[Review VF] Marqués Tome 1

[Review VF] Marqués Tome 1

L’équipe créative derrière Sonata est de retour chez l’éditeur Delcourt avec le premier tome de leur nouvelle série : Marqués. David Hine, Brian Haberlin et Geirrod Van Dyke signent à nouveau un récit fantastique faisant la part belle aux personnages féminins, et à destination d’un public plutôt jeune adulte.

Après des années sans réelle menace occulte, Les Marqués - ces sorcières modernes recouvertes de tatouages qui sont autant de glyphes magiques - utilisent leurs pouvoirs de manière ludique et vivent comme des Rock Stars, jusqu'au jour où une nouvelle forme de magie hybride, terrifiante et destructrice, apparaît... Elles vont devoir assumer pleinement leur rôle de protecteurs de l'humanité.

Avec Marqués, David Hine nous plonge dans un univers plus contemporain que ce qu’il a pu imaginer pour Sonata. Il surfe sur la thématique très à la mode de la magie et de la sorcellerie. On va forcément penser à Harry Potter, on va aussi pouvoir y voir une référence aux X-Men, puisqu’il s’agit d’une jeune fille ayant des capacités particulières insoupçonnées, qui rejoint une communauté, presque une sorte d’école, qui va l’aider à maitriser ses pouvoirs et découvrir qui elle est vraiment. De ce point de vue, l’installation de l’univers et du concept des Marqués est plutôt rapide et efficace. En quelques cases, on réussit à saisir de quoi il en retourne. Mais pour tout le reste, que ce soit le développement des personnages ou l’introduction de la nouvelle magie hybride dangereuse, c’est justement beaucoup trop rapide. Il s’agit de l’un des défauts que l’on pouvait également retrouver sur Sonata : on ne nous donne pas de fondations assez solides pour rendre la suite crédible. Si l’on prend le personnage de Liza, son évolution sur ce premier arc, voire seulement le premier numéro, est extrêmement rapide. À peine présentée, elle se retrouve déjà dans la tourmente et prend le rôle qu’elle aura par la suite (et qu’on va essayer de ne pas spoiler). Ses motivations ne sont pas forcément évidentes à saisir. On pourrait mettre ça sur le compte de la soif de pouvoir, mais elle va tout de même très vite dans les extrêmes. Son traitement sur la fin du tome est par contre déjà plus réussi, avec un final joliment réalisé, qui offre quelques couches d’épaisseur au personnage.

Il est intéressant que le personnage de Saskia, sur qui s’ouvre l’histoire, s’avère finalement ne pas vraiment être le personnage principal de ce tome. Elle sert simplement d’introduction dans cet univers. Elle est comme le lecteur qui est plongé dans ce monde et en découvre les règles en même temps qu’elle. Cet outil narratif, et le changement de point de vue qui suit, est plutôt appréciable. On aimerait tout de même que Saskia, à qui on s’attache en premier, soit un peu plus développée et remise au cœur de l’histoire. On peut espérer que ce soit le cas pour le second tome. Au niveau de l’intrigue globale de ce premier arc, Hine nous propose quelque chose d’assez classique, que l’on va assez régulièrement retrouver dans ce genre d’univers, on peut une nouvelle fois penser aux X-Men, ou même à Umbrella Academy. Déjà vu, donc, mais loin d’être inintéressant ou ennuyeux pour autant. La lecture est très dynamique parce qu’il se passe beaucoup de choses en seulement cinq numéros, et si ça a le défaut d’être trop rapide par moment, c’est en tout cas divertissant et ça se lit très bien. Ce Marqués sera donc peut-être une lecture à recommander à de plus jeunes lecteurs, qui n’ont pas forcément un gros bagage comics derrière eux, et qui devraient y prendre plus de plaisir que des lecteurs confirmés.

Au dessin, Brian Haberlin est fidèle à son style, on retrouve des personnages assez photo-réalistes, dont l’encrage et la colorisation de Van Dyke donnent un effet très « numérique ». Cela contraste même énormément avec les arrière-plans, au point que l’on a parfois l’impression que les personnages sont simplement « posés » sur les décors. C’est un style plutôt moderne, qui divisera sans doute beaucoup de lecteurs. Je trouve ça assez perturbant, voire même trop statique dans beaucoup de scènes. Mais le plus embêtant est peut-être le découpage des planches, avec sans arrêt des cases superposées les unes aux autres, en forme d’escalier. Il est vraiment difficile d’y voir l’intérêt narratif, ça ne rend pas la lecture plus fluide, ni même plus dynamique. On souligne tout de même l'inventivité dont a fait preuve Haberlin dans la création des tatouages, glyphes et autres formes et créatures que l'on découvre dans le récit. Ainsi que l’effet plutôt agréable de l’encrage très épais sur les contours des personnages, et la qualité de la colorisation sur le travail des ombres et de la lumière.

En Résumé

 

LES POINTS FORTS

- Lecture fraîche et moderne
- Une thématique populaire plutôt bien utilisée
- Un intrigue bien maitrisée
- La colorisation

LES POINTS FAIBLES

- Trop rapide sur certains aspects du récit
- Des dessins qui diviseront
- Cible un public spécifique

 

3

Frais et moderne !

Conclusion

Un titre que l’on peut considérer comme plutôt adapté à un lectorat « jeune adulte », qui surfe sur la mouvance des histoires fantastiques autour de la magie, mais qui devrait trouver son public.

 

 

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