[Dossier] Les super-héros, un genre politique et commercial

[Dossier] Les super-héros, un genre politique et commercial

Au-delà du divertissement, le cinéma super-héroïque, et plus largement Hollywood, a un but politique et commercial. Un dicton du cinéma dit que « tout film est politique » signifiant que chaque film est un témoin de l’époque dans laquelle il se trouve. Peu importe le sujet traité ou les moyens accordés, un film donne une vision de la société, ses peurs, ses joies et ses désirs. Les blockbusters Marvel et DC n’échappent pas à ça. Bien qu’ils soient des vitrines à produits dérivés, ils ont aussi un rôle de mémoire de leur époque, de notre époque, tout en servant les Etats-Unis en répandant l'American Way of Life. Le cinéma de super-héros et les comics en général sont très  intéressants car ils touchent un extrême comme un autre. Les grosses productions hollywoodiennes sont donc tout aussi patriotiques, que dénonciatrices des maux de la société, tout en étant à la fois des outils commerciaux et de la mondialisation.

Introduction: Le super-héros de comics à cinéma, de mythe à politique

Les super-héros, depuis leur création à l’orée de la Seconde Guerre Mondiale, ont toujours appartenu à la culture mainstream, aussi appelé la culture pop. C’est une culture qui s’adresse à un grand public dominant. Le terme, en fonction de son usage, peut avoir une connotation positive quand il est utilisé pour signifier que c’est une culture pour tous. Mais il peut aussi être à connotation négative et ainsi dénoncer une volonté de domination, voire de colonisation. Ce qui rend les super-héros fascinants c’est qu’ils confirment ces deux sens. En effet, Superman, Captain America et leurs histoires sont considérés comme les mythes modernes, remplaçants ceux de la mythologie grecque ou romaine. Par définition, le mythe utilise des archétypes communs à tous les peuples et qui transmettent des valeurs universelles. Les comics jouent le même rôle en utilisant des modèles types et universels de personnages qu’ils adaptent et utilisent afin de transmettre des valeurs et des morales. Ce qui différencie les super-héros des mythes grecs, et c’est ce qui rejoint la vision négative de la culture mainstream, c’est que les valeurs transmises par les comics sont des valeurs américaines et de démocratie avant tout. Cette utilisation de la culture mainstream pour transmettre un mode de vie, ici celui des Etats-Unis, n’est pas un hasard, c’est la volonté des studios d’Hollywood. Ainsi, les blockbusters super-héroïques appartiennent à l'idée du soft power. L’analyste et théoricien des relations internationales Joseph Nye définit le soft power comme consistant « pour une nation à faire accepter ses valeurs afin de structurer une situation de telle sorte que les autres pays fassent des choix ou définissent des intérêts qui s‘accordent avec les siens. ». Vulgairement c’est une propagande douce dans lequel l’Amérique est mythifiée, elle fait rêver et tout le monde y projette ses fantasmes (American Dream). En dessous de cela, les films véhiculent des valeurs universelles dans lesquelles tous les pays et cultures se reconnaissent. D’un point de vue culturel, les super-héros sont très puissants, mais l’intérêt pour les studios est avant tout commercial. Les films Marvel et DC sont commandés par des empires financiers, celui de Disney et de Warner Time, qui dominent tous deux d’innombrables médias. Pour ces deux empires, répandre le mode de vie américain est un moyen de vendre ses produits. Ainsi, les films de super-héros sont une avant-garde permettant d’investir de nouveaux marchés. Depuis leurs créations, les super-héros sont dans ce rôle d’icônes et de figures de proue. Leurs emblèmes, le S de Superman, la chauve-souris de Batman, l’araignée de Spider-Man, sont les symboles des valeurs de celui qui le porte. En terme marketing, ce sont des logos et les super-héros sont des marques. Ainsi, devenu les représentants de grands empires, et à la fois des mythes culturels, les super-héros en deviennent immortels et inusables. Une marque ne meurt pas tant qu’elle vend, et un mythe ne se consume pas. De par leur influence énorme sur la culture et la société, les super-héros ont toujours joué un rôle dans la politique, toujours dans le but de vendre.

