[TPAMC#13] Secret Six : Six fois plus de fun !

[TPAMC#13] Secret Six : Six fois plus de fun !
Cette semaine "Touche pas à mes comics" s'intéresse à l'équipe trop peu connue des Secret Six et de leur excellente série !

Bonne lecture et n'hésitez pas à réagir et à donner votre avis.



SECRET SIX : SIX FOIS PLUS DE FUN !


Secret Six, voilà un exemple de série pour laquelle beaucoup d’amateurs de comics sont d’accord pour dire que c’est une très bonne série, mais que personne ne connait vraiment. Et pourtant c’est tellement vrai qu’elle est bien cette série, mais les faits sont là, peu de monde la connait vraiment et elle se vend très moyennement, de quoi survivre certes, mais bien loin du top des ventes (voir le TPAMC de la semaine dernière).
Cette fois je ne vais pas vous expliquer le pourquoi du comment que la série ne marche pas, comme j’avais essayé de le faire avec Wonder Woman , non, maintenant que j’ai enfin réussi à virer Leto du bureau et à l’enfermer dehors, je vais en profiter pour faire l’éloge des Secret Six de Gail Simone et essayer de vous convaincre que s’il y a bien un comic DC à acheter depuis deux ans, c’est celui là ! Je spoile un peu sur les deux mini-séries qui introduisent l’équipe, désolé pour ceux que ça dérange, mais elles ont déjà quelques années maintenant et faut bien que je parle de quelque chose ! J’essaierais d’en dire moins sur la série actuelle.

Commençant par le commencement avec un peu d’histoire…. Zzzzzz… on ne s’endort pas s’il vous plait ! Là au fond, Mr. Scarecrow, si ça ne vous intéresse pas vous sortez, c’est bien clair ? Bon, allons-y.


Il était trois fois les Secret Six.

Les Secret Six ça commence en 1968 (je sais, j’étais pas né non plus) avec la première version de l’équipe qui apparaît dans une série éponyme en sept numéros, créée par E. Nelson Bridwell et Frank Springer. Il s’agissait d’agents secrets qui opéraient sous couvertures (enfin je crois), on va citer leur nom pour être complet même si tout le monde s’en fou : August Durant, Lili de Neuve, Carlo di Rienzi, Tiger Force, Crimson Dawn, et King Savage. Le point commun avec les Secret Six actuels, en dehors du fait qu’ils soient six (je vous apprend rien) est le personnage de Mockindbird, celui qui tire les ficelles en restant anonyme.



Une deuxième version de l’équipe apparaît en 1988 dans Action Comics Weekly #601 par Martin Pasko et Dan Spiegle , où il est révélé que Mockingbird est en fait Durant (celui de la première équipe), qui va réunir l’ancienne équipe, et en créer une nouvelle. Au final toute la première équipe se fait buter et l’affaire est réglée, passons aux choses sérieuses avec la version moderne.

Elle fait son apparition en 2005 dans un récit prologue au crossover Infinite Crisis intitulé « Villains United », sous la plume de Gail Simone et le crayon de Dale Eaglesham.


Et si on faisait bande à part et qu’on se mettait tous les plus grands vilains de l’univers à dos ?



Le titre est parlant, la mini-série s’appelle Villains United (les vilains unis pour ceux qui ont beaucoup de mal), et c’est bien ça, tous les vilains s’unissent, sauf six irréductibles qui refusent, et qui vont bien en prendre plein la gueule pour ça.
Pour remette un peu dans le contexte, on est dans le prologue d’Infinite Crisis, la JLA va mal, une crise approche, et les vilains ainsi que la plupart des héros apprennent qu’une partie de la JLA s’amusait à effacer les souvenirs des vilains pour ne pas qu’ils se souviennent de leurs identités secrètes et attaquent leur proche (tout ça c’est dans Identity Crisis). Tous les vilains du DCU outragés (genre ils font jamais pire) décident de se réunir et d’attaquer ensemble pour se venger. C’est la société des vilains, avec Luthor (pas le vrai) à leur tête qui recrute tous les vilains, mais à côté de ça un mystérieux Mockingbird fait son équipe de son côté, composé de six membres (qui mettent en rogne les autres vilains parce qu’ils veulent pas jouer avec eux dans le bac à sable) qu’il envoi au casse pipe contre toute la société !

