Les lectures marquantes d'Image Comics, deuxième vague

Les lectures marquantes d'Image Comics, deuxième vague

En début d'année, pour féter les 30 ans qu'Image Comics célébrait l'année dernière, nous vous avions fait part de nos lectures marquantes venant de l'éditeur. C'était une liste en toute subjectivité bien sûr, et pourtant, certaines grosses séries manquaient tout de même à l'appel selon nous. Nous avons donc décidé de faire une petite séance de rattrapage en vous proposant d'autres titres qui nous ont marqués. Vous verrez qu'il y a du très classique, des choses des années 90, des choses plus récentes... L'éditeur a fourni durant son existence d'excellente séries, et d'autres auraient parfaitement leur place ici, donc n'hésitez pas à compléter vous même la liste en commentaire !

Jeff

The Walking Dead

Présentation :

Rick Grimes est policier et sort du coma pour découvrir avec horreur un monde où les morts ne meurent plus, mais errent à la recherche des derniers humains pour s'en repaître. Il n'a alors plus qu'une idée en tête : retrouver sa femme et son fils, en espérant qu'ils soient rescapés de ce monde devenu fou. Un monde où plus rien ne sera jamais comme avant, et où une seule règle prévaut : survivre à tout prix.

Avis :

Placer Walking Dead dans ce dossier est tout un débat. D'un côté, on peut se dire que ce dossier est fait pour présenter des oeuvres, conseiller les lecteurs. Il est donc dommage de présenter un titre que 90% de la population connait. D'un autre côté, on ne peut décemment pas faire un dossier "les lectures marquantes d'Image Comics" sans mettre en avant Walking Dead. Me voici donc en train de vous présenter le plus célèbre travail de Robert Kirkman (mais sachez que, pour l'anecdote, si j'avais dû choisir un autre titre, j'aurais pris Kick-Ass ).

Walking Dead est un classique. Son scénario, sa mise en page, ses dessins en noirs et blancs, ses personnages... Il y a tous les ingrédients pour avoir un récit solide et intriguant à souhait. La force de l'histoire réside dans le fait que l'horreur se cache derrière les hommes, les zombies n'étant que le contexte qui ont poussé l'humanité dans ses derniers retranchements. C'est un véritable tour de force de Kirkman qui prend le lecteur à contrepied dès le début avant d'enchaîner les twists efficaces et les morts surprenantes. Par la suite, les arcs perdent en force et on finit même par accuser l'auteur de toujours service la même chose mais ce n'est un argument qui n'est valable que pour les derniers tomes de la série. Avant d'en arriver là, vous aurez largement de quoi prendre votre pied sur le reste de Walking Dead.

The_Crusader

Sex Criminals

Présentation :

Suzie a un secret. Pour elle, le sexe arrête le temps, littéralement. Jon a un problème. Il déteste sa vie, son travail et cette satanée malédiction qui le rend exactement comme Suzie. Tout devait les séparer, à part cette drôle de condition face au sexe, et pourtant... Pour la première fois dans leurs vies respectives de solitaires endurcis, ils se retrouvent... ensemble ! Et ensemble, ils vont utiliser leur don de « geler » le temps grâce au sexe pour faire ce que tout jeune couple normalement constitué ferait : dérober des banques, en commençant par celle où travaille Jon. Avec l'argent récolté, ils pourront peut-être sauver la bibliothèque de Suzie !

Une fable drôle, cocasse et savoureuse qui flirte avec ce mauvais esprit que l'on aime tant dans les films Jackass mais qui sait aussi divertir en faisant réfléchir. En bref, si Quand Harry rencontre Sally et Ocean's 11 avait un fils illégitime, ce serait Sex Criminals !

Avis :

Au-delà de ce résumé assez loufoque, Sex Criminals va bien plus loin et parle d'une multitude de thèmes comme le deuil, l'acceptation de soi, la santé mentale... Bref, plein de de sujets mais abordés par le prisme de la sexualité. Les nombreux personnages du récit permettent d'aborder tout autant d'expériences que nous pouvons vivre au cours de notre enfance, adolescence et dans notre vie d'adulte. Car Sex Criminals est avant tout un récit humain. Nos personnages doivent certes gérer les conséquences de leurs pouvoirs, mais la vie vient aussi y ajouter son grain de sel habituel : sauver son commerce ou gérer ses problèmes de couple.

