La sélection de l'été 2020

La sélection de l'été 2020

Avec les beaux jours, la canicule, et le besoin de s'évader tout en restant en sécurité. Certains membres du staff on décidé de vous proposer des lectures comics aussi divers que possible, selon nos dernières lectures. On espère que vous pourrez y trouver une ou plusieurs lectures. N'hésitez pas à partager les votres dans les commentaires ;)

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JULIEN

Superman: Up In The Sky

Le scénariste Tom King s'attaque au personnage de Superman en solo avec un one-shot frais et très accessible qui sent bon la période estivale. Up In The Sky est une histoire en douze parties qui a été à l'origine réalisée pour une diffusion dans la chaine de magasins Walmart aux États-Unis. Il fallait donc un titre accessible, qui puisse se lire pour un public nouveau et à la limite, que chaque numéro soit compréhensible indépendamment. C'est ce qui fait que le format est assez particulier puisque King propose quasiment 12 mini intrigues, toutes reliées par un fil rouge, qui est le sauvetage d'une petite fille kidnappée et emmenée dans l'espace, aux confins de la galaxie. Clark abandonne tout pour partir la retrouver et se retrouve pris dans différentes histoires et situations, qui servent toutes à creuser le personnage, son rôle, son humanité, et surtout sa volonté de fer, il ne renoncera devant rien pour retrouver "une seule personne", ce qui est parfaitement mis en avant par l'écriture de King. Les dessins d'Andy Kubert sont superbes et apportent encore une plus grande qualité à cette série assez atypique mais qui offre un Superman que l'on aimerait voir plus souvent.

 

MIND MGMT Tome 1

L'éditeur Monsieur Toussaint L'ouverture nous propose enfin ce titre assez dingue de l'auteur Matt Kindt. Et si vous souhaitez faire travailler vos méninges durant l'été et vous plonger dans une histoire d'espionnage ultra passionnante, qui vous demandera une grande implication et ne cessera de vous surprendre tout du long, Mind MGMT est clairement pour vous ! On ne peut pas en dire trop sur l'histoire puisque tout est confidentiel et que les dossiers sont sous scellés. Vous vous retrouvez ainsi dans la même situation que Meru, au début de la série, qui va devoir reconstruire le puzzle de ce qui se passe dans toute cette étrange affaire. Pour vous aider, vous pourrez quand même découvrir des bouts de dossiers top secrets avec les profils de certaines personnes aux capacités particulières qui font ou ont fait partie de cette étrange organisation du Mind MGMT. Vous aurez même de quoi lire dans les marges des planches, ne ratez surtout rien ! Rien n'est laissé au hasard. On peut en tout cas vous promettre que vous ne ressortirez pas indemnes de cette lecture. Et si les dessins de Kindt peuvent vous gêner au premier abord, laissez-vous aspirer par l'intrigue et ce ne sera plus qu'un détail.

JEFF

 

Une touche de couleur

Une touche de couleur est un livre dans laquelle l'auteur raconte sa jeunesse auprès de ses grands-parents. Un récit dans lequel chaque page transpire la douceur et la sincérité. Vous prendrez de plein fouet la naïveté de l'enfant et la froideur de l'adolescent à travers des anecdotes extrêmement parlantes. Lorsque Jarrett parle de ses grands-parents, il parle de la guerre, de la séparation, des mariages de l'époque, de l'argent... En somme, le genre d'anecdote qui refait de temps en temps surface lors des repas de famille. L'autre point fort majeur est le fait que l'auteur décrit les personnes qui l'entourent comme elles le sont / comme elles l'étaient. Il ne semble y avoir ni édulcoration, ni diabolisation. Il faut prendre les personnages comme ils viennent avec leur complexité, leurs nombreuses qualités et leurs nombreux défauts. Tu peux aimer un personne à une page et le maudire à la suivante. Et la réponse est oui, tous les livres sont supposés être ainsi... mais très peu y parviennent et encore moins avec autant d'aisance. C'est un comics fait pour l'évasion. Il est donc parfait pour une sélection de l'été.

