[Review VO] DC Universe: Rebirth #1

[Review VO] DC Universe: Rebirth #1

DC Rebirth a débuté ce mercredi 25 mai avec la sortie du numéro spécial DC Universe: Rebirth #1, écrit par Geoff Johns et dessiné par Gary Frank, Ivan Reis, Ethan Van Sciver et Phil Jimenez. Intéressons-nous à ce numéro évènement !

Geoff Johns aime le DC Universe. S'il y avait encore des doutes sur cette affirmation, ils devraient voler en éclats à la lecture de ce numéro spécial. C'est un grand amoureux de l'univers DC et de toute son histoire, il n'a eu de cesse de le prouver par le passé et c'est encore ce qu'il fait aujourd'hui, lui offrant une jolie lettre d'amour et redorant son blason, à une époque où il a du mal à se trouver et où on a du mal à le reconnaître. Il ne fait nul doute que c'est en grande partie à lui que l'on doit ce Rebirth et totalement à lui que l'on doit ce superbe numéro, plein d'espoir et de nostalgie. Johns nous offre un beau, grand numéro qui nous réchauffe le cœur et nous fait nous rappeler pourquoi l'on aime tant cet univers, ses personnages et leur héritage. Seulement voilà, au-delà de s'appuyer sur les forces de cet univers et de faire ce qu'il a toujours fait de mieux, le scénariste doit gérer le bourbier dans lequel s'est enfoncé DC depuis 2011, à vouloir à tout prix nous imposer cet univers des NEW 52 comme légitime. Il s'en sort avec les honneurs et réussit à construire un pont lumineux vers l'avenir, tout en nous offrant un twist final assez dément, qui ne laissera personne indifférent.

Le choix de narration fait par Johns pour ce numéro est très intéressant, à beaucoup de niveaux différents. Le scénariste choisit de faire de Wally West l'un des derniers témoins de l'ancien univers DC, perdu hors du temps, qui fait ainsi son grand retour pour essayer de remettre les choses dans l'ordre. C'est intéressant car une fois de plus, on reste dans cette tradition d'avoir des Flash au centre des grands évènements et grandes crises qui touchent le DC Universe. Ça l'est aussi quand on sait que c'est l'un des personnages qui a vraiment fait connaître Johns, qu'il apprécie beaucoup et avec lequel il a effectué un long run. C'était aussi l'une des absences les plus marquées des NEW 52, que les lecteurs n'ont eu de cesse de faire remarquer. Il est un vrai symbole à lui tout seul de cette renaissance et de ce contre-pied fait au reboot de 2011. Wally est aussi intimement lié à Barry, qui est lui très lié à la création du nouvel univers avec Flashpoint, que Johns replace sans hésiter au centre de son histoire. On a alors cette mauvaise impression qu'il y a du raccommodage, qu'on essaie de relier les bouts comme on peut pour expliquer les choses, mais c'est assez fluide et le fait que le scénariste soit aux manettes de ces deux histoires donne une impression de continuité pas désagréable, et même crédible. Et puis soyons honnêtes, de toutes les explications tirées par les cheveux pour tenter de donner du sens aux lignes temporelles et multivers dans toute l'histoire de DC, celle-ci est loin d'être la pire.

On ne saura peut-être jamais ce qu'il devait advenir des NEW 52, si tout était prévu depuis le départ ou si l'éditeur a finalement changé son fusil d'épaule et décidé de recoller les morceaux en cours de route. Mais une chose est sûre, Johns ne se cache pas un seul instant et nous fait clairement comprendre que ce reboot était une anomalie, pour ceux qui en doutaient encore. Et c'est là que ce numéro gagne en profondeur, parce qu'il prend une dimension métaphysique, Johns attribuant les erreurs ou tentatives ratées éditoriales à une « sombre menace », responsable de cette anomalie que l'on vit depuis 2011. Et n'est-ce pas une attaque directe à un crossover tel que Forever Evil et sa tournure sombre ? Geoff Johns reconnaît implicitement cet égarement et remet son univers DC dans le droit chemin, celui de la lumière et de l'espoir. Tout au long du numéro et de manière presque crescendo, il nous vante la beauté perdue de cette univers : l'amour, l'amitié, la famille ; des héros droits et rayonnants. Le petit voyage de Wally West peut d'ailleurs faire écho à celui de Deadman dans le numéro 0 de Brightest Day, où il faisait aussi le tour de tous les héros ramenés à la vie par la lanterne blanche. La vie. C'est d'ailleurs le titre du dernier chapitre du numéro, ce n'est pas un hasard.