Ces six sont Scandal Savage, Catman, Deadshot, Cheshire, Ragdoll (goody !)et Paradémon. Ils ne vous disent absolument rien ? Ou à peine vaguement un ou deux pour certains ? C’est bien normal, c’est le but. Gail Simone (scénariste de géniiiiie qui est au scénario de l’équipe et qui ne la lâchera plus) a choisi des vilains de secondes zones oubliés et dont la réputation est au plus bas, pour les remettre sur le devant de la scène et prouver qu’on peut faire du très très bon avec n’importe quel personnage dès lors qu’on a du talent. Et ce sera toujours ces critères qui décideront du choix des membres, car oui, l’équipe va changer continuellement.
On a donc six vilains dont le nom ne fait plus frémir, quand il est connu, qui n’ont plus rien à perdre et n’attendent plus grand-chose, qui embarquent dans une mission suicide contre la société des vilains toute entière. Si ça c’est pas du pitch ! Bon à noter qu’ils le font pas tous volontairement, Mockingbird en manipule certains comme Cheshire ou Deadshot, Ragdoll (goody !) lui a besoin d’un médoc et c’est personnel pour Catman (Deathstroke a buté ses lions).
Bien sur ça se passe très mal pour eux, ils en prennent plein la gueule, leur famille est menacée, ils se font capturer, torturer et attaquer dans leur repère. En plus de ça chaque membre de l’équipe se méfie des autres et sont loin d’être sur la même longueur d’ondes, ce qui apporte encore plus de problèmes pour eux. Cette mini est vraiment excellente, on prend simplement son pied à voir se débattre cette équipe dysfonctionnelle improvisée qui part au casse pipe, et vous savez quoi ? Ce sera toujours comme ça, et c’est ça qui est génial avec cette série.

Au final, il révélé que Mockingbird était en fait le vrai Luthor qui voulait attaquer indirectement le « faux » (comprenez double d’une terre parallèle) à la tête de la société. Ca fini en grosse baston alors que la maison des secrets (le Q.G. des six) est attaqué, et 4 des 6 s’en sortent. Cheshire les trahis et travaillait en fait avec la société mais elle se fait tirer dessus par Deathstroke (elle en mourra pas) parce qu’il veut pas de traitre dans son équipe (si ça c’est pas de l’ironie) et Paradémon se suicide pour sauver ses coéquipiers en faisant exploser une bombe. Mais knockout était la taupe dans la société et rejoint les Secret Six et sa petite amie, Scandal Savage ! (oui la fille Savage est lesbienne).
Pour le reste, c’est à lire, surtout qu’aussi incroyable que ça puisse paraître, c’est publié en français ! Dans le big book prologue à Infinite Crisis avec les autres mini-séries. Mais ne vous enflammez pas, c’est tout ce qu’on verra en vf pour cette équipe.



Il faudra attendre 2006 pour revoir l’équipe dans une mini-série qui cette fois portera son nom « Secret Six : Six Degrees On Devastation ». Toujours avec Simone (dernière fois que je le rappelle puisque c’est toujours elle) mais avec Brad Walker aux dessins. Chesire et Paradémon ne sont donc plus là et sont remplacés par Knockout, la furie d’Apokolips, et Le Chapelier Fou (Mad Hatter). Ils ont cette fois à faire aux plans de Vandal Savage (le père de Scandal donc) qui veut que sa fille lui fasse un héritier digne de ce nom et que le père soit Catman ! Ils se font encore défoncés, sont à deux doigts de se faire tuer, mais s’en sortent et au final Scandal rejette les plans de son père. Tout le monde reste dans l’équipe, sauf le Chapelier Fou . Ragdoll (goody !) lui fait un grand et beau discourt d’amitié juste avant de le balancer du haut d’une falaise, parce qu’il veut le monopole de la bizarrerie dans l’équipe… énorme.



