Flash : une course des pages aux écrans

Flash : une course des pages aux écrans

Avec la sortie de The Flash, réalisé par Andy Muschietti, avec Ezra Miller dans le rôle-titre, revenons sur le succès du personnage à la télévision. C’est par ce biais que la plupart des gens sont le plus souvent exposés au monde des comics, plutôt qu’aux comics eux-même. La montée en popularité des personnages plus secondaires est souvent due aux films et séries TV. Le cas d'Harley Quinn reste le plus flagrant. Le personnage bénéficiait d’un forte popularité auprès des fans de chez DC, mais elle est devenue bien plus connue après son apparition dans Suicide Squad de David Ayer. 
Le succès des adaptations dans la durée de vie et la popularité d’un personnage est donc capitale pour le faire exister aux yeux du grand public. Mais les adaptations, ce n’est pas toujours réussi, et cela peut peut avoir l’effet inverse. Retraçons la course de Flash des pages des comics aux écrans de cinéma et de télévision.

1. Flash ou Flashs ?

Flash c’est Barry Allen , non ? Oui et non. Si le plus connu aujourd’hui est Barry Allen , notamment grâce aux adaptations que nous allons aborder dans ce dossier, Flash c’est principalement quatre personnes différentes.

Jay Garrick : de 1940 à 1956, il est le seul Flash. Avec son casque ailé mélangeant les traits du dieu Hermès, et des soldats de la Première Guerre mondiale. Moins puissant que ces successeurs, il sert néanmoins sans faille de mentor aux prochaines générations de héros, tout en ayant ses propres aventures avec la Société de Justice d'Amérique.
Si peut-être moins connu que Barry et Wally, le personnage sera régulièrement représenté à la télévision, intérprété le plus souvent par John Wesley Shipp (retenez bien ce nom, il est plus important que vous ne le pensez).

Barry Allen : de 1956 à aujourd’hui (mais avec quelques intermittences). Il est généralement la première version du Bolide Écarlate à laquelle les gens pensent quand il pense à Flash. Barry est aujourd'hui considéré comme un pilier du monde super héroïque de DC, surtout depuis son retour de la Force Véloce aux milieu des années 2000. Il sera en effet mort / porté disparu entre 1985 et 2008, et cela aura un impact sur présence médiatique en dehors des comics durant cette période.

Wally West : de 1985 à aujourd’hui. Il succède à son oncle Barry après les événements de Crisis on Infinite Earths et deviendra le Flash de toute une génération de lecteurs mais pas que. On en reparlera un peu plus tard avec les séries animées de Bruce Timm. Avec le retour de Barry Allen et plusieurs changements éditoriaux, Wally est aujourd’hui un second Flash, en équipe avec les Titans et non La Ligue des Justiciers.

Bart Allen : de 2006 à 2007, il remplace Wally en tant que Flash. Il l'a été certes de courte durée, mais sa présence en tant qu’Impulse et Kid Flash avant et après cette période en font un membre important de la famille de bolides.

2. Flash sur les écrans… à travers le temps

The Flash (1990-1991)

La première grosse apparition du Bolide Écarlate sur nos écrans est à la télévision. En 1990 la série The Flash est diffusée sur la CBS, avec le héros éponyme dans sa version Barry Allen , interprété par John Wesley Shipp. La série devient la production télévisuelle la plus chère de l’histoire, avec 6 millions de dollars pour l’épisode pilote et 1,6 million par épisode pour le reste de la saison. Un projet colossal donc, réunissant Danny Elfman (Batman de Tim Burton, Spider-Man 1 et 2 de Sam Raimi) et Shirley Walker (Batman : La série animée) à la musique et Dave Stevens pour le design du costumes (que je trouve être une réussite). La réception critique est bonne et la chaîne soutient la série, mais face à une rude concurrence (avec notamment le Cosby Show aux même horaires) et un budget conséquent, la série est annulée au bout d’une saison. Il est étonnant d’avoir ici choisi Barry Allen au lieu de Wally West. En effet durant cette période dans les comics, Barry est décédé depuis quelques années, durant les événements de Crisis on Infinite Earths. Pour booster les ventes du personnage, il aurait été préférable de choisir Wally pour la synergie et autres mots qui font très marketing. Comme pour le film Superman de Richard Donner de 1978, les artistes derrière le projet ont choisi d’adapter le personnage tel qu’ils l'ont connu en grandissant et non un reflet de l’actualité du personnage.
Si je m’attarde un peu sur cette série, c’est qu’elle aura une certaine importance pour la série de 2014. Des personnages, ou des acteurs reviendront, avec plus ou moins de liens avec la série de 1990. Évidemment, John Wesley Shipp est l’exemple le plus évident, incarnant Barry Allen ici, puis Henry Allen le père de Barry dans la série de 2014. 