Ce petit tour d'horizon de l'univers DC et le constat de son status-quo nous offrent de superbes scènes, à la fois touchantes et pleines de nostalgie. Johns a toujours su trouver ce qui fait l'essence d'un personnage ou d'une relation, et se baser là-dessus pour l'écrire comme peu réussissent à le faire. Il est à son meilleur dans les scènes intimes, trouver les sentiments justes, insister sur les parties qui donnent des émotions, c'était d'ailleurs très parlant lors de Flashpoint, où le seul moment vraiment juste et réussi était la toute fin entre Barry et Bruce, qui constituait finalement le cœur de cette histoire, et que l'on retrouve sans surprise ici. Il nous livre une nouvelle fois un moment mémorable dans ce numéro avec la scène entre Wally et Barry, qui déborde d'émotions mais est aussi fondamentale. Finissant d'afficher le nouvel espoir que constitue ce Rebirth. Le versant plus négatif de ce choix narratif est l'impression qu'il laisse de servir de preview aux nouvelles séries qui arrivent plutôt que de vraiment servir l'histoire. Dans l'ensemble, on reste un peu sur notre faim concernant certains aspects qui ne sont pas assez poussés avec un numéro qui n'est au final qu'un prologue aux vrais changements à venir. Il ne fallait peut-être pas en attendre plus, ce n'est qu'un numéro #1 après tout, mais comment nous reprocher d'avoir envie que Johns prenne tout en main et aille lui-même au bout de ses idées ? Cela étant dit, son idée, elle est sacrément audacieuse et surprenante. Le scénariste construit parfaitement son numéro en laissant quelques indices tout du long, pour finalement nous assommer avec une grosse révélation qui ne laissera personne indifférent, en bien ou en mal d'ailleurs. Un grand cliffhanger d'event aux grandes implications, comme on les aime. On essaiera de pardonner les quelques fois où Johns manque cruellement de subtilité et y va avec les sabots pour disséminer ses indices (le badge, sérieux ?). On ne sait pas à quoi ressemblera ce nouvel univers Rebirth à partir du mois prochain, et peut-être que toutes les promesses étalées par Geoff Johns dans ce numéro ne seront pas tenues, mais ce que ça fait un bien fou de retrouver ce que l'on aime tant dans cet univers.

Graphiquement, DC a fait appel à ses meilleurs dessinateurs pour ce numéro et c'est évidemment superbe. Ce sont en plus des dessinateurs avec lesquels Johns a beaucoup travaillé depuis 10 ans, le run d'anthologie sur Green Lantern avec Ivan Reis et Ethan Van Sciver, ses meilleurs travaux sur Superman avec Gary Frank et Infinite Crisis avec Phil Jimenez. La complémentarité associée au talent des artistes fait des miracles. Ces liens entre les auteurs ne sont peut-être, là non plus, pas dus au hasard, et rien que de devoir faire de telles références au passé fait déjà tellement plaisir en tant que chroniqueur.

En Résumé

 

LES POINTS FORTS

- L'amour de Johns pour l'univers DC
- Le retour de l'espoir et de la lumière
- Les meilleurs dessinateurs DC

LES POINTS FAIBLES

- L'aspect "preview" de DC Rebirth

 

4.5

Welcome back, DC Universe !

Conclusion

Geoff Johns a réussi à faire ce que l'on attendait de lui, redonner toutes ses lettres de noblesse à l'univers DC et nous redonner espoir. Si la forme prend parfois le pas sur le fond, ce tournant vers Rebirth est une vraie réussite, ponctuée d'une sacrée surprise.

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  • The Man Of Steel
    The Man Of Steel

    il y a 8 ans

    Je n'avais pas cette impression au départ, mais ici, je trouve que la ceinture de Batman rend bizarre.