Ce n’est pas encore l’heure pour l’équipe d’avoir a propre série, d’abord Simone les amène dans sa série Birds Of Prey pour un p’tit crossover sympa où les deux équipe s’affrontent avant de s’allier pour sauver Ice, où Catman fleurte avec Huntress , où Harley Quinn est le sixième membre de l’équipe qu’elle quitte juste après la mission, où Knockout affronte Barda et où Ragdoll (goody !) déchire sa veste de costard à cause d’une de ses côtes qui sort (mais il s’en fou de sa côte, c’est la veste qui compte, la veste putain !!). A noter que deux épisodes plus tard, toujours dans Birds Of Prey, Scandal et Knockout sont présentes et cette dernière est tuée dans une explosion, c’est quand même important pour la suite et le personnage de Scandal et surtout ça libère une place de plus dans l’équipe.



Je pense que c’est le moment de s’arrêter un peu et de passer en revu les différents personnages individuellement. C’est un peu le bordel cette équipe donc c’est bien d’en parler maintenant et de se concentrer en particulier sur les membres de l’équipe de la série régulière qui arrive.


6 – 2 + 2 - 1 + 1 – 1 – 1 + 2 = 6, le compte est bon !

Je passe donc sur certains persos comme Paradémon qui n’a en fait pas de nom et est un simple Paradémon d’Apokolips (j’ai pas dit que le personnage était naze !). Cheshire qui est un peu plus connue dans le DCU mais qui quitte l’équipe rapidement, même si on la revoit régulièrement parce qu’elle est liée à Catman (non je ne révèle rien). Harley Quinn et le Chapelier Fou sont connus, c’est chez Batman . Et enfin Knockout ne sert pas à grand-chose si ce n’est être la petite amie de Scandal, passons. On va seulement s’intéresser aux 4 qui bougent pas et aux 3 nouveaux rapidement.



Scandal Savage est le leader du groupe (en tout cas avant que Bane prenne sa place récemment), c’est elle qui communique avec Mockingbird au départ et qui recrute la team. C’est la fille de l’immortel Vandal Savage, elle a le pouvoir régénération, et utilise des lames à ses mais comme armes (non c’est pas une Wolverine au féminin. Oui je sais la description le fait penser, mais non ! Oh j’ai dit non !). Elle n’a pas de passé avant les Secret Six puisqu’elle a été créée à ce moment là par Simone.
Elle est une des rares super-héroïnes à faire partie de la population gay. Elle entretient une relation d’amour passionnel avec Knockout jusqu’à la mort de celle-ci puis a ensuite une aventure avec une stripteaseuse qui s’était faite passer pour Knockout durant la fête d’anniversaire de Scandal, alors que celle-ci était au plus mal, sur demande des autres membres de l’équipe (bien les gars, vous savez comment remonter le moral…).
On en apprend un peu sur son passé quand les Six s’attaquent à son père, Vandal, responsable d’une première attaque sur Knockout, car il veut qu’elle lui fasse un petit fils. Scandal se sortira des griffes de son père comme elle l’a toujours fait.



Catman, alias Thomas Blake , était un chasseur réputé qui devint voleur parce qu’il s’ennuyait (bah ouais normal quoi, non ?). Il opérait dans un costume de chat et n’a pas eu une très grande carrière, toujours battu, décrédibilisé et humilié par des adversaires comme Catwoman , Batman et Green Arrow . Il repart se terrer dans la jungle africaine et en ressort un homme métamorphosé. Il rejoint les Six quand la société lui propose une place qu’il refuse, ce qui amène Deathstroke a tué tous ses amis lions (alors qu’on apprendra que c’était en fait Deadshot !). Catman veut s’en prendre à la société pour les faire payer. C’est un très bon combattant capable de se mesurer à Batman lui-même (ce qu’il fait dans le numéro #2 de la série régulière) et utilise de grosses griffes comme arme.
Il est peut-être le personnage le plus proche du « côté gentil » et luttera avec ça pendant un moment, revivant avec difficulté un massacre qu’il a commis sur des humains en Afrique, et essayant toujours de faire le moins de mort possible durant les missions. Mais il passe définitivement de l’autre côté dans l’arc « Cats In The Cradle » où il est au centre de l’histoire et où le personnage est traité avec brio.



