[Critique] The Boys Saison 2

[Critique] The Boys Saison 2

La saison 2 de The Boys s'est terminée il y a quelques jours. Il est donc temps de faire un point sur ce qui s'est passé durant ces huit derniers épisodes. La deuxième saison a-t-elle été à la hauteur de la première ? Cyrille et Jeff se sont penchés sur la question... dans une review commune ! Et oui, il était supposé y avoir deux critiques mais étant donné que les deux compères sont tombés d'accord sur 99% des points évoqués, c'est une review commune qui a finalement été rédigée. Donc, une critique mais, en réalité, deux avis.

Enfin, à noter également que les spoilers ont été réduits au minimum, mais qu'il y en a bel et bien. Pour ceux qui ne veulent rien savoir de la série parce qu'ils ne l'ont pas encore vue, vous n'êtes peut-être pas sur le bon article :)

Bien sûr, n'hésitez pas à dire ce que vous en avez pensé dans les commentaires !

L'avis de Cyrille et Jeff

Comme pour la première saison, cette deuxième saison a immédiatement fait parler d'elle. Mais pas pour les mêmes raisons. Cette fois, ce n'est pas le contenu qui a été au coeur des feedbacks mais bien la méthode de diffusion. Et pour cause, la saison a commencé avec trois épisodes lâchés en une seule fois avant d'avoir un rythme plus classique d'un épisode par semaine (même si la diffusion se fait sur Amazon Prime). Pour revenir sur la critique des gens qui veulent pouvoir regarder d’une seule traite la saison (voir news ici), nous rappelons qu'il s'agissait là d'une décision des créateurs et non de la plateforme de diffusion. Libre à eux de nous offrir ce qu’ils pensent être la meilleure manière d’apprécier The Boys. Surtout quand lesdits épisodes ont une durée d’une heure. Maintenant, passons à la critique pure et dure. 

La saison 1 abordait des thèmes actuels intéressants notamment le consumérisme des super-héros et la manière dont la politique de nos jours est un show de télé-réalité grandeur nature. Elle se terminait avec l’équipe de Butcher en cavale tandis que ce dernier découvre que sa femme est toujours en vie et, surprise, vit avec l’enfant d’Homelander qui possède lui aussi des pouvoirs. A partir de là, nous allons assister au cœur de la série évoqué plus haut, à savoir la manipulation du peuple pour pouvoir continuer à entretenir son pouvoir. En effet, malgré les revers qu’endurent les Seven, la lutte pour rester au sommet reste intense avec Homelander cherchant à conserver son rôle de « Dieu », Queen Maeve cherchant à se protéger, A-Train devant récupérer de son attaque, Starlight jouant double jeu avec le reste de l’équipe pour combattre Vought et se protéger, Black Noir servant de chien de garde de l’équipe et The Deep plongeant dans la déchéance et continuant à enchaîner des péripéties plus loufoques les unes des autres.

A cela vient s’ajouter un nouveau membre, Stormfront, qui est au coeur de toute cette saison 2. Le fait qu'elle ait de nombreux secrets et qu'elle finisse avec Homelander fait qu'elle est concernée, directement ou indirectement, par une bonne partie des intrigues. D'ailleurs, les fins observateurs n'auront pas manqué de remarquer qu'au fil des épisodes, ils étaient en train de l'installer en boss de saison. Le personnage glisse de super-héroïne présente sur les réseaux sociaux et qui conteste les autres à personnage diabolique, manipulateur et boss de fin increvable. D'ailleurs, le combat final est tout bonnement à couper le souffle avec de nombreux retournements de situation, du suspense et une scène qui met uniquement en avant les femmes de la série et qui est, peut-être, une des meilleures scènes jusque-là (en terme d'intensité mais également en terme de réalisation).

De manière générale, les personnages ne se définissent pas par une attitude manichéenn (sauf pour Stormfront justement, nous allons y revenir juste en-dessous). Chaque personnage a un développement propre et n’est pas mis de côté. En ce sens, il sera intéressant de surveiller les outsiders avec, en tête, The Deep. Finalement, seuls les personnages de Butcher et de Hughie restent plus ou moins dans la lignée de la saison 1.

Et là où la série continue d’être actuelle, c’est lorsqu'elle aborde le racisme. Cela met d’accord la majorité des personnages et envoie un message de manière claire et efficace : le racisme ne devrait même pas exister. D'ailleurs, le seul personnage présenté comme étant véritablement raciste, est le seul personnage à être 100% méchant. De même, c'est également le personnage le plus vieux, ce qui renforce l'idée selon laquelle il s'agit d'une notion d'un temps révolu, et qu'il n'a plus sa place aujourd'hui. 