    • Citizen974
      Citizen974

      En réponse à The Man Of Steel

      il y a 8 ans

      ça dépend des dessinateurs on dirait, quand c'est Capullo ou Jim Lee qui dessine son nouveau costume, la ceinture donne une autre impression

  • Stingrayfell
    Stingrayfell

    il y a 8 ans

    Ouaw ! et l'arc sera constitué de combien de numéro ?

    • HattoriH
      HattoriH Staff MDCU

      En réponse à Stingrayfell

      il y a 8 ans

      Malheureusement aucun. C'est un gros One-shot pour lancer toutes les nouvelles séries de DC qui reparte au #1 avec de nouvelles équipes créatives. Mais l'intrigue de cet épisode sera un peu un fil rouge pour l'univers entier.

      • FullHands
        FullHands

        En réponse à HattoriH

        il y a 8 ans

        De ce que j'ai lu, Johns a dit que Rebirth#1 lance l'ère Rebirth qui est un fil rouge amenant à quelque chose de "gros" (comme ils disent tout le temps, un genre de crisis probablement) à venir dans 2 ans! Donc la suite (et fin?!) dans 2 ans...

        Sam971
        Sam971

        En réponse à FullHands

        il y a 8 ans

        Je sais pas si vous l'avez remarqué, en 2 ans (de juin 2017 à août 2018), les titres qui ont été relaunch et aussi ceux qui sortent 2 fois par mois, auront en tout 52 numéros, rebirth inclus.

         

  • Dark ren
    Dark ren

    il y a 8 ans

    Salut ,excusez mais vous pensezque dans combien de temps il y aura une édition vf de rebirth ? et la revelation c'est le lien avec les watchmens et le dr manhattan mais il ne faissait pas partie d'un univers  qui n'avait aucun maucaun lien avec DC a part qu'ils étaient édité par DC nan,?

    • BartAllen
      BartAllen Staff MDCU

      En réponse à Dark ren

      il y a 8 ans

      Oui c'est ça la révélation, et non ils n'ont jamais fait partie de l'univers DC véritablement. 
      Pour la VF, je pense que ca sera vers mars 2017 (un an pile poil  après le lancement du DC You) 

      • Citizen974
        Citizen974

        En réponse à BartAllen

        il y a 8 ans

        Oui l'univers Watchmen ne fait pas partie de l'univers DC mais le comic est bien publié par DC, avec les années on a vu des caméos lié à Watchmen dans des comics DC mais sans plus (genre Rorscharch présent dans Infinite Crisis, dans Kingdom Come, dans un numéro de "The Question" etc)

        Mais vu justement que cette histoire est publié par DC, on peut se dire que c'est un univers parallèle faisant partie du multivers DC justement.

        De toute façon, le Dr Manhattan peut voyager à travers la galaxie, l'univers et le multivers (c'est littéralement un dieu) donc le fait qu'il arrive jusqu'à l'univers DC est tout à fait possible, si tu es fan de Marvel, dis-toi que c'est l'égal d'un Beyonder, donc il peut faire ce qu'il veut

      • Citizen974
        Citizen974

        En réponse à BartAllen

        il y a 8 ans

        ça dépend des dessinateurs on dirait, quand c'est Capullo ou Jim Lee qui dessine son nouveau costume, la ceinture donne une autre impression

      • Dark ren
        Dark ren

        En réponse à BartAllen

        il y a 8 ans

        Merci pour vos réponses mais alors vraiment étonnant de lier d'aussi près les 2 univers je sens que je vais avoir du mal à m'y faire .

  • Citizen974
    Citizen974

    il y a 8 ans

    Franchement on se prend une claque en lisant ce one-shot, c'est du très bon et ça ramène des éléments importants, c'est surprenant, alléchant, intriguant bref c'est à lire de toute urgence.

    Dès qu'on débute ce gros pavé de one-shot, on veut se manger la suite direct

  • Larry
    Larry

    il y a 8 ans

    Est ce que ça va changer quelque chose aux animés ? Car là suite de l'anime avec les teens Titans m'intéresse beaucoup ! 

    • Mike
      Mike

      En réponse à Larry

      il y a 8 ans

      Je pense pas, pour l'instant les changements c'est dans les comics, le reste ils verront plus tard je suppose.