[Review VF] The Massive 3 : Drakkar

[Review VF] The Massive 3 : Drakkar
The Massive est une série assez singulière dans le paysage des comics. Je m’étais occupé de la critique du premier tome, et j’en étais ressorti assez enthousiaste. N’ayant pas eu l’occasion de parler du tome 2, j’en parlerai vite fait ici afin de faire un point sur la situation au début du tome 3. Le monde tel que nous le connaissons n’existe plus. Durant une année, de nombreuses catastrophes ont secoué la Terre, c’est ce qu’on a appelé le Krach. La planète est dévastée, il y a eu beaucoup de morts, et de nombreux pays ont été détruits. L’histoire suit l’équipage du Kapital, le second navire de la Neuvième Vague, une organisation d’activistes écologiques. Leur bateau principal est le Massive, porté disparu, qu’ils essaient de retrouver. Les tomes sont comme des chroniques de l’équipage et contiennent souvent plusieurs histoires. Dans le tome 2, Callum Israel, le capitaine, et ses compagnons (notamment Mary, son amie, et Mag son bras droit et meilleur ami) décident de laisser tomber leurs activités, et de se concentrer sur la recherche du Massive. Malgré quelques indices sur sa présence, le navire n’est jamais en vue, et ils finissent par tomber sur de fausses pistes. L’album se terminait sur la perte de l’espoir de retrouver un jour le Massive… Mais aussi la perte de nombreux membres d’équipage qui choisissent de retourner chez eux.
 

New York, New York !

 
Le premier récit de ce tome 3 est la conséquence d’une partie du tome 2. En effet, Georg, ex-membre de la Neuvième Vague, s’est emparé d’un sous-marin nucléaire suite à une opération qui ne s’est pas exactement passée comme prévue. Le ton de Brian Wood, le scénariste, est toujours le même. Il retranscrit les évènements en étant le plus neutre possible. L’histoire est entrecoupée d’informations générales sur l’environnement ou les personnages. La façon de raconter l’histoire peut rappeler le cinéma de Paul Greengrass par exemple. Bref, c’est dans la lignée du premier (et du deuxième). L’auteur avait d’ailleurs déjà mentionné plusieurs fois les Etats-Unis, mais cette fois, le récit se déroule à New York même, l’occasion de faire le point sur le pays. Et le portrait n’est pas tendre et plutôt crédible. Le Kapital se retrouve dans la Grosse Pomme en suivant le sous-marin de Georg. Le reproche principal que j’adressais à la série, c’est de ne jamais vraiment captiver le lecteur. Le ton froid, et un certain détachement empêchait de s’investir. Mais là, le récit est un affrontement personnel entre Mag et Georg qui se connaissent très bien, qui sont proches, mais qui sont opposés cette fois. On apprend à connaitre ces deux personnages grâce à des flashbacks, l’histoire est passionnante, et la tension palpable. Et ne croyez pas que la lecture du tome 2 est indispensable, tout est parfaitement compréhensible sans avoir lu ce qui se passe avant. D’ailleurs, Panini ne nous fait même pas de résumé des épisodes précédents.
 
 

Ave Mary ! Ha ?

 
L’autre reproche principal que je pouvais faire à The Massive, c’est un dénouement des intrigues un peu trop facile. Pour vous expliquer ça, je vais vous raconter un épisode du deuxième tome. Pensant avoir affaire au Massive, Mary et un autre gars se dirige vers une forme à l’horizon. Il ne s’agit finalement que d’une île, mais entourée de requins et d’un mégalodon (un requin ancestral géant). L’histoire et l’ambiance sont géniales, et la tension augmente quand le gars se fait bouffer par un requin qui saute de l’eau. A ce moment, Mary se jette dans l’eau, au milieu des requins et du mégalodon, et s’échappe indemne. C’est extrêmement frustrant, et ce n’est pas la première fois qu’on a ce genre de dénouement incompréhensible. Et c’est aussi le cas pour la première histoire de ce tome 3. Sauf que cette fois, on a un petit élément de réponse : Mary cache quelque chose. Ce n’est pas dit explicitement, on ne sait pas si on bascule dans le fantastique, en tout cas, il se passe quelque chose que le lecteur ignore. Du coup, certaines faiblesses de la série sont finalement devenues des forces, car volontaire par Wood. Le mystère qui entoure Mary est passionnant et on a hâte d’en avoir la suite.
 
 

If I Had a Heart

 
La seconde histoire change radicalement de localisation : on se retrouve en Norvège où la Neuvième Vague part à l’attaque de baleiniers. Une communauté vit à l’ancienne mode des vikings, et chasse la baleine pour se nourrir. Callum veut à tout prix les arrêter. Mag essaie de le raisonner, car les baleines qu’ils tuent sont loin d’être en danger, et le prélèvement n’est pas assez important pour représenter une menace. Cependant, Cal ne veut rien entendre, et on découvre petit à petit pourquoi. Là encore, nous avons un récit fort et touchant, et une rivalité entre Cal et Bors Bergsen, le chef du clan « viking ». Celle-ci existe depuis avant le Krach, avec cette fois-ci des rôles inversés : Bors utilise les techniques des activistes, et Cal représente le pouvoir. Finalement, Cal est assez pathétique, car Mary est partie, et il doit vivre sans. De plus, on apprenait dans le tome 2 qu’il était atteint d’un cancer. Bref, ce tome est plus que jamais humain, à travers l’imperfection du personnage principal. Je finis en parlant vite fait du dessin : il s’agit de l’œuvre de Garry Brown qui est probablement le dessinateur le plus régulier de la série. Son style très réaliste, à la fois grossier et précis pour les personnages, et très fin pour les environnements, colle parfaitement au ton que donne Wood à son récit. Il n’y a tout simplement rien à dire tant les auteurs semblent en adéquation.
 
 

En Résumé

LES POINT FORTS

- Le mystère autour de Mary
- De nouveaux éléments de l’intrigue
- Les rivalités entre personnages
- La description du monde

LES POINT FAIBLES

- Les éléments lâchés au compte-goutte
- Un genre qui ne plaira pas forcément à tout le monde

4

Génial

Conclusion

Ce tome 3 de The Massive est le plus passionnant des trois. Si on commençait à connaitre l’équipage du Kapital, on n’a jamais été aussi impliqué émotionnellement. Les histoires sont fortes, et humaines. Certains pesteront sur la façon dont Wood tourne autour du pot, mais ce côté mystérieux, inconnu et imprévisible fait tout le charme de la série. A chaque tome, on apprend des choses sur ce nouveau monde, et on est captivé par les chroniques du Kapital, magnifiquement mises en image par Brown.

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