L'écriture de Matt Fraction exploite à fond les aspects les plus surréalistes du récit, mais arrive aussi à traiter les côtés plus sérieux de l'histoire avec autant de talent. Chip Zdarsky assure tout du long, avec un style efficace et agréable, où toutes les actions sont lisibles et où chaque personnage est unique. En plus, son style n'est pas lassant, et pour une série avec une trentaine de numéros, c'est assez important.

Sans être un classique historique de chez Image Comics, ou un produit d'une de leurs superstars (comme McFarlane ou Kirkman), le comics n'a pas à rougir face à la compétition, loin de là. Si Fraction et Zdarsky sont aujourd'hui des noms reconnus de l'industrie des comics, c'est pour de bonnes raisons. La preuve en est avec Sex Criminals, oeuvre marquante pour les deux artistes mais aussi pour Image.

Uraphire

Deadly Class

Présentation :

1987, San Francisco. Marcus Lopez, fils d’immigrés nicaraguayens et SDF depuis plusieurs années, peine à trouver un sens à sa vie. Alors qu’il pense sérieusement à mettre fin de ses jours, il fait la rencontre de Saya, une mystérieuse jeune fille qui va lui ouvrir les portes de l’Académie Kings Dominion des Arts Létaux. Il découvre alors l’existence d’une école où l’on enseigne aux héritiers de l’élite financière à ériger le meurtre au rang d’art. Marcus a désormais un but dans la vie, il va tuer celui qu’il considère responsable de la mort de ses parents : Ronald Reagan.

Avis :

Depuis que Rick Remender écrit pour Image Comics, il a scénarisé énormément de comics à succès et de qualité. Certaines sortent du lot, et c’est le cas de Deadly Class qu’on peut considérer comme la série la plus autobiographique de son auteur. Avec son humour noir propre à l’auteur, l’histoire est parsemée de moments chocs qui déroutent la série dans des directions inattendues, proposant une lecture imprévisible. Elle aborde une multitude de thèmes, plongeant profondément dans les questionnements existentiels, les relations complexes et la nature humaine avec réussite.
L'un des points forts de Deadly Class réside dans son traitement graphique. Le style distinctif et non-réaliste des dessins, contribue à forger l'identité de la série. Malgré cette esthétique particulière, le trait ne diminue en rien l'impact viscéral des scènes violentes qui parsèment l'histoire.

Bref, cette série s'inscrit parmi les grandes œuvres d'Image Comics des années 2010, aux côtés de comics tels que Saga et Sex Criminals. Si jamais vous voulez vous lancer dans ce titre, je vous conseille de patienter pour l’arrivée d’une version intégrale, afin de plonger pleinement dans Deadly Class.

Adrien

Spawn

Présentation :

Après un pacte avec Malebolgia, Al Simmons revient à la vie sous les traits de Spawn, un soldat des enfers. Souhaitant échapper à son destin, il lutte contre les forces du mal et dévient un anti-héros populaire. Maudit, c’est un destin tragique qui l’attend...

Pénétrez dans l’univers sombre et captivant des Comics Spawn, une saga infernale créée par Todd McFarlane, qui vous plonge dans les ténèbres grâce à des planches soignées et percutantes dessinées par des illustrateurs tels que Robert Kirkman. La mise en couleur de Brian Haberlin ou d’Andy Troy offre des effets de lumières qui vous séduiront tout au long de vos lectures.

Avis :

Selon moi, il y a deux séries emblématiques d'Image Comics, car elles ont été lancées à la création de la maison d'édition, et elles existent encore aujourd'hui, avec leurs auteurs qui travaillent encore dessus. Il s'agit de Spawn et Savage Dragon. La seconde est hallucinante : Erik Larsen tient sa série depuis le début, au scénario et au dessin, mais elle n'a jamais vraiment accroché les lecteurs en France, malgré des tentatives par Sémic, Delcourt et actuellement Black & White. Donc je ne vais pas m'attarder dessus, je vais plutôt parler de ma série coup de coeur, Spawn.

Si depuis l'enfance, je lisais du Marvel, j'ai voulu quelque chose de plus violent en arrivant à l'adolescence. Je découvre alors dans une presse une série : Spawn. Le personnage ressemble un peu à un mélange de Batman et de Spider-Man , que j'adore, mais en bien plus violent. Le sang gicle, des membres sont coupés, et c'est visuellement réussi. Ce personnage me fera acheter une série mensuellement, et me lancer dans l'achat frénétique de comics ! Lorsque Todd McFarlane lance sa série, il est seul au dessin et au scénario. Pour étoffer son univers, il va faire appel à des auteurs réputés.

