[Review VF] Frank Miller, une biographie

[Review VF] Frank Miller, une biographie

La review du jour est un titre proposé par Huginn & Muninn. Il s'agit de Frank Miller, une biographie. Il est sorti le 5 octobre 2018 pour 25€. Il est écrit par Jean-Marc Lainé.

Figure incontournable de la bande dessinée américaine, créateur de Sin City et de 300, Frank Miller suscite autant d'enthousiasme que de critiques. 

Considéré par les uns comme un anarchiste révolutionnaire tenant un discours inédit dans une Amérique triomphante, et par les autres comme un conservateur réactionnaire incarnant un "nouvel order mondial" méprisant, il occupe toujours le devant de la scène, à la fois par l'énergie de ses productions et par le caractère percutant de ses propos.

Révélé au début des années 1980 grâce à sa reprise de Daredevil , la série consacrée au héros aveugle de Marvel, Frank Miller se hisse rapidement au sommet des ventes. Dé veloppant un éventail de thèmes de prédilection, allant de la fascination du Japon à la corruption des élites, il confirme son statut d'auteur important avec Ronin ou The Dark Knight Returns. En s'associant avec les meilleurs dessinateurs de l'époque, il élargit son panel et créé Daredevil : Born Again, Batman: Year One, Elektra Assassin, Hard Boiled ou Give Me liberty.

Aujourd'hui plus actif plus jamais à la fois en tant que scénariste et dessinateur, Frank Miller surprend toujours par ses propos. L'enfant gâté des comic books n'a pas fini d'explorer de nouvelles façons de raconter, ni de pousser ses héros et ses lecteurs aux limites d'eux-mêmes.

Scénariste de bande dessinée, Jean-Marc Lainé a aussi écrit de nombreux essais de référence sur la pop culture, et notamment Stan Lee : Homère du XXè siècle et Nos années Temps X.

Si vous vous intéressez à l’envers du décor, vous n’êtes pas sans savoir que certains auteurs sont pour le moins… particuliers. Et s’il y en a bien un qui entre dans cette catégorie, c’est Frank Miller. Parfois détesté, souvent admiré, son impact sur la bande dessinée américaine est indéniable. On peut même dire que son rôle dans les comics n’a d’égal que son caractère bien trempé. L’intérêt, mais également la difficulté de faire une biographie sur un tel personnage, sera donc de bien cerner cette dualité.

En moins d’un an, Miller s’impose parmi ces dessinateurs qui cherchent à raconter une histoire en profitant du format dans lequel ils sont publiés […]. Ses pages sortent du lot. Marvel ne s’y trompe pas, car dès l’année suivante, l’éditeur lui donne l’occasion de prouver son talent.

La biographie peut-être divisée en cinq parties (en plus de l’introduction et de la conclusion) : Parcours en ombres chinoises, bienvenue dans le Millerverse, Thématiques Milleriennes majeures, Miller et la politique et Miller et le cinéma. Un découpage efficace ? Plutôt, oui. En général, les biographies sont souvent construites de manière chronologie et/ou thématique. Miller ayant plusieurs facettes, la construction thématiques est sans doute la plus efficace pour éviter l’entremêlement de thèmes récurrents qui pourraient perdre le lecteur ou lasser si la construction du récit avait été purement chronologique. De plus, ce découpage parlera sans doute un petit peu plus au lecteur qui connait déjà un petit peu Miller. Par exemple, à titre personnel, il est vrai que la partie consacrée au cinéma m’intéresse grandement afin de savoir si les revendications de Miller sont présentes parce qu’il recherche la qualité ou parce qu’il est tout simplement un éternel insatisfait.

Durant toutes ces années, Frank Miller donne l’impression de s’amuser, de ne rien prendre au sérieux.

Pour ce qui est du contenu en lui-même, vous avez l’essentiel ainsi que quelques anecdotes peut-être un petit peu moins connues. On se concentre sur les œuvres les plus marquantes de sa carrière, bien évidemment, mais pas seulement. On parle de Daredevil , de Year One, de The Dark Knight Returns… mais également de ces interventions plus modestes. Un autre point fort de cette œuvre est le fait que l’on fait le maximum pour ne pas… « arrondir les angles ». C’est-à-dire que l’on évite d’en faire des tonnes, on tente de garder un certain recul. Le cas le plus probant concernant cette affirmation est sans doute son intervention sur Daredevil . Oui, il a fait énormément pour l’univers de Murdock. Par contre, on ne peut pas dire qu’il est l’initiateur de ce mouvement. Les transformations avaient débuté bien avant. Il n’est donc pas juste de dire que Daredevil est à 100% responsable des changements présents dans Daredevil à cette époque. On dira plutôt qu’il est arrivé dans un univers qui venait déjà de subir quelques changements et qui lui correspondait alors à 100% pour pouvoir utilisé tout son potentiel. Ce n’est clairement pas la même chose. Et le livre tente de différencier les faits avérés et les éléments un peu plus discutables. Tout ceci est réalisé en parallèle de rappels effectués sur l’évolution du média mais également de l’Histoire même des Etats-Unis. Enfin, l’opus permet de faire également le point sur son impact réel. Ainsi, nous savons qu’il a rejoint la série Daredevil lors du numéro 158. A ce moment-là, le titre était encore bimestriel, ce qui sous-entend que les ventes n’étaient pas exceptionnelles. Or, le titre passe mensuel à partir du numéro 170 (ce qui, vous l’aurez deviné, sous-entend une hausse des ventes). Tout cela pour dire que son implication sur une poignée de numéros aura suffi pour relever le titre.

En Résumé

 

LES POINTS FORTS

- Une biographie complète
- Des anecdotes connues et moins connues
- Le découpage
- Beaucoup de remises en contexte

LES POINTS FAIBLES

Aucun.

 

5

Passionnant !

Conclusion

Un ouvrage complet et extrêmement intéressant. Il y a beaucoup d'anecdotes (connues et moins connues) à se mettre sous la dent.

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