La review du jour sera un titre de l'éditeur Snorgleux : InSEXts. Ecrit par Marguerite Bennett et dessiné par Ariela Krisantina, il sortira le 30 mars pour 17.50 euros.
Dans l'Angleterre du début du siècle, un couple de Victoriennes en quête de vengeance découvrent un terrible pouvoir qui les transforme en créatures aussi puissantes qu'étranges. Renforcées par cette nouvelle forme évolutive, elles plongent dans les milieux cultivés et occultes, à la découverte de sens inédits et d'une volupté nouvelle, pour bâtir, comme elles l'entendent, leurs vies ainsi que celle de l'enfant né de leur amour.
Loin d'être une simple histoire mélangeant sexe & gore, InSEXts constitue également une œuvre féministe sur le changement. C'est bel et bien le changement qui est au cœur de cette histoire, celui de deux femmes cherchant le pouvoir dans une société Victorienne qui s'emploie à ne pas leur octroyer.
Concernant les mots qui qualifient cet opus, ils sont nombreux : violent, dérangeant, crade, malsain, incroyable... Pour faire simple, il est difficile de ne pas être mal à l'aise et ce, dès les premières pages. Les personnages dégagent amour, sincérité et tendresse. Forcément, les voir se vomir une sorte de cocon dans la bouche sur la page suivante et ce, en pleine scène sensuelle, cela a de quoi surprendre. En un sens, la première page est assez représentative de l'oeuvre. Il s'agit d'une planche qui met en avant une chanson et de petits insèctes relativement mignons. Sauf que les paroles de la chanson sont sans équivoque. On parle pourriture, misère, chagrin, sang, souffrance... Or, l'opus n'a de cesse de jouer sur ses deux tableaux et donc, de perturber le lecteur. Nous pouvons avoir une femme magnifique, presque fatale, et la voir se transformer en une horreur sans nom sur la page suivante. Le tout est renforcé par des designs de créatures plus effroyables les uns que les autres.
Le côté XIXéme siècle apporte un véritable plus, tout comme le découpage et les dialogues.
Pour ce qui est de la partique graphique, les dessins évocateurs de Kristantina sont très bons. Les traits, tantôt fins tantôt plus épais, collent à merveille à l'oeuvre et soulignent très bien les visages ainsi que les silhouettes des personnages. Un effort est également réalisé concernant les habits des personnages, ce qui renforce grandement le fait que l'histoire se passe au XIXème siècle, facilitant l'immersion du lecteur au passage. Le design des créatures est également impressionnant, tout comme certaines planches qui sont tout simplement magnifiques. La colorisation est excellente et apporte beaucoup à l'univers. Les covers sont soignées et représentatives de l'oeuvre.
En somme, InSEXts est le genre d'oeuvre qui ne laisse pas indifférent. La mention pour public averti devrait y être plutôt deux fois qu'une. Un public averti qui devrait être aux anges par contre.
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