 

I/ Le double-jeu des films de super-héros

 

Le cinéma patriotique

 

Dès la Seconde Guerre Mondiale, Superman et Captain America incarnaient les valeurs américaines et des figures rassurantes, c’est pourquoi leurs comics étaient parmi les fournitures obligatoires dans la NAVY. En 1942, pour que Hollywood participe à l’effort de guerre et de propagande, le personnel hollywoodien rencontre Roosevelt à la Maison-Blanche. Au fil des ans, Hollywood s’est avéré être un formidable antidote à la crise. Il faut noter que les films de super-héros ressurgissent autour des attentats du 11 septembre, la guerre d’Irak et d’Afghanistan et répondent à la peur du terrorisme. Dans un monde où un ennemi incontrôlable venant de pays géopolitiquements instables, la figure de Spider-Man, du bouclier de Captain America rassure et offre un sentiment de protection au public. Au début des années 2000 sortent Spider-Man et Captain America, les super-héros au cinéma vont dans le sens du pouvoir en place. C’est le cinéma du « statu quo » dont les idées politiques sont clairement patriotiques. Dans ces films, les Etats-Unis sont présentés comme un pays rassurant, triomphant et protecteur des citoyens malgré les difficultés. C’est l’Amérique guerrière prête à venir en aide au reste du monde. Les films patriotiques, tous comme les vieux westerns avec John Wayne ou Clint Eastwood véhiculent un stéréotype de personnages, de héros, qui portent avec lui des valeurs. Batman incarne l’individualisme et la Justice , Superman représente la famille, valeurs chères aux Etats-Unis. Les héros sont au cœur de conflit manichéen dont le Bien et le Mal sont définis, répandant le rêve américain, comme Captain America, le petit gars de New York qui se bat pour son pays. Ces films respectent les institutions américaines et surtout, les héros gagnent. Bien sûr, cette ligne éditoriale commune s’est faite après réunion. Contrairement à celle de 1942, en 2001, c’est Karl Rove, le conseiller politique de Bush qui se déplace à Hollywood, preuve de la puissance des studios. Ainsi, c’est une quarantaine de représentants des grands studios, des réseaux de télévisions et des syndicats qui se mettent d’accord. Ce n’est pas un programme de propagande officielle mais un accord sur la façon de traiter des événements. Malgré cela, la Arts and Entertainment Task Force est créée et vise à persuader le milieu de cinéma de participer à l’effort de guerre. Cependant, Hollywood est puissant et agit beaucoup plus dans ses besoins

 

Le cinéma critique

 

Tout en défendant les valeurs américaines, les films hollywoodiens d’après 2003 se permettent de critiquer le pouvoir en place et surtout ses dérives. Iron Man de Jon Favreau critique le monde de la finance, ainsi que son hypocrisie et son double jeu. Le méchant, Obadiah Stane incarnant le commercial alimentant la guerre sous couvert de sourires. Evidemment, Iron Man/ Tony Stark, en héros américain, se détache de cette entreprise et de ses accords douteux, à tel point qu’il intervient lui-même en Afghanistan pour aider des familles en danger. On retrouve cette même critique dans The Dark Knight avec la figure d’Harvey Dent/ Double Face, représentant du ministère public devenant fou et traduisant la désorientation morale de l’Amérique, l'un des sujets du film. Le Joker incarne également un ennemi invisible et imprévisible qui requiert une autre stratégie d'attaque, à la manière du terrorisme. Evidemment, le film trouve une conclusion positive et redonne espoir avec la scène du bateau : des citoyens normaux décidant de ne pas tuer des prisonniers, mettant en danger leur propre vie. Dans les films récents, on retrouve une critique des gouvernements peu honnêtes, la manipulation de l'image des héros et une perte de foi en des icônes déchues. Captain America: Civil War, Captain America: Winter Soldier et Batman vs Superman représentent bien ces trois thèmes, qui traduisent de la peur et la déception de notre société face à ses élus. Habilement, ces films critiquent la façon dont les autorités et puissants d’Amérique ont trahi les valeurs et l’idéal américain, réaffirmant ceux-ci. Tout comme les X-Men, seuls mais unis contre un gouvernement dangereux, les films de super-héros montrent la dérive du système tout en défendant l’union et la pureté des valeurs du peuple américain. Les films hollywoodiens désignent donc le gouvernement Bush comme source du désarroi moral du pays, un geste fort pour des films patriotiques et exportés partout dans le monde. Comme dit Jack Valenti, président de l’association des studios américains durant les années 60-70 : « Tout film est bon pour l’image de l’Amérique : soit il en présente les côtés positifs, soit il présente la liberté qu’ont les Américains de contester les failles de leur système. »

 

 

II/ L’expansion au monde

 

L'Europe tombe, la France et l'Afrique résiste

 