La Ligue des Justiciers (2001-2006)

Une grosse partie de la popularité et de l’estime qu’ont les fans de DC ayant grandi durant les années 90 provient du succès du DCAU (DC Animated Universe) orchestré par Bruce Timm. Dans les séries Justice League et Justice League : Unlimited c’est Wally le Flash de la Ligue. Sur cette période Wally West est donc présent sur les pages et sur le petit écran, et cette popularité est encore présente aujourd’hui, où de nombreux fans suivent son développement avec passion. Pour certains, Wally est d’ailleurs un personnage plus intéressant que Barry, mais je laisse ce débat pour les commentaires.

Smallville (2001-2011)

De manière plus brève, et pour parler de tous les principaux Flash, c’est Bart Allen que nous retrouvons dans la série Smallville. Il n'apparaît qu’à quelques reprises, et on retrouve l’esthétique de l’époque, qui n'assume pas encore vraiment l’héritage des comics. Cependant, le personnage de Bart partage quelques points communs avec Wally de la série animée du DCAU, mais il n'apparaît pas suffisamment pour créer un réel attachement avec le personnage, et ne marquera pas vraiment les fans du personnage.

The Flash (2014-2023)

On entre enfin dans le vif du sujet. Car il faut bien le dire, la série The Flash de 2014 a énormément contribué à placer le Bolide Écarlate comme une personnage central de la mythologie de DC. J’en profite pour faire une petite parenthèse, l’univers partagé DC de la CW, quoi qu’on en pense (j’ai moi-même lâché l’affaire en 2019), a contribué à populariser bon nombre de personnages sous exploité par DC dans les comics ou au cinéma auprès d'un large public. Si je maintiens que les premières saisons de The Flash et Arrow sont de très bonne factures avec de véritables bon moments de télévision, il est vrai que les saisons d’après n’atteindront jamais les hauteurs des premières, sauf durant les cross-over annuels, qui permettront d’exploiter à fond le côté surréaliste de l’univers DC. C’est aussi cela le tour de force de la série Flash, étendre l’horizon de l'univers partagé qu’avait créé Arrow. 

Car avant The Flash, Arrow c’était très terre à terre : pas de méta-humain, pas de crise interdimensionnelle, pas de magie. Le peu de surréaliste que la série se permettait, c’était un peu de mysticisme inexpliqué mais pas inexeplicable. Mais l’apparition de Barry Allen dans Arrow puis dans sa propre série à tout changé. Oliver et Barry sont ainsi devenus deux piliers de DC à la télévision, qui est un média qui a le potentiel d’atteindre énormément de monde, fondant la Ligue des Justiciers de cette chronologie et au diable Superman , Batman et Wonder Woman . Des combats de rue de Starling City, à l'affrontement contre l’Anti-Monitor, l’univers s’est peu à peu permis d’assumer pleinement son héritage venant des pages des comics, avec récemment l’ajout des bottes dorées pour Flash au bout de 8 saisons tout de même. 

Je profite de parler du nombre de saisons pour évoquer une raison simple mais importante à mentionner. The Flash, c’est 9 saisons sur 9 ans. Exister aussi longtemps, ça laisse une trace. Exister en parallèle d’autres séries connectées a également permis d’établir DC et ces personnages comme les références des comics à la télévision avant Marvel et Netflix. En plus, mise à part pour Les Agents du Shield, les autres séries Marvel c’était sur Netflix, et donc visionnables d’un coup, ce qui réduit considérablement l’impact culturel d’une série en la privant du temps qu’il faut pour s’intégrer dans la vie des spectateurs, malgré les retours positifs de Daredevil et Jessica Jones notamment. Les comics à la télévision durant les années 2010, c’est donc Oliver Queen et Barry Allen .

La série The Flash a su faire de très bon choix concernant son casting. Au-delà des apparences physiques (tout le monde est très beau, c’est la CW après tout), Grant Gustin est un acteur charmant qui a su interpréter des moments émouvants dans les meilleurs épisodes de la série, et il incarne parfaitement le personnage du début à la fin. Mais sa némésis, Reverse Flash, est également un tour de force de casting, qui a permis d'iconiser la série dès sa première saison. Matt Letscher et Tom Cavanagh sont tous deux d'excellents Eobard à leur manière. Cavanagh aura eu plus de temps pour travailler son personnage, et toute la première saison est pimentée par sa présence, rendant toutes ses scènes intenses et dangereuses. Bref un vilain à la hauteur de son héros. Zoom en saison deux reste le plus menaçant physiquement, mais Reverse-Flash est l’ultime ennemi de Barry, et c’est toujours un plaisir à voir. 

