Beaucoup de promesses pour cette série et son film, avant tout un nom qui en dit long sur le projet : Bruce Timm. L'homme à l'origine de la série Batman : The Animated Series (qui ouvrait sur l'univers animé de DC). Warner Bros. a donc donné carte blanche à Timm pour créer son propre univers et réinventer, ici, la Trinité. Les trois premiers épisodes qui permettent d'introduire chaque personnage un à un ont été mis en ligne légalement par la chaîne Youtube de Machinima. Est-ce que le talent de Bruce Timm opère ?

Twisted (Batman)

Le premier épisode, Twisted, pose l'ambiance en quelques plans et sans un mot. On sent la poisse et la crasse de la ville, et le ton de la série est montré efficacement (le sang dans les lavabos). On comprend vite que la nomination "dessin animé" ne rime pas avec "pour les enfants", l'atmosphère fait penser à un film d'épouvante, la traque d'un tueur en série tordu à la Seven. On est dans le gore mais tout est subtil, angoissant et surtout malsain. Le méchant de l'épisode est la chouchou de Bruce Timm puisqu'il en est le papa, Harley Quinn, au style très provocateur. Sa tenue est très sexy et son visage de poupée Chukky reflète sa folie, son costume peut en rebuter certains mais elle colle à l'ambiance que semble vouloir mettre en images Timm. Son entrée fait vraiment penser aux gags du clown tueur traînant un immense marteau qui fit le buzz sur le net. Avec ça, une musique au triangle grinçante et discrète qui sert au mieux la méchante déjà bien aidée par l'excellente voix de Tara Strong.

Le combat entre les deux protagonistes permet de montrer encore plus le côté très sombre, glauque et fou de cet univers. A cela s'ajoute des bruitages très bien faits qui ajoutent de la valeur à ce cours épisode. La fin permet d'imposer une bonne fois pour toute la mention "PAS POUR LES ENFANTS" avec un Batman vampire. Pour finir, parlons du héros tout de même, le Dark Knight qui, sous le costume, se nomme Kirk Langstrom (connu habituellement pour être Man-Bat) dont le costume aux allures high-techs et de Batman, La Relève, m'a moyennement plu. N'étant pas un fan d'un Batman longiligne mais le changement est le centre de ce nouvel univers donc pourquoi pas. Enfin espérons que l'on revoit Harley Quinn.

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Bomb (Superman)

Le second épisode "Bomb", et oui nous en parlons dans la même review (Formidable !) est centré cette fois sur l'autre homme de la Trinité, Superman. Le début de l'épisode contient beaucoup de personnages, la présidente des Etats-Unis, oui une femme, oui une noire, oui c'est Amanda Waller (dans l'univers régulier, elle est à l'origine de la Suicide Squad). Pour gouverner à ses côtés, elle a en conseiller le docteur Sivana (ennemi de Captain Marvel). Il y a donc beaucoup de fan service dans cet épisode, installant le fait que l'univers alternatif est loin de ce que nous connaissons. Superman est amené de façon intelligente, quelle surprise de voir le nouveau costume et visage du kryptonnien. 

Sa tenue est très urbaine, sombre, quant à son visage aux traits tirés, poches sous les yeux, barbe au menton et moustache indiquent un Superman à la mentalité différente. On a du mal à lui coller l'étiquette du boy-scout bel homme. Bruce Timm fait fort, en quelques secondes le personnage nous apparaît différent autant dans l'esprit que dans les actes, de plus l'origine du héros est modifiée puisqu'ici, il est le fils de Zod. Alors que l'épisode précédent était axé épouvante/horreur, celui-ci se tourne plutôt vers le tragique, avec une fin ressemblant beaucoup à celle de Man of Steel (Timm avait d'ailleurs évoqué la fin qu'il avait imaginée). Le "vilain" n'est autre que Brainiac version enfant, créé par Waller pour contrer Superman, montrant que les trois justiciers ne sont peut-être pas appréciés. La voix de Tara Strong (encore !) pousse le côté tragique et intense de la rencontre. La scène finale est forte et émouvante. On reste scotché par la force de cet épisode en seulement 6 minutes !

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Big (Wonder Woman)

"Big", le dernier épisode de la web-série, a pour personnage principal Wonder Woman. Nettement moins sombre et dramatique que les précédents, on a droit a de belles scènes de combats violentes et aux bruitages très réussis pour les tirs, impacts et coups d'épée. Un élément inchangé dans l'univers de Wonder Woman est là, Steve Trevor, car celui-ci semble garder son rôle de love interest et d'agent de terrain. Cet épisode est moins développé que les précédents, mais plus fun. C'est un bon point, car l'univers aurait parut trop lourd et un peu de baston à l'ancienne fait du bien. L'ennemi de l'épisode est l'organisation Kobra, aux aires d'Hydra de Marvel, et une Giganta robot. Wonder Woman et Trevor défouraillent et l'on peut apercevoir quelques giclées de sang, note que l'univers est, encore une fois, adulte.

Toute cette bagarre permet de voir que le travail sur les explosions et la fumée est très bon et fluide. Le combat final laisse place à de l'humour sympathique et se clôt sur une scène assez révélatrice : Wonder Woman est rentre-dedans et a une forte personnalité. Enfin son costume est, comme ses collègues, radicalement opposé à ce à quoi on est habitué : son casque lui donne une allure de robot de manga, mais ça tenue souligne son côté très guerrière avec les épaulettes, les plaques d'armures et les gants. Ses cheveux roux avec son armure blanche attirent le regard et lui donnent une identité propre. Et comme pour les deux autres, elle n'est plus Diana Prince, amazone de Thémyscira, mais New God Bekka.

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Pour résumer

Ces trois épisodes d'avant-goût réussissent leurs objectifs, poser l'univers, les personnages et leurs backgrounds et mettre un coup de pied à l'univers connu. Bruce Timm se lâche et fait plaisir car il y a tout un monde à redécouvrir. Les dessins restent excellent et bénéficient d'une animation fluide notamment pour les explosions et effets de fumée. Pour l'instant aucun élément scénaristique commun aux trois épisodes n'est à relever et rien ne semble présenter les événements du long métrage à venir.