Une légende de l'industrie du comics vient de nous quitter. Neal Adams, artiste qui a révolutionné l'univers Batman et lutté pour les droits des créateurs de comics, entre autres événements marquants de sa carrière, est décédé hier à l'âger de 80 ans à cause de complications liées à une septicémie, d'après les informations dévoilées par sa femme Marilyn Adams au Hollywood Reporter.
Figure de la transition entre le Silver Age et le Bronze Age, Neal Adams a débuté son oeuvre lors des années 60 en commençant à publier chez Archie avant de faire son trou chez les Big Two à l'aube de la décennie suivante qui le verra devenir un artiste majeur des comics. Jonglant entre des pages de Strange Adventures, X-Men, Avengers ou Brave and the Bold, il laisse son empreinte sur bon nombre de titres cultes de cette période mais deux autres runs qu'il menait simultanément avec l'auteur Dennis O'Neil constituent son oeuvre majeur.
Avec son style plus photoréaliste, il redéfinit Batman et son univers à travers des épisodes des séries Detective Comics et Batman dans lesquels il co-crée Ra's Al -Ghul et sa fille Talia ou encore Man-Bat, avant de réintroduire Two-Face et, surtout, rédéfinir le Joker qui abandonnera ses racines comiques pour devenir le vilain que nous connaissons tous. Sous l'impulsion du duo de créatifs, le Chevalier Noir abandonnera ainsi l'esprit du show télévisé des années 60 pour gagner en réalisme et apporter de vraies menaces face au héros.
En parallèle, O'Neil et Adams ont également mené un run mythique sur le titre Green Lantern /Green Arrow , en y développant des thématiques sociales fortes qui n'avaient pas l'habitude d'être traitées dans les pages d'un comicbook, comme l'addiction à la drogue d'un des sidekicks. Ce run est aussi marqué par la création de John Stewart , une des premières figures majeures noires de DC. Il s'était par la suite éloigné des 2 gros éditeurs à la fin des années 70, signant des apparitions ponctuelles au fil des années comme pour le récent Fantastic Four Antithesis en 2020 ou son retour sur Deadman en 2017, personnage qui le fit découvrir aux yeux du public 50 ans auparavant.
Au-delà de son travail créatif chez Marvel et DC, Neal Adams laissera un héritage conséquent au monde des comics puisqu'il a particulièrement oeuvré pour la reconnaissance des droits des artistes et permis de nombreux changements notables dans l'industrie. Il a notamment lutté pour permettre aux dessinateurs de récupérer les planches originales envoyées aux éditeurs, qui avaient l'habitude les garder et parfois même les jeter. C'est notamment ce qui a poussé Marvel à rendre bon nombre de planches de Fantastic Four, X-Men ou Hulk à Jack Kirby.
Celui qui a influencé d'autres figures célèbres comme Bill Sienkiewicz ou Frank Miller a aussi participé à lutter pour la reconnaissance de deux autres icônes de l'industrie du comics, à savoir Jerry Siegel et Joe Shuster, les créateurs de Superman . C'est grâce à ce combat que leurs noms sont aujourd'hui toujours associés à l'Homme d'Acier lorsque le personnage est exploité.
Avec la disparition de Neal Adams, les lecteurs perdent un artiste qui a provoqué un tournant dans le monde du comics. Il l'a fait entrer dans une nouvelle ère et posé les premiers jalons du comics moderne.
Toutes nos plus sincères condoléances vont à sa femme et sa famille. Que ce géant de l'industrie puisse reposer en paix. Pour célébrer son art, voici quelques couvertures icôniques que nous laissera Neal Adams.
Pour moi la meilleure illustration de cette légende des comics restera sans aucun doute la couverture complète du comics "Superman vs Muhammad Ali" juste le fait d'avoir dessiné toutes les célébrités de l'époque ainsi que ses collègues aux côté des personnages de DC est juste grandiose
en plus de sa carrière qui atteste que c'est effectivement une légende qui s'est éteinte .... R.I.P
Ca fait longtemps que je ne suis pas revenu en ces lieux ayant un peu delaissé le suivi de l'actualité comics et de leurs adaptations. MAis là je ne pouvais pas passer à côté de cet evenement.
"Sous l'impulsion du duo de créatifs, le Chevalier Noir abandonnera ainsi l'esprit du show télévisé des années 60 pour gagner en réalisme et apporter de vraies menaces face au héros. "
-> C'est exactement mon ressenti. Je ne pouvais pas m'interesser aux comics batman un peu cartoonesque avec son côté souriant alors qu'à la même epoque Curt Swann faisait du bon boulot sur Superman.
Neil Adams est pour moi le meilleur dessinateur des années 60 à la fin des années 90. Son dessin me donnait envie de lire l'histoire et tant pis si celle ci n'a pas beaucoup d'interet.
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