Mais l’intelligence du casting ne s’arrête pas là. La série sait rendre hommage au passé. Comme mentionné précédemment, John Wesley Shipp, le Barry Allen de la série de 1990, revient ici dans le rôle de Henry Allen, le père de Barry, accusé à tort du meutre de sa femme. Au-delà du clin d'œil, Shipp est un excellent acteur et fonctionne très bien avec Gustin et les deux auront des moments très touchants. Mais ce n’est pas fini ! Quand on pense que le personnage d’Henry ne reviendra pas dans la série, paf ! 

Jay Garrick, le Flash d’une terre parallèle est joué par John Wesley Shipp. Il deviendra récurrent dans la série de voir Jay Garrick conseiller Barry, et là aussi, au-delà du clin d'œil, c’est aussi voir un acteur guider la prochaine génération au travers d’un même personnage. Peu de gens sont au courant de ces niveaux d’interprétations, mais cela crée une sympathie certaine envers cette relation et ces personnages, dans et en dehors de la diégèse de la série, pour les fans qui font vivre la série sur les réseaux sociaux et se battent pour le renouvellement des séries qui les tiennent à coeur. Cette démarche est aussi une preuve de la révérence des créateurs pour l’univers du personnage ainsi que son histoire, dans les comics mais aussi en dehors, et cette admiration se retrouve généralement dans la qualité de la série en elle-même.

C’est fini là, non ? Et bien non toujours pas ! Barry Allen de la série de 1990 fait son retour dans le crossover Crisis On Infinite Earths de la CW. Une occasion de donner une conclusion digne de ce nom au personnage après l’annulation de la série. Quand je disais que John Wesley Shipp est importante à la mythologie de Flash, je n’exagère pas (surtout qu’il reprend son rôle de Jay Garrick dans la série Stargirl en plus !).

Bref, revenons à la série en elle-même. Car c’est bien sympathique cette manière de rendre hommage au personnage dans ses itérations précédentes, mais si la série ne tient pas la route, ça ne vaut pas grand chose. J’ai toujours suivi un peu l’actualité des séries des CW, et les retours des dernières saisons de The Flash n’étaient pas grandioses, loin de là. Alors comment expliquer cette popularité ? D’excellentes premières saisons grâce à des interprètes très bien choisis et charismatiques, un respect de l’histoire du personnages, du cœur et de l’émotion. L’attachement envers le personnage est là, et il persiste même au travers des périodes de moins bonne qualité. Cette série a su arriver au bon moment, combler un manque chez les fans, et attirer les néophytes avec une bonne écriture, le tout sur une chaîne gratuite (aux États-Unis du moins, en France c’est une autre histoire). The Flash a pu s’appuyer sur Arrow, comme Barry a pu le faire sur Oliver , mais la série a développé sa propre identité et a fourni aux fans du personnages des comics, et aux nouveaux venus de la série de quoi vivre les aventures de l'homme le plus rapide du monde sur leur télévision, et ça, ce n’est pas rien.

The Flash (2023)

Flash au cinéma, c’est une tout autre histoire. Il y a plein de films animés, mais ils ne sont que très rarement prévus pour des sorties en salles, et n'impliquent pas le même rayonnement que pour les projets à plusieurs centaines de millions de dollars.

Il y a 9 ans (oui oui j’ai vérifié), Ezra Miller est annoncé comme l’interprète de Barry Allen . Il apparaît pour la première fois dans Batman v. Superman : L’aube de la Justice deux ans plus tard, et sera également dans le film Justice League. Un simple caméo dans Batman v. Superman : L’aube de la Justice , c’est dans Justice League que l’on voit le personnage de manière plus détaillée. Et… ce n'est pas la joie. Le présence de Whedon a l’écriture des reshoots en fait un bouffon ennuyeux et incompétent qui ne comprend pas visiblement le concept pourtant simple du brunch. Comme futur scientifique de la police, on repassera. 

La version alternative du personnage dans Zack Snyder's Justice League reste certes ennuyeux et hyperactif mais il n’est pas non plus stupide et à l’occasion d’avoir son moment pour prouver qu’il a du potentiel. Au final, sans film entièrement dédié au personnage, difficile de vraiment saisir l’essence et l’évolution du personnage, mais il y a en tout cas une base solide sur laquelle s’appuyer pour approfondir le personnage dans le film (qui n’est pas encore sorti à l’heure où j’écris ces lignes). 

On sait que The Flash servira a reboot l’univers DC au cinéma pour démarrer le DCU, grâce aux éléments du scénario repris de Flashpoint de Geoff Johns et Andy Kubert. Le public sera-t-il convaincu par l'interpréation du personnage dans le film d'Andy Muschietti ? Ezra Miller va-t-iel rester en tant que Barry Allen après ce film, en dépit des accusations à son encontre ? Seul le temps nous le dira.

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