Tout son univers va alors se mettre en place, et la série existe encore aujourd'hui. Différentes périodes proposent différentes choses. Celle que je préfère est celle avec Greg Capullo au dessin. Spawn est alors un personnage urbain, reclus et manipulé, à l'esprit torturé, qui explose régulièrement de colère. Pourtant, la série n'hésite pas à traiter des sujets délicats, comme le racisme ou les enfants battus. Spawn se fait alors juge et bourreau, de la façon la plus radicale, ce qui sert d'exutoire au lecteur.

Il ne s'agit cependant qu'une période de la série, et celle-ci est riche de nombreuses tentatives plus ou moins réussies. Même si certains arcs sont décevants, la série finit toujours pas se relever, et à proposer quelque chose d'un peu différent, et de mieux. Aujourd'hui, l'univers Spawn est composé de quatre séries. McFarlane a laché le dessin depuis très longtemps, mais il est toujours au scénario, et se fait aider par d'autres auteurs. Même si ma préférence va à King Spawn, toutes les séries sont d'un bon niveau, ce qui n'était pas gagné !

Julien

Criminal

Présentation :

Criminal est une saga polar signée par le duo Ed Brubaker et Sean Phillips. Elle est constituée de différents arcs narratifs, centrés sur différents personnages, qui gravitent tous dans le même univers, ont des liens entre eux et se croisent par moment (un peu à l'instar d'un Sin City). La série s'intéresse à de petits criminels, qui mettent en place des vols, des bracages, des cambriolages ; des hors-la-loi qui tentent de survivre dans un monde qui n'a jamais été tendre avec eux, et qui finissent toujours dans des mauvais coups, pris dans l'engrenage de la violence et voués à une certaine fatalité.

Criminal a connu de nombreux volumes différents au fil des années, et même dernièrement des one-shots se déroulant dans l'univers, comme Pulp, My heroes have always been junkies ou encore Bad Week-end.

Avis :

Même si la saga Criminal a techniquement débuté chez Marvel sous le label Icon, c'est bien chez Image Comics qu'elle a continué et qu'elle est aujourd'hui publiée. Et elle représente pour moi une vraie pierre angulaire de l'éditeur, tellement la série s'est imposée comme une référence en matière de polar, et a surtout imposé son duo de créateur comme une valeur sûre du milieu, chacune de leurs oeuvres suivantes rencontrant à chaque fois un franc succès. Car si elle est une référence, Criminal a aussi été une rampe de lancement pour tous les autres polars qu'ont pu produire Brubaker et Phillips chez Image, et la liste est longue : Fatale, Incognito, Kill or Be Killed, Fade Out, RecklessNight Fever. Tous aussi excellents les uns que les autres, mais aucun n'ayant cet aspect brut et l'écriture à vif que possède l'oeuvre mère. 

Là où beaucoup de polars s'intéressent à la police, aux détectives, voire parfois aux victimes, Criminal fait le choix de nous parler des criminels. Des personnes comme les autres dont les vies ont basculé de l'autre côté de la loi, qui ont été aspirées dans cette spirale de la criminalité, parfois par choix, parfois par nécessité, parfois sans qu'ils le contrôlent. L'écriture de Brubaker est formidable dans ce sens, il réussit à nous faire penétrer au plus profond de ses personnages, à comprendre leurs sentiments, leurs motivations et à nous faire ressentir de l'empathie et de la sympathie pour eux, peu importe les crimes qu'ils commettent. Mais le scénariste réussit également à construire des intrigues qui nous tiennent en haleine tout au long de la lecture. Les dessins de Sean Phillips créent une ambiance assez inégalable. On n'est pas dans quelque chose de propre ou de lisse, c'est assez brut, impression amplifiée par les couleurs qui sont ternes et sombres, comme cet univers. 

Criminal s'est imposée comme une vraie référence du genre, un immanquable pour tous les fans de polar. 