Deadshot, Floyd Lawton, est l’un des plus grands assassins et meilleurs tireurs du monde. J’ai même envie de dire le meilleur, mais j’aurais les fans de Deathstroke sur le dos. Il débute comme vilain à Gotham face à Batman et rejoint ensuite l’équipe de mercenaires du Suicide Squad dont il deviendra un membre important. Il rejoint les Secret Six parce que Mockingbird menace de tuer sa fille. C’est lui qui massacre les lions de Catman pour le pousser à rejoindre les Six. Après une rage folle sur le moment, Blake le pardonnera et leur relation restera toujours entre amis et ennemis, confiance et méfiance, mais une relation géniale à suivre.
Deadshot est, à l’opposé de Catman, celui qui a le moins de remords à tuer des gens, peut-être avec Ragdoll (Goody !), mais lui c’est parce qu’il est complètement cinglé. Lawton reste un mercenaire, il bute qui on lui dit de buter, sans froncer un sourcil, et pense qu’à sa gueule la plupart du temps. Le gros mêle de base, et Simone le traite à la perfection.



Le meilleur pour la fin ! Ragdoll ! Goodyyyyy ! Oui je vous soûle avec ça depuis le début, c’est un truc qu’il dit souvent et moi j’adore alors je le répète et pis c’est tout. Son vrai nom est Peter Merkel Jr., il est le fils du Rag Doll de l’âge d’argent, qui était contorsionniste car il avait une propriété spéciale au niveau de ses articulations. Trait dont à hérité le frère de Peter, mais pas lui. Sa famille étant déçu de lui, il fut rejeté. Du coup, il s’est fait opéré plus d’une centaine de fois sur 12 ans pour remplacer toutes ses articulations par des implants rotatifs, lui permettant de se plier dans tous les sens possibles et inimaginables, et ainsi devenir encore plus extrême que son père et son frère. Il neutralise ses adversaires en s’enroulant autour d’eux.
Ragdoll a aussi été crée pour la série Secret Six, puisqu’avant c’était son père, et rejoint l’équipe car Mockingbird est le seul à pouvoir lui fournir le produit dont il a besoin pour ses articulations. Le personnage est juste une perle, c’est la touche d’humour et de bizarrerie de l’équipe, toujours à côté de la plaque, dans ses délires, intéressé seulement s’il faut tuer de sans froid sans raison ou quand il y a de la bouffe ou des fringues. Tout le temps entrain de s’excuser quand il attaque quelqu’un, parle toujours dans un langage très soutenu mais la plupart du temps pour dire des trucs complètement loufoques ou crades ou malsains. Combien de fois Deadshot lui a dit de garder ses pensées pour lui, d’un air complètement dégouté. Mais chacune de ses répliques est énorme. Je crois que j’ai rarement vu un personnage à la fois aussi drôle et délirant et attachant et en même temps aussi dégoutant et violent et pervers et psychopathe et j’en passe et des meilleurs. C’est un amalgame de folie, c’est Ragdoll, c’est un super personnage et c’est mon préféré de l’équipe. RAGDOLL POWER !



On a ensuite les deux nouveaux qui rejoignent l’équipe au début de la série régulière, Bane et Jeannette. Et Black Alice un peu plus tard.



