Infinity continue et atteint ici son point central, mais ne laissons pas planer le doute plus longtemps, ce crossover est toujours aussi époustouflant !
Nous reprenons bien entendu là où nous avions laissé nos héros, c’est-à-dire au
Behemoth, cet « anneau-monde ». Les survivants y ont établis leur camp mais autant dire que leur répit est de courte durée puisqu’à peine le chapitre lancée, ces derniers subissent une attaque fatale à des millions d’individus. Force est de constater que
Jonathan Hickman décrit la race des
Builders comme une race qui n’a vraiment aucun scrupule et un code moral tout à fait flou, anéantir l’ennemi alors que ce dernier est déjà à genou ne leur pose absolument aucun problème, et d’ailleurs cela permet à Marvel de ressortir la maxime d’
Age of Ultron : "
Submit or Perish".
C’est d’ailleurs cette phrase qui résume le mieux la menace, ce terrible ennemi ne propose qu’une seule alternative viable, mais bien entendu, cette dernière ne peut être au goût d’un vrai guerrier.
Bref, Hickman nous dépeint les Builders comme une race toute puissante, et il parvient même à nous faire penser qu’il s’agit de la plus terrible menace que les super héros aient jamais eu à affronter.
Mais cela ne rend leur réaction que plus flamboyante et fait véritablement vibrer le lecteur au rythme des pages qui se tourne dans la seconde partie de la trame suivant les
Avengers. De vrais héros ne peuvent pas s’avouer vaincus et surtout ne peuvent pas perdre, ces derniers vont bien entendu grâce à la ruse parvenir à se sortir d’un bien mauvais pas, et cela est extraordinairement mis en scène. Les dessins de
Jerome Opena prennent alors tout leur sens et tutoient le sublime. Chaque explosion résonne dans nos têtes, nous nous sentons plus proches que jamais des héros et avons le sentiment de souffrir avec eux.
Il faut bien entendu également souligner le travail du scénariste qui trouve toujours le mot juste, que ce soit ceux prononcés par les personnages, ou ceux du narrateur – un peu plus romancés – ils font très souvent mouche et la narration insuffle un vrai souffle époque à l’action. Ce dernier nous sert là l’un des plus beaux space opera, si ce n’est le plus beau, produit par Marvel en plus de cinquante année d’existence. La dernière page est une réussite totale et la symbolique est très importante, Infinity semble vraiment être le crossover durant lequel des héros humains (ou presque) s’érigent en véritables dieux.
Suite à cette claque aux accents bibliques, nous nous retrouvons en terrain connu, sur Terre, les deux premières pages font écho à ceux que nous avons découvert ou allons découvrir dans les tie-ins « terriens » du crossover. Le face à face
Thanos / Black Bolt se met en place, un point rapide est fait sur la situation des Inhumains, tout est plutôt elliptique mais diablement efficace. Un rapide monologue du Titan force le monarque inhumain à lui répondre, et vous imagine la suite. Il se dégage une puissance complètement folle de l’avant-dernière page,
Dustin Weaver nous montre d’ailleurs tout son talent avec cette seule page. De l’expression de l’Inhumain, à la représentation de l’énergie – un panel utilisant la fameuse technique des hachures chère aux mangas pour la mettre en avant, tout en la modernisant – en passant par le découpage et notamment son « NO » qui déborde partout, il n’y a aucune faute de goût. La page suivante nous laisse dans un état terrible, dans l’attente de ce qui se passera dans le numéro suivant, et autant le clamer haut et fort : l’attente sera terrible !
Concluons rapidement en vous disant qu’Infinity réaffirme son potentiel, nous sommes bel et bien en présence du meilleur crossover Marvel depuis Civil War. Jonathan Hickman fait des merveilles grâce à une écriture intelligente et qui le force à rythmer son récit, tandis que les deux artistes (Opena et Weaver) font des merveilles sur chacune de leurs pages.
[conclusion=5][/conclusion][onaime]- Le souffle épique
- L’intelligence de l’écriture
- Les sublimes dessins[/onaime][onaimepas]- Le déséquilibre entre Espace et Terre[/onaimepas]
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