ACTHAEON

The Scumbag

Présentation :

Être un motard analphabète, toxicomane, et possédant un QI équivalent à celui d'un enfant de primaire ne semble pas être les prérequis attendus pour sauver le monde. Et pourtant, malgré un CV peu reluisant, Ernie Ray Clementine est la seule chose qui nous sépare de l'Apocalypse. En ayant reçu accidentellement un sérum de surhomme, il est devenu l'espion le plus puissant du monde, et il semble impossible de s'en sortir sans son aide...

Avis :

Cette série, complétée en trois volumes, n'est pas à mettre entre toutes les mains (notamment celles des plus jeunes) car elle aborde plusieurs thèmes comme la dépendance à la drogue, le sexe d'une façon décomplexée... Par le biais de notre « héros » Ernie Ray Clementine, tout le monde - et vous, le lecteur - en prend pour son grade. Politiquement incorrect, The Scumbag dénonce à tout-va... Cette aventure ne se prend pas au sérieux et est complètement déjantée. C'est ce qui fait la force de ce titre. On suit un histoire toujours plus barjot, digne des plus grands « nanards » américains ; une sorte de James Bond / Austin Powers totalement caricatural et assumé. Si vous souhaitez rire, décompresser et vous changer des habituels super-héros modèles, vous ne serez pas déçu. Ernie Ray Clementine est clairement un sac à &@#&. (traduction de The Scumbag en français), parfois détestable dans ses réflexions ou ses choix, vous verrez qu'il a bon cœur. La fin est tout simplement mémorable et « WTF ?! » ! C'est LA surprise totale et je vous promets qu'on ne s'y attend pas. Foncez découvrir ce petit bijoux !

Sofia

Wildc.a.t.s. Origines (Volume 1 et 2)

Présentation :

À l'été 1992, les WildC.A.T.'s font leur apparition, les initiales C.A.T.s signifient : Covert Action Teams, autrement dit les équipes d'intervention secrètes ! Créé par Jim LEE, le groupe de super-héros va très vite se faire une place dans la pop culture, notamment grâce à la série animée WildC.A.T.'s, Covert Action Team diffusée dès 1994 aux États-Unis. À tel point que Spartan l'androïde, Maul le scientifique, Zealot l'assassine, Grifter le mercenaire, Voodoo qui peut changer de forme, Warblade l'arme humaine et l'entité Void, vont lancer la série Cyberforce avec un crossover légendaire nommé KILLER INSTINCT.

Avis :

Les années 90 n’ont pas uniquement le vent en poupe dans les fringues, la musique et compagnie. Non, les comics qui ont biberonnés de nombreux lecteurs pendant leur jeunes années sont en train de fleurir petit à petit. Le concept n’est pas nouveau, mais la proposition des éditeurs est à souligner parce que c’est souvent casse gueule. Ici, ce sont les WildC.A.T.S. qui vous proposent de vivre leurs aventures pleine d’action avec eux. Ok, le scénario ne casse pas trois pattes à canard et les clichés de l’époque sont nombreux, MAIS c’est à lire pour savoir ce qui fonctionnait durant ces années-là. Les origines des membres des Wildcats sont intéressantes, et si on est curieux c’est vraiment à lire. Perso j’adore. Ça a de la gueule sans être prétentieux, et c’est fun. On passe un bon moment de lecture sans se soucier d’une continuité qui n’a de cesse de se rebooter à l’infini ou je ne sais quoi.

Alecs

I hate Fairyland

Présentation :

Gertrude, petite fille au tempérament de feu, se retrouve subitement aspirée par sa moquette de la chambre, prisonnière du monde magique de Fairyland. Trente longues années de captivité et de bain de sang durant lesquelles sa seule motivation a été de rentrer chez elle. Bienvenue au royaume de la reine Claudia, des hommes-champignon, des faunes zombies et des haches géantes. Bienvenue à Fairyland.

Avis :

"I Hate Fairyland" c'est une explosion de créativité complètement barrée, déjantée et hilarante qui réinvente le conte de fées de manière totalement décalée. Skottie Young livre une oeuvre visuellement époustouflante dans laquelle chaque page est une explosion de couleurs flashy. L'héroïne, Gertrude, une petite fille coincée dans un monde de contes de fées, apporte une dose de cynisme et d'humour noir qui rend l'histoire incroyablement folle. Les dialogues sont tranchants, les visuels parfois trashs ... c'est violent, ce qui ajoute une couche supplémentaire de plaisir à cette aventure fantastique. Une lecture captivante et originale qui mérite d'être découverte, mais à ne pas mettre entre toutes les mains.

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