Ceux qui ne connaissent pas Bane veuillez quitter cette page immédiatement et attention en sortant, la secte des batfans dirigée par Batdetective vous attend pour vous brûler sur le bucher. Donc Bane c’est le vilain qui fait de la gonflette avec son « venom » qu’il s’injecte dans les veines, et qui a entre autres brisé le dos de Batman , entres autres hein c’est pas non plus un exploit, je le prend quand je veux moi le p’tit batounet. Sauf que maintenant ben il prend plus son Venom , il s’est désintoxiqué, ou il essai en tout cas. Donc ne cherchez pas, vous ne verrez pas le Bane gonflé de partout, et c’est tant mieux d’ailleurs, il est bien plus intéressant comme ça. On ne sait pas comment il rejoint les Secret Six, il est déjà dans l’équipe quand la série régulière débute en 2008.
Il entretient tout de suite une relation de protecteur trèèèès malsaine avec Scandal, une sorte de relation père/fille complètement dysfonctionnelle et proche de l’inceste s’instaure entre eux. C’est étrange, c’est dérangeant, mais putain que c’est bon ! Chaque scène entre eux est jubilatoire. Le personnage s’impose de plus en plus au sein de l’équipe et va même décider d’en devenir le leader, interdisant à Scandal d’aller sur le terrain, pour la protéger encore une fois.



Jeannette rejoint l’équipe rapidement dans le premier arc pour remettre l’équipe à 6 membres, si vous suivez bien. C’est une amie de Scandal qui les aide à Vegas pendant qu’ils ont tous les autres vilains aux fesses (y a des choses qui changent pas) alors qu’ils transportent la carte « get out of hell free ». C’est une banshee qui est devenue comme ça après avoir été tuée violement par son mari. Elle va entretenir une relation avec Lawton et là encore, c’est très fun à suivre (comme tout dans cette série !!).



Black Alice rejoint l’équipe un peu plus tard et remplace Scandal sur le terrain. Elle peut copier les pouvoirs de n’importe quel méta-humain. Elle va tout faire pour entrer dans l’équipe alors que c’est pas forcément gagné à la base. Sa raison ? Se faire du fric pour soigner son père malade. Ah oui, et elle est très attirée par Ragdoll (ahlala quel tombeur celui là).


Qui aime bien trahie bien (et n’hésite pas à défoncer les autres toutes les 5 minutes)

Un des trucs juste énorme de cette équipe… c’est que c’en est pas vraiment une. C’est juste six « vilains » qui bossent ensemble pour remplir des contrats et gagner du pognon, qui ne se font pas vraiment confiance et qui ne s’aiment pas plus que ça (ça c’est pas totalement vrai, ça évolue, j’y reviens dans le paragraphe suivant) ou en tout cas qui penseront d’abord à leur gueule avant de penser aux autres. Et du coup, les trahisons et les divergences d’opinion qui finissent en baston, y en a tout le temps ! Et c’est juste génial à lire parce qu’on sait jamais à quoi s’attendre. Là où on s’attend à ce qu’une équipe normale se soutienne et s’entraide, pour les Six, on est sûr de rien et on peut être surpris à chaque fois. Et puis les voir tous se défoncer entre eux (et ils y vont pas de main morte) en plus de tous les problèmes qu’ils ont déjà, ça donne des scènes juste énormes. Et le pire, c'est qu'à chaque fois ils restent ensemble !



Les exemples ne manquent pas donc, on a la trahison de Cheshire dans Villains United, mais là elle quitte vraiment l’équipe donc ça marche pas trop. Ou toujours dans la mini, Deadshot qui a tué les lions de Catman. On a Ragdoll qui dégage Mad Hatter après lui avoir dit qu’il était son ami. Le plus marquant reste peut-être la trahison de Deadshot dans le premier arc de la série, « Unhinged », où les Six transportent une carte « get out of hell free » qui permet donc de se sortir de l’enfer, et au vue du passé des membres de l’équipe chacun est très intéressé, même s’ils y croient moyennement. Lawton dégomme ses coéquipiers et s’empart de la carte (il tire quand même sur Jeannette et Scandal, écrase Ragdoll avec une voiture et fonce dans Catman qui atterri dans un mur… p’tite engueulade chez les Six quoi, rien d’inhabituel). Et quand un personnage lui dit qu’il a trahis ses amis il répond qu’il a pas d’amis, c’est bien là tout l’esprit de la série et notamment de ce personnage.



