[Review] Bodies 1x01 - Déjà mort

[Review] Bodies 1x01 - Déjà mort

Quatre époques, quatre détectives, un corps. Voilà avec quoi nous accroche Bodies. En 1890, 1941, 2023 (2014 pour le comics, qui était aussi sa date de sortie) et 2053, un agent de la police de Londres retrouve exactement au même endroit, le même corps. Les enquêtes parallèles auront pour but de dévoiler le mystère sur l’existence de cet individu qui semble traverser les âges, mais aussi de révéler des secrets de leurs époques respectives.
Pour les connaisseurs de la plateforme Netflix, distributeur de la série, l’ambiance et l’ambition du récit devrait vous rappeler Dark, qui s'étalait sur plusieurs époques, une série allemande méticuleusement planifiée. Heuresement, les producteurs de la série Bodies ont également laissé le temps aux créatifs de planifier leur mise en scène et d'adapter le récit du comics du regretté Si Spencer, à qui ce premier épisode est dédié

Si rien ne transcende l’écran, les choix des plans, et la manière dont les différentes époques se répondent est très fluide et agréable à regarder. L’écran se scinde à plusieurs occasions, pour voir simultanément plusieurs époques et le résultat est assez impressionnant, les personnages formant parfois même une certaine symétrie à travers le temps, notamment dans la scène de la morgue, ou juste avant de découvrir la quatrième époque. En plus des positions des acteurs et des caméras, le décor est également très bien décliné : d’une rue mal famée de Whitechapel de la fin du XIXème siècle à la ruelle sombre durant la Seconde Guerre Mondiale, les décors font échos les uns aux autres. On reconnaît et identifie bien toutes les versions de Longharvest Lane et du commissariat de police car chaque époque possède ses variations de décors et de couleurs. 1890 à une atmosphère sépia, 1941 tend vers un contraste très marqué entre ombre et lumière, 2023 est plus saturé avec un travail sur un bleu froid et 2053 se concentre sur du gris / noir avec un travail d’ambiance de couleurs plus chaudes.

De manière plus ponctuelle, la mise en scène elle-même peut refléter l’époque qu’elle représente. Les scènes contemporaines sont plus dynamique et filmées à l’épaule, là où 1941 reprend les codes du film noir de détective, avec des ombres très marquées et un rythme plus lent. Il y a donc clairement un travail en amont, qui veut retransmettre des identités bien distinctes à chaque époque, et ça se voit que Netflix a mis l’argent derrière pour produire un résultat à la hauteur des ambitions du récit. Faire une série dans le passé coûte cher, et faire une série dans le futur coûte cher. Et bien la série à deux époques différentes dans le passé et une dans le futur. Le premier épisode réussit donc à être techniquement et artistiquement solide et pas cheap.

Pour un premier épisode, on ne perd pas de temps et c’est agréable. Les éléments les plus cryptiques de l'histoire sont utilisés avec parcimonie, avec ce qu'il faut pour nous tenir en haleine et questionner ce qu'il passe mais sans trop dévoiler ou sans submerger d'informations incompréhensibles. Les enjeux sont vite posés et les personnages sont bien caractérisés avec seulement quelques scènes. Ce qui présage du temps pour développer et les personnages et l’intrigue sur les 7 épisodes suivants.  Avec tout ce temps, on a également l’occasion d’aborder des thématiques liées aux traitement de diverses minorités à travers les époques. L’histoire du XIXème aborde l’homophobie, la Seconde Guerre mondiale la question de l’antisémisme, l’époque contemporaine la question raciale et identitaire, et le futur je n’en dis pas plus pour éviter de spoiler ceux qui n’ont pas vu le reste de la série ou lu le comics. La série ne se contente pas donc simplement d’être belle et captivante, elle veut raconter quelque chose sur nos sociétés au fil du temps. La nature cyclique du cadavre illustre bien que les choses tournent en rond. Chaque période à ses problématiques, ses préjudices à surmonter.

Pour évoquer brièvement les points plus négatifs, certains éléments qui font avancer le récit ne sont pas très originaux, mais globalement rien de vraiment pénalisant pour l’épisode, il faudra plutôt juger ces points sur l’entièreté de la série. Il manque peut-être également quelque chose à l’épisode qui le rendrait plus impactant mais je n’arrive pas vraiment à saisir quoi malheureusement. La toute fin de l’épisode est quand même assez surprenante, et vient prendre à contresens nos attentes, et ce, d’une bonne manière.

Le rythme est bien géré, et le fait d’avoir 3 puis 4 contextes différents avec ses propres personnages et enjeux aide aussi à garder ce rythme. A voir comment la série va évoluer à ce niveau-là, on n’est en effet pas à l’abri que l’une de ces époques devienne moins intéressante que le reste. Mais l’épisode passe plutôt rapidement, et arrive à piquer la curiosité. L’envie d'enchaîner avec le deuxième épisode est clairement là.

En Résumé

 

LES POINTS FORTS

- L'efficacité de la mise en scène
- Les interprètes
- Le traitement des thématiques
- Une histoire captivante

LES POINTS FAIBLES

- Quelques clichés scénaristiques dans le développement de l'histoire

 

4.5

Beau et captivant

Conclusion

Bodies possède un premier épisode qui fait excellemment bien son travail. Une introduction d’enjeux, de personnages et de thématiques fait rapidement, et avec suffisamment de justesse et de nuance pour éviter d’avoir l’impression qu’on nous martèle le propos de l’épisode. Le tout est présenté par une mise en scène réfléchie et bien maîtrisée. J'espère que le reste de la série sera à la hauteur de cette introduction. Pas un mot de plus de ma part, je vais aller regarder le deuxième épisode maintenant.

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