L’auteur de Cinéma et Mondialisation, Vincent Lowy, définit le cinéma américain ainsi : « Il y a bientôt un siècle que l'ancien Hollywood a pris son essor, ses productions gardent une force de frappe sans équivalent aujourd'hui, par leur qualité, pour des raisons historiques et industrielles mais aussi parce que le cinéma hollywoodien, d'une certaine façon, c'est la mondialisation même. » Pour la France, cette entreprise de mondialisation de l’American Way of Life débute en 1946 suite aux accords Blum-Byrnes. Ils font suite au plan Marshall aidant à la reconstruction de la France et réduisent la dette française contre une autorisation des films américains dans les cinémas en France. Avec cet accord, les films hollywoodiens envahissent nos salles et permettent en 2013 que le box-office de l’hexagone soient occupés par neuf films américains sur dix, dont Iron Man 3. Seul les Profs arrive à avoir sa place dans ce top. En 2014, deux films français entre dans le top 10 (dont Aladin), Avengers: l'ère d'Ultron étant neuvième.  Cependant, bien que l’Europe soit imbibée de la culture US, la France résiste encore et toujours à l’envahisseur. On cite souvent le cinéma français comme une exception. Toujours vivant et en forme économiquement, avec un milliard et demi d'euros investis pour 261 films en 2010. La qualité n’est pas forcément au rendez-vous, il suffit de regarder les meilleurs films du box-office. Toujours pour flatter notre ego tricolore, une étude sur 14 pays auprès de 6000 personnes disent aimer les films français. C’est notre identité forte, notre audace et notre authenticité qui marquent les esprits et qui ont inspirés autrefois des gens comme Scorcese. La France est le deuxième exportateur de films au monde. Cependant, l’Afrique Centrale et du Nord sont encore difficiles à investir pour Hollywood. Surtout que le continent reste imbattable en matière de production cinématographique, puisque qu'il domine les Etats-Unis. Mais les enjeux sont moins pharaoniques en Afrique. Par exemple, le budget moyen d’un film nigérian étant de 12 000 euros et un tournage d’une semaine environ. On est loin des 500 millions environ atteint par Avengers : Infinity War et du milliard si on ajoute le film Avenger qui suivra. Cependant, avec la venue dans le Marvel Cinematic Universe du personnage de Black Panther, dont l'histoire se déroule en Afrique, il ne faut pas exclure que Hollywood vise ce continent dans le futur.

 

Nouvelle cible: la Chine

Solidement installé en Europe, Hollywood vise depuis les années 80 le continent asiatique et surtout la Chine. Mais avec seulement 34 films autorisés par an, il est difficile de rentrer sur ce marché pourtant très prometteur. Pour cela, Hollywood tente tous les moyens, même juridique, comme en 2007 où elle porte plainte pour atteinte à la propriété intellectuelle. Une façon de remettre en question les quotas et le système de distribution de films très strict. Cette politique change de celle adoptée durant les années 80 où Hollywood usait de plaintes pour forcer les marchés étrangers à s’ouvrir, comme en Corée du Sud. Des lois sur le commerce de 1983-1984 et 1988 permettaient même à Hollywood de demander au gouvernement américain de mettre sur liste de surveillance les pays ne respectant pas les droits d’auteur et de les sanctionner. Ces lois sont renforcées sous Clinton en 1995 qui permet de porter la plainte directement devant l’Organisation Mondiale du Commerce. Cependant, courant 2000, les Etats-Unis revoient leur approche et vont jusqu’à soutenir la Chine à intégrer l’OMC, en contre-partie la Chine fait passer le quota de films américains de 10 à 20 par an et s’ouvre aux investissements des studios. C’est alors qu’intervient le point d’orgue de cette infiltration sur le marché asiatique. Hollywood utilise des acteurs chinois dans ses productions pour justifier l’entrée du film en Chine. Ainsi, nous découvrons l’actrice Fan Bingbing, célèbre en Chine, dans X-Men : Days of Future Past sous les traits de Blink In, mais aussi Donnie Yen et Jian Wen dans Star Wars : Rogue One. Ensuite, la Chine ne devient plus un ennemi, au contraire, ainsi le Mandarin de Iron Man 3 perd son air asiatique. En plus de ça, une scène supplémentaire exclusive à la Chine où un médecin chinois regarde Iron Man défier le Mandarin à la TV et dit en chinois « il ne doit pas agir seul, la chine peut l’aider » avant de boire un verre de lait chinois Yili. Le détail du lait n’est pas un hasard, le placement de produit à destination du public chinois est également un bon moyen d’intégrer les cinémas locaux. Les films hollywoodiens s’adaptent également à la politique locale, comme elle le fait aux Etats-Unis, remplaçant donc l’Ancien de Doctor Strange, originellement un tibétain, par une femme caucasienne. Pour investir le marché chinois, il aurait été impensable de mettre un tibétain en mentor d’un héros américain qui sauve le monde. Ensuite, comme Hollywood apporte des revenus énormes là où il tourne, des scènes sont tournées en Chine. C’est pourquoi dans une scène coupée de Iron Man 3, Tony Stark se rend en Chine pour recevoir une opération chirurgicale, dans laquelle Fan Bingbing a également un rôle.

