus similaires à vous qui ont tout simplement une belle mais triste histoire à vous raconter.



C'est clairement un essai de la part de Delcourt. Si le public ne répond pas présent, la publication sera compromise, comme Savage Dragon ou Invincible. A tous ceux qui se sentent attirer par un tel univers, foncez. Aux autres, je vous invite à feuilleter en rayon l'ouvrage. Ne vous arrêtez pas à un dessin en particulier, de nombreux artistes s'échangent les crayons pour un style toujours très réaliste et franchement savoureux. J'ai bon espoir que la magie de cet univers vous piège et vous offre un lecture savoureuse. A bientôt sur MDCU !

LES PRECEDENTS NUMEROS DES INDESPENSABLES

N°36 : Sandman
N°37 : Oz
N°38 : King City