Avec cette deuxième saison, les critiques continuent de pleuvoir. On n'hésite pas à utiliser les memes, les trends, les vlogs, les stories, les vidéos, pour décrédibiliser l’adversaire. Qui plus est, The Boys se permet de dénoncer les coups marketings, comme l’inclusion et l’écriture des personnages LGBT dans les séries/films. Effectivement, la série montre que ces derniers ne représentent pas forcément la réalité et sont manufacturés pour pouvoir vendre. De même, les SJW sont également utilisés et il n'est pas rare qu'une critique de la toile au sens large soit soulevée. On peut penser à Stormfront qui, à peu de choses près, dit qu'il vaut mieux avoir 10 personnes qui gueulent de son côté plutôt que 10.000 personnes silencieuses. On peut également penser à la vidéo utilisée par la production afin de répondre aux gens qui critiquaient la méthode de diffusion (news disponible ici). C’est là l’un des gros points forts de la série. Elle a l'art et la manière d'être gore, directe et de tacler sans modération.

 

Également, l’un des thèmes importants de la série, la religion, reste toujours traitée même si cette fois-ci on s’attaque aux sectes. C’est donc par le biais de The Deep que nous allons découvrir comment fonctionne ces dernières. Sans qu’on ne sache comment cette partie du scénario va venir s’imbriquer dans la grande fresque de The Boys, les scénaristes parviennent à l’utiliser de manière judicieuse. En revanche, il y a quelques longueurs sur certains points du scénario, notamment le début de saison qui était un peu long, qui aurait mérité d'être écourté. Néanmoins, on sent que chaque chose a sa place dans la série et cela permet d'avoir une certaine cohésion.

D’ailleurs, ce dernier point est aussi assuré par la réalisation. Par exemple, elle oscille entre un film d’action tourné par les Seven avec une couleur chaude qui nous montre leur grandeur, puis prend une couleur froide quand on revient dans le monde réel, qui accentue la froideur et la dureté dans laquelle nos protagonistes doivent faire face. On peut aussi citer les différents médias, que ce soit un journal télévisée, une vidéo prise sur portable ou autre, ou même leur parodie de la Justice League en reprenant l’affiche de Batman V Superman  : Dawn of the Justice pour leur film Dawn of the Seven. On sent un vrai travail de la part de l’équipe pour rendre crédible tout ça.

Pour finir, on reviendra sur le jeu d’acteur de l’ensemble de la série qui reste constant même s’il y en a qui sortent du lot et d’autres qui ont toujours les mêmes expressions. Antony Starr qui joue le rôle du Homelander fait un travail incroyable sur son personnage. Il peut sortir tout une palette d’émotion en fonction de la situation. On peut le voir tantôt pleurer, tantôt être sérieux, tantôt jouer la comédie, on peut continuer encore longtemps à lister mais tout ça pour dire qu’il s’éclate dans son personnage pour notre plus grand plaisir. Clairement, il s'agit sans doute de l'acteur qui mettra tout le monde d'accord tant il peut nous glacer le sang d'un simple regard. On peut aussi citer Tomer Kapon qui joue Frenchie. Ce dernier s’en sort plutôt bien pour prendre l’accent français même si à un moment quand il parle en français on ne comprenait pas vraiment ce qui était dit. Vis-à-vis du côtés négatif, Butcher interprété par Karl Urban et Hughie par Jack Quaid ont toujours les mêmes expressions, ce qui est justifié par le scénario mais finalement limite plus qu’autre chose leur jeu d’acteur respectif.

En conclusion The Boys n’est pas une série tout public tant elle s’autorise de libertés. Néanmoins c’est ce qui fait sa force et en fait une œuvre intelligente, montrant qu’une histoire de super-héros peut aussi offrir matière à la réflexion.

En Résumé

 

LES POINTS FORTS

- Les thèmes abordés
- Ses personnages
- L’histoire
- La réalisation
- Le combat final
- Homelander et son interprète
- The Deep

LES POINTS FAIBLES

- Quelques longueurs
- Butcher et Hughie
- Le côté gore pouvant rebuter

 

4

Une fable contemporaine

Conclusion

Dans la même veine que la saison 1, The Boys continue à maintenir un niveau constant de qualité même s’il subsiste des défauts.

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  • JeReMuse
    JeReMuse

    il y a 4 ans

    Tout comme la saison 1, j'ai adoré cette deuxième fournée, maintenant vivement la saison 3! ^^ Et je ne comprends toujours pas comment les gens ont pu mettre des notes négatives juste à cause du mode de diffusion hebdomadaire...