Il y a d’autres exemples, deux visions opposées des membres de l’équipe par rapport au sujet très sensible de l’esclavage qui les fait se séparer en deux durant « Depths » et les fait se mettre sur la gueule une fois de plus. Mais je n’en dirais pas plus, j’en ai déjà dis beaucoup, voir même un peu trop, faut m’excuser j’aime trop parler de cette série. Mais vous inquiétez pas j’ai pas tout révélé, même pour les exemples que j’ai cité, je suis pas comme ça.


Même les voleurs ont un p’tit cœur.

Avec ce que j’ai dis on peut avoir l’impression qu’ils se détestent, ne se font pas confiance et sont juste ensembles parce que c’est plus facile de bosser à six. Non, je vous rassure, c’est loin d’être le cas, la série perdrait toute sa profondeur et son côté relationnel tellement jouissif. Avec le temps et les contrats, y a quand même un certain esprit de camaraderie qui s’installe, les persos commencent à tenir aux autres, à s’inquiéter un peu pour eux, mais tout en restant individualistes et en hésitant pas à leur planter un couteau dans le dos s’il faut. C’est cette dualité qui est vraiment bien retranscrite et je pense que le meilleur exemple reste la relation Catman/Deadshot. On a vraiment l’impression de voir deux potes, quand ils se font une omelette en pleine nuit ou quand ils vont à l’épicerie du coin acheter de la crème glacée, y a une certaine complicité et en tant que lecteur on adore voir ça. Et pourtant ils se méfient l’un de l’autre et sont continuellement en rivalité, et parfois ça éclate. C’est un peu la relation type entre deux males dominants et franchement j’espère qu’elle durera encore un long moment dans les comics et qu’elle ne bougera pas d’un iota, parce que moi ça m’éclate !



L’autre relation super bien travaillée et qui dépasse les frontières de la bizarrerie est celle entre Scandal et Bane , j’en ai parlé rapidement. Voilà encore le parfait exemple de ce que Simone est capable de faire, c’est un délice. C’est une sorte de relation père/fille avec un père ultra protecteur, à la limite du malsain, qui fait attention à sa santé, à son poids, à ses relations amoureuses, et de l’autre côté la fille qui recherche le réconfort d’une figure paternelle qu’elle n’a jamais eu mais qui en même temps essai de s’en détacher et d’être indépendante. Ajouté à ça une attirance physique sous-jacente, plus le fait que Scandal soit lesbienne, et tout est permis. A un moment ils dorment même ensemble l’un dans les bras de l’autre par exemple… ah je vous ai pas dit, Bane est nu et Scandal en petite tenue… normaaaaaaaal. Bon j’arrête mon analyse psychanalytique de cette relation avant de perdre tous les lecteurs, mais c’est pour vous dire à quel point l’écriture de ce comic est sérieuse et profonde, comme on en voit trop peu.



Je vais pas non plus vous faire toutes les autres relations, mais y a d’autres exemples d’attachements comme le Paradémon qui adore son clown (comprenez Ragdoll) et qui le fait savoir au rester de l’équipe. Et ça marche aussi avec le reste de l’équipe qui est bizarrement attaché à Ragdoll, c’est leur clown, aussi bizarre soit-il, et faut pas le toucher ! Je vous le dis, tout le monde l’aime ce Ragdoll.
Et plus généralement, ils tiennent quand même les uns aux autres et n’hésitent pas régulièrement à se foutre dans la merde pour aller sauver l’un des leurs. C’est beau.


Personnages de seconde zone si et seulement si scénaristes de seconde zone.