 

Daybreak

On ne peut pas vraiment dire qu'il s'agit d'un titre qui respire le soleil mais il aura le mérite de changer un peu. Daybreak est un comics aussi déroutant que bon (et par bon, entendez en réalité "très bon" ou même "excellent"). Le synopsis est assez simple en fait : il y a des choses dehors qui bouffent les vivants. Donc vous vous planquez avec les quelques autres vivants qui restent et vous essayez de trouver de quoi survivre. En somme, il s'agit d'un survival tout ce qu'il y a de plus classique. Sauf qu'il s'agit là de la seule "banalité" de ce comics. Pour tout le reste, c'est un festival d'originalité et de prises de risque. Le gros point fort du récit réside dans la narration. En fait, tout le comics utilise le point de vue interne. Pas d'intervention du narrateur et pas d'intervention de votre part. Vous êtes à la place d'un personnage (toujours le même), vous voyez ce qu'il voit (on ne sait donc pas à quoi vous "ressemblez"), mais vous ne dites rien. Cette approche sous-entend également que le personnage en face de vous est, indirectement, dans un monologue continuel puisque vous ne répondez jamais. C'est une approche peu commune qui va conditionner toute votre lecture. Et c'est également ce qui va la rendre si intéressante malgré un récit, finalement, très simple à résumer.

 

SOFIA

Harley Quinn : Breaking Glass

En mai dernier, Urban Comics a lancé un nouveau label, Urban Link, avec des titres destinés au lectorat Young Adult, mais pas que. En effet, chaque ltitre paru à ce jour peut être lu dès 12 ans et jusqu'à 99 ans (et plus hein). Dans Breaking Glass beaucoup de thèmes forts et très actuels se croisent pour donner vie à un récit de société. Il y est question de féminisme, de la notion de Justice , d’indépendance et de la lutte contre les intolérances de toutes sortes. La narration se fait du point de vue de Harley qui raconte cela comme si c’était un conte de fées. Mariko Tamaki (Supergirl : Being Super - également chez Urban Link) a très bien saisi le caractère de la jeune fille, sa manière de parler est vraiment en raccord avec l’idée qu’on peut avoir d’elle étant adolescente. Si on l’a déjà aperçu dans sa version adulte dans les comics ou sur le grand écran, nous sommes frappés à quel point tout concorde. Harley est très attachante. Sa vision du monde est unique, sa personnalité pétillante et imprévisible nous emporte, et l’innocence sous-jacente dans tout ce qu’elle est encore est extrêmement communicatif. Impossible de la détester, vraiment. Ce roman graphique regroupe également des personnages LGBTQ et de différents horizons ethniques. Ivy en fait partie. Sa force et sa détermination à protéger son quartier et ses idéaux la place dans une position de maturité très impressionnante. Bien entendu, que serait une histoire DC Comics sans véritable méchant. Ici, il est incarné par la famille Kane, dont le fils John Kane fait partie des privilégiés. Le Joker est également de la fête, ce qui vient compliquer les choses. Son intérêt pour le chaos le rend aussi dangereux qu’imprévisible, et cela éveille la curiosité d’Harley. On ne peut pas dire qu’il y ait de la romance, vraiment pas. Certes il y a un petit jeu du chat et de la souris, mais c’est plutôt de la curiosité au vu des actions de chacun. Dans ce roman graphique, Tamaki veille surtout à explorer les liens familiaux sanguins ou non, et l’amitié. Le dessin de Steve Pugh est simplement sublime. Le trait est doux, l’utilisation des couleurs est intelligente car elle arrive à se calquer sur la narration et l’ambiance que la scénariste impose. On est souvent sur de la bichromie, chose plutôt rare à ce niveau. L’ensemble est d’une finesse rare qui force l’admiration et le respect. Breaking Glass a été une lecture rafraichissante. On découvre une Harley toute en jeunesse et pleine de vie, dont l’humour nous transporte aisément sans en faire des caisses. C’est naturellement bien écrit, Mariko Tamaki veillant à respecter les plus beaux récits du personnages paru à ce jour.

CYRILLE

Fear Agent Omnibus

Idéal pour l'été ! Une grosse claque signée Remender qui va vous faire vire une aventure spatio-temporelle épique ! On y suit Heath Huston, un Fear Agent alcoolique, qui survit en faisant des petits boulots. Derrière ce résumé grossier se cache plusieurs thèmes comme la dépendance, la tristesse, le deuil, et aussi avancer. Là où on ne s'ennuie pas, c'est que l'auteur nous réserve plusieurs révélations ou retournements de situation au fil de l'histoire, et quand on arrive à la fin de l'oeuvre, on veut juste tout relire pour mieux apprécier ces détails qui préparer déjà le terrain. Au niveau des dessins, on a une team de Tony Moore et Jerome Opena, donc vous allez pouvoir vous régaler au niveau de la rétine ! Concernant l'édition en elle-même, elle est lourde mais a le mérite de réunir l'ensemble des épisodes de la saga en plus des anthologies faites sur le personnages par d'autres auteurs. Sincèrement, le seul reproche de l'oeuvre serait qu'une fois commencée, il y est difficile de s'arrêter. C'est probablement l'une des oeuvres phares du scénariste et si on ne devait en choisir qu'une parmi toutes celles qu'il a écrites, je dirais sans aucun doute celle-ci.