 

III/ L’hypermédiatisation et la commercialisation, pires que la kryptonite

 

La surabondance et la standardisation

A vouloir s’imposer partout, à plaire à toutes les cultures, les films de super-héros prennent le risque de se standardiser pour plaire à toujours plus de monde. Comme le dit Matthew Vaughn, réalisateur de X-Men : le Commencement et Kick-Ass : « C’est la fin des films de super-héros, ils sont destinés à mourir. Il ne reste plus beaucoup d’opportunités de faire un film de super-héros à gros budget, encore deux ou trois et c’est tout. Le filon a été trop pressé, il s’épuise, surtout que la qualité n’était pas toujours ce qu’elle aurait dû être. Le public va s’en lasser. Le genre va être laissé pour mort pendant un temps. », propos que tenait aussi Mark Hamill, voix officielle du Joker et acteur de Luke Skywalker, comparant le genre au western qui a explosé les cinémas pendant un temps pour finalement s’essouffler. Pour mettre en chiffres cette abondance de productions super-héroïques, entre 2002 et 2012, 33 films étaient avec des super-héros. De 1978 à 2011, le total des recettes cumulées dépasse les 7,7 milliards de dollars. Les films de super-héros récents n’ont que l’emballage qui varie. Les réalisateurs alternants les studios, comme Joss Whedon qui réalisa les deux Avengers pour Marvel et qui finira la réalisation de Justice League. Les schémas narratifs offrent peu d’originalité et suivent une chronologie d’événements sans surprise et facilement comparable entre films et studios comme Wonder Woman, Doctor Strange ou Man of Steel . Enfin, la musique est également standardisée et répond aux émotions du spectateur (voir dossier sur la musique dans les films de super-héros). Le genre super-héroïque a du mal à se renouveler risquant de perdre son public de plus en plus exigeant. Le célèbre critique Roger Ebert écrivait dans Newsweek « que ces contraintes rendent le cinéma américain de plus en plus insignifiant, platement axé sur l’action au mépris des dialogues, comme s’il était celui d’une « nation d’adolescents violents et idiots ». » Malheureusement devenues des marques vendant énormément, la médiatisation des super-héros a dépassé les cinémas, devenant de l’hypermédiatisation, c’est-à-dire qu’elle est récurrente dans les médias.

 

De sauver le monde à promouvoir des voitures

Au sommet de leurs succès, il est normal que leurs images et leurs figures soient réutilisées dans d’autres médias, surtout quand de l’argent est en jeu. C’est ainsi que les super-héros investissent les publicités. En plus d’être des icônes de la culture pop, ils sont un symbole de confiance et rassurent. « Les marques jouent ainsi un rôle de compréhension auprès du consommateur. » explique Mickaël Mougenot dans son mémoire. C’est la « société de rassurance » selon Robert Rochefort dans le livre la Société des Consommateurs. Comme les superhéros sont dans l’air du temps et à la mode, les marques se doivent de se montrer actuelles, d’être ancrées dans la société. Malheureusement, à faire apparaître Batman dans une publicité McDonald’s, ou Hulk pour Coca Cola, le risque est de démystifier les superhéros. Ils perdent leur force et de leur héroïsme, comme la pub Got Milk ? qui met un laitier à la hauteur des Avengers. « Ils ne font plus rêvés, mais sont critiqués et moqués, puisque les pubs créent les leurs pour vendre. » ajoute Mickaël Mougenot. La pub Red Bull montre ce phénomène lorsqu’elle présente un super-héros qui n’a pas de Red Bull et donc ne peut faire son devoir. Le super-héros est désormais loin d’être le compagnon du Marines allant combattre en Europe, à présent Wolverine fait la promotion d’une marque d’éponge et Spider-Man n’entend pas la menace extérieure à cause de ses fenêtres double vitrage.

 

Conclusion

Les super-héros au cinéma sont dans un perpétuel paradoxe. Ils attisent le désir de création des réalisateurs, mais nécessitent de se plier à la production et ses idées. Tantôt patriotiques, puis critiques du gouvernement tout en servant d’arme de mondialisation. Le cinéma d’Hollywood et de super-héros divertit et plaît à un large public, alimentant la culture mainstream de produits divers et variés. En contrepartie, et c’est le prix du succès, il est également rejeté par un grand nombre, qui le méprise et le juge primaire, commercial et propagandiste. Les super-héros sont simplement victimes de la pop culture qui les a élevés au rang de mythe moderne, un statut qui les a fait devenir des instruments commerciaux et politiques. Finalement, Spider-Man ne peut peut-être pas assumer cette responsabilité.

 

Sources: Cairn, Ressources d'Histoire et de Géo, Hgcfaeschau, Slideshare, Lectures Revue, Livres et Cinémas, Quartznews

 

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  • La boîte de comics
    La boîte de comics

    il y a 7 ans

    Encore un bon article sur le cinéma des super-héros.

  • mmat1986
    mmat1986

    il y a 7 ans

    Super dossier qui rend un brin pessimiste sur l'avenir standardisé des futures productions