On dit souvent qu’un personnage est bon ou mauvais, qu’il a de l’intérêt ou pas, qu’il est de seconde zone, etc. Mais c’est une grosse erreur d’être aussi radical, on peut pas juger un personnage sur ce qu’il est intrinsèquement, ça veut rien dire, on peut seulement juger un personnage selon la façon dont il est écrit. Et c’est là tout le travail d’un bon scénariste, montrer qu’on peut arriver à quelque chose de très bon avec n’importe quel personnage. Et s’il y a une chose que Gail Simone a prouvé qu’elle savait faire avec Secret Six, c’est bien ça.
Elle a pris des vilains des bas fonds du DCU, abandonnés ou maltraités depuis des années, et les a tout simplement amené parmi les meilleurs personnages DC, et je pèse mes mots.
Le meilleur exemple est surement Catman, du rang de looser intersidéral à celui de combattant extrêmement dangereux au charisme de dingue, il fait partie des meilleurs personnages DC actuellement et c’est pas le récent arc « Cats In The Cradle » qui démontrera le contraire. A tel point qu’il peut largement se mesurer à l’icône qu’est l’homme chauve-souris, il n’y a plus que Batman in da place il y a maintenant Catman et franchement, le second est bien plus intéressant que le premier actuellement (fuck la secte !).



Deadshot, c’est un peu le même topo que Catman, si ce n’est que lui était plus utilisé et surtout moins looser. Mais sous la plume de Simone il a regagné toutes ses lettres de noblesses et le personnage est lui aussi une tuerie maintenant (j’ai peur de ce qu’ils vont en faire dans Smallville…).
Encore un autre exemple flagrant, le grand Bane . Grand ? Plus depuis longtemps. Il était complètement abandonné voir oublié avant que la scénariste lui fasse une place dans les Six. Et pour faire un bon perso, pas besoin de lui faire quadrupler ses muscles et de bouziller tout ce qui passe, non, il faut simplement lui redonner le charisme qu’un gars de sa stature devrait avoir et lui faire dire les bonnes répliques, et pouf, la magie opère. Et elle opère, parce que passé d’un personnage que j’aimais moyennement à un que j’aime beaucoup, c’est de la magie. Ou peut-être, peut-être que c’est simplement ça être un très bon scénariste…
Je pourrais en dire autant avec Mad Hatter et son attirance sexuelle pour ses chapeaux (non je déconne pas) mais je vais m’arrêter là, vous avez compris ce que je voulais dire, en tout cas j’espère.


Maman, quand je serais grand je veux devenir un Secret Six.

Secret Six, c’est pas un comic pour les gosses ! Et si ce que je viens dire vous surprend, c’est que vous avez dormi durant le reste de la lecture. Et oui, Secret Six c’est violent, c’est gore, c’est malsain, y a aucune morale, ça traitre de sujets sensibles et controversés, c’est ni tout noir ni tout blanc mais très très gris. C’est donc pour lecteurs avisés bien sûr et je pense qu’il faut avoir une certaine maturité pour apprécier pleinement. Cela dit, je dirais pas tout ça si c’était l’aspect négatif, au contraire, c’est tout ce qui fait l’intérêt et la qualité de ce comic. C’est un comic adulte et sérieux, c’est pas du Ultimate Spider-Man , c’est pas du Teen Titans, on est vraiment dérangé quand on lit du Secret Six, on se pose des questions sur des choses, on se demande où est le mal et où est le bien, bref, c’est pas cette conne d’Alice qui court dans son pays des merveilles et dont je n’ai rien à foutre. Quand je lis Secret Six, je suis impliqué, d’une manière ou d’une autre. Et c’est ça que j’aime, c’est de ça que j’ai besoin quand je veux lire un bon comic. Alors de temps en temps ouais, un p’tit Supergirl ou Flash pour se détendre et pas se prendre la tête c’est bien (attention, j’aime beaucoup ces deux titres c’est pas le question) mais quand je veux du lourd, je veux un truc comme Secret Six.