 

Vision

Avec la série Vision, Tom King s'attaque à l'androide Marvel. Cette dernière souhaite fonder une famille, mais est-ce bien raisonnable pour autant ? Dans cette sorte de huit-clos familiale, l'auteur nous fait suivre donc le quotidien de la famille Vision. Les thématiques abordées ici sont l'humanité et la famille. En effet, la Vision veut que sa famille se comporte comme une famille humaine, néanmoins ce sont des androides de base. Du coup on assiste à une certaine froideur dans cette famille appuyée par les dessins de Gabriel Walta. Ce dernier s'adapte parfaitement au cadre intimiste de l'histoire, ce qui permet de renforcer cette impression d'histoire "indépendante" alors qu'elle se déroule bien dans l'univers Marvel. Cette histoire se veut tragique et King y arrive parfaitement. C'est parfois malsain mais reste une pépite à lire. Il se sert avec brio de la continuité du personnage pour proposer une histoire qu'on trouve habituellement dans les séries indépendantes.

 

MEESTAKE

The Weatherman

On commence avec un titre qui m'avait déjà intrigué lors de sa sortie VO mais que je n'avais pas pu continuer faute de temps, moyens... J'ai pu me rattraper à sa sortie en VF et quelle bonne surprise ! Dans un futur fort fort lointain (on est en 2770 quand même), l'humanité s'est installée sur Mars après qu'un tragique attentat ait tué 18 milliards d'invidus sur Terre quelques années auparavant et que les coupables n'aient jamais été arrêtés. Les rescapés sont évidemment encore traumatisés par cet événement mais ont retrouvé un semblant de vie normale sur cette nouvelle planète. On rencontre alors Nathan Bright, présentateur météo très drôle mais parfois agaçant, et les ennuis arrivent très vite pour lui. Je n'irais pas plus loin dans le synopsis pour que la découverte des rebondissements restent intacts mais ça va très vite, Jody LeHeup arrive à planter son décor, ses personnages sans délaisser l'action. L'auteur introduit pas mal de personnages sans que cela paraisse lourd et s'ouvre des portes pour la suite de son récit. Cet univers futuriste teinté d'influence steampunk paraît plutôt crédible, le tout très bien illustré par le trait dynamique de Nathan Fox et les couleurs vives de Dave Stewart. Une très belle découverte qui vaut le détour, d'autant que le tome 1 est à 10€ jusqu'à la fin de l'année.

 

Les sagas Marvel de l'été : House of X/Powers of X & Absolute Carnage

  

Je triche un peu mais ces événements sont pour moi indissociables. Parus simultanément, ces deux récits ont marqué mon été lors de leur parution originale l'année dernière. D'un côté, Jonathan Hickman fait un retour fracassant chez la Maison des Idées en proposant une refonte de l'univers X-Men après des années d'errance. Le scénariste introduit de nombreux concepts, comme à son habitude, et lance des pistes qui seront exploitées par la suite dans les différentes séries mutantes. On sent qu'Hickman a un plan sur le long terme car après un an de publications X-Men sous sa direction, de nombreux mystères restent entiers. Grâce à lui, les mutants retrouvent enfin une place importante sur l'échiquier Marvel. Pour couronner le tout, Pepe Larraz et R.B. Silva sont au top de leur forme et offrent de magnifiques pages. Concernant Absolute Carnage, malgré le caractère événementiel donné au titre avec ces multiples tie-ins, il s'agit avant tout d'un chapitre du run de Donny Cates sur Venom . Mais cette lecture a été un coup de coeur, le scénariste écrit parfaitement la relation entre Eddie Brock et son symbiote, sa confrontation avec Carnage est très bien menée et la présence du culte dédié au symbiote sanguinaire le rend encore plus menaçant. Le récit tend parfois vers l'horreur sans trop en faire, avec un Ryan Stegman qui retranscrit très bien l'atmosphère pesante qui se dégage au fil des numéros. Hâte maintenant de découvrir King in Black cet hiver, le prochain event dérivé de la série Venom de Donny Cates.  