Et puis c’est un bon défouloir aussi, ça permet un peu de lâcher la pression, de libérer tous nos vices dans la lecture (si si on en a tous). La fiction sert aussi à ça, vivre ce qu’on peut pas vivre, se lâcher sans se lâcher. On a tous des fois envie de tout envoyer chier, de plus respecter les règles, de défoncer le gueule de quelqu’un qui nous insupporte, de passé du côté obscur de la force ! Mais évidemment on peut pas trop… mais les Six eux le font pour nous (évidemment eux ils peuvent ils sont pas réels les veinards) et on a juste à prendre son comic, s’asseoir à l’aise et prendre son pied pendant une vingtaine de pages !
On a de l’action et de la violence dans tous les sens pour s’éclater, des sujets sensibles et sérieux pour se sentir impliqués et du travail de dingue sur les personnages pour sentir qu’on est face à quelque chose de très très bon. Que demander de plus ? Je vous le demande.
Je terminerais là-dessus en citant Gail Simone elle-même (mais non je suis pas un fanboy) : pour qu’un comic soit bon, il doit être au moins un peu sale (crasseux). (« filthy » en anglais mais y a 50 traductions possibles).


Voilà j’en ai fini pour ce TPAMC Secret Six, j’ai été un peu long parce que j’avais pas mal de choses à dire et j’aurais pu continuer encore mais je veux pas vous achever. J’espère vous avoir convaincus que ce comic est à lire absolument ! Ou en tout cas vous avoir intéressés ne serait-ce qu’un peu. Personnellement ça faisait un moment que j’avais pris autant mon pied devant un comic et j’espère que ça durera encore un moment (quitte jamais le titre Simone jamaiiiiis). Je sais pas si je peux dire que c’est ma série préférée… ouais ? Si ? Ouais, aller, je me jette à l’eau, Secret Six est ma série comics préférée ! Et bientôt la votre ! Et pis c’est tout.


Les autres numéros de "Touche pas à mes comics" :

Iron Man : Reboot en mode sans échec

Dark Reign : Allume la lumière

Young Avengers : Papa est en haut, maman est en bas

Wonder Woman : Autopsie d'une icône à l'abandon

Captain America : T'aurais pas vu mon bouclier ?

Mais qui est donc Booster Gold ?

Méritons-nous DC Comics en France ?

Sentry ou le syndrome Superman

Le retour des légionnaires

Atlas, leur univers impitoyable

Les chiffres des comics
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Scott et Logan se mettent sur la gueule

  • Leto
    Leto

    il y a 14 ans

    Et je reviens par la fenêtre !!! Enfin les secret six à la place qu'il mérite ! J'ai commencé la série ce we, donc j'ai pas fini de lire ton TPAMC, je le terminerais quand je serais à jour pour comparer nos avis, mais je suis assez d'accord avec ton début et j'ai bien aimé ton résumé sur la période infinite crisis

  • Kyrens
    Kyrens

    il y a 14 ans

    Ah, ça m'a donné envi de me lancer dans cette série !

  • Julien
    Julien - Rédacteur de l'article Staff MDCU

    il y a 14 ans

    C'est le but ! :) Vous regretterez pas à tenter cette série.

  • midnighter
    midnighter

    il y a 14 ans

    effectivement au milieu de toutes les séries entre identity et infinite crisis, ben j' ai découvert cette perle, cette petit merveille, surement un de mes meilleur souvenirs de lecture de comics de ces dernières années

  • Ben1138
    Ben1138

    il y a 14 ans

    Super numéro, j'avais lu les 2 mini-séries et tu m'a vraiment donné envie d'attaquer la série régulière. Juste un bémol, Secret Six : Six Degrees On Devastation est également sortie en vf dans le Big Book Infinite Crisis #4 :) Mais encore bravo pour ce numéro !

  • Julien
    Julien - Rédacteur de l'article Staff MDCU

    il y a 14 ans

    Ah je savais pas du tout, au temps pour moi. Bah bonne nouvelle.