 

 

AFA

Parker

Non, point de Peter aux grandes responsabilités par ici. Il s'agit du criminel créé par Stark (non, pas Tony mais Richard, le célèbre auteur de polar) qui a, avec son personnage, révolutionné le polar tout en rendant incontournable la figure du gangster dur-à-cuire. Cette intégrale reprend les 4 adaptations des romans de Stark signées par feu Darwin Cooke. Non seulement c'est très fidèle au matériau original mais c'est surtout d'une beauté et d'une efficacité redoutables. Le maître était au sommet de son talent et expérimentait les techniques graphiques et narratives pour notre plus grand bonheur. Loin des couleurs criardes des récits de superslips, Cooke à choisi une teinte monochrome différente pour chaque histoire. On se fait très rapidement aux choix graphiques atypiques qui, loin d'être gratuits, renforcent la lisibilité du récit de façon à ce que rien ne vienne perturber la lecture. À peine a-t-on commencé qu'on ne peut plus lâcher le bouquin. C'est une réussite à tout point de vue et il serait criminel de passer à côté. 

 

Stray Bullets

Oui, encore un polar. Mais après tout, quoi de mieux qu'un bon polar sur la plage ? Delcourt a sorti l'intégralité de la première série (ainsi qu'une mini-série) en 3 gros pavés complètement indispensables. Ce titres récompensé est l'oeuvre majeure de David Lapham (et de son épouse). Cette série suit le destin de différents personnages qui ont en commun d'avoir mal tourné. Auteurs ou victimes de violence, les voilà pris dans une spirale infernale qui ne peut pas bien s'achever. Presque chaque épisode peut se lire indépendamment mais les destins s'entrecroisent et une fresque globale se dessine progressivement sous nos yeux. Souvent drôle, presque toujours violente, parfois dramatique et touchante, cette série est un coup de poing renouvelé à chaque épisode. Addictive, sombre et mémorable, Stray Bullets est un titre authentique, éloigné des clichés et sans concession.

Adrien

Spider-man : Life Story

Si vous cherchez une saga de l'été, ne cherchez pas plus loin ! Sorti en début d'année, Spider-man : Life Story raconte toute la vie de Peter Parker . Sauf qu'il y a une astuce, vous vous en doutez, tout Spider-Man en un album, il ne faut pas exagérer. L'idée est simple : si le début de l'histoire ressemble beaucoup à ce qu'on connait, la suite va faire vieillir Peter Parker à un rythme normal. Chaque chapitre s'attarde sur une décennie, et le héros se prend 10 ans dans la face. Mais ce n'est pas tout puisque la série est très référencée. En effet, l'authentique Spider-Man a eu, à chaque décennie, des récits marquants, et le scénariste, Chip Zdarsky, s'en sert pour conter cette version du personnage. Il en ressort en quelque sorte l'histoire ultime de Spider-Man , qui plaira autant aux fans qu'aux néophytes. Et comme c'est un récit complet, pas de prise de tête, et tout est bien ficelé. Aux dessins, il y a en plus un grand habitué de L'Araignée : Mark Bagley. Bref, tout est au top !

 

Shaolin Cowboy

Après Panini et Glénat, Futuropolis récupère les droits de Shaolin Cowboy, et ça lui va bien. L'histoire est assez loufoque : un cowboy shaolin est dans le désert, et se fait attaquer par le Roi Crabe et ses créatures. Elle ne peut sembler qu'un prétexte à la débauche visuelle que propose Geof Darrow. Les planches sont magnifiques, riches en détails, inventives et avec une lisibilité d'action impressionnante. Futuropolis ne s'y est pas trompé, et propose les albums en très grand format, pour en profiter à fond. Deux tomes sont sortis en juin et juillet, et un troisième est normalement prévu. Totalement délirant, le récit est très épuré, et permet de se projeter dans des réflexions métaphoriques. En tout cas, ce sont des albums qui peuvent se lire très vite, mais qui appelle beaucoup à la relecture. Les dessins sont tellement passionnant à regarder qu'on y revient avec plaisir. L'univers de travail de Darrow fait appel aux Wachowski, à Moebius, à Kirby, à Tezuka... Bref, si ça vous parle, foncez !

 

Voilà pour les lectures de l'été ! N'hésitez pas à nous dire ce que vous avez pensé de notre petite sélection ou à ajouter vos propres conseils de